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1 #1 13/12/2016 17h09
- InvestisseurHeureux
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“INTJ”
Rétrospectivement, on se dit toujours : "c’était un no-brainer, j’aurais du en prendre plus !"
Mais le premier message de la discussion permet de rappeler comme j’étais hésitant.
Cela dit, pour une entreprise en duopole avec Airbus, dans un secteur en croissance (la croissance du transport aérien est prévue pour continuer), la situation n’est pas sans rappeler Visa et Mastercard.
Sauf que Visa ou Mastercard cotent plus de 20 fois les profits alors qu’en mars, Boeing s’échangeait à 13 fois les profits de l’année (d’après YCharts).
Accessoirement, c’est un bon test pour l’IH Score, puisque Boeing a 7/9 + tendance positive, un très bon scoring.
Mots-clés : aéronautique, boeing, leader
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1 #2 09/01/2018 22h29
- CaptainTrips
- Membre (2014)
- Réputation : 11
A noter que Boeing est le deuxième plus gros vendeurs d’armes et de matériel militaire après Lockheed Martin (USA) et devant BAE Systems (UK): plus de 30 milliards de dollars en 2016 de vente d’armement et de matériel militaire pour Boeing. Voir List of defense contractors - Wikipedia et Arms industry - Wikipedia
Je n’ai pas envie d’investir dans le business de la guerre personnellement, d’autant que ces entreprises fournissent massivement des armes et du matériel militaire à l’Arabie Saoudite, qui mène une guerre terrible au Yémen. Armement : ce qu’ont vendu les Boeing, Lockheed et consorts à l’Arabie Saoudite
Mais peut-il en être autrement avec les gouvernements qui préparent la guerre et tirent leur puissance de l’industrie militaire ?
L'argent ne fait pas le bonheur des pauvres
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1 #3 11/03/2019 10h55
- Surin
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Dark a écrit :
il me semble que l’avion est absent de leur flotte
En effet, voici la liste des compagnies l’exploitant :
List of Boeing 737 MAX orders and deliveries - Wikipedia
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1 #5 17/03/2019 19h19
- Surin
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Je rejoins FCP, vous semblez ignorer l’importance à long terme que ces deux catastrophes auront pour Boeing. C’est un désaveu profond que vivent les américains et Boeing, du jamais vu dans l’ère de l’aviation moderne.
Le simple fait que des compagnies et pays aient interdit de survol cet avion leur espace aérien avant que d’autres ne suivent et en dernier les américains, c’est aussi et encore du jamais vu, c’est incroyable quand on connait l’indépendance des agences gouvernementales et l’exigence qu’on les américains en terme de sécurité.
Le sentiment qui reste c’est que l’on a lancé un nouvel avion trop vite, à l’économie car la concurrence avait dégainé plus tôt, on a bricolé un truc pour compenser des défauts structurels et s’éviter de perdre du temps inutile en conception d’un nouvel avion à cause de profonds déséquilibres.
Aujourd’hui il n’est pas dit que cet avion puisse transporter des passagers, une mise à jour logicielle ne suffira pas, le mal est bien plus profond.
2 crashs qui auraient pu et du être évités pour un problème d’automatisme se voulant plus intelligent que le pilote aux commandes, ça en dit long sur l’air du temps qui a aveuglé les ingénieurs et cela met un sacré coup dans l’aile au progrès de l’autonomie des appareils transportant des personnes.
Ca va avoir des conséquences durables et Boeing devra faire le ménage puis donner de sérieuses garanties avant de se remettre de cette double catastrophe humaine et cette catastrophe industrielle qui elle ne fait que commencer.
L’article en français concernant les similitudes :
Boeing 737 MAX : des similitudes entre les crashes Ethiopian Airlines et Lion Air | Air Journal
Ca saute tellement aux yeux que bon, il n’est pas utile d’attendre les conclusions d’une enquête qui forcément pointera aussi des erreurs humaines, à commencer par le pilote du vol précédent le premier crash.
Ca n’enlève rien à la responsabilité de Boeing et ses ingénieurs ainsi que de l’agence qui a certifié cet avion.
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1 #6 12/04/2019 15h11
- johntur
- Membre (2016)
- Réputation : 107
Surin a écrit :
La question n’est pas là.
L’EASA doit certifier le 737 Max selon ses critères, sans tenir compte du fait que cela arrange ou non la FAA ou toute autre entité.
Si ces avions ne sont pas fiables, ils n’ont pas vocation à voler, même s’ils représentaient 90% de la flotte. Il faut donc les rendre fiables, indépendamment aussi de leur part de marché.
Dans le milieu aéronautique et pour éviter les confusions usuelles, je précise qu’on a l’habitude d’opposer les notions de fiabilité et de sécurité. En effet plus un avion est "secure" plus il est doté de systèmes de surveillance entraînant ce qu’on appelle des "no go" au décollage.
A l’inverse plus un système est fiable et peu redondant et moins, il y a de "no go" au décollage et moins l’avion est "secure". Contrairement à ce que peut penser M. Trump, plus les systèmes sont automatiques plus l’avion est sécurisé quand il est bien conçu. C’est une donnée démontrée statistiquement.
On dit aussi que plus une compagnie (à iso flotte) est à l’heure et moins elle applique des consignes de sécurité rigoureuse. Le principe de précaution s’applique bien sur pour la sécurité au détriment de la fiabilité.
Ainsi la plupart des systèmes critiques sont redondés trois fois pour la même fonction sur un avion. Le système de freinage par exemple est redondé en trois systèmes "indépendants". Pour simplifier (c’est un peu plus complexes avec les arbres de pannes), il y a trois fois plus de probabilité que l’avion ne soit pas autorisé à décoller (disponibilité d’un système), à l’inverse il y a trois fois plus de chance que le système de freinage fonctionne à l’atterrissage (même principe pour les commandes de vol critique)
Les règlements des autorités ne portent que sur la sécurité des avions, pas sur leur fiabilité. La fiabilité est d’un ordre économique (liées aux fameuses DMC)
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Dernière modification par johntur (12/04/2019 16h06)
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1 #7 12/04/2019 18h06
- johntur
- Membre (2016)
- Réputation : 107
Oui vous avez raison mélanger français et anglais n’est pas sain mais dans le secteur aéronautique, toutes les réglementations sont en langues anglo-saxones et nous sommes ici sur un forum français. D’ailleurs le mot "secure" que j’avais mis soin de mettre entre guillemet n’est pas le bon, je voulais le substantif de "safety" mais je ne l’ai pas.
On parle de "safety" et il s’oppose avec "reliability" pour les raisons que j’ai énoncées. Après l’exercice de traduction est toujours extrêmement délicat effectivement. Mais les objectifs de "safety" et de "reliability" s’opposent néanmoins.
La fiabilité technique d’un équipement s’établit par rapport à sa MTBF calculée ou réelle mesurée. ça reste une notion de confiance mais par rapport à une quantification théorique ou réelle.
Dire que le 737 max aujourd’hui n’est pas fiable me parait un peu insuffisant en terme professionnel aéronautique, il est surtout dangereux. Certains avions sont réputés insuffisamment fiables dans le monde aéronautique. Je ne les nommerai pas ici mais ils ne mettent heureusement pas en danger leurs passagers.
Fiabilité ? Wikipédia
Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité ? Wikipédia
Les analyses AMDEC sont là pour répondre rationnellement aux problèmes d’analyse systèmes complexes et leurs conséquences en gravité ( dont les interfaces homme machine). Votre jugement sur les automatismes n’est pas partagé par la communauté technique et par les résultats statistiques que nous connaissons. Si les systèmes ABS ou de commande de vols automatiques complexes n’existaient pas les niveaux d’accidents en avion seraient aussi élevés que dans les années 1980 ou 1990. La certification avion des systèmes est théoriquement (je dis théoriquement car on voit le 737 max) d’une rigueur extrême.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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1 #8 13/04/2019 14h48
- Tahure
- Membre (2014)
- Réputation : 170
Surin a écrit :
Dans cette histoire il n’y a rien à relativiser, il y a des responsables, ils ne seront jamais punis et c’est très regrettable pour la sécurité du monde de l’aviation.
Attendons quand même un peu avant de conclure ainsi, il y a une enquête criminelle du FBI et cela prendra du temps d’établir les responsabilités.
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1 #9 27/06/2019 13h58
- Ystava
- Membre (2016)
- Réputation : 9
Oui, l’excellent maintien du cours est désarmant, on reste proche du plus haut sur 10 ans :
L’hypothèse du duopole est plausible (l’autre constructeur ne pouvant pas augmenter sa production de manière dramatique).
Mais il y a aussi les activités de défense/espace qui représentent un gros marché pour Boeing.
Là aussi la boîte connaît des difficultés (livraison retardée du KC-46)… mais reste un poids lourd du secteur. Et a l’assurance de bénéficier des mesures protectionnistes des EUA (sans quoi elle n’aurait pas eu le marché du KC-46, en vérité remporté par les Européens).
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2 #10 06/12/2019 12h36
- kiwijuice
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Je vais vous répondre.
- Le 737Max revolera en effet. Mais il est mort-vivant. Boeing est en train de sonder le marché pour lancer son successeur.
Le problème: pas de nouveaux moteurs à l’horizon car les Leaps et GTF viennent d’être lancés.
- Le NMA est mort, tout du moins la version à 225 passagers. Airbus vient de gagner une commande de 50 A321 XLR chez United. Ils remplaceront leur 757 avec cet Airbus. Il y a encore 661 757 qui volentdont 127 chez Delta, un client Airbus.
Parmi ces avions, 290 sont des 757-200, qui sont remplaçables 1 pour 1 par un A321 XLR.
Les 757-300 ne le sont pas mais il n’y en a que 54 encore en vol. Une broutille.
Les 757 auront 30 ans vers 2025. Comme le NMA n’arriverait pas avant 2027, tous les 757-200 seront remplacés par des A321 XLR ou bien des 737-10.
Le NMA a donc raté une partie des 2000 commandes espérées.
- Pas de 3e larron. Le C919 devait voler en début de décennie. Les compagnies aériennes chinoises n’en veulent pas. L’avion double couloir prévu pour la prochaine décennie sera au mieux compétitif avec un A330. Bref, les Chinois ont 30 ans de retard. Le secteur privé est bien plus efficace qu’un effort dirigiste.
Un potentiel vrai 3e larron serait un gros de la défense US comme Lockheed ou Northrop qui reviendrait dans le civil. Pour l’instant, ils ont assez de chantiers pour bien gagner leurs vies.
- Reste le cas d’un remplaçant du 737 à horizon 2030.
Traditionnellement, les avions font des progrès d’efficience de l’ordre de 1% par an. C’est long. Cela se fait par sauts. Les moteurs amènent 10-15%, la structure 5%.
Comme le Leap et GTF sont nouveaux, leurs améliorations seront minimes à horizon 2030. Des ailes en plastique pourraient amener 5% de progrès.
Bref, pas vraiment de quoi lancer un avion nouveau.
Il reste un joker: l’amélioration des systèmes de production. Bâtir un avion est encore loin d’être comme une auto. Beaucoup d’étapes manuelles. Une robotisation et simplification des process doit conduire à des progrès sur les coûts de fabrication, qui seront répercutés en prix catalogues plus bas.
Airbus a aussi accès à ces améliorations mais faire un nouvel avion de Boeing les maximiseraient. A voir si cela vaut le coup pour Boeing de dépenser $15-20bn pour la R&D du nouvel avion.
Donc à mon sens, Airbus est idéalement placé en ce moment.
Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK
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1 #11 06/12/2019 18h52
- johntur
- Membre (2016)
- Réputation : 107
Bonsoir,
Toujours pour alimenter le débat:
Un autre exemple public de la frilosité d’AIRBUS:
Airbus refuse le système de roulage électrique des avions de Safran
Un avis que je partage:
"Si Boeing voulait remplacer le B737 MAX, que peut-il faire réellement ?" (Eric Schulz, ancien directeur commercial d’Airbus)
Bien à vous,
Dernière modification par johntur (06/12/2019 20h24)
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1 #12 07/12/2019 19h27
- johntur
- Membre (2016)
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@Nemesis
Bonjour,
Pour rappeler le contexte, il s’agit d’une modification en option dont il était question sur la famille A320 existante (modification ATA32 avec des économies de kérozène à la clef comme l’indique l’article)
Il n’était pas question de lancer un avion autour de cette modification mais d’adapter cette modification à un avion existant. C’est d’ailleurs pour cela qu’on indiquait qu’elle ne convenait pas au 737 car les trains du 737 sont déjà trop denses et petits (la modification des trains du 737 max avec la bielle rotule en haut du train montre notamment qu’on est au limite du possible sur cet avion)
Le nouveau train d?atterrissage du Boeing 737 MAX 10 - Aerobuzz
Contrairement à ce qui est écrit dans l’article, ce système existait déjà sur l’A340-600.
Bien à vous,
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1 #13 16/12/2019 22h21
- corsaire00
- Membre (2013)
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Top 50 SCPI/OPCI - Réputation : 213
Surin,
sauf erreur mon MCAS est bien configuré.
vente de titres BOEING = pari sur la baisse = risque de gain + fort que le risque de perte selon mon MCAS.
Par contre le niveau de fiabilité de mon MCAS n’étant pas de 100%, je ne peux pas exclure un risque de crash.
news
- Boeing suspend la production du 737 MAX à partir de janvier en raison de la certification en 2020
- La production réduite permet de prioriser la livraison des avions stockés
- Aucune mise à pied ou congé prévu pour le moment
Au regard de l’inertie pour arrêter et redémarrer une telle chaîne de production, j’estime PEU probable que la reprise des vols commerciaux intervienne en février 2020.
D’autant que si la confiance n’est pas au rendez vous de la part des personnels naviguant et des passagers, l’autorisation de reprise des vols ne réglera pas tout.
La sanction boursière risque de ne pas être trop désagréable malgré tout.
Voilà neuf mois que le B737 MAX est cloué au sol. Et Boeing en reprend pour au moins trois mois. Selon les récentes discussions entre Dennis Muilenburg, le PDG de l’avionneur américain, et Steve Dickson, le président de la FAA, l’aviation civile américaine, l’autorisation de reprendre les vols commerciaux ne pourra pas intervenir avant février 2020. Certaines compagnies ont déjà entériné cette échéance : SouthWest, premier utilisateur de Boeing 737 MAX, ne l’a pas programmé avant le 6 mars et American Airlines a également reporté au printemps son éventuelle remise en service.
Boeing doit faire homologuer son nouveau système anti-décrochage MCAS, mis en cause dans deux crashs en octobre 2018 et mars 2019 qui ont fait 346 morts. L’avionneur a prévenu d’un important retard, qui pourrait le contraindre à réduire ou interrompre la production de son moyen-courrier, qui n’avait pas cessé malgré l’interdiction de vol. Le conseil d’administration de Boeing, réuni à Chicago, doit faire part de sa décision lundi soir.
Dès l’arrêt des livraisons le 13 mars dernier à la suite de l’interdiction mondiale des vols, les cadences de production de l’usine de Renton près de Seattle ont été réduites de 52 à 42 appareils par mois, alors qu’une montée en puissance vers 57 était programmée pour 2020. Depuis la mi-mars, ce sont donc près de 400 Boeing 737 MAX non livrés qui s’entassent sur les aérodromes de l’Ouest américain. Outre ces problèmes de parkings aéroportuaires saturés, ce sont 40 milliards de dollars qui sont immobilisés. L’essentiel du prix d’un avion est en effet versé lors de la livraison. Les 389 B737 MAX, qui étaient déjà en service avant le 13 mars, sont stockés un peu partout dans le monde. Aucune compagnie française n’avait commandé cet appareil peu présent également en Europe. Outre les États-Unis et le Canada, ce sont surtout la Chine, l’Inde, l’Indonésie et le Moyen-Orient qui sont concernés.
Avions Boeing 737 MAX de Southwest sur le parking de l’aéroport de Victorville, en Californie.
© MARK RALSTON / AFP
Séisme chez les fournisseurs
L’arrêt, même temporaire, de la production est une catastrophe industrielle inédite aux impacts mondiaux. Cette solution semble préférée à une nouvelle réduction de la production. Toutefois, l’arrêt ne sera pas brutal mais progressif pour écouler une grande partie des sous-ensembles déjà réalisés. Cela affectera les lignes d’assemblages de Renton entièrement réservées aux seuls B737. Quelque 12 000 salariés travaillent dans cette usine, sans compter les nombreux sous-traitants à proximité. D’autres sites sont touchés aux États-Unis comme l’usine de Spirit AeroSystems à Whichita qui livre, entre autres, les fuselages du B737. Ceux-ci traversent la moitié des États-Unis en train du Kansas à l’État de Washington.
Les deux moteurs CFM-Leap 1B qui représentent au moins un quart de la valeur de l’avion sont coproduits exclusivement par l’américain General Electric et le français Safran Aircraft Engines. Ce dernier est en charge de la soufflante, du corps basse pression ainsi que de la tuyère d’éjection des gaz. Une ligne d’assemblage fonctionne à Melun-Villaroche, près de Paris. Si le moteur Leap du B737 MAX fait appel aux mêmes technologies que celui de l’Airbus 320neo, un report de production n’est pas possible, le diamètre des deux moteurs n’étant pas le même et les pièces donc différentes. L’impact pour Safran pourrait atteindre 800 millions d’euros en 2019.
Intégration de nacelles de moteurs LEAP d’avion moyen courrier à Colomiers.
© Lydie LECARPENTIER/REA / REA
Des centaines de sous-traitants seraient ainsi concernés par l’arrêt de la production. Tous n’ont pas une trésorerie permettant de faire face, même si la plupart sont fournisseurs à la fois de Boeing et d’Airbus. Des défaillances d’entreprises pourraient avoir des conséquences sur l’avionneur européen dans le contexte d’une crise industrielle internationale. Le redémarrage ultérieur de la production, la synchronisation des fournisseurs, le remplacement de ceux qui ont fait faillite posent aussi de nombreuses questions.
Passagers frileux
D’autres étapes doivent être franchies avant que des passagers prennent place à bord d’un Boeing 737 MAX. Après la certification du MCAS, il faudra que les appareils garés sur les parkings et ceux en attente de livraison soient aptes au vol et les pilotes devront être formés à la nouvelle version du système anti-décrochage. Boeing souhaite une formation sur iPad ou tablette qui prend une heure pour les pilotes déjà qualifiés sur Boeing 737 NG, la génération précédente. Les experts notamment européens et canadiens préconisent une extension de la qualification acquise lors d’un entraînement sur simulateur. Or il n’y a que deux simulateurs MAX en Amérique du Nord, l’un chez Boeing à Miami et l’autre chez Air Canada. En sachant qu’on compte une quinzaine de pilotes par avion, ce sont plus de dix mille pilotes à former pour exploiter le parc existant de Boeing 737 MAX.
Reste la réaction des passagers. Selon un sondage récent de Bank of America qui a interrogé 2 135 voyageurs, 60 % d’entre eux préféreraient attendre au moins six mois avant d’embarquer à bord d’un 737 MAX, pour certain que son système de vol modifié est bien fiable. Seulement 20 % des sondés estiment que l’avion sera sans danger et accepteraient d’embarquer immédiatement dès son retour en service.
Une crise inédite
L’expérience face à une telle crise dans l’aéronautique est quasi inexistante. En 1979, après le crash d’un Douglas DC-10 à Chicago (271 morts) qui avait perdu un moteur, la FAA avait suspendu tous les appareils pendant plus d’un mois. Une décision peu pertinente, car c’est une erreur de maintenance de la compagnie qui avait causé l’accident et non un défaut de conception touchant toute la série. « Elle avait coûté 32 millions de francs à UTA », raconte Claude Bossu dans son livre consacré à la compagnie française, absorbée en 1992 par Air France. Le crash du DC-10 de Turkish Airlines en 1974 au-dessus de la forêt d’Ermenonville n’entraîna pas d’arrêt des vols, mais à terme une modification des planchers des avions gros-porteurs de l’époque, DC-10, Lockheed Tristar et Boeing 747.
Une cinquantaine de Boeing 787 Dreamliner, dont 24 exploités par les compagnies japonaises, ont été immobilisés en janvier 2013 par la FAA, un an après les premières mises en service commerciales. Ils revoleront en avril après vérifications et modifications des batteries LiCo (lithium-cobalt) qui entraient en surchauffe. Autre avion cloué au sol, cette fois à l’initiative de son constructeur Dassault, en mai 2011, le Falcon 7X présentait un défaut du système électrique du compensateur qui aurait pu provoquer un décrochage. Les 117 triréacteurs d’affaires ont repris l’air moins d’un mois plus tard après changement du composant défaillant.
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Dernière modification par corsaire00 (17/12/2019 09h40)
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3 #14 18/03/2020 16h58
- Piksou
- Membre (2014)
- Réputation : 42
Après avoir dépensé des milliards en rachats d’actions, l’industrie demande des milliards au gouvernement.
Coronavirus : Boeing demande des milliards d’aide
Boeing a appelé hier le gouvernement américain à fournir une aide de 60 milliards de dollars à l’industrie aéronautique, alors que la pandémie de Covid-19 fait des ravages dans le secteur et pourrait précipiter la faillite de plusieurs compagnies aériennes.
Coronavirus : Boeing demande des milliards d?aide | Air Journal
Les économistes William Lazonick et Mustafa Erdem Sakinç ont calculé qu’entre le 1er trimestre 2013 et le 1er trimestre 2019, Boeing a versé 17,4 Mds$ de dividendes (42% des bénéfices de la période) et procédé à 43,1 Mds$ de rachats d’actions, soit 104% des bénéfices de la période. Les rachats ont culminé à 9,2 Mds$ en 2017, mais ont encore représenté 9 Mds$ en 2018.
Chez Boeing, les rachats d’actions qui cachent le malaise | Zone bourse
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