#1 22/02/2013 11h31
- sergio8000
- Invité
Bonjour,
Pour les amateurs de REIT et de rendement pérenne croissant, je vous propose de regarder RHP, un REIT nouvellement constitué spécialisé en salles de réunion.
Cette compagnie avec des métriques assez intéressantes à mon sens, a été nouvellement convertie en REIT et devrait assurer un retour de capitaux décent à ses actionnaires.
La thèse est très simple : nous avons une compagnie ayant un potentiel d’AFFO entre 4 et 4,5 $ par action une fois éliminés les coûts de conversion en REIT (3,8 à 4 $ en tenant compte des coûts pour cette année) qui s’échange à moins de 43 $. Le rendement sur AFFO paraît intéressant.
La société a pour le moment choisi de délivrer 2$ en dividendes et d’annoncer un plan de rachat d’actions à hauteur de 100 millions de $, soit environ 5% de la market cap actuelle. Je pense que cette façon d’allouer le capital est intelligente au niveaux de cours actuels, et pourra être rebalancée vers le dividende à des niveaux de cours moins favorables pour le rachat.
La politique de distribution de dividende sera en fait la suivante :
company release a écrit :
the Company plans to pay a quarterly cash dividend to stockholders in an amount equal to at least 50% of Adjusted Funds from Operations (Adjusted FFO), as defined below under "Supplemental Information," on an annualized basis or 100% of REIT taxable income on an annualized basis
Pourquoi spécifiquement RHP ?
Avec une EV de ~3,4 milliards et un EV/EBITDA de l’ordre de 10,5, RHP a d’excellentes métriques opérationnelles et s’échange pourtant en-dessous des multiples pour les REIT du marché. Les REIT de son type s’échangent à plus de 12,5 fois l’EBITDA et les REIT de type centre commerciaux sont plutôt vers un multiple de 18.
Il me semble logique qu’au fur et à mesure que le marché comprend mieux Ryman en tant que REIT, le discount se referme.
L’entreprise a une marge d’EBITDA de 29 %, et dispose de cash flows particulièrement prévisibles : en effet, un client de Ryman réserve en moyenne 2,3 ans à l’avance, contre une moyenne de 4 mois pour la concurrence sur son segment. En plus de cela, les contrats ont des frais d’annulation, ce qui permet de bien résister en temps de crise. A titre d’exemple, en 2009, le CA n’a baissé que de 6% et l’EBITDA de 7%. Pour les concurrents sur le secteur, la baisse à été plutôt de l’ordre de 33% de l’EBITDA. Considérant la supériorité des métriques, il est même possible que Ryman mérite un premium par rapprot à la concurrence.
La conversion en REIT va permettre d’économiser sur les impôts et réduire les frais de fonctionnement de 33 à 40 millions par an d’après le management.
Par ailleurs, Ryman a fait une transaction structurante : ils ont vendu à Marriott leur division hotelière Gaylord pour 210 millions l’an dernier, et ont un accord pour gérer les propriétés cédées à long terme, avec des management fees dépendant des performances de Ryman. Il y a toutes les raisons de penser que celles-ci devraient être bonnes, de par l’excellente gestion historique des réservations par Ryman.
Il me semble que le marché ne comprend pas toute la portée de ce deal restructurant :
- Historiquement, la compagnie payait 42% d’impôts : ce deal lui permettra d’en payer 0 avec la consersion en REIR.
- l’AFFO aura quadruplé (démontré par le premier trimestre et le premier dividende : ce n’est pas une simple hypothèse !)
- L’entreprise va bénéficier du réseau de vente de Marriott et du programme de fidélité de la première chapine d’hotels aux US. La force de vente sera démultipliée !
- Le taux d’occupation pourrait augmenter pour passer de 70% à possiblement plus de 80%… Et c’est gratuit à ce cours.
- RHP a abandonné toute ambition au niveau de ses investissements de croissance et a laissé tomber un nouveau "convention center" qui devait ouvrir en 2015. Ils sont réellement déterminés à arrêter ces investissements et retourner tout le capital aux actionnaires. Cela n’a jamais été fait auparavant par la société, et Wall Street ne peut pas vraiment se rendre compte, sans analyse approfondie, du potentiel de génération de cash de RHP dans ces nouvelles conditions opérationnelles.
Compléments
Coût de remplacement des actifs : plus de 4 milliards, soit environ 25% de plus que l’EV, en ne tenant pas compte des coûts de démarrage d’un hotel (démarrer un hotel de 1500 chambres prend généralement 5 ans et n’est pas gratuit -> malheureusement, je ne connais pas le coût de la chose).
EV/EBITDA de concurrents directs :
BEE 14.2x
FCH 13.2x
DRH 13.3x
HST 13.5x
LHO 13.6x
SHO 12.8x
PEB 13.7x
INN 11.6x
HT 12.3x
RLJ 11.0x
CHSP 10.4x
RHP 10.5x
EBITDA par unité louée en millions milliers (ce serait beau une salle à 25 millions :-)) :
RHP 25
BEE 25
LHO 23
PEB 23
HT 18
CHSP 18
SHO 17
HST 16
HPT 16
DRH 15
AHT 14
CLDT 12
RLJ 12
FCH 9
INN 5
Dette/EBITDA :
AHT 10.4x
FCH 8.5x
BEE 7.2x
CLDT 7.0x
SHO 6.4x
INN 5.7x
CHSP 5.6x
HT 5.1x
RLJ 5.1x
DRH 4.9x
PEB 4.6x
HST 4.4x
HPT 4.0x
LHO 3.9x
RHP 3.3x
Conclusion :
Comment justifier une valorisation plus basse que les concurrents alors que RHP leur est en tout point supérieur à première vue ? Une erreur de ma part ou une ignorance de la part des investisseurs ?
Je dirais qu’on parle ici d’un investissement analogue à North Atlantic discute ici : North Atlantic Drilling : forage à haut rendement. Sûr, pépère et sans ambition, avec un bon dividende (ce qui n’empêche pas d’avoir une performance tout à fait décente voire même exceptionnelle par ailleurs !).
Dernière modification par sergio8000 (22/02/2013 17h02)