Je vais essayer de répondre à la question de Crown de manière générale:
Soit une personne X qui dans le passé a cotisé (ou l’entreprise a cotisé pour X) à un régime de retraite où l’argent est bloqué jusqu’à la retraite et versé ensuite obligatoirement sous forme d’une rente viagère, donc jusqu’au décès. Ce régime est un "article 83", ou un PERP ou un Madelin.
Si jamais on se retrouve AVANT la retraite dans un des rares cas (invalidité, fin de droits au chômage, etc.) où on peut immédiatement son argent, faut-il le faire ou pas?
Premier cas: oui bien sûr, si on a absolument besoin de cet argent pour éviter une catastrophe financière (sur-endettement, avec le risque de perdre tous ses biens).
Dans les autres cas, c’est plus nuancé, même si à titre personnel, je répondrais oui:
- le taux de conversion de capital en rente appliqué par l’assureur gérant l’article 83 ou le PERP ou le Madelin est en général défavorable et de plus, la revalorisation année après année de la rente versée après la retraite sera probablement mauvaise. D’autant que l’assureur n’a aucune raison de bien traiter un client captif jusqu’à son décès (si on n’a pas récupéré - grâce à un des rares cas ci-dessus - son capital avant la retraite et que ce capital a été "liquidé" en rente en général entre 60 et 67 ans, alors il devient juridiquement impossible de le transférer ailleurs). Donc récupérons cet argent avant qu’il ne devienne définitivement captif de l’assureur.
- je sais que je saurai très bien gérer et investir l’argent ainsi récupéré, mieux en tout cas que l’assureur, qui en plus se goinfrera de frais
- reste l’aspect fiscal: si on profite d’un de ces rares cas de déblocage pour sortir l’argent, il va généralement être imposé selon la méthode du quotient, avec 5 (ans) au dénominateur. C’est peut-être du chinois pour certains. Ce qu’il faut retenir est qu’il est impératif de veiller à ce que l’année du retrait, on soit au taux d’imposition marginale le plus bas possible (c’est gérable, par exemple on baissant délibérément son revenu imposable par certaines techniques).
De plus, on peut jouer sur le timing. Par exemple, si la fin d’indemnisation au chômage est en octobre de l’année N et qu’on a jusqu’à cette date touché environ 6000€/mois d’allocation chômage (cadre dirigeant licencié), on ne va évidemment pas demander à l’assureur le déblocage dès l’année N. Car le TMI de l’année N sera à 30% ou 41%, donc trop élevé et la déperdition fiscale sur le capital retraite ainsi récupéré sera énorme (41% d’IR et 6,8% de charge sociales).
On demandera le retrait du capital début N+1, a fortiori si on n’a pas d’autres revenus imposables significatifs en N+1: par exemple, création d’entreprise en N+1, en repoussant à N+2 tout versement de rémunération. ll faudra aussi s’efforcer de minimiser le revenu imposable du conjoint en cette année N+1.