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3 #26 08/09/2018 13h23
- Mevo
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WhiteTiger a écrit :
En revanche, une société qui rachète ses propres actions ne correspond aucunement à un "investissement productif" qui permettra de créer de la valeur dans le futur. Un investissement pour une entreprise peut prendre plusieurs formes: acquisition de nouveaux outils/compétences, ou rachat de concurrent…
WhiteTiger, respectueusement, vous êtes dans le faux. Vous êtes loin d’être le seul, c’est l’un des nombreux sujet assez mal compris. Et votre raisonnement, je l’ai déjà lu plus d’une fois (ainsi que des raisonnements qui disent que le rachat d’action serait "court terme", rien n’est plus faux !)
Comme indiqué, l’idée pour une entreprise qui se lance dans du rachat de ses actions est de les annuler. Pas pour les réémettre plus tard, juste pour les annuler, point. Que ces actions disparaissent. Si ça n’est pas un investissement productif, alors c’est qu’investir dans cette entreprise n’est pas "productif" pour vous non plus (je parle de "productif" au niveau financier, pas dans le grand ordre des choses). Il n’y a justement pas vraiment de "spéculation", comme indiqué au message précédent. Et le risque est faible voir nul, justement. La boite rachète son propre business, elle y est de toute façon déjà exposé. On peut arguer qu’elle pourrait se diversifier à la place, ce serait un point valide, mais alors avec le risque associé que ça comporte dans ce cas (que cette diversification échoue).
Quant à la "valeur", certes, je ne dis pas le contraire. Basez-vous sur une simple problématique de rendement alors. Prenons un exemple simple qui sera sans doute plus parlant que de la théorie:
Imaginez une SCI qui détient un immeuble pour le louer. Disons que le rendement des loyers est de 5% de la valeur de l’immeuble. Et les parts de cette SCI cotent sur un marché à 50% de leur valeur hors cash (à 50% de la valeur de l’immeuble en fait). Vous pourrez me dire: Oui, mais est-on sûr de la véritable valeur de cet immeuble, etc. Peu importe (enfin, façon de parler), basez-vous sur le rendement des loyers: Les loyers encaissés par action représentent 10% du prix de l’action cash déduit.
Maintenant, la société a du cash, et elle veut acheter un autre bien immobilier. Disons qu’elle trouvera du 5% de rendement dans la gamme qu’elle veut. Si elle trouve une bonne affaire, peut-être du 6%. Mais elle ne trouvera pas du 10%. En rachetant ses propres actions, elle GAGNE du 10%. Pas juste à court terme, ou que-sais-je, pour l’avenir aussi loin que vous le voulez.
Disons prix immobilier = 100 par action
Cours action sur le marché = donc la moitié au niveau valeur de l’immobilier, soit disons 50 immo + 10 cash = 60
Loyers encaissés = 5 par action (5% du prix de l’immobilier et 10% du prix de l’action cash déduit. 8,33% avec le cash)
Disons qu’il y a 1000 actions en circulation
A) La société investi ses 10 de cash dans de l’immobilier. A 5% de rendement, c’est 0,5 de revenu supplémentaire. 0,6 à 6% de rendement. Elle encaissait avant 5 de loyer par action, elle encaissera alors 5,5 ou 5,6.
B) Solution alternative: Elle rachète ses propres actions. Elle a 10 de cash par action * 1000 actions, soit 10K. A 60 par action, elle peut en acheter 166,66 (ça reste théorique). Elle fait ça et les annule. Il reste donc 1000 - 166.66, soit 833.33 actions existantes et en circulation. Elle n’a plus ses 10 de cash par action (ils ont servi a acheter les actions et sont dans la poche de ceux qui lui les ont vendu). Dans l’autre cas, elle ne les avait plus non plus, ils sont passés dans le nouveau bien immobilier.. Elle encaisse toujours les 5000 de loyer d’avant, rien n’a bougé de ce coté. 5000 / 833.33 = 6
Elle encaisse maintenant 6 de loyer par action, parce qu’elle a investi ses 10 de cash par action à 10% avec ses propres actions. Et ça se répercutera totalement sur le futur et tout ce que vous voulez.
Vous préférez quoi ? Et c’est parfois hautement ubuesque, où des sociétés vont aller investir à 4 ou 5% plutôt qu’à 15 ou 20% sur leurs propres actions.
Vous allez peut-être penser à ce stade: Oui, mais la société a alors moins d’immobilier ! Eh oui, dans le premier exemple, elle a 110K d’immobilier, alors que dans le second, elle a 100K. Oui, mais surtout NON. Dans le premier cas, elle a 110 d’immobilier par action. Dans le second, elle a 100K / 833.33 actions = 120 d’immobilier par action ! Parce qu’en tant qu’actionnaire, vous venez de gagner la décote sur les actions rachetées. La décote était de 50%: Avec 10, vous avez reçu 20 de l’immobilier existant, raison pour laquelle "il rapporte 2 fois plus" ! Si demain l’action retourne a sa valeur sans décote, vous serez également plus riche. Et tout ça va aussi se répercuter sur le futur.
Donc re-question, vous préférez quoi ?
(Note: La société a certes diminué en taille, mais ce qui vous importe c’est ce qui se passe au niveau de VOTRE part (le "par action"), pas que la société soit la plus grosse possible en soi. Mais de façon assez malheureuse, c’est le but des gestionnaires externes quand il y en a, et on voit des REITs, mREITs ou BDCs, où le management pourrait en plus vendre des actifs facilement pour racheter des actions et faire un malheur financièrement pour les actionnaires. sauf qu’ils ne le font pas, parce que ça baisserait LEUR rémunération. C’est la raison qui a tendance à entraîner une décote par défaut sur les sociétés avec un manager externe)
Note importante: Le raisonnement est valable pour TOUTE société. J’ai pris de l’immobilier parce que ça me parait plus facile à comprendre, mais c’est identique pour N’IMPORTE QUELLE SOCIETE.
Dernière modification par Mevo (08/09/2018 15h53)
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#27 08/09/2018 19h39
- WhiteTiger
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Mevo,
C’est vous qui mélangez tout. Et notamment, les intérêts de la société avec ceux de l’actionnaire.
En fait, votre message décrit avec un exemple chiffré le caractère relutif sur la valeur de l’action pour l’actionnaire d’une opération de rachat puis annulation d’action. Et, oui, il y a aussi relution mécanique du bénéfice par action lorsque la valeur d’une action est fortement décotée.
Toutefois, le calcul de l’évolution du BPA est certes intéressant, mais que ce n’est pas un indicateur de création de valeur.
Le rachat d’action est surtout une manière (les dividendes en sont une autre) de rendre aux actionnaires des
fonds devenus excédentaires et d’adapter la nature des financements à l’évolution du risque de la société (en ajustant le ratio dettes/capitaux propres).
Pourquoi procéder au rachat d’actions plutôt que de distribuer des dividendes plus importants ? Pourquoi cette pratique est de plus en plus fréquente, voir trés appréciée aussi bien des actionnaires que des dirigeants ?
Je vois au moins 2 raisons:
1- Verser des liquidités aux actionnaires à moindre coût fiscal. Les plus-values ne sont prélevées que lorsque les actions sont effectivements vendues. Avec en plus la possibilité de différer l’impôt (voir même le supprimer par compensation avec des pertes sur d’autres valeurs). Mais je vais y revenir… (*)
2- Verser des liquidités aux actionnaires à moindre coût pour les dirigeants détenteurs de stocks-options. Car, le versement d’un dividende fait mécaniquement baisser le cours de l’action du montant du dividende et donc abaisse d’autant l’espérance de gain sur les stock-options dont le prix d’exercice reste fixe pour les dirigeants de ces entreprises. Tandis que le rachat d’actions n’a pas cet effet négatif sur la valeur des stock-options et laisse même croire aux naïfs qu’il fera monter le cours de l’action (puisque l’on en rachète!).
(*) Voici un graphique qui présente l’évolution des "retours" aux actionnaires en France ces dernières années:
Quelques commentaires:
- Ce graphique (des Echos) présente la répartition de la distribution du capital pour les entreprises du CAC40 ces dernières années.
- Jusqu’à maintenant, le rachat d’actions n’a jamais dépassé le volume de 2007.
Que s’est-il passé en 2008 pour voir disparaître le rachat d’action de toutes les entreprises du CAC40 ?
Les difficultés conjoncturelles de l’époque n’ont pas empêchées les grosses entreprises de distribuer aux actionnaires. La redistribution via rachat d’action est pourtant moins coûteuse pour l’entreprise et devrait donc être privilégiée en période difficile. Pourtant aucun plan de rachat d’action lancé en 2008, ce qui a fait une année blanche en 2009 pour les rachats d’actions. Alors ? La vraie raison est un alignement de la taxation des dividendes sur celle des PV. Les dividendes étaient beaucoup plus lourdement taxés que les PV avant 2008. Taxation des dividendes et plus-values : une révolution !
“The pessimist complains about the wind; the optimist expects it to change; the realist adjusts the sails.” W.A Ward
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#28 09/09/2018 00h26
- Mevo
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WhiteTiger a écrit :
Pourquoi procéder au rachat d’actions plutôt que de distribuer des dividendes plus importants ? Pourquoi cette pratique est de plus en plus fréquente, voir trés appréciée aussi bien des actionnaires que des dirigeants ?
Parce qu’elle permet de gagner la décote. Coût fiscal, éventuellement, mais ça n’est qu’un décalage dans le temps, donc il n’y a réellement pas de "moindre" coût. Surtout l’actionnaire n’a aucun cash qu’il peut dépenser lors d’un rachat d’action. Donc, ça me parait un peu du faux argument.
L’actionnaire peut également "transformer" un rachat d’action en dividende en vendant une portion équivalente de sa position (et il restera alors à une participation stable par rapport à avant le rachat d’action). Il aura dans ce cas le choix de QUAND le faire, ce qui est effectivement appréciable. Je l’avais longuement démontré il y a quelques temps dans cette file: Mauvais business et rachat d’actions : une catastrophe ?
Il aura à ce moment là le cash, ainsi que la taxation qui ira avec. Quant à "compenser la plus-value avec des pertes", ouais, ça compensera aussi son argent (une perte reste une perte). un argument qui me parait aussi assez moyen. Mais admettons. On pourrait peut-être plutôt voir qu’il est malheureux que les pertes ne puissent pas se déduire fiscalement des dividendes encaissés, surtout vu comment ça fonctionne avec une action. Le problème réel me parait plutôt être là.
"laisse même croire aux naïfs qu’il fera monter le cours de l’action (puisque l’on en rachète!)"
Oui et non. Pas forcément, mais ça aura tout de même une tendance à augmenter la demande pour l’action, et ça peut faire monter l’action. Ca n’est pas le but en soi, ni le problème. Mais il y a tout de même que des actions sont rachetées à des gens qui voulaient vendre et elles vont à des gens qui vont plutôt les garder. (EDIT: J’ai écrit un peu vite là, dans le sujet, elles sont annulées ! En définitive, il y aura une quantité moindre d’actions, donc une restriction de l’offre: Ca reste positif pour le prix en terme d’offre et de demande)
WhiteTiger a écrit :
Que s’est-il passé en 2008 pour voir disparaître le rachat d’action de toutes les entreprises du CAC40 ?
Euhh, une ambiance de fin du monde (financier): Un rachat d’action est un réinvestissement dans le business ! Et des moyens plus faibles pour les entreprises au vu de la situation. Vous voyez bien la baisse globale des "retours" par rapport à l’an précédent. Donc, il parait tout à fait logique que les dividendes aient été privilégiés à ce moment là. Je ne comprends même pas que vous souleviez la question.
"La redistribution via rachat d’action est pourtant moins coûteuse pour l’entreprise"
Ah bon. On pourrait arguer qu’elle est un peu plus coûteuse, vu qu’elle implique quelques modiques frais et un peu de travail, mais c’est surtout identique pour l’entreprise. En cas de décote, c’est même POSITIF pour cette dernière. regardez à nouveau l’exemple précédent, l’entreprise gagne plus après le rachat d’action (en global, même pas seulement "par action"). Donc pourquoi diable ne le ferait-elle pas !? En cas de décote de 50%, elle a la possibilité de racheter un billet de 100 à 50 ! C’est quand même une sacrément bonne proposition.
WhiteTiger a écrit :
Alors ? La vraie raison est un alignement de la taxation des dividendes sur celle des PV. Les dividendes étaient beaucoup plus lourdement taxés que les PV avant 2008.
Ouais … Et pourquoi les rachat d’actions ont-ils ensuite repris après ? Et si vous me dites, "mais pour des montants moins importants" parce que "jusqu’à maintenant, le rachat d’actions n’a jamais dépassé le volume de 2007": Oui, le montant global des retours non plus !
Mais admettons que la taxation et son changement ont quelque chose à y voir, en quoi est-ce que ça remet en cause quoi que ce soit dans ce qui avait été dit aux messages précédents ? (et quel est le rapport, d’ailleurs ?) C’est quoi votre démarche exactement là ? Etre contre les rachats d’action par principe ? Ca ne remet pas en cause la possibilité de gagner la décote avec des rachats en cas de cours sous-évalué, tel que présenté avec l’’exemple. S’il y a même des bénéfices supplémentaires pour l’actionnaire au niveau taxation, c’est encore mieux alors. Où voulez-vous en venir exactement ?
(Je veux bien considérer quelques arguments contre les rachats d’actions, même si je les trouve pour la plupart assez ridicules, mais il y a aussi des arguments pour: En quoi une pratique qui lutte contre la sous-évaluation d’un titre ne serait-elle pas une bonne chose ? Si l’action d’une société descend effectivement à un prix ridicule, si quelque chose peut être fait et qu’en plus la société ET ses actionnaires peuvent même en profiter, où est le problème ?)
Dernière modification par Mevo (09/09/2018 01h06)
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1 #29 11/09/2018 12h24
- M07
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Bonjour !
Les rachats d’actions, importants et répétitifs comme on en voit aux USA, traduisent un déplacement du mode de financement des entreprises.
Les sociétés se finançaient par le capital (les actionnaires apportant l’argent). Mais ça, c’était avant.
Maintenant, elles se financent de plus en plus par l’emprunt (prêts bancaires ou obligations).
Vu du côté de l’entreprise, le financement par emprunt coûte moins cher que le financement par le capital. Parce que les dividendes sont payés après impôts (sauf quelques exceptions), alors que les intérêts payés aux banques ou aux obligataires sont déductibles des revenus imposables. Et puis les taux bas rajoutent une couche d’incitation.
Ce déplacement du mode de financement a trois conséquences (parmi d’autres) :
- Le ration endettement/fonds_propres évolue fortement.
- Le nombre d’actions sur la Marché décroit.
- Le rendement des actions (BPA et/ou dividendes) augmente.
À noter que, sans réglementation limitative, et en oubliant la liquidité, une société bénéficiaire peut rentrer dans une spirale implosive :
- Rachat d’actions qui entraîne des économies.
- Conséquence : diminution du nombre d’actions et hausse du rendement des actions et du BPA.
- Plus on fait de rachats d’actions, et plus de nouveaux rachats d’actions deviennent intéressants.
Avec une hausse du rendement par action tendant vers l’infini …tout comme le ratio dettes/fonds_propres. Et sans doute un cours des actions qui monte vers des sommets.
Il y a toutefois un élément équilibrant : la hausse du cours rend le rachat d’actions plus cher, et donc plus difficile. Et cette même hausse peut rendre le rendement plus faible.
Mais j’ai du mal à imaginer et calculer les points d’équilibres.
Dernière modification par M07 (11/09/2018 12h59)
M07
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#30 11/09/2018 12h58
- Mevo
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M07: Beaucoup de rachats sont effectués avec des bénéfices, pas forcément avec de la dette qui se rajoute (Mais ca augmentera effectivement les ratios de la dette existante, s’il y en a).
Le "financement" par levée de capital se fait lorsqu’il y a émissions d’actions (IPO et augmentations de capital, pas autrement). Si ensuite du bénéfice est généré, la société peut le garder (comme nombre de sociétés technos US), ce qui rend également les actions de plus en plus chères, le distribuer (et dans ce cas les actionnaires peuvent "DRIPper", avec un programme ou manuellement: Racheter des actions avec les fonds obtenus, ce qui revient très grosso modo au même que les rachats, au gain de la décote ou perte de la surcote, et fiscalité près) ou racheter ses actions.
M07 a écrit :
plus on fait de rachats d’actions, et plus de nouveaux rachats d’actions deviennent intéressants
Tout dépend d’à quel prix elle rachète, cf plus bas. Et il faut que les profits continuent, sinon, la catastrophe restera la même. Le réellement important reste toujours le business.
M07 a écrit :
Avec une hausse du rendement par action tendant vers l’infini
Oui, votre sagesse ou votre épargne tendent aussi vers l’infini dans ce cas (si vous dépensez moins que vous ne gagnez, certes)
Si tout était strictement distribué et que les gens rachetaient des actions avec les sommes distribuées, ça revient au même.
Avec des rachats, si des gens qui veulent de l’argent à dépenser, vendent une portion de leur participation pour libérer du cash, ça revient aussi au même dans l’autre sens.
L’important de l’intérêt du rachat d’action est la décote ou surcote: Quelle est la valeur du business ? Ou au moins son rendement (à comparer au prix auquel cotent les actions). Et là, vous l’avez votre point d’équilibre: l’offre et la demande. Une forte demande entraînera des surcotes, rendant le rachat d’actions inintéressant (en fait, ça diminuerait le BPA de payer des actions à un rendement plus bas que le business actuel (donc trop cher en terme de prix), et là c’est tout l’inverse de votre raisonnement, le rendement tendrait vers "zéro" Il s’arrêteront déjà à temps.)
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1 #31 11/09/2018 13h36
- M07
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Re !
Mevo a écrit :
M07: Beaucoup de rachats sont effectués avec des bénéfices, pas forcément avec de la dette qui se rajoute
Oui, c’est vrai. Mais, pour une société, emprunter à 4 % (avec intérêts déductibles) pour racheter des actions dont le rendement est de 6 % sera d’autant plus tentant si le dividende par action reste fixe ou augmente moins vite que le rachat.
Mevo a écrit :
Si tout était strictement distribué … ça revient au même.
Votre raisonnement est bon si, effectivement, tout est distribué.
Mais l’économie se voit surtout dans les situations intermédiaires (qui sont les plus courantes). Exemple :
Bien sûr, cet exemple est très simplifié. Et il ne tient pas compte du point de vue de l’actionnaire. Et il ne tient pas compte aussi de la réalité (liquidité qui tendra vers zéro ; retrait de cote ; totalitarisme des actionnaires résiduels ; etc.)
Il s’agit juste d’une curiosité intellectuelle. En espérant que cela soit formateur pour quelques lecteurs.
M07
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#32 11/09/2018 13h53
- Mevo
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M07 a écrit :
Oui, c’est vrai. Mais, pour une société, emprunter à 4 % (avec intérêts déductibles) pour racheter des actions dont le rendement est de 6 % sera d’autant plus tentant si le dividende par action reste fixe ou augmente moins vite que le rachat.
Dans ce cas, c’est de l’effet de levier. Comparable à ce que vous et moi pouvons faire sur nos comptes chez notre courtier. Avec les risques que ça comporte. Peut-être un peu moins risqué pour une entreprise, mais pas excempt de risque. Un dividende, ça se coupe facilement à tout moment. Des intérêts sur une dette, pas vraiment … En cas de baisse de l’activité ou de sa rentabilité, attention à ne pas manger le mur.
A noter que la réforme fiscale US de fin 2017 a limité la déductibilité des intérêts. Ca n’est plus autant qu’on veut aux US (même si a priori c’était surtout les LBO qui étaient visés)
Oui, enfin, au-delà du simplifié, ca n’est surtout qu’une portion, et il manque l’essentiel: Comment est financé le rachat des 20 000 actions ? Avec un BPA de 250 et un PER de 20, c’est 5000 l’action * 20 000, c’est 100 millions à dépenser tout d’abord (4 ans de bénéfice net dans votre exemple). Si le PER est plus élevé, c’est encore plus. Si c’est du cash, ce qu’il rapportait éventuellement ne sera plus gagné (c’est tout de même facilement quelques % en USD maintenant). Si c’est à crédit, des intérêts se rajoutent.
C’est sûr que déduire un certain nombre d’actions dans un tableau excel sans se soucier de comment on les paye, ça reste simple
Dernière modification par Mevo (11/09/2018 14h08)
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#33 11/09/2018 14h16
- Gaspode
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Lucas Maestri (CFO Apple) a lors d’une conf call passée commenté que le coût de la dette nouvelle des rachats d’actions était en grande partie voire totalement compensée par la baisse des paiements de dividendes (Leur cas est particulier, parce que comme ils pouvaient emprunter pour cela à un taux très bas en nantissant en échange le cash impossible à rapatrier à cause des taxes, le risque sur cette dette était donc nul).
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#34 11/09/2018 18h48
- Bergamote
- Membre (2014)
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Comme rappelé un peu plus haut , une échéance de dette est certaine, pas un dividende sur des profits futurs.
Les dividendes pourraient à l’avenir être volontairement réduits. Alors même que les profits non encore réalisés sont «appréhendés » dès aujourd’hui !
Cette comparaison ferait davantage sens dans le cas où la société a l’obligation de verser contractuellement des coupons (comme sur certaines preferred).
Le risque pour les actionnaires qui reste fluctue. Et espérons le, a maxima dans les mêmes proportions que l’augmentation sous-jacente du cours de l’action . C’est tout le sujet , non ?
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1 #35 22/02/2019 16h56
- Trahcoh
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Bonjour.
A qui appartient la société quand elle a racheté sa dernière action?
Vous avez 2 heures.
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#36 22/02/2019 19h26
- wulfram
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N’est-ce pas légalement impossible, en France tout du moins, du fait des limites de détentions/rachat d’actions propres ?
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1 #37 22/02/2019 19h39
- Mevo
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Trahcoh, vous nous ressortez là une histoire d’il y a trois ans, à laquelle j’avais répondu (peut-être un tout petit peu agressivement, mais surtout de manière sérieuse, alors qu’il ne le fallait peut-être pas, comme en l’espèce), dont en toute fin de message pour votre question. Je note que le message du même jour juste en-dessous, était de vous (2/3) Five Oaks Investment : un rendement sur dividende de 15%, mensualisé !
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1 #38 23/02/2019 07h54
- M07
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Bonjour !
Mevo a écrit :
Trahcoh, vous nous ressortez là une histoire d’il y a trois ans, à laquelle j’avais répondu (peut-être un tout petit peu agressivement)
Mon ressenti de l’époque confirme vos propos de ce jour…
Dans votre réponse d’alors, vous aviez fourni d’excellents motifs expliquant pourquoi cela ne se ferait pas, mais aucune explication sur ce qui se passerait si ça arrivait quand même.
[mode humour: ON]
J’avais donc été visionnaire sur ce coup. Et que je sois génial ne vous empêche pas de me souhaiter une bonne fête, demain 24 février (ainsi qu’à tou(te)s les surdoué(e)s des forums DR/IH)
[mode humour: OFF]
M07
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#39 23/02/2019 11h24
- Trahcoh
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J’en conclus que vous clamez votre droit de préemption sur cette boite sans propriétaire?
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1 #40 23/02/2019 15h34
- Mevo
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M07, il m’arrive de relire certains de mes propres messages avec le recul et de me dire moi-même "wahou, t.u y es allé un peu fort, quand même". Il est parfois question de contexte par rapport à tout un tas d’autres messages en amont, mais je ne crois pas me souvenir que c’était vraiment le cas ici. Je n’étais sans doute pas encore habitué à votre humour, et je l’ai sans doute pris trop sérieusement, comme indiqué. Bref, désolé.
M07 a écrit :
Dans votre réponse d’alors, vous aviez fourni d’excellents motifs expliquant pourquoi cela ne se ferait pas, mais aucune explication sur ce qui se passerait si ça arrivait quand même.
On peut essayer de réfléchir à un tas de choses, juste pour l’exercice intellectuel.
Ici, ca ne peut sans doute pas "arriver". Il faut une volonté d’arriver à cette situation. La véritable question serait: Pourquoi le faire ?
Des problèmes un peu similaires à si vous brûlez vos documents d’identité demain matin vont se poser à la société. Essayez d’aller ouvrir un compte bancaire en arguant que vous n’avez pas de documents d’identité. Une société qui s’auto-détiendrait va avoir des difficultés et soulever des questions dès qu’il y aura quelque chose relatif à ses actionnaires.
Mais in fine, vous allez surtout reproduire une sorte de fondation de manière bancale. Le but d’une société est de générer un profit pour ses actionnaires. Aucun argent ne ressortirait jamais d’une telle société. Qu’en faire ? Et surtout pourquoi le générer au départ ? Quelle est la volonté là également ? Il faut plutôt créer une fondation, avec un objectif. Pour arriver à la situation initialement décrite, il faut que l’actionnaire cède ses parts à moins qu’elle ne vaillent ou qu’un prêteur prête de l’argent à la société qu’il n’est pas supposé prêter, ou autre. Bref, la "volonté" d’arriver à pareille situation mentionnée. Il est plus intelligent de l’utiliser pour transférer la participation dans la société vers une fondation nouvellement créée.
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#41 23/02/2019 19h02
- M07
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Bonsoir !
Cher Mevo, un jour lointain, j’ai rencontré un cas où quelqu’un a tenté une démarche un peu similaire.
Il s’agissait d’une petite entreprise (250 personnes), avec un directeur non actionnaire qui manipulait le Conseil d’Administration. Il a tenté de mettre en place un autocontrôle total de l’entreprise.
S’il avait réussi, il se serait affranchi complètement des actionnaires, pour rester le seul maître à bord ; c’était une démarche totalitaire qui aurait pu aboutir, si un conflit dur entre deux actionnaires n’avait pas éclaté. Il n’aurait pas annulé toutes les actions, mais en aurait gardé une dizaine, confiées à une société quasi-fictive, juste pour contourner les problèmes réglementaires.
De la même manière, dans quelques années, avec les Intelligences Artificielles qui prendront de plus en plus de terrain dans la gestion des entreprises, on peut très bien imaginer une I.A. prenant conscience, et transformant ainsi une entreprise en outil de sa survie. Une sorte de corps pour les activités courantes.
Certes, c’est de la science-fiction ; mais j’aime bien la S.F….
M07
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#42 20/11/2021 08h55
- BulleBier
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#43 27/04/2022 10h39
- Woyal
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Excellent article sur les rachats d’actions de Pascal Quiry et Yann Le Fur dans la dernière lettre Vernimmen.
L’article est réservé aux abonnés mais l’abonnement est gratuit, je vous recommande de vous y inscrire.
Ils en concluent que ceux-ci n’ont pas d’impacts réels sur les cours de bourse.
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1 #44 27/04/2022 11h16
- piwai
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L’analyse est douteuse : ils cherchent à démontrer qu’en cas de rachat d’actions il y a forcément hausse du cours. C’est absurde. Il aurait fallu analyser l’impossible, à savoir quel serait le cours si les rachats d’actions n’avaient pas eu lieu… Là, c’est un peu comme dire que les gros payeurs de dividendes sont forcément performants !
Ce qui est certain en revanche, c’est que c’est relutif et améliore l’EPS et autres statistiques par action. Si ce n’est pas une forme de transfert de richesse à l’actionnaire, je ne sais pas ce que c’est !
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#45 22/03/2023 17h13
- Oblible
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Les entreprises qui rachètent leurs actions vont devoir verser une contribution exceptionnelle … à leurs salariés.
France-Macron évoque une "contribution exceptionnelle" des entreprises vers leurs salariés - 22/03/2023 à 15:34 - Boursorama
Emmanuel Macron a annoncé mercredi qu’il allait demander au gouvernement de travailler sur un dispositif instaurant une "contribution exceptionnelle" des entreprises vers leurs salariés lorsqu’elles réalisent d’importants profits.
"Quand on a des grandes entreprises, qui font des revenus tellement exceptionnels qu’ils (sic) en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions, là je vais demander au gouvernement de pouvoir travailler à une contribution exceptionnelle pour que cet argent (…), leurs travailleurs puissent en profiter et qu’il y ait une juste répartition", a déclaré le chef de l’Etat lors d’une interview télévisée sur TF1 et France 2.
Il n’a pas précisé quelle forme revêtirait cette contribution mais a exclu une taxation sur les profits exceptionnels sur le modèle de celle appliquée aux énergéticiens.
Parrain Interactive Brokers (par MP) - Déclaration fiscale IBKR Degiro Trade Republic - Parrain Qonto (par MP) -- La bible des obligations
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1 #46 23/03/2023 07h52
- Gilles78
- Membre (2020)
- Réputation : 5
Emmanuel Macron a annoncé mercredi qu’il allait demander au gouvernement de travailler sur un dispositif instaurant une "contribution exceptionnelle" des entreprises vers leurs salariés lorsqu’elles réalisent d’importants profits.
"Quand on a des grandes entreprises, qui font des revenus tellement exceptionnels qu’ils (sic) en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions, là je vais demander au gouvernement de pouvoir travailler à une contribution exceptionnelle pour que cet argent (…), leurs travailleurs puissent en profiter et qu’il y ait une juste répartition", a déclaré le chef de l’Etat lors d’une interview télévisée sur TF1 et France 2.
Il n’a pas précisé quelle forme revêtirait cette contribution mais a exclu une taxation sur les profits exceptionnels sur le modèle de celle appliquée aux énergéticiens.
J’ai peur que cela ne soit encore une carabistouille ou une poudre de perlimpinpin pour occuper la galerie.
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#47 23/03/2023 09h40
Il y a la morale d’E.Macro (ancien banquier) qui s’appelle le Macronisme et qui est une religion au même titre que le socialisme ou le christianisme.
Et il y a les faits, bien décrit par W.Buffet, l’actionnaire prend un risque en décidant d’accompagner une entreprise à laquelle il croit et cette entreprise (personne morale) a le choix entre l’emprunt et le partage du risque.
Une entreprise peut être de croissance, ce qui veut dire qu’elle peut grandir de façon interne ou externe et va avoir besoin de fonds en ne rémunérant pas l’actionnaire, en faisant des augmentations de capital.
Une entreprise de rendement voit sa croissance limitée, elle récompense les actionnaires via le rendement ou la plus-value.
Il y a des entreprises qui sont un mix des deux.
Pourquoi E.Macron de parle pas de la face cachée des rachats d’actions, les augmentations de capital dilutives ? Par ce que son gouvernement cherche de l’argent et veut taxer les gains.
La taxe sur les transactions financières ne touche que les français qui investissent sur les grandes entreprises françaises….Un conseil, il ne faut plus investir dans les entreprises françaises ne serait ce à cause des intérêts composés, vous voulez acheter Total Énergie, regardez les groupes pétroliers étrangers.
Je me demande si E.Macron comprend ou feinds de ne pas comprendre que l’investissement des actionnaires remplacent l’emprunt bancaire, l’actionnaire accepte le risque que refuse le banquier.
E.Macron pense comme un banquier.
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#48 11/06/2024 20h49
Woyal, le 27/04/2022 a écrit :
Excellent article sur les rachats d’actions de Pascal Quiry et Yann Le Fur dans la dernière lettre Vernimmen.
L’article est réservé aux abonnés mais l’abonnement est gratuit, je vous recommande de vous y inscrire.
Ils en concluent que ceux-ci n’ont pas d’impacts réels sur les cours de bourse.
Je partage un article en version public (probablement le même que celui de la newsletter) de Pascal Quiry et Yann Le Fur publié par le DFCG (réseau de dirigeants).
La conclusion est le même (c’est rassurant) : le rachat d’actions n’aurait pas d’impact significatif sur le cours de bourse.
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