Tentative de réponse à vos interrogations :
1/ Pour délivrer durablement un rendement de X% aux associés, il faut qu’une SCPI investisse dans des biens délivrant un rendement supérieur à X%, en général entre 1 et 2% de plus, pour tenir compte des charges de structure de la SCPI (les commissions perçues par la SdG, les frais divers comme ceux pour payer le CaC, le dépositaire, etc.), des charges non récupérables sur les locataires, et du fait quil n’y aura en général ni un TOF de 100% (il y aura des biens vacants) ni encaissement de 100% des loyers quittancés (il y aura des impayés).
Note: une SCPI qui investit en empruntant (c’est généralement impossible pour une SCPI qui démarre juste, comme Eurion) pourra aussi doper son rendement en investissant dans des biens ayant un rendement (très) supérieur au coût de l’emprunt associé (ceci permet actuellement à moultes SCPI matures de doper leur rendement de 0.5 à 1%…)
En général une société de gestion dispose d’un protocole explicite (et souvent détaillé dans les rapports annuels de ses SCPI) pour determiner laquelle (ou lesquelles) de ses SCPI investira lorsqu’une opportunité se présente. Les critères typiquement utilisés sont, outre le type de bien (par ex Corum Origin n’investi pas en dehors de la zone €uro), la situation de trésorerie des SCPI, la taille de l’investissement, ou la répartition cible du patrimoine des SCPI entre divers types d’actifs.
2/ Le rendement peut être de 10,4% sur l’année, alors que les biens acquis tournent entre 6 et 7 % …. parce que les parts émises n’entrent en jouissance que 5 à 6 mois après que la SCPI ait encaissé les fonds associés, et donc bien après que la SCPI ait pu acquérir des immeubles générant des loyers.
Lorsque la collecte d’une SCPI est très grosse (par rapport à sa capitalisation), ceci peut grandement doper le rendement par part. Mais avec les années, et l’augmentation de la taille de la SCPI, ou la diminution de la collecte, ou si les investissements sont retardés, cet effet diminue (ou disparait) (ou peut même devenir négatif).
Un exemple concret (simpliste): une SCPI a émis 1000 parts à 1000€ au 1er janvier (parts déjà en jouissance); le 15 juillet elle émet 5000 parts (qui n’entreront en jouissance que le 1er janvier suivant); le 1er septembre elle achète un immeuble à 6M€ (tout le cash collecté), loué à 6% AEM, et encaisse ensuite 4 mois de loyer (à 6%/an, soit ici 6M€ * 6% *4/12mois = 120k€); le loyer encaissé pourrait permettre de distribuer 100k€ (avec 20k€ de charges), soit 100€/part aux 1000 parts en jouissance; soit 10%.
Remplacez 5000 par 20000, et les 10% deviendraient même 40%…