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1 #3026 07/01/2022 16h40
- corran
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Surtout les arguments n’ont rien de spécifique à Bitcoin (n’importe quelle blockchain peut transférer de l’argent instantanément et pseudonymement, n’importe quel coin peut servir de réserve de valeur en pensée magique) et sont à côté de la plaque quant aux problèmes soulevés (la consommation énergétique d’une chain PoW et particulièrement Bitcoin, même si la difficulté est modulable, n’a aucun sens vs des chains PoS, l’argument "sakrédézemplois" tellement risible, la confusion appât du gain et adoption enthousiaste)
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#3027 10/01/2022 15h51
- Concerto
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tanatos114, le 07/01/2022 a écrit :
cryptoast: argumentez avec un anti-bitcoin
Je partage ce lien que j’ai trouvé intéressant même si manquant de source pour certains aspects et notamment la partie écologique.
Il existe désormais une version longue du texte avec des sources plus étayées et un renvoi vers d’autres ressources sur le volet écologique :
Version longue du document de A. Stachtchenko
corran, le 07/01/2022 a écrit :
Surtout les arguments n’ont rien de spécifique à Bitcoin (n’importe quelle blockchain peut transférer de l’argent instantanément et pseudonymement, n’importe quel coin peut servir de réserve de valeur en pensée magique)
C’est un débat bien plus ancien que l’existence des crypto-monnaies : une monnaie/une réserve de valeur est-elle uniquement une forme « d’hallucination collective » ou repose-t-elle sur quelque chose de réel et tangible ? Qu’est-ce qui pourrait faire la supériorité d’une réserve de valeur sur une autre ?
L’histoire des monnaies me semble montrer qu’on ne peut pas considérer que n’importe quel support peut servir de réserve de valeur : la convergence, avant l’apparition des monnaies fiat au 20e siècle, de tous les acteurs économiques vers l’or comme unique support n’est probablement pas un hasard. Sa rareté y est sans doute pour quelque chose !
Et pour revenir dans le monde des crypto-monnaies, entre Bitcoin et sa limite de 21 millions d’unités et un coin comme Dogecoin dont l’offre est illimitée, j’ai vite choisi où stocker de la valeur dans le temps…
corran, le 07/01/2022 a écrit :
et sont à côté de la plaque quant aux problèmes soulevés (la consommation énergétique d’une chain PoW et particulièrement Bitcoin, même si la difficulté est modulable, n’a aucun sens vs des chains PoS
C’est un débat extrêmement technique et je ne prétends pas détenir la vérité mais je ne pense pas qu’on puisse écarter aussi vite la PoW par rapport à la PoS.
Il semble, même si tous les participants à l’écosystème des crypto-monnaies ne sont pas unanimes, que la PoW reste supérieure à la PoS en termes de sécurité et de maintien d’un niveau important de décentralisation dans le temps. Cela peut sembler anecdotique mais si un jour un coin doit jouer un rôle vraiment important dans l’économie mondiale, ça ne le sera peut-être pas.
Pour un long développement sur la PoW et la PoS :
Analyse PoW vs PoS
Dernière modification par Concerto (10/01/2022 16h07)
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1 #3028 10/01/2022 19h16
- corran
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Oui la décentralisation bla bla bla, au final ça n’a aucune importance, le grand public adoptera ce qui marche, et ce qui marche c’est PoS.
C’est du même niveau que VHS/Betamax, ou Trostky vs Marx, ce genre de débat n’agite ou n’intéresse que les exégètes. Parce que dans les faits, toute chain qui tomberait sous la coupe d’une 51% attack ou d’une prise de contrôle unilatérale verrait toute la valeur stockée dessus réduite instantanément à 0, ce qui est une sécurité (la cupidité) bien supérieure à toute solution technique.
L’histoire empirique (vs les théories, toutes fausses, d’Aristote à Marx en passant par les classiques, néo classiques et autrichiens) des monnaies ce n’est certainement pas l’histoire de la bonne réserve de valeur, l’histoire des monnaies c’est, dès l’origine, l’histoire de la comptabilisation des dettes et du crédit.
Par ailleurs, une monnaie par construction déflationniste, comme l’est le bitcoin, est inoperable et inopérante : lorsqu’on a une unité de compte déflationniste, la vitesse de circulation s’écroule (personne ne veut se séparer de ce qui prend continuellement de la valeur), et lorsque la vitesse de circulation s’écroule, c’est toute l’économie qui s’écroule. Démontré théoriquement et empiriquement (googlez crise de 1873, ou les conséquences de la tentative de réarrimage des monnaies à l’étalon or au sortir de la 2nde guerre)
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#3029 12/01/2022 00h26
- corran
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Pour une vision non Fud de PoS vs PoW Consensus and Proof of Stake in the Celo protocol | by Tim Moreton | The Celo Blog | Medium
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#3030 12/01/2022 11h52
- MrBozo
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Un autre article intéressant sur PoW vs PoS: Nothing is Cheaper than Proof of Work | Truthcoin.Info
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#3031 12/01/2022 17h39
- Concerto
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corran, le 10/01/2022 a écrit :
le grand public adoptera ce qui marche, et ce qui marche c’est PoS.
Cette affirmation n’est pas étayée par la réalité :
- PoS est seulement implémenté sur des blockchains récentes et de bien moindre importance que Bitcoin/Ethereum
- PoS est seulement en cours de déploiement sur Ethereum et on ne peut pas présager si cela fonctionnera réellement correctement à terme
Le temps nous dira si ce qui marche c’est (aussi) PoS. Pour l’instant, ce qui marche (pas juste en théorie) c’est PoW.
Je suis d’accord que le public adoptera ce qui marche sans se soucier de querelles d’experts. Mais il s’agit là, si on parle de grand public, de mettre (massivement) de l’argent dans une crypto. On ne parle plus de quelques geeks qui jouent avec 500 EUR dans un protocole tout neuf. Donc oui la sécurité, la longévité, la robustesse seront des critères essentiels (et la décentralisation joue là-dessus).
La question autour de PoW me semble-t-il est surtout que l’idéologie du moment très soucieuse d’écologie pourrait, malgré l’efficacité démontrée de PoW, détourner vers PoS même si cela s’avérait être une "technologie" inférieure (encore une fois, pas de certitude à ce stade puisque c’est en cours de test).
corran, le 10/01/2022 a écrit :
l’histoire des monnaies c’est, dès l’origine, l’histoire de la comptabilisation des dettes et du crédit.
corran, le 10/01/2022 a écrit :
Par ailleurs, une monnaie par construction déflationniste, comme l’est le bitcoin, est inoperable et inopérante
Ces deux affirmations sont également plus que discutables. Mais c’est l’un des grands intérêts de Bitcoin à mes yeux : un test grandeur nature de théories économiques !
corran, le 10/01/2022 a écrit :
Pour une vision non Fud de PoS vs PoW
Une vision non FUD rédigée par le concepteur d’une nouvelle crypto de second rang qui n’a évidemment aucun intérêt à promouvoir une énième nouvelle blockchain PoS qui ne coûte rien …
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#3032 12/01/2022 20h31
- corran
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L’efficacité démontrée de plafonner à 10 transactions par seconde et de coûter la moitié du salaire médian mondial pour une transaction ?
On ne doit pas avoir la même définition d’efficacité
Avalanche et Fantom traitent déjà quasiment autant de transactions journalières qu’Ethereum, pour 1/100ème voire un 1/1000ème du coût. Polygon fait le double, mais en piggybackant sur la sécurité d’ETH, donc ça ne compte qu’à moitié
Solana gère 50-60M de transactions journalières, soit 50 fois plus qu’ETH, même si le PoH est un compromis sur la sécurité ; il n’empêche que c’est la seule chain capable d’encaisser du HFT on-chain
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2 #3033 13/01/2022 14h37
- Concerto
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Habile artifice réthorique qui consiste à changer légèrement les termes du débat … Je ne suis pas là pour remporter un débat à tout prix mais pour confronter des thèses d’investissement sur un domaine totalement nouveau et plus que complexe.
Je conviens évidemment que Bitcoin est très lent en nombre de transactions (modulo l’expérimentation Lightning Network en cours, voir plus bas). Mais ce n’est pas sa value proposition à mon sens. Comme je l’ai écrit ailleurs :
Concerto, le 12/01/2022 a écrit :
- Bitcoin :
LA réserve de valeur. Il n’a selon moi aucun compétiteur sérieux à ce titre de réserve de valeur numérique : longévité, niveau de décentralisation, crédibilité de sa "politique monétaire", niveau d’adoption institutionnelle. Bitcoin ne fait qu’une seule chose mais il le fait très bien.
Dit autrement, je ne crois pas à Bitcoin comme monnaie ou moyen de paiement quotidien mais (peut-être) comme réserve de valeur sur le long terme.
Pour reprendre une idée qui n’est pas de moi, l’or permettait de préserver la valeur dans le temps et Bitcoin le permet dans le temps et dans l’espace. C’est une "technologie" supérieure à l’or pour conserver de la valeur : il est infiniment plus facile et moins cher de transférer dans l’espace une valeur x en bitcoins qu’en or. On n’achète pas son café avec de l’or, et on ne le fera pas avec Bitcoin.
Comme tout est souvent question d’arbitrage et/ou de choix qui impliquent des renoncements définitifs, Bitcoin a de facto sacrifié la scalabilité. Ce qui a d’ailleurs été un des enjeux de la guerre des blocs en 2017 qui a donné lieu au fork Bitcoin Cash.
Concernant les autres cryptos, si seule la question du nombre de transactions était en jeu alors pourquoi tout ça ? Est-ce que Visa et Mastercard ne faisait pas le boulot correctement ? Quel pain point les cryptos qui prétendent gérer des volumes plus importants de transaction résolvent-elles ? À part peut-être le samedi 23 décembre à 15h, je n’ai jamais entendu personne se plaindre de Visa et Mastercard.
Dit autrement : pourquoi se faire chi** avec une blockchain et une crypto-monnaie si ce n’est qu’une question de vitesse ? Une base de données traitant sur la base de nos monnaies fiat fera ça toujours plus vite et moins cher.
Du coup quelles sont vos thèses d’investissement et sur quelles cryptos (peut-être l’avez-vous déjà écrit) ? Je parle de mon côté d’investissement à long terme sur les jetons des protocoles qui seraient encore là dans au moins 10 ans.
Et pour partager la fin de mes thèses d’investissement en cryptos :
Concerto, le 12/01/2022 a écrit :
- Ethereum :
L’ordinateur décentralisé pour la finance. Il a bien plus de concurrence que Bitcoin avec des cryptos plus récentes comme Cardano ou Solana mais l’effet de réseau (développeurs, utilisateurs, existant sur la blockchain, etc.) me semble plus important. Sauf à ce que la finalisation de la mue d’Ethereum vers PoS ne se passe pas comme prévu…
Bitcoin et Ethereum dominent chacun leur écosystème et il sera très (trop ?) compliqué de les déloger si nous sommes dans un univers "winner takes all".
Je pense qu’il y a plus de risque sur Ethereum que Bitcoin de par ce problème de concurrence qui existe évidemment pour Ethereum comme vous le mentionnez (sauf si nous ne sommes pas dans un univers "winner takes all" et que de nombreuses cryptos coexistent).
Dernière chose : si l’expérimentation de la seconde couche Lightning Network de paiements instantanés en bitcoins se déroule correctement, la question du nombre de transactions sur Bitcoin serait résolue et la value proposition de certaines cryptos récentes deviendrait obsolète…
Dernière modification par Concerto (13/01/2022 15h02)
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1 #3034 13/01/2022 23h21
- corran
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Je l’ai écrit sur la file du lending en stablecoin, les blockchains de paiement sont une solution à la recherche d’un problème, particulièrement dans les pays développés où les infrastructures de paiement sont adéquates. En Chine, wechat pay et alipay font le travail pour une fraction de la puissance de calcul d’une blockchain, avec en bonus le dyptique KYC et non-publicité des transactions (assurée régementairement) coché, et la réversibilité des transactions.
Les seuls cas d’usage monétaire pertinents sont les paiements transfrontaliers, où les coûts et les barrières à l’entrée sont toujours élevés, que ce soit pour les particuliers (remittances) ou les entreprises (lettres de crédit), et les paiements mobiles pour les pays faiblement bancarisés. Sur ce terrain-là, les chains légères à coûts de transaction insignifiants et finalité immédiate comme Celo ou Polygon sont particulièrement adaptées
Il y a aussi quelques cas d’espèce via smart contract pour l’assurance, à l’image de ce que Deloitte a monté sur Avalanche
Le jeton de ces chaînes a une valeur d’utilité, non pas comme moyen de paiement en tant que tel ou comme totem de réserve de valeur, mais simplement pour payer un droit d’usage. Pour ces chaînes, une valorisation en milliards (mais certainement pas en centaines de milliards), voire en dizaines pour les plus grosses, n’a rien de choquant, même si l’environnement concurrentiel est et sera très dur, donc bien malin
En attendant, la non-sophistication des acteurs en place, l’absence d’institutionnels du fait des barrières réglementaires et réputationnelles, et les torrents d’argent déversés par une population désoeuvrée à la recherche de l’enrichissement facile, des VC noyés sous le QE et des entités qui ont découvert qu’ils pouvaient imprimer sans contrainte et être pris au mot (Tether) se combinent pour créer des opportunités de gains fermes (non spéculatifs) absolument absurdes
Pour la partie technologique de blockchain, les cas d’usage sont nombreux : applications décentralisées, diffusion, stockage, location de puissance de calcul, traçabilité de produits physiques… Mais tous ces cas d’usage nécessitent des blockchains à throughput élevé, finalité rapide et coûts de transaction insignifiants, donc du (D)PoS ou du PoH
Les chaînes à grand throughput de transactions comme Solana ou Velas sont adaptées à héberger les activités de trading et de produits dérivés, et résolvent le problème de la certitiude de possession des titres qui permettent actuellement aux bourses et aux chambres de compensation d’extraire une rente indue, imposent aux acteurs de marché d’immobiliser beaucoup de capital et obligent à un règlement des titres différé d’au moins 48h.
Bitcoin est une aberration techonologico-écologique, dont l’habillage théorique (nécessité d’une réserve de valeur non transactionnelle, postulat d’un inflation monétaire décorrelée des cycles économiques et de plus capée) est erroné, aussi bien du point de vue théorique que du point de vue pratique. Pas besoin de Bitcoin pour expérimenter quoi que ce soit : l’échec patent et répété de l’étalon-or (crise de 1873, crise de 29-32, plus loin dans l’histoire la crise monétaire espagnole du XVIè siècle) qui partait des mêmes postulats a déjà régé la question. Sans parler du problème évident et intenable politiquement de confiscation de l’immense majorité de cette prétendue réserve de valeur par une poignée d’early adopters.
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1 3 #3035 18/01/2022 14h50
- Scipion8
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2 nouveaux papiers intéressants sur la bulle crypto :
1) The encrypted threat: Bitcoin’s social cost and regulatory responses, par 3 experts de la BCE (dont le Directeur Général pour les infrastructures de marché et les paiements - donc si ce n’est pas encore la position officielle de la BCE, on s’en rapproche probablement) :
Le résumé :
Ulrich Bindseil, Patrick Papsdorf, Jürgen Schaaf (BCE) a écrit :
While Bitcoin raised the attention for the potential of distributed ledger technology (DLT), it fails to deliver on its promises but comes at high costs. It is unfitted and inefficient as a means of payment but used extensively for illicit activities. It is unsuitable as an investment asset and neither empowers, nor relieves the sovereign individual from the state. While so far authorities seemed to have insufficiently addressed the negative effects of Bitcoin for society, this is eventually changing. Illicit usage will be further hindered, and compliance costs added to the Bitcoin ecosystem. Likewise, growing concerns on Bitcoin’s climate footprint have now led to calls of some authorities to address or even ban essential elements of Bitcoin’s technology. Nevertheless, Bitcoin has reached new valuation records in November 2021, maybe also because of perceived or actual supportive legislative measures facilitating investment inflows into Bitcoin. As it is difficult to find arguments supporting the sustainability of Bitcoin, and as the social fall-out of its collapse would be significant, authorities should (1) strengthen global implementation of AML/CFT standards and broaden measures to stop Bitcoin being a vehicle for illicit purposes; (2) avoid measures that invite additional investment flows into Bitcoin.
L’étude souligne notamment le manque de performance du Bitcoin comme système de paiement et sa vulnérabilité dans un environnement technologique évoluant rapidement :
Ulrich Bindseil, Patrick Papsdorf, Jürgen Schaaf (BCE) a écrit :
Still, several authors have raised serious doubts on Bitcoin’s underlying technology and concept (for example Taleb, 2021; Avoca 2021; Acemoglu, 2021; Kolbert, 2021). The proof-of-work concept, which is a constituting feature of the Bitcoin system, is generally recognised as cumbersome and slow: it can only handle seven to ten transactions per second. This results in long transaction processing time as found by Avoca (2021). For comparison: The Visa network is said to be able to process an estimated 24,000 transactions per second (Avoca, 2021, p.4), i.e. the scalability and efficiency of well-designed conventional centralised payment systems is far less constrained.
It may also be noted that slow and opaque pricing networks have traditionally attracted predatory high-frequency algorithm traders and are vulnerable to related market stress. The flash crash of 6 May 2010 was a point in case (although unrelated to Bitcoin). As Baqer (2016) showed Bitcoin itself has suffered from attacks by high frequency trading firms, too. Avoca (2021) stress that the Bitcoin network is also vulnerable because of its reliance on a single security technology that experts consider to be outdated by advances in computing. Bitcoin uses the secure hash algorithm (SHA) which is more than twenty years old. While the U.S. Department of defence and many leading IT firms like Microsoft found the SHA-1 standard too weak for cyber-protection and decommissioned its use in the early 2010s. Researchers believe that the technology will not be able to keep up in a quantum computing environment. In the absence of a central legitimized management it is hard to see how the fundamental security technology could be replaced to withstand the challenges of future technological advances of others.
Le coût environnemental du Bitcoin augmente sans cesse :
Ulrich Bindseil, Patrick Papsdorf, Jürgen Schaaf (BCE) a écrit :
As importantly, the Bitcoin network comes with a large energy hunger due to its reliance on proof-of-work (see figure 2). It wastes power and is therefore an immense environmental polluter. The reason is the power demand of the proof-of-work concept - which is a necessary condition for the security of the system. According to the Cambridge Centre for Alternative Finance Bitcoin computers use around 140 terawatt hours of electricity per year - about a quarter of Germany’s electricity consumption. Digiconomist (2021) estimates that the entire Bitcoin network consumes 201.894 TWh per year. This would be close to the amount of energy all data centres consume globally. The consumed energy further results in 95.9 metric tons of CO2, comparable to the carbon footprint of metropolitan London. The more energy the Bitcoin network uses, the more secure it is. A lower energy demand of the Bitcoin system is therefore neither expected nor desired – rather, Bitcoin is sometimes justified by the fact that it would on balance be beneficial for planet earth and humanity as argued e.g. by Vukolic (2021). And even if alternative sources of energy were used or disused power plants revived, the network would still waste energy that could be used for other purposes, as convincingly argued recently by the Swedish Financial Supervisory Authority and the Swedish Environmental Protection Agency (2021).
Bien sûr, au niveau monétaire, le caractère "déflationniste" du Bitcoin est un handicap bien plus qu’un avantage :
Ulrich Bindseil, Patrick Papsdorf, Jürgen Schaaf (BCE) a écrit :
The advocates of gold as a weapon against inflation – and those who praise Bitcoin for the same as reason as the new gold - should remember the reasons for the abolition of the gold standard. While the gold peg could indeed offer protection against inflation, the flip side is the above-mentioned increased risk of deflation: In 1931 major currencies gave up the gold peg after years of painful recession, deflation, and financial instability.
Similarly, the indirect gold standard of the Bretton Woods monetary system after the end of World War II failed. During that time currencies were no longer tied directly to gold but to the US Dollar (at a fixed parity of 35 US Dollar per ounce of gold). The reason for the failure was that the U.S. could not keep money tight enough to maintain the gold parity as credible and at the same time provide the dynamically growing world economy with sufficient liquidity.
But the often-used comparison to gold also fails for more basic reasons. As Taleb (2021) argues, gold is both used industrially and has been appreciated as jewellery for centuries before it became a store of value, an investment asset, or a reserve currency. Moreover, it does not degenerate over time and retains its value even in chaotic or degenerative states of the world like natural catastrophes or in the case of a temporary or lasting failure of the electric or digital infrastructure.
Le papier traite aussi du caractère oligarchique et peu démocratique du Bitcoin, et de son usage dans les activités illégales.
S’agissant de la réponse des régulateurs, l’étude souligne que leur passivité initiale s’explique par une sous-estimation des coûts du Bitcoin pour la société, et aussi par une intense activité de lobbying des intérêts particuliers qui s’enrichissent sur cette bulle.
L’étude explique que l’attitude des régulateurs est en train de changer, face à l’accroissement des coûts et des risques de cette bulle pour la société. Par exemple la Suède vient de proposer une interdiction générale des cryptos proof-of-work dans toute l’UE, pour des raisons environnementales. L’étude critique les annonces de certains régulateurs, qui semblent légitimer le Bitcoin, accélérant ainsi les flux d’investissement à son profit, et donc les coûts pour la société.
Ulrich Bindseil, Patrick Papsdorf, Jürgen Schaaf (BCE) a écrit :
Public policymakers have not been fast to address all problems related to Bitcoin. Although its usage for illicit payments has been noted early, slow global implementation and enforcement of AML/CFT rules for Bitcoin based payments has undermined the huge efforts made to prevent illicit payments through regulated industries and allowed regulatory arbitrage by criminal actors. Moreover, Bitcoin has become, also somewhat through the benevolence of public authorities, an asset class that everyone can now easily invest into and that “looks like a security, swims like a security, and quacks like a security, but is not regulated as a security” (Diehl, 2012) and even more importantly, that lacks a plausible underlying contribution to society justifying its valuation.
More recently, many public authorities, have taken or plan to take strong measures against Bitcoin, after concluding that its societal value is negative. Also, regulators of advanced western economies have launched significant implementation measures to fight the reliance on Bitcoin for illicit purposes, although the non-intermediated use of the Bitcoin network is still largely out of regulators’ actions. Further regulatory efforts are therefore needed that effectively address all kinds of illicit payments through Bitcoins. The principle of “same function - same risks - same rules” is to apply consistently if global efforts against illicit payments are to be successful, regardless of the unique nature of Bitcoin.
Legislators and authorities need to be careful to not at the same time contribute to renewed momentum of investment flows into Bitcoin that will contribute to increase the market capitalisation of Bitcoin and to the scale of the eventual cumulated social cost of the Bitcoin network. The year 2021 has seen several such developments, and the spike of Bitcoin valuations in November 2021 is likely also attributable to investment inflows that were supported by such measures. For example, the news that the trading of futures-based bitcoin ETFs would (or could) not be prohibited, or the German Fondstandortgesetz effective as of 1 July 2022 allowing institutional investors funds to invest into Crypto-assets are being mentioned as drivers for the Bitcoin price dynamics in autumn 2021.
2) DeFi risks and the decentralisation illusion par 3 experts de la Banque des Règlements Internationaux.
Le résumé :
Sirio Aramonte, Wenqian Huang, Andreas Schrimpf (BRI) a écrit :
Decentralised finance (DeFi) is touted as a new form of intermediation in crypto markets. The key elements of this ecosystem are novel automated protocols on blockchains – to support trading, lending and investment of cryptoassets – and stablecoins that facilitate fund transfers. There is a “decentralisation illusion” in DeFi since the need for governance makes some level of centralisation inevitable and structural aspects of the system lead to a concentration of power. If DeFi were to become widespread, its vulnerabilit ies might undermine financial stability. These can be severe because of high leverage, liquidity mismatches, built-in interconnectedness and the lack of shock absorbers such as banks. Existing governance mechanisms in DeFi would provide natural reference points for authorities in addressing issues related to financial stability, investor protection and illicit activities.
L’étude souligne les vulnérabilités de la DeFi à un usage excessif du levier, aux mismatchs de liquidité et à l’absence de capacité d’absorption des chocs.
Les niveaux autorisés de levier sont beaucoup plus élevés que dans la finance traditionnelle :
Evidemment la DeFi profite essentiellement aux insiders, qui ont reçu une proportion massive des jetons initialement alloués :
L’étude souligne les risques de la DeFi pour la stabilité financière :
Sirio Aramonte, Wenqian Huang, Andreas Schrimpf (BRI) a écrit :
The growth of DeFi poses financial stability concerns. One is leverage-driven procyclicality, which arises from changes in collateral value and fluctuations in the associated margins. Since collateral prices fall and margins rise at times of distress, downward price spirals often arise and may spread to the rest of the financial system. Due to the largely self-contained nature of DeFi, episodes of rapid deleveraging have thus far had little effect outside crypto markets.
Another concern applies more specifically to one of DeFi’s main building blocks– stablecoins. If the attendant risks are not well managed, stablecoins are prone to runs, which would compromise their ability to transfer funds within the DeFi ecosystem. In addition, possible fire sales by a stablecoin of its reserve assets could generate funding shocks for corporates and banks, with a potentially severe impact on the broader financial system and the economy. These risks are compounded by the fact that users treat stablecoins as a medium of exchange, although they are neither central bank money nor commercial bank money.
Since the main challenges in DeFi resemble those in traditional finance, established regulatory principles can serve as a compass. The basic tenet “same risks, same rules” should apply, not least to counter regulatory arbitrage. From a systemic perspective, policy measures should lead DeFi participants to internalise costs arising from the procyclicality of leverage. To address the run-risk in stablecoins and the associated possibility of wider contagion, policymakers can draw on precepts in bank regulation and supervision, on current initiatives in securities regulation about strengthening investment funds’ prudential framework, and on international risk management standards for payment infrastructures. Likewise, authorities focused on market integrity and illicit financial activities will need to expand their realm to cover DeFi.
Evidemment, ces études confirment le point de vue que plus la bulle crypto gonfle, plus une intervention du régulateur est probable, afin de limiter les dégâts pour la sphère financière et pour la société dans son ensemble.
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2 #3036 18/01/2022 23h51
- corran
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Web3 youpi : What Is Web3? | Chainlink
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5 #3037 19/01/2022 23h02
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Scipion8, le 18/01/2022 a écrit :
2 nouveaux papiers intéressants sur la bulle crypto :
…
Evidemment, ces études confirment le point de vue que plus la bulle crypto gonfle, plus une intervention du régulateur est probable, afin de limiter les dégâts pour la sphère financière et pour la société dans son ensemble.
Il n’y a pas grand chose à redire de mon modeste point de vue sur le papier exposant les risques de la Défi et l’illusion de la décentralisation de cet écosystème.
Concernant le papier relatif à Bitcoin, là aussi de mon modeste point de vue, je ne sais pas s’il faut être inquiet ou rassuré par cette analyse des experts de la BCE. Elle n’apporte rien de nouveau sous le soleil et elle mélange des arguments/raisonnements exacts mais de peu d’intérêt et d’autres qui sont tout simplement faux, le tout enrobé sous une rigueur superficielle de papier de recherche faisant appel à d’autres sources qui vont toutes dans le même sens (sources censées faire autorité et fermer tout débat ?).
Ulrich Bindseil, Patrick Papsdorf, Jürgen Schaaf (BCE) a écrit :
Still, several authors have raised serious doubts on Bitcoin’s underlying technology and concept (for example Taleb, 2021; Avoca 2021; Acemoglu, 2021; Kolbert, 2021). The proof-of-work concept, which is a constituting feature of the Bitcoin system, is generally recognised as cumbersome and slow: it can only handle seven to ten transactions per second
Lent, oui. C’est un sujet évidemment bien connu et plus aucun partisan un tant peu sérieux de Bitcoin ne prétend qu’on pourrait payer son café avec le protocole tel qu’il est. Il est dommage que les auteurs ne se soient pas penchés sur la seconde couche Lightning Network qui est une proposition, en cours d’expérimentation mais qui semble fonctionner de manière très correcte jusqu’à présent, visant à régler la question du nombre de transactions.
"Cumbersome", c’est un jugement de valeur sans intérêt. Et de nombreux informaticiens, ce que Taleb et Acemoglu ne sont sûrement pas, jugent que le protocole Bitcoin est la première (la seule ?) réponse au problème de la double dépense dans un système de paiement électronique décentralisé et une (la ?) réponse au problème connu en informatique sous le nom de problème des généraux bizantins.
Ulrich Bindseil, Patrick Papsdorf, Jürgen Schaaf (BCE) a écrit :
Bitcoin uses the secure hash algorithm (SHA) which is more than twenty years old. While the U.S. Department of defence and many leading IT firms like Microsoft found the SHA-1 standard too weak for cyber-protection and decommissioned its use in the early 2010s.
Pourquoi évoquer l’algorithme SHA1 qui est effectivement obsolète et n’est pas utilisé dans le protocole Bitcoin ? C’est l’algorithme SHA256 qui est utilisé, comme dans de nombreux autres domaines. Concernant la résistance à l’ordinateur quantique, c’est une véritable question. Mais ce n’est semble-t-il pas si évident (et là ça dépasse très largement mes compétences). Par ailleurs, l’impact de l’ordinateur quantique sur la sécurité informatique va bien au-delà de Bitcoin.
Ulrich Bindseil, Patrick Papsdorf, Jürgen Schaaf (BCE) a écrit :
As importantly, the Bitcoin network comes with a large energy hunger due to its reliance on proof-of-work (see figure 2). It wastes power and is therefore an immense environmental polluter.
Je dois d’abord rappeler que la source Digiconomist à laquelle il est implicitement fait référence comme une autorité est un data scientist de la banque centrale néerlandaise et que les calculs et prévisions de Digiconomist sur la consommation énergétique de Bitcoin ne font absolument pas consensus.
Mais oui la consommation d’énergie de Bitcoin est importante et ce n’est pas un bug, c’est un élément clé du protocole. Si l’on repart des chiffres plus consensuels du Cambridge Centre for Alternative Finance, à l’heure où j’écris ces lignes :
- Bitcoin consomme 135 TWh par an soit 0,6% de la consommation totale d’électricité dans le monde ; par ailleurs la production mondiale est bien supérieure à la consommation mondiale donc Bitcoin ne "vole" aucune électricité
- L’extraction de l’or consomme la même quantité d’électricité, sans parler des autres dégâts manifestes sur l’environnement ou de l’exploitation des enfants…
- Les climatiseurs aux USA consomment 2199 TWh soit 16 fois plus que Bitcoin
Pourquoi ne s’intéresser qu’à la consommation électrique (infime) de Bitcoin ? Pourquoi évoquer Bitcoin plutôt que les climatiseurs, les TV et consoles de jeux ou les décorations de Noël ?
Ulrich Bindseil, Patrick Papsdorf, Jürgen Schaaf (BCE) a écrit :
And even if alternative sources of energy were used or disused power plants revived, the network would still waste energy that could be used for other purposes, as convincingly argued recently by the Swedish Financial Supervisory Authority and the Swedish Environmental Protection Agency (2021).
Les auteurs reconnaissent de facto que Bitcoin utilise en partie des surplus d’énergie qui sont produits par le renouvelable. Si personne ne les exploitait jusqu’à présent ce n’est pas un hasard, c’est parce que la plupart (toutes ?) les activités consommatrices d’énergie sont dépendantes de la localisation. Aucune entreprise ne peut s’installer au fin fond de la Chine ou du Canada pour s’appuyer sur une électricité peu chère produite par un barrage hydroélectrique par exemple. Et il se trouve que Bitcoin est une des rares (la seule ?) activités indépendante de la localisation. Les auteurs font preuve d’une complète ignorance des réalités de l’industrie du minage. En effet, il est possible pour une entreprise de minage de s’installer n’importe où sur la planète ou presque pour trouver l’énergie la moins chère qui se trouve souvent être des surplus d’électricité produits par le renouvelable.
Ulrich Bindseil, Patrick Papsdorf, Jürgen Schaaf (BCE) a écrit :
Moreover, it does not degenerate over time and retains its value even in chaotic or degenerative states of the world like natural catastrophes or in the case of a temporary or lasting failure of the electric or digital infrastructure.
Oui, Bitcoin est totalement dépendant de notre système électrique. Mais comme l’illustre à merveille le roman Black Out de Marc Elsberg, en cas d’effondrement du réseau électrique il ne faudrait pas beaucoup plus qu’une dizaine de jours à notre civilisation pour retourner à l’état presque sauvage. Bitcoin s’effondrerait, mais le système financier traditionnel ferait de même. Et tout cela ne serait que le cadet de nos soucis…
J’aurais pu exposer d’autres points qui me semblent discutables mais ce message est déjà bien long. Il est dommage que les arguments du débat public ne soient pas de meilleur niveau… Mais c’est peut-être une excellente nouvelle pour Bitcoin si ses adversaires, dont la vénérable BCE, n’ont que ces critiques en stock ! D’un autre côté, ces critiques assez pauvres qui surfent parfois sur les modes ou les peurs du moment suffiront peut-être à la BCE et au pouvoir politique pour (tenter de) le "réguler" sans trop d’opposition…
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1 #3038 19/01/2022 23h50
Comme le disait peu ou prou cette très chère Emma Marcegaglia : quand il y a une innovation, les Américains en font un business, les Chinois copient et les Européens font des rapports et des réglementations
Des rapports qui peuvent être aussi à l’ouest que celui du regretté M.Thery, père du Minitel, qui avait co-redigé en 1994 pour nos décideurs de l’époque son rapport intitulé "les autoroutes de l’information", dont certains extraits sont visionnaires (ironie désolé) :
rapport Thery à propos d’internet, 1994 a écrit :
Son mode de fonctionnement coopératif n’est pas conçu pour offrir des services commerciaux. Sa large ouverture à tous types d’utilisateurs et de services fait apparaître ses limites, notamment son inaptitude à offrir des services de qualité en temps réel de voix ou d’images.
On connaît la suite de l’histoire : GAFAM, Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi, etc.
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6 #3039 20/01/2022 08h04
- Scipion8
- Membre (2017)
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@Concerto :
1) S’agissant du coût environnemental du Bitcoin :
a) Une énergie peu onéreuse ne signifie pas forcément une énergie verte. Récemment, par exemple, on voit les mineurs quitter la Chine pour s’installer en Russie et au Kazakhstan - qui n’ont pas exactement une réputation d’excellence en termes d’énergie verte…
b) Beaucoup de travaux sont en cours dans la communauté académique et dans les banques centrales sur le coût environnemental des technologies reposant sur un distributed ledger (bien au-delà du Bitcoin), notamment dans le cadre des nombreux projets en cours de monnaies digitales de banques centrales (CBDC) - pour lesquelles la soutenabilité écologique est un impératif (contrairement au Bitcoin).
La consommation énergétique du Bitcoin dépasse de loin celle de l’ensemble du système de paiements (cash et paiements électroniques), pour un nombre et un volume de transactions bien moindre. (Une étude est en cours par mes collègues, je l’indiquerai sur cette file quand elle sera publiée.) Et elle continue d’augmenter… C’est très problématique.
c) A la consommation énergétique, il faut ajouter le problème du gaspillage électronique (e-waste), lié au besoin pour les mineurs de mettre sans cesse à niveau leur équipement : en moyenne chaque transaction Bitcoin génère 272 grammes d’e-waste, c’est-à-dire qu’elle revient (en poids) à jeter 2 iPhone à la poubelle. ça pose un léger souci, non ?
2) S’agissant de la disruption à venir par le quantum computing : là encore, c’est un challenge qu’intègrent les banques centrales dans leurs projets de CBDC. Il faut avoir la foi du charbonnier pour croire que de telles évolutions technologiques n’auront aucun impact pour une technologie déjà vieille comme le Bitcoin.
Voilà ce qu’en dit par exemple ce Working Paper du FMI :
Jose Deodoro, Michael Gorbanyov, Majid Malaika, Tahsin Saadi Sedik (Working Paper FMI) a écrit :
Quantum computers may also cause substantial disruptions, including undermining the financial stability. An important risk of quantum computing relates to the existing encryption algorithms that could become obsolete, especially the widely used public-key algorithms. Cryptoanalysis history is full of cautionary tales about perceived unbreakable cryptography made obsolete by new technologies (Annex II). The race has already started to develop new quantum-safe encryption standards and algorithms. For example, in the U.S., the National Institute of Standards and Technology (NIST) is running a competition for a quantum-safe encryption algorithm, targeting to announce a winner by 2024 (NIST, 2020). If fully functional quantum computers become a reality before or shortly after that, organizations (firms and governments) would have a narrow window to mitigate this risk.
3) Le système financier peut fonctionner sans électricité. Et pour cause, il l’a fait pendant quelques siècles.
Évidemment, une panne générale sur le réseau électrique et/ou internet occasionnerait quelques difficultés, mais pour info le cœur du système (les banques centrales) peut continuer à fonctionner même dans des conditions très critiques. Pendant mon temps à la BCE, il est arrivé que toutes les connexions extérieures soient coupées (un bulldozer avait par inadvertance coupé le câble général en creusant devant la tour) ; cela n’a pas empêché la BCE de continuer à conduire ses opérations avec les banques. Même une frappe nucléaire ne l’empêcherait pas de fonctionner…
Dans mes missions en Afrique, j’encourage les banques centrales à maintenir leur mode traditionnel de conduite de leurs opérations (avec des coursiers apportant physiquement les soumissions des banques aux opérations de la banque centrale), comme solution de repli (en mode "dégradé") au cours où les nouvelles infrastructures (plateformes électroniques) ne fonctionnent pas. On peut conduire la politique monétaire d’un continent entier avec un papier et un crayon (évidemment c’est un peu moins simple qu’avec toute l’architecture électronique en place) - car en fin de compte il ne s’agit que de débiter et créditer des comptes des banques à la banque centrale. Évidemment, c’est comme cela que l’on a longtemps procédé, sans difficulté particulière (d’ailleurs beaucoup de banques centrales, même dans des pays avancés, n’ont supprimé que récemment les ordres physiques).
4) Le papier de la BCE souligne le manque manifeste de viabilité du Bitcoin - ce n’est ni un moyen de paiement, ni une unité de compte, ni une réserve de valeur (puisqu’il est manifestement disruptable à brève échéance). C’est parce que le Bitcoin n’est pas viable que ses coûts pour la société (environnementaux notamment) sont difficilement tolérables.
Vous citez l’or : mais l’or, jusqu’à preuve du contraire, est une réserve de valeur largement acceptée et utilisée, depuis des millénaires et sur tous les continents. Oui, miner de l’or a un coût environnemental, mais au moins on obtient une réserve de valeur viable. Ce n’est pas le cas du Bitcoin, déjà obsolète, et demain encore davantage (quantum computing).
Idem pour les climatiseurs ou les décorations de Noël : oui, ils consomment de l’énergie, mais pour une "utilité" pour leurs consommateurs. Le Bitcoin n’a d’autre utilité que celle d’un jeton de casino. Sans viabilité, il ne sert qu’à faire tourner un jeu à sommes nulles pour les participants - mais à sommes négatives pour la société : l’énergie consommée, les produits électroniques gaspillés, l’auront été pour rien.
L’évolution de son prix dément même la thèse d’une réserve de valeur, d’un supposé "or numérique" : si c’était le cas, il devrait s’apprécier (comme l’or) en cas de pressions inflationnistes - c’est le contraire que l’on observe : le Bitcoin (comme les autres cryptos) est plutôt corrélé aux actifs financiers les plus risqués, ce qui confirme son rôle purement spéculatif.
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1 #3040 20/01/2022 09h53
- okavongo
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Concerto, le 19/01/2022 a écrit :
Pourquoi ne s’intéresser qu’à la consommation électrique (infime) de Bitcoin ? Pourquoi évoquer Bitcoin plutôt que les climatiseurs, les TV et consoles de jeux ou les décorations de Noël ?
Peut-être parce que tous ces produits rendent un service, sont au mieux utiles (climatiseur), au pire distrayants pour certains (décorations de Noël). Même l’or est utilisé en bijouterie et dans quelques applications industrielles. Quel est l’apport du bitcoin à la vie des gens ? La spéculation (mais ils existe déjà plein d’autres supports) et le financement d’activité illicite (là je reconnais sa supériorité sur l’or).
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1 #3041 20/01/2022 10h16
- BriochePainPerdu
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okavongo a écrit :
Quel est l’apport du bitcoin à la vie des gens ? La spéculation (mais ils existe déjà plein d’autres supports) et le financement d’activité illicite (là je reconnais sa supériorité sur l’or).
C’est vrai que quand on voit les différentes bulles financières, les panama/pandora papers et autres scandales annuelles, on se dit que c’est vraiment le Bitcoin qui sert à la spéculation et aux financement d’activités illicites.
M’enfin je ne vais même pas faire d’efforts devant tant de préjugés qui sont très facilement débunkables en quelques clics.
On frise le troll sur cette file.
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#3042 20/01/2022 10h26
- cikei
- Membre (2018)
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Le narratif de dire que le bitcoin (souvent élargie aux crypto dans leur ensemble) sert pour l’argent sale bofbof, le dollar y contribue bien plus ….
Petite lecture pour remettre donner un peu d’eau au moulin :
Crypto Crime Summarized: Scams and Darknet Markets Dominated 2020 by Revenue, But Ransomware Is the Bigger Story - Chainalysis
Y a d’autres rapport d’expert en cybersécurité qui ont analysé cela dans le détail (je n’ai plus sous la main mais google peut vous aider si va vous intéresse).
Il est bien plus facile d’utiliser le dollar que la crypto pour les activités illicites, dans la blockchain tout est traçable (ok il existe des techniques plus ou moins évolués type mixeurs) mais en réalité souvent l’argent retourne dans les exchanges centralisés et le manque de connaissance technique des acteurs malveillants fait qu’ils sont traçables.
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#3043 20/01/2022 10h35
- okavongo
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Comparer le bitcoin à un climatiseur, là est peut-être le troll. Jamais je n’aurais idée de comparer l’or au cuivre. Ce dernier rend de multiple services alors que l’on pourrait se passer de l’or pour sa partie investissement.
Warren Buffet a écrit :
"L’or est extrait du sol en Afrique ou ailleurs. Puis on le fait fondre, on creuse un autre trou, on l’enterre de nouveau et on paie des gens pour qu’ils le gardent. Il n’a aucune utilité.
Buffet a raison, c’est débile comme comportement. Mais interdire l’extraction de l’or est très compliqué. Ça donne du travail à beaucoup de gens, rapporte aux états, alimente la filière de la bijouterie, etc.
Celui qui préfère se passer de climatiseur pour que la planète puisse miner du bitcoin n’a jamais du avoir chaud… En tout cas, en ce qui me concerne, le bitcoin ne me sert à rien alors que je profite régulièrement de la climatisation (ne serait-ce que dans ma voiture). Je ne dois pas être le seul…
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1 #3044 20/01/2022 10h37
- Concerto
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okavongo a écrit :
Concerto, le 19/01/2022 a écrit :
Pourquoi ne s’intéresser qu’à la consommation électrique (infime) de Bitcoin ? Pourquoi évoquer Bitcoin plutôt que les climatiseurs, les TV et consoles de jeux ou les décorations de Noël ?
Peut-être parce que tous ces produits rendent un service, sont au mieux utiles (climatiseur), au pire distrayants pour certains (décorations de Noël). Même l’or est utilisé en bijouterie et dans quelques applications industrielles. Quel est l’apport du bitcoin à la vie des gens ? La spéculation (mais ils existe déjà plein d’autres supports) et le financement d’activité illicite (là je reconnais sa supériorité sur l’or).
De notre petit point de vue d’occidental bien loti, avec un sytème bancaire et monétaire qui fonctionne très correctement, on peut considérer que Bitcoin est moins utile que les climatiseurs ou les décorations de Noël.
Mais il faut peut-être s’intéresser à ce qui se passe ailleurs !
Alexandre Stachtchenko a écrit :
Bref, tout cela pour dire que 85% de la population mondiale ne vit pas dans un monde où Bitcoin ne serait qu’un délire de geeks : le Vénézuélien qui veut quitter son pays et la catastrophe humanitaire qui s’y déroule[14], le Congolais qui souhaite recevoir des dons du monde entier à la suite d’une éruption volcanique[15] et participer à l’inclusion financière local, les femmes afghanes qui souhaitent fuir le régime Taliban[16] ou simplement vivre sur place avec un début de liberté financière[17], l’UNICEF qui souhaite s’assurer de l’utilisation de ses financements[18], les exemples de l’utilité de Bitcoin ne manquent pas lorsqu’on sort le nez du guidon. La Human Rights Foundation qualifie d’ailleurs Bitcoin d’« échappatoire à la tyrannie », « argent de la liberté »[19], et rappelle que plus de la moitié de la population mondiale vivait en 2021 sous un régime autoritaire[20]. Et comme le dit Carlos Hernandez, économiste Vénézuélien « “L’argent sans frontière” est plus qu’un buzzword quand vous vivez dans une économie qui s’effondre, sous une dictature qui s’effondre ».
Source n°1
Source n°2
Moi aussi je commence à fatiguer devant tant d’ignorance et/ou de superficialité (volontaire ou non ? )…
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2 #3045 20/01/2022 10h46
- JMeuret
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Hélas comme d’habitude, le débat sur le crypto se poursuit de la même façon, même ici
On compare celui qui est plutôt opposé au bitcoin à un troll, à celui qui n’y connait rien, qui n’a rien compris, qui n’a que des préjugés ou simplement dépassé.
Perso je ne suis ni pour ni contre, mais les argumentations des pro bitcoin donnent franchement pas envie d’aller en leur faveur.
J’aurais juste aimé qu’au lieu de traiter les gens de troll, quelqu’un nous explique enfin son utilisation personnel du bitcoin dans la vie de tous les jours.
J’aurais savoir comment les milliers d’américains qui n’y a pas si longtemps encore était le pays le plus important en terme de minage (je ne sais pas si c’est encore le cas) font de l’énergie propre?
Des sources documentés ne venant pas de sites avec le mot crypto ou bitcoin dans l’url.
Edit : un grand merci pour Concerto qui avec ses liens et surtout ses remarques résument parfaitement ce que je viens de dire.
Il y a deux 2 types de prévisionnistes : ceux qui ne savent pas et ceux qui ne savent pas qu’ils ne savent pas
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1 #3046 20/01/2022 10h49
- doubletrouble
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@Scipion8 : Que pensez-vous d’Hedera (HBAR), qui pour le coup prend en compte l’aspect énergétique et a des "gens sérieux" derrière ?
Shinhan, Standard Bank trial stablecoin cross border payments on Hedera DLT - Ledger Insights - enterprise blockchain
EMTECH and Hedera Hashgraph join forces for highly? | Hedera
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1 #3047 20/01/2022 10h51
- Concerto
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okavongo a écrit :
Comparer le bitcoin à un climatiseur, là est peut-être le troll.
S’il faut pour des préoccupations environnementales (tout à fait légitimes) se poser la question de la consommation d’électricité, alors il faut questionner l’ensemble des activités consommatrices.
okavongo a écrit :
Celui qui préfère se passer de climatiseur pour que la planète puisse miner du bitcoin n’a jamais du avoir chaud…
C’est faux, l’activité de minage ne prive personne d’électricité :
- Production mondiale d’électricité : 26 730 TWh
- Consommation mondiale d’électricité : 22 315 TWh
Source
okavongo a écrit :
En tout cas, en ce qui me concerne, le bitcoin ne me sert à rien alors que je profite régulièrement de la climatisation (ne serait-ce que dans ma voiture). Je ne dois pas être le seul…
Parfois il faut être capable de penser au-delà de "en ce qui me concerne".
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1 #3048 20/01/2022 11h04
- JMeuret
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Vous faites vraiment un lien entre ça
Concerto a écrit :
C’est faux, l’activité de minage ne prive personne d’électricité :
et ça ?
Concerto a écrit :
- Production mondiale d’électricité : 26 730 TWh
- Consommation mondiale d’électricité : 22 315 TWh
Je comprends que le débat n’avance pas beaucoup.
Il y a deux 2 types de prévisionnistes : ceux qui ne savent pas et ceux qui ne savent pas qu’ils ne savent pas
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2 #3049 20/01/2022 11h15
- BriochePainPerdu
- Membre (2014)
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JMeuret a écrit :
On compare celui qui est plutôt opposé au bitcoin à un troll, à celui qui n’y connait rien, qui n’a rien compris, qui n’a que des préjugés ou simplement dépassé.
Et ça ne vous dérange pas qu’on compare quelqu’un qui voit une utilité aux cryptomonnaies et à la blockchain d’être sans cesse rabaissé à un spéculateur pollueur qui participe au financement d’activités illégales ?
Nous ne sommes vraisemblablement pas choqué par les mêmes choses effectivement.
Je suis désolé en tout cas mais pour moi quand on vient avec des certitudes qui datent d’il y a plusieurs années en prononçant un avis catégorique sur un sujet que l’on ne connait pas, pour moi c’est du troll. D’autant plus quand le sujet a déjà été traité dans de nombreux messages sur ce même forum !
Donc oui je n’ai pas envie de prendre le temps d’aller chercher les sources qui contredisent ces arguments, quand ces derniers ont été rapportés de nombreuses fois et font régulièrement l’actualité.
On a le droit d’avoir un avis mais il ne faut pas confondre les faits et les opinions et il vaut mieux connaître un peu son sujet avant de se montrer aussi catégorique…mais j’attends peut-être trop d’ouverture d’esprit de la part des participants de ce forum clairement.
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#3050 20/01/2022 13h39
- okavongo
- Membre (2011)
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Concerto a écrit :
C’est faux, l’activité de minage ne prive personne d’électricité :
- Production mondiale d’électricité : 26 730 TWh
- Consommation mondiale d’électricité : 22 315 TWh
Avis contraire : en Iran, la colère monte contre les coupures d’électricité
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