1 #1 01/07/2016 21h01
- Jeyfox
- Membre (2012)
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En tant actionnaire de la galaxie Bolloré, je me suis lancé dans une petite investigation de cette entreprise. Vincent Bolloré a terminé sa montée au capital en 2015 à travers une OPE (offre public d’échange).
L’OPE a consisté a échanger des actions Bolloré (détenues par des entités de la galaxie Bolloré) contre des actions Havas. L’OPE fut un succès et alla même au-delà des attentes du groupe Bolloré. En effet, Bolloré s’est retrouvé avec 82,5% du capital. Pour des raisons de liquidité (argument qui me convainc que très moyennement…), Bolloré a ensuite recéder 22,5% à des investisseurs institutionnels en contrepartie de 601 MEUR (actions cédées à 6,40 euros). Le montant ainsi dégagé a été investi dans Vivendi.
Yannick Bolloré(un des enfants de Vincent Bolloré) est le président d’Havas.
Pourquoi Havas dans la Galaxie Bolloré ?
Plusieurs hypothèses :
-Répondre à la passion d’un des enfants de VB= argument subjectif de ma part
-Activité capex light et avec un cycle différent que l’activité logistique et portuaire. Cependant, il reste une dimension cyclique : en cas de crise les entreprises coupent dans leur budget publicitaire.
-Peut-être un objectif de revendre l’entreprise à un acteur plus important ou fusion avec Vivendi (pour augmenter la participation de Bolloré)= interprétation subjective/spéculative de ma part.
Une activité requièrent peu de capitaux employés
Tout le charme d’une agence de publicité est que l’activité requiert peu d’investissement (la valeur est dans les créatifs qui composent l’entreprise), BFR très light (quasi pas de stocks, les dettes fournisseurs et les créances clients se compensent/neutralisent quasiment). Avec ces éléments, le ROCE est très élevé (64,1% en 2015 à titre d’illustration).
Havas a procédé à plusieurs acquisitions pour améliorer sa présence aux USA et en GB notamment.
Le travail d’Havas est de proposer des campagnes de publicités et de réserver les espaces publicitaires (télé…) afin que la marque du client soit la plus visible et ait le plus d’impact (rester dans l’esprit des clients, des prospects, mettre en place une marque). L’industrie fait face à des changements en termes de moyens de diffuser ces messages (développement des réseaux sociaux, publicité virale…).
Quelques spécificités à l’activité
On a des produits constatés d’avance (130 MEUR en 2015), on a également des avances et acomptes sur commandes (129 MEUR en 2015): les clients paient en avance pour une prestation (fourniture de la campagne de publicité et qui ne sera réalisée que plus tard par Havas). Autre point intéressant, cela permet à Havas de faire travailler cette trésorerie (même si les taux sont faibles).
Le nombre d’actions augmente d’année en année car pour retenir les talents, un outil toujours efficace est le cash (en l’occurrence des actions de performance).
Des compléments de prix et des engagements de rachats des minoritaires sont présents. Cela s’explique par les multiples acquisitions réalisées. Il semblerait que les acquisitions soient satisfaisantes (on a un indice car il y a très peu de révision à la baisse des compléments de prix).
Havas a connu une belle croissance organique en 2015 (+5,1%) et a sans doute un peu profité de la fusion manquée entre Publcis et Omnicom. où des clients ont pu choisir de rejoindre Havas (pour éviter qu’une même agence ait l’entreprise et son concurrent en portefeuille). Au 1er trimestre 2016, la croissance organique est de 3,4% (les Etats-Unis ralentissent un peu mais ont eu une très bonne croissance dans le passé).
Le «new business net» est un indicateur intéressant à suivre (« budget publicitaire annuel estimé des gains de budgets (qui inclut à la fois les nouveaux clients, les clients conservées après remise en compétition du budget, et les nouveaux produits et marques gagnées auprès des clients actuels).
Le digital prend de plus en plus d’importance et explique certaines des opérations d’Havas.
Mise en place des Havas Villages (toutes les métiers sont regroupées en un seul endroit).
Valorisation
On partant de l’EBIT 2015 (je ne retiens pas l’EBITDA : il y a quand même un minimum d’investissement à réaliser même pour une entreprise capex light) de 293 MEUR on obtient un rendement locatif (EBIT/VE (prix de l’action 7 euros)) de 10,2%.
En faisant de la prospective (en étant raisonnable cela peut-être utile), je pars sur le principe que la tendance du 1er trimestre sera maintenue sur l’année (+7,8% de croissance réelle (comprendre organique plus impact croissance externe), on aurait un CA de 2 359 MEUR. J’applique la marge d’EBIT de 2015 (13,4% mais si il est possible qu’elle monte un peu), on obtient un EBIT prospectif de 315,9 MEUR. Le rendement locatif (EBIT/VE) s’établit à 11%. Pour contrebalancer ces chiffres, il est probable que le nombre d’actions continue de monter dans le temps avec les actions de performance.
Cheers
Jeremy
Pas d’actions Havas. Actionnaire indirect.
Mots-clés : agence de publicité, bolloré, havas
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