jackpearson, le 16/12/2023 a écrit :
J’ai lu l’article je pense que les gens dans ce pays veulent faire fuir ce qu’il reste encore de gens de bonne foi et qui génèrent de la richesse.
C’est affreux de complexité. Tout ça pour rien ou pour satisfaire trois énarques a Bercy c’est honteux.
Je comprends que cette inconstance fiscale soit quelque peu décourageante.
Pour ma part, une fois le deuil de la simplicité fait je me suis dit qu’il y a moyen de tirer parti de ces nouvelles obligations. En y réfléchissant et en cherchant un peu je vois plusieurs optimisations possibles par rapport à l’ancien système:
1) La possibilité de bénéficier du régime du micro-BNC dejà décrite dans cette file et accessible sans conditions les 2 premières années d’exercice ou tant que le CA reste inférieur à 77 700 €. Il faudrait tout de même vérifier chaque année que les frais réels ne sont pas plus avantageux. Ceux qui sont éligibles au micro-BNC mais qui opteraient pour les frais réels ne seront pas perdants car ils bénéficieront d’une déduction de charges > 34 % de leur CA avec en prime une réduction d’impôts de 2/3 des frais de comptabilité + adhésion AGA dans la limite de 915 €.
2) Pour ceux dont le CA dépasserait les 77 700 €, l’obligation de tenir une comptabilité avec des frais réels est à mon avis une erreur de l’état qui diminuera les recettes fiscales perçues. Je m’explique, actuellement les professionnels libéraux qui basculeront sous le régime du BNC en 2024 déclarent leurs revenus selon l’article 62 du CGI. Ce mode de déclaration permet de bénéficier d’une déduction de 10% pour frais professionnels majorée à 13 522 € maximum par an. Donc au delà de 135 220€ de revenus il est plus rentable de passer aux frais réels dès qu’ils dépassent 10% du revenu. Jusqu’à présent par méconnaissance ou par négligence beaucoup de contribuables ne déclarent pas leurs frais réels et bénéficient de l’abattement des 10% cappé à 13 522 €. L’état est donc gagnant lorsque leur rémunération annuelle dépasse 135 220€. En BNC ces mêmes contribuables s’ils ne sont pas vigilants ou conseillés se feront avoir la première année en ne déclarant pas de frais réels. En toute logique en 2025 ils constateront une augmentation substantielle de leur imposition au titre des revenus de 2024, les années suivante ils feront attention et déclareront leurs frais réels pour un montant très supérieur à 13 522 €. Quitte à être obligés de tenir une comptabilité de BNC, autant optimiser les frais réels qui seront facilement identifiables. Dans ce cas il y aura un manque à gagner pour l’état.
3) Les achats de véhicules thermiques sont de plus en plus compliqués à faire prendre en charge par les sociétés en raison des divers plafonnements pour l’amortissement, malus écologique et taxe sur les véhicules de société. Et en 2024 ce sera encore pire car même les véhicules électriques qui étaient préservés dans une certaine mesure ne le seront plus pour les modèles produits hors d’Europe. Pour les amateurs de grosses cylindrées thermiques et gros rouleurs, il deviendra donc moins onéreux d’acheter sa voiture en nom propre et de facturer des frais kilométriques à la société. Il faut faire les calculs mais en achetant un véhicule à crédit à titre personnel, les mensualités du crédit pourraient être couvertes par les remboursements d’indemnités kilométriques au delà d’un certain kilométrage. En procédant ainsi un professionnel avisé pourrait obtenir dans son patrimoine personnel à peu de frais une voiture payée par les remboursements de sa société. L’optimisation mérite des calculs et simulations avant d’être mise en place mais si à la clé il y a une voiture acquise à peu de frais le jeu en vaudra la chandelle.
Ce sont juste quelques moyens de profiter de ces nouvelles contraintes fiscales que j’ai trouvé à ma simple échelle d’amateur. Je ne doute pas que les professionnels experts-comptables, fiscalistes et autres CGP se saisiront rapidement du sujet et trouveront tous les types d’optimisations possibles afin de faire profiter à leurs clients d’économies d’impôts tout en facturant des honoraires au passage. Au final c’est l’état qui sera perdant car en complexifiant le mode de déclaration des libéraux, ces derniers parmi lesquels beaucoup déclaraient leurs revenus en autonomie et sans optimisation feront appels à des conseils qui pousseront l’optimisation au maximum afin de justifier leurs honoraires auprès de leurs clients.
peakykarl, le 16/12/2023 a écrit :
Mais du coup comment sont gérés les dividendes ?
Au final il y a juste une perte de l’abattement de 10% sur les rémunérations car ça va etydu BNC c’est ça?
Sinon ils ont tué dans l’œuf toutes les sel
Oui il s’agit d"une perte de l’abattement de 10% sur les rémunérations. Sans réaction de la part du contribuable, cela lui coutera des impôts et cotisations sociales supplémentaire et pas simplement "juste" la perte de l’abattement..
Pour l’instant il n’y a pas de modification pour les dividendes perçus par l’associé. Le changement du mode de déclaration des revenus concerne les associés/gérants de SEL.
Attention cependant il y a eu une décision récente de la cour de cassation faisant jurisprudence et assujettissant aux cotisations sociales tous les bénéfices de SEL y compris ceux distribués aux SPFPL. Il est encore un peu tôt pour savoir comment cela évoluera, toutes les organisations rde professionnels libéraux sont montées au créneau et il y a de fortes chances qu’une loi soit promulguée afin de contrer les effets de cette jurisprudence et conserver l’intérêt des SPFPL. En attendant pour ceux qui ont des projets de SPFPL avec dividendes il est recommandé de temporiser et d’attendre que la loi passe. Vous trouverez des détails sur cette décision de justice ici.
Dernière modification par Tikok (17/12/2023 23h16)
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