En même temps :
CIB Natixis a écrit :
Cinq ans après le début de la crise de la zone euro, on peut essayer de faire un bilan. Où en est-on et qu’a-t-on appris ?
- première leçon : l’unification monétaire accroît l’hétérogénéité des pays ;
C’est pas vraiment l’unification monétaire qui est la "cause" à ce niveau, ou alors il faudrait expliquer pourquoi. Ce n’est pas non plus la crise qui nous a appris qu’il y avait une hétérogénéité. En Europe on parle des langues différentes, des cultures avec certaines différences, des lois avec certaines différences, etc. même s’il y a aussi pas mal de convergences à ces niveaux. On a conservé des monnaies différentes avec la Suisse, Suède, UK, Norvège, etc. sans que l’hétérogénéité avec ces pays n’ai de manière flagrante plus diminuée/augmentée qu’entre les pays de la zone euro.
Par ailleurs, sur quel critère évalue-t-on l’hétérogénéité, et comment se compare son évolution avec celles de pays comparables sans unification monétaire ?
CIB Natixis a écrit :
- seconde leçon : l’unification monétaire ne fait pas disparaître la contrainte extérieure en l’absence de fédéralisme ;
Certes, l’unification monétaire ne fait pas disparaitre toutes les contraintes. Qui donc prétendait ceci ? Pour faire disparaitre la contrainte extérieure, il faudrait ne plus du tout avoir besoin de quoi que ce soit venant de l’extérieur : plus besoin d’emprunter , plus besoin d’importer, plus besoin d’immigration, etc. bref, ne plus échanger qu’avec la zone euro dans ce cas précis, et on sait bien que ce n’est pas réaliste (besoin de pétrole et autres matières premières, produits fabriqués à bas coûts, etc.).
Par ailleurs, se compare l’évolution de la contrainte extérieure avec celles de pays comparables sans unification monétaire, et avec celle de pays/état monétairement unifiés avec fédéralisme ?
CIB Natixis a écrit :
- troisième leçon : les dévaluations internes, sauf cas exceptionnel, ne marchent pas, avec le caractère non concurrentiel des marchés des biens et services ;
Et on ne sait pas depuis très longtemps (bien avant la crise de l’euro) que les dévaluations internes (= faire baisser simultanément salaires et prix) sont très difficiles à faire et à faire accepter à une population (ce qu’on peut écrire "ne marchent pas"), encore plus dans un environnement "ouvert" ? Ce n’est pas une leçon de la crise de la zone euro….
CIB Natixis a écrit :
- quatrième leçon : un système bancaire en mauvais état est un obstacle majeur au redressement de l’économie, en particulier de l’investissement ;
Woua, voilà une leçon originale…. mais à nouveau, rien de spécifique à la crise de l’euro. Sans système bancaire en état de marche, l’économie peine à se redresser, et il est difficile de trouver des contre-exemples dans l’histoire moderne….
CIB Natixis a écrit :
- cinquième leçon : une dépréciation de l’euro soutiendrait l’industrie mais pas le PIB de la zone euro.
Cette dernière "constatation" est exprimée au conditionnel (paradoxe : quand on constate, c’est normalement du "sur", pas une hypothèse) … parce qu’elle se base sur une hypothèse pas encore essayée (l’euro n’a pas vraiment baissé vs USD ou GBP ou YEN par exemple), donc ce n’est en rien une constatation…. hum, je suis sceptique sur le raisonnement.
Quand un papier (publié par CIB Natixis ou par quiconque) commence par des phrases aussi "fortes" (lire : "bancales"), ça donne "vraiment" (lire "pas du tout") envie de lire la suite !
Suis-je trop sévère ou de mauvaise foi ?