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1 #1 21/03/2012 21h22
- Super_Pognon
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J’ai la même analyse concernant UFFI.
Une gestion catastrophique qui confisque tout revenu et aliène le capital pour la majorité des groupements.
Il y aurait peut être un intérêt spéculatif à la rigueur…
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2 #2 14/09/2014 21h02
- valeurbourse
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Bonsoir à tous,
je partage avec vous une brève histoire du massif landais, le plus grand de France, qui fit jadis la fortune de familles propriétaires sylvicoles séculières.
Il y a encore cinquante ans, ces familles vivaient grassement de la récolte de la gemme, utilisée par l’industrie chimique. La vente des bois n’était pour eux que de l’argent de poche…
Par un bond de la recherche scientifique, les industriels ont trouvé des composés moins chers que la gemme, et s’en sont finalement rapidement détourné. Ce fut le premier drame de la sylviculture.
Bon an mal an, les propriétaires ont dû mettre en place des méthodes industrielles pour gérer au mieux leurs massifs, rognant sur la longévité de leurs plants, afin de pouvoir survivre. Puis la concurrence étrangère (suédoise, notamment) pour les lambris ou autres dérivés du pin, a fini d’enfoncer le clou : le prix de la stère, tout comme le prix de l’hectare nu s’est écroulé.
Actuellement, sans compter les colossaux frais d’entretien, ainsi que les risques forts de maladie et d’incendie, un gros massif rapporte très peu (au mieux 2 ou 3% bruts, sans compter l’inflation). L’état, conscient de cette catastrophe, a dû légiférer et inciter les propriétaires à conserver leurs massifs en leur promettant des exonérations sur leur ISF et sur la transmission de ce patrimoine, ainsi que la possibilité d’emprunter à des taux très bas (de l’ordre de 2%) pour l’achat de parcelles en direct.
Par ailleurs, miser sur la remontée des cours en raison du nouveau débouché qu’est les granulés pour chaudières, cela me semble très spéculatif. En effet, peut-on penser que ce débouché est fiable ? Que la filière bois française est la mieux placée (l’Afrique est un bon candidat) ? Et si les industriels faisaient pression sur les propriétaires forestiers, encore mal organisés, pour faire baisser les cours du bois, comme ils l’on fait pendant des décennies ?
Le seul intérêt que je vois à investir dans la forêt est sa fiscalité. La perspective de transmettre une partie de son patrimoine à coûts réduits est séduisante, mais ne concerne malheureusement que les très gros propriétaires.
Pour ma part, je préfère ne pas diversifier avec des produits qui rapportent peu et rester dans ce que je connais, et que je fais à peu près bien (pardonnez mon manque d’humilité). Je paierai peut-être plus d’impôts et de frais de transmission, mais au final, je suis convaincu que mes enfants hériteront d’un capital bien plus gros que si j’avais investi dans la forêt.
En espérant que cela vous ait aidé dans vos réflexions.
Cordialement,
Boris
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1 #3 22/11/2014 21h00
- Tssm
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Bonsoir,
Il y a une file sur le groupement forestier qui répond à certaines de vos questions
Investissement forestier : en direct, groupements, foncières cotées ?
Moi, je suis passé par la CDC pour acheter les miens à l’époque. Au moins pas de mauvaise surprise, ni à la souscription, ni dans le temps. Je vous conseille de les contacter pour connaître les groupements en creation, les parts à vendre sur le marché secondaire, ce sont les spécialistes en France
Société Forestière | Vente et gestion de forêt, location de chasse et pêche
Après, ce n’est pas un placement que je recommanderai à un patrimoine en constitution
BaV
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2 #4 22/11/2015 11h59
- Tssm
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Remontée d’expérience sur un placement défiscalisant qui a fait son cycle de vie complet de la souscription à la revente
Prix payé : 1035 euros (2007)
Total des dividendes payés sur la période (non imposable ): 92 euros par part
Prix de revient après avantage fiscal IR : 825 euros
Prix de revient après avantage fiscal IR et dividende perçus : 733 euros
NAV au 31/12/2014 : 1503 euros = Prix de vente
Donc une performance de 105% sur un support peu risqué, décorrélé des marches financiers et durant une période qui a connu une crise financière majeure
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1 2 #5 11/02/2016 10h23
- Bernard2K
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Bonjour,
voici une approche d’ensemble de la forêt privée française, grâce à une enquête de 2012 sur la structure de la forêt privée française, réalisé par le Ministère de l’agriculture (Agreste, service spécialisé dans la statistique agricole). Elle est très intéressante pour comprendre comment cette forêt privée est répartie, gérée (ou non gérée), et comment leurs propriétaires la considèrent.
Voici un document bien complet de 40 pages :
http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/ … tegral.pdf
Un autre document plus court :
http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/ … eur306.pdf
Quelques constats rapides :
Au total, 3,3 millions de propriétaires détiennent 10,4 millions d’hectares de forêt en 2012, pour la forêt cadastrée (à laquelle il faudrait rajouter un peu de propriété non cadastrée en forêt, voir en fin de message).
La forêt est très morcelée : 2,2 millions de propriétaires détiennent moins de 1 ha, et 0,7 million détiennent entre 1 et 4 ha. A l’inverse, seulement 57 000 propriétaires détiennent plus de 25 ha, mais cela constitue 47 % de la surface totale (1er doc, page 11). On voit qu’il y a donc un grand nombre de propriétaires avec de petites surfaces, et un petit nombre de propriétaires avec de grandes surfaces, ces derniers représentant toutefois une part très importante de la surface totale.
Cette surface détenue par chaque propriétaire est elle-même scindée en parcelles ou îlots plus petits, ce qui ajoute encore au morcellement. Cf 1er doc, page 14.
Or, le morcellement est un frein très important à l’exploitation forestière. Un exploitant forestier, qui achète des bois sur pied pour les exploiter, est intéressé par une coupe de 4 ha accessible. S’il n’y a que 0,4 ha et qu’il faut crée une piste, le bois est quasi-invendable.
Ces propriétés de grande taille sont gérées de façon plus active (quand on a plus de 25 ha, et a fortiori plus de 100 ha, c’est dans l’objectif que ça rapporte) : cf. leur part prépondérante dans la récolte totale de bois issu de forêt privée (doc 1, page 18).
On retrouve cette dichotomie en ce qui concerne les documents de gestion (cf. doc 2 page 3) : seulement 6 % des propriétaires ont un document de gestion mais ils ont 42 % de la surface totale.
Il est aussi très intéressant de regarder les "attentes" des propriétaires forestiers envers leur forêt (doc 2 page 3, graphique en haut à droite).
66 % des propriétaires ont un lien affectif à leur forêt, c’est la première réponse et de loin. Ce lien affectif est souvent dû au fait que c’est une forêt héritée, donc le lien avec les parents, grand-parents, souvent avec les origines rurales de la famille…
Seulement 35 % des propriétaires ont une attente de constitution de patrimoine et seulement 34 % de production de bois.
Comme il faut vendre du bois pour avoir des revenus (sauf exception type domaine de chasse), ça veut dire quand même qu’il n’y a qu’un tiers des propriétaires qui est en attente d’un revenu de sa forêt ! Triste constat d’une forêt trop souvent économiquement improductive !
Un autre constat renforce cette analyse : c’est lorsqu’on demande au propriétaire les raisons d’une exploitation insuffisante de sa forêt, il cite en premier lieu (à 42 % en moyenne) le manque de temps et/ou de connaissances.
Ca dessine le portrait d’une forêt qu’on sait qu’on a, mais dont on n’a pas le temps ou l’envie de s’en occuper. C’est typique des petites forêts héritées : un bout de forêt dans la montagne d’où la famille est originaire, alors que le propriétaire actuel vit dans une grande ville : ça lui fait une sorte de souvenir, d’attache symbolique à la terre, mais il ne la gère pas du tout ! Ca relève plus du portrait de l’aïeul sur la cheminée, que d’une part de patrimoine qu’on gère et qu’on fait fructifier !
Enfin, dans un forum sur l’investissement, où beaucoup n’envisageraient d’acheter éventuellement de la forêt qu’au travers de parts d’un groupements ou de société foncière, un point très important est la nature juridique de la propriété.
On voit (pages 16 et 17 du document que :
- la possession en nom propre est majoritaire en nombre : 83 % des propriétaires. Si on y ajoute les indivisions, on monte à 93 % des propriétaires ! Par contre, ils ne représentent à eux tous que 75 % de la surface. C’est là qu’on trouve beaucoup de cette petite forêt familiale, souvent héritée. Ainsi, 60 % d’entre eux environ ont moins de 4 ha.
- par contre, les groupements forestiers ne constituent que 1 % des propriétaires mais 14 % de la surface. On voit en page suivante qu’ils sont souvent propriétaires de grandes surfaces, et très peu de petites surfaces. 29% ont plus de 100 ha, 35 % entre 25 et 100 ha.
- les "autres personnes morales" sont 6 % des propriétaires avec 10% de la surface. 60 % a moins de 4 ha. Ces personnes morales sont une catégorie sans doute très hétérogène : on doit y trouver des gros propriétaires, type banques, assurances, sociétés foncières, et à l’autre extrême des petits propriétaires, qui se rapprochent de la forêt familiale dans leur taille et leur fonctionnement mais qui sont sous forme de personne morale.
Au final, même s’il y a une infinité de cas, on voit clairement se dessiner une dichotomie :
- d’un côté les propriétaires actifs, qui gèrent leurs forêt et en attendent des revenus. Ils ont souvent de grande surfaces, plutôt en résineux (rapport davantage et plus souvent que les feuillus), et sous document de gestion.
- de l’autre côté, des propriétaires moins actifs ou inactifs, avec des petites surfaces, plus souvent en feuillus, qui n’en attendent pas grand chose. Ils ne gèrent pas leur forêt, ou alors en font une gestion "a minima" pour la production de bois de chauffage.
Evidemment, si on veut tirer des revenus de son patrimoine forestier, il faut être dans cette première catégorie. Ca se fait :
- soit en achetant en nom propre une surface suffisamment importante pour avoir une gestion dynamique, productrice de bois et génératrice de revenu. On visera 4 ha grand minimum, mais plus de 10 ha, c’est mieux, et plus de 25 ha, c’est encore mieux.
- soit on veut avoir un peu de forêt sans s’embêter à la gérer, et on va alors acheter au travers d’un groupement forestier ou autre structure foncière. Ainsi, on prend une petite part dans une propriété forestière qui fait partie de ces forêts vastes, bien gérées et donc productives.
En moyenne, la forêt reste peu rémunératrice : s’attendre à 1 à 3 % de rendement dans le cas général. Quelques malins s’en tirent mieux (par un prix d’achat exceptionnellement bas par rapport à la qualité de la forêt ; par une gestion optimum de la production de bois ; ou bien encore par la valorisation économique des autres services de la forêt, comme de constituer et louer un domaine de chasse).
Ne pas oublier que la forêt a beau donner une apparence très solide et rassurante, c’est un investissement risqué. En effet, sa valeur peut être dévastée par une tempête, un incendie, ou une attaque de maladie. Il existe des assurances mais leur montant est élevé en proportion du revenu très modeste ; donc souvent cette assurance, tout en sécurisant le capital, vient bouffer le revenu.
Il est à noter que cette enquête ne porte que sur les propriétaires de plus de 1 ha déclarés au cadastre. Il faut donc y ajouter une floppée de petites propriétés (moins de 1ha cadastrées) et de forêts non cadastrés (souvent des accrus naturels, c’est à dire des forêts qui ont poussé sur des terres agricoles non entretenues et dont le propriétaire n’a jamais déclaré au cadastre que c’était devenu de la forêt). Ces petites propriétés viennent encore grossir les rangs de la très petite forêt, peu ou pas gérée.
Dernière modification par Bernard2K (11/02/2016 10h53)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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1 #6 11/02/2016 13h44
- Bernard2K
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Je pense que vous n’avez pas la vision d’ensemble. La vallée de la Vocance, ce n’est pas la France. Ma source à moi, c’est que je suis dans la filière, donc je parle aux professionnels, je lis des articles et rapports, je réalise ou coordonne des publications…
Par exemple, réponse sur deux points :
- sous-mécanisation des ETF : dans les années 80 et 90, peut-être. Mais aujourd’hui, la récolte est très largement mécanisée et il n’y a aucune raison de citer cela comme facteur d’inquiétude ou comme une limite aux possibilités d’exploitation. Le FCBA publie un rapport sur la mécanisation forestière et il constate un niveau d’équipement très important (parfois presque excessif : les ETF ont parfois du mal à trouver assez de chantiers pour rentabiliser leurs machines).
- les scieries qui importent du bois rond : c’est marginal. Ca va concerner des secteurs restreints (secteur géographique, essence concernée, qualité de bois). Globalement, les scieries françaises s’approvisionnent très majoritairement en France. Dans le même temps, on exporte des grumes ce qui constitue aussi un débouché potentiel pour le propriétaire forestier.
Pour être clair : j’ai fait ce post parce que je suis tombé sur les publications citées dans mon premier message, et qu’elles donnent une excellente vue d’ensemble sur la structure de la forêt privée française et que je pensais que ça pouvait intéresser les foreumeurs. C’est une photographie d’un secteur du patrimoine des Français. Ce n’est pas un guide d’achat, et surtout pas une incitation à acheter de la forêt sans comprendre ce qu’on fait. Il est clair que gérer une forêt et en tirer un revenu est une activité complexe et non sans risque. De plus, le rendement du capital est assez faible.
Globalement, il est vrai que le candidat à la propriété forestière a intérêt à se renseigner sur les débouchés pour ses bois ronds, en France mais aussi et surtout dans son coin. Par exemple, si la grosse scierie du coin, susceptible de lui acheter ses bois, est en difficulté économique, il a du souci à se faire. Et il y a actuellement beaucoup de scieries en difficulté économique.
Encore plus globalement, il faut qu’il se documente sur l’ensemble de ses revenus potentiels, et pas seulement de vente de bois. Par exemple, dans certaines régions, la location pour la chasse est une source potentielle importante de revenus, dans d’autres non.
Il faut aussi qu’il prenne conscience des contraintes environnementales et réglementaires, vous avez raison sur ce point.
Il faut d’ailleurs ajouter le risque lié au changement climatique : les forêts qui sont en limite de station (c’est à dire que les arbres sont déjà au maximum de ce qu’ils tolèrent en termes de chaleur et de sécheresse) sont en danger. Elles ne vont peut-être pas crever d’un coup, mais il faut s’attendre à une multiplication des épisodes de sécheresse et donc à une fragilisation des arbres (dépérissements, maladies…). Le changement climatique veut dire aussi plus de phénomènes extrêmes, donc attention à la tempête qui transforme une belle forêt en jeu de mikado…
Enfin, il faut dire que parmi les propriétaires qui veulent gagner de l’argent avec leur forêt, peu d’entre eux la gèrent directement. Pour la gestion et la commercialisation, ils s’en remettent souvent à un gestionnaire, qui va être généralement une coopérative forestière ou un expert forestier. Ces mêmes gestionnaires seront d’ailleurs de bon conseil pour préparer un achat (en vérifiant quand même qu’ils sont neutres, c’est à dire qu’ils n’ont pas intérêt à fourguer cette forêt).
Celui qui voudrait gérer en direct a intérêt à se former, et pas qu’un peu. C’est pour ça que tout ce qu’on pourra dire sur un forum en quelques lignes est assez dérisoire par rapport à tout ce qu’un candidat à la propriété forestière (qu’il voudrait gérer lui-même) a besoin d’apprendre.
Et c’est aussi pour ça que beaucoup d’investisseurs, qui ne veulent pas les soucis de la gestion forestière en direct, vont plutôt acheter des parts de forêt au travers d’un groupement forestier ou autre structure foncière.
PS : j’ai oublié ça dans mon premier message, mais ça fait partie de cette photographie : autre caractéristique des propriétaires forestiers privés : ils sont âgés, dans le cas général.
Quand on regarde l’évolution du patrimoine global par classe d’âge (publications de l’INSEE), il est clair que, plus l’on vieillit, plus on a de patrimoine (accumulation par ses revenus + héritages). Ca destocke, en moyenne, à partir de 50 et surtout 70 ans (donations…).
Quand on regarde spécifiquement l’évolution du patrimoine forestier par classe d’âge, c’est encore plus décalé vers la droite. C’est à dire que les gens accèdent à la propriété forestière plus tard que pour la moyenne du patrimoine global, et qu’ils la conservent plus tard dans leur vie (il n’y a presque pas de fléchissement dans les classes d’âge avancées, contrairement au patrimoine global).
Ce constat vient d’une publication basée sur la même enquête 2012, que j’avais comparé attentivement à la structure d’âge du patrimoine global sur les publications INSEE.
Le fait que les propriétaires forestiers soient âgés peut sans doute s’expliquer par plusieurs facteurs qui qui ne sont pas exclusifs :
- acquisition par héritage, donc plutôt 50-70 ans (quand les parents décèdent vers 70-90 ans)
- achat tardif pour la diversification d’un patrimoine devenu important
- avantages fiscaux qui parlent plus aux personnes d’un certain âge (réduction de 75 % de l’assiette de l’ISF et de l’assiette des droits de mutation en cas de donation ou de transmission au décès).
- et peut-être aussi, de façon plus subjective, l’envie de durer. "La forêt, ça parle aux ancêtres".
Au total, et pour être très clair, l’investissement dans la forêt est plutôt une diversification de patrimoine pour une personne qui commence à avoir "trop" de patrimoine et qui cherche à diminuer la pression fiscale (ISF, transmission). Ce n’est pas l’investissement à forte rentabilité qu’on va faire pour devenir rentier avec quelques centaines de k€ de patrimoine seulement.
Pour ce qui est de la transmission du patrimoine, c’est vraiment un excellent support, comme j’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion de l’écrire. Il n’y a pas beaucoup de supports qui permettent d’effacer 75 % de la valeur du patrimoine transmis. Celui qui a "trop" de patrimoine et veut le transmettre doit vraiment s’intéresser à la forêt, surtout si ses héritiers sont exposés à des droits de mutation élevés (celui qui n’a pas d’enfants mais seulement des neveux et nièces, par exemple). Enfin, tant que ça tient, parce qu’on entend régulièrement dire que Bercy veut rabotter ce fameux "amendement Monichon" qui a institué cet abattement de 75 %. C’est pour ça d’ailleurs que, si on vise cet avantage pour la transmission, on a intérêt à faire rapidement une donation, plutôt que de le garder pour l’héritage au décès. Il faut profiter de cet avantage fiscal tant qu’il existe, plutôt que de supposer qu’il sera encore là dans 10 ou 20 ans.
PS : celui qui s’intéresse à l’investissement dans la forêt devrait lire Vos bois mode d’emploi . C’est une excellente introduction, très claire et pédagogique ; mais attention, ça reste une introduction ; c’est loin de couvrir tout ce qu’on a besoin de savoir pour acheter et gérer une forêt.
Dernière modification par Bernard2K (11/02/2016 14h37)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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2 #7 13/02/2016 09h55
- facelvega
- Exclu définitivement
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Fréquentant assidument la Lozère, j’y observe plusieurs types d’exploitation :
- les forêts domaniales que l’ONF semble exploiter de façon raisonnable et soutenable : les coupes ne mettent pas en péril le patrimoine forestier et de jeunes pousses sont régulièrement plantées. Il semblerait toutefois que l’ONF accélère les coupes pour pouvoir payer ses gardes forestiers, compte-tenu de l’insuffisance des dotations que l’Etat verse à l’office.
- les petites parcelles en auto-consommation : le propriétaire "fait du bois" à l’automne pour se chauffer pendant les frimas. Cette pratique faisait sens avec un baril à 100$, mais devient un peu moins évidente à 25$. Reste que certaines habitations n’ont que le bois comme moyen de chauffage. Ajoutons à cela que la tronçonneuse est un instrument dangereux à manier ; un permis devrait être obligatoire comme pour conduire ou chasser. Chaque année, il y a des morts et des blessés graves.
- les grandes parcelles privées : peu entretenues, pour ainsi dire jamais défrichées, elles font l’objet de coupes de type "boule à zéro", l’exploitant décidant de ratiboiser tout ce qui dépasse à plus d’un mètre du sol, principalement hêtres et résineux. C’est donc ici un modèle d’exploitation à un coup, surtout si le propriétaire ne replante pas et laisse son terrain livré aux ronces et autres genêts. L’impact paysager de ces pratiques est évidemment calamiteux.
@stokes … Etant tout à la fois natif et propriétaire en Lozère …
L’ONF a effectivement une gestion pérenne de la forêt publique. Mais le raccourci du déboisement afin de payer leurs employés est une vue de l’esprit. Une demande accrue (chaufferie bois ville Mende) et un prix en nette hausse combiné à l’arrivée à maturité de beaucoup de forêts toutes plantées dans les années 60 - 70 pour défiscaliser le foncier, accélèrent la demande en Lozère, ce qui explique uniquement les coupes domaniales.
Côté privé. que chaque investisseur (Faire un placement, tirer un revenu, défiscaliser …) soit un investisseur averti !
En Lozère, la forêt a 1001 règlements créant un véritable millefeuille … Quelques exemples … En Lozère, toute coupe de plus d’un hectare (dérisoire) nécessite une autorisation (DDT + forêt privée), si vous êtes en zone parc national vous n’êtes plus maître à bord, en zone Natura 2000, vous n’êtes plus décisionnaire, en zone UNESCO … Vous n’êtes même plus chez vous …
Attention aussi à l’entretien obligatoire pour la sécurité incendie (DFCI = accès et coupes) …
Mon cher "Stokes", le reboisement est obligatoire pour toute coupe à blanc de plus d’un hectare autant pour l’ONF que le privé. 150€/m2 d’amende en cas de non reboisement ! Vous avez bien lu 150€/m2 !
L’exploitant forestier sera ou ne sera pas intéressé par votre forêt (accès, déclivité, essences …).
Pas intéressé = valeur zéro ! car pas de véritables concurrences en zone très rurales entre les exploitants … Si intéressé le prix du mètre cube de bois peut varier de 1 à 5 selon les critères précités (accès, déclivité, essence …). Petit exemple à mon actif. 5 ha résineux plantés en 1967, coupé en 2014 = revenus 3850 €. Reboisement en feuillus = 5850 € … Pour un investissement de 47 ans …
Concernant le permis de chasse et de tronçonner … Que chacun s’adonne à ce qu’il sait faire chez lui sans vouloir régenter ce qu’il ne connaît ni ne maîtrise … La bien-pensance n’est pas ici la bienvenue.
Le propriétaire faisait, fait et fera du bois peu importe la parité du baril de pétrole. C’est un mode de vie pas un objectif économique. 95% des maisons sont équipés d’un chauffage "moderne" mais conserve une cheminée en appoint.
Quand à l’impact paysager calamiteux des genets et des ronces … Et la cueillette des champignons … Et autres vues de l’esprit citadine … La propriété privée reste privée !
Une forêt de résineux appauvrit (acidifie) bien plus le sol qu’une lande composée de genets et de ronces.
Chaque citadin ayant 500m2 commence par clôturer et interdire toute intrusion chez lui …
Que diriez-vous si chaque propriétaire de 500 ha avait la même attitude ?
Qui d’entre nous excepté un gros propriétaire foncier voit passer chez lui des chemins de randonnée (GR sans aucune légitimité ni droit de passage sont publiés sur carte IGN aussi gros qu’une route nationale ! … Oui oui), des VTT, des chevaux, des cueilleurs de champignons (source de revenus pour le propriétaire injustement spolié des fruits de sa terre), des pique-niques, des motos, des quads, des chasseurs, des défenseurs de ceci, de cela … le tout générant à coup sûr chez moi entre 1000 et 2000 litres de détritus chaque année pour seulement 250ha.
Que la famille Quechua se fasse un devoir de respecter l’hospitalité du propriétaire foncier avant que celui-ci ne les renvoient chez eux …
La forêt, tout comme les terres agricoles ne devraient pas être considérées directement comme un investissement mais peut-être comme une transmission de patrimoine chargé de valeurs ou le temps nécessaire à sa maturité vous fait l’apprendre, la comprendre, l’aimer et la respecter !
Si cet idéal ne vous correspond pas alors restez un usager, un spectateur de la forêt !
Si vous pouviez ressentir à minima comme il est agaçant de n’avoir plus d’autres droits chez soi que de s’acquitter d’un împot foncier …
C’est effectivement une excellente essence de plantation, pourvu qu’elle soit adaptée à la station. A noter quand même :
- vous parlez du rendement, mais le rendement dépend du prix d’achat ! Pour caricaturer, une forêt de Douglas payée 3000 €/ha est un bon plan, une payée 7000 €/ha, beaucoup moins.
- attention à ne pas laisser les arbres grossir de trop. Historiquement, on s’extasiait sur les beaux et gros arbres qui représentaient le top du top. Mais la tendance des scieurs est à ne plus prendre les gros bois, ou en tout cas, à les payer pas plus cher, voire moins cher (au m3), que les bois moyens. En effet, les scieurs ont modernisé leurs outils de production (notamment avec des Canter) et ceux-ci ne sont plus adaptés aux gros bois. Ce n’est pas vrai partout en France, c’est à vérifier localement en fonction de l’équipement des scieries, des prix réalisés sur les gros bois lors des ventes locales et à distinguer également par essence.
PS : d’ailleurs, le type d’essences présent dans la parcelle est un critère essentiel à l’achat. Les sciages de feuillus se cassent la figure en France depuis 10-15 ans. L’exportation, notamment du chêne, compense un peu, mais quand même. A moins que ça soit la qualité de chêne dont on fait les tonneaux, qui reste un marché très rémunérateur. Donc feuillus, bof bof, sauf à être vraiment assuré du débouché local et de son avenir.
Les résineux, et notamment le Douglas, sont un très bon choix.
Surtout que la disponibilité, en valeur absolue, est faible sur le Douglas à comparer d’autres essences. Le jour où l’économie redémarrera vraiment, le Douglas en profitera sans doute plus que d’autres essences plus répandues.
Alternativement, on peut chercher une forêt vendue bon marché et avec peu d’avenir, qu’on convertirait en plantation de Douglas après récolte. Mais là ça devient technique, il faut vérifier que la station est adaptée, qu’il n’y aura pas d’obstacle réglementaire ou autre ; et puis il faut encaisser le coût de plantation et d’entretien pendant les 15-20 ans premières années, sans revenus (si ce n’est, au départ de l’opération, la coupe à blanc de ce qu’il y avait avant).
Autre critère essentiel bien sûr à l’achat, l’accessibilité et la pente. Le bois sur pied est quasi-invendable s’il n’y a pas d’accès.
@Bernard2k. Voila qui est rempli de réflexion et de bon sens.
J’aimerai juste apporter quelques petites précisions.
Le rendement à l’hectare dépend de 1000 critères à distinguer malheureusement en deux parties. a savoir celles que l’on maitrise et les autres …
Concernant ce que vous appelez les gros arbres … S’il s’agit de bois d’oeuvres, vous trouverez toujours preneur peu importe qu’il soit feuillus ou résineux. Mais un bel arbre doit ne pas être gélife, ne pas être vrillé par le vent, chaque individu sera sondé et son prix variera de 1 à 10 selon ses défauts.
Les petites sections trouvent toujours preneur aujourd’hui pour les plaquettes, granulés de bois. En résumé pour toutes les méthodes plus modernes de chauffage au bois pour le privé et les chaufferies industrielles. Les broyeurs n’acceptent pas toutes les sections …
Concernant les sciages de feuillus qui se cassent la figure … Encore une fois tout dépend s’il s’agit de bois d’oeuvres ou non. Pour la production de plaquettes et granules vous avez raison, les professionnels n’ont aucune obligation de rendement calorifuge lors de la vente (idiot car 1kg de plaquette ou granule auront un rendement incroyablement différent s’il s’agit de résineux ou de feuillus. Sans compter que l’on vend à la tonne ou au kg du bois mouillé ou plein de sève donc très lourd mais inapte au chauffage … On se chauffe au bois en rejetant des tonnes de CO2 en ayant l’impression d’avoir un mode chauffage écolo … no comment)
Pour finir, regarder les dernières vente de chênes de la forêt de Tronçais. Le bois d’oeuvre reste une valeur sûre peu importe la section et pas uniquement pour la production de "tonneaux" comme vous dites !
Concernant le Douglas, vrai et faux … Vous trouverez toujours preneur si le développement du chauffage reste constant. Pour les autres utilisations, je ne crois pas mais la c’est un point de vue strictement personnel et non étayé.
Preneur oui mais à un prix non maîtrisé vous n’aurez pas forcément de revenu à l’horizon 15 - 20 ans sans être implanté dans une région dont la terre et le climat permette ce rendement.
Assurément, dégager un revenu en 15 - 20a en achetant une forêt + couper + arracher souches (obligatoire car ancienne essence va regimber et mixer votre production) + replanter me parait très très optimiste !
Dernière modification par facelvega (13/02/2016 11h43)
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1 #8 19/04/2017 17h27
- Bernard2K
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Je suis tellement effaré par cette offre que je ne sais même pas comment l’exprimer…
Raisonner par arbre est un non-sens pour le forestier, surtout à partir du jeune plant. En résineux par exemple, on plante souvent de l’ordre de 1000 à 2000 arbres par hectare, et puis au fur et à mesure des entretiens et éclaircie, on va arriver à peut-être 200 arbres par hectare à maturité. La première sélection ne rapporte rien car les arbres sont trop petits (on parle de dépressage) ; les éclaircies suivantes sont vendues, la première bon marché (bois de faible diamètre partant souvent pour la pâte à papier), la seconde nettement mieux ; généralement la 3e récolte est la coupe finale.
C’est normal de couper 80 % des plants entre la plantation et la récolte finale. Planter serrer sert à limiter la croissance de l’herbe (qui est une concurrence pour les arbres), à obliger les arbres à pousser vers le haut en faisant peu de branches latérales, et enfin donne la possibilité de sélectionner les meilleurs arbres en coupant les autres. On éclaircit progressivement, ça fait partie de la sylviculture, et c’est notamment pour cela que ça n’a pas de sens de raisonner sur les arbres individuels. On raisonne en nombre de plans à l’hectare, en m3 de bois à l’hectare ; peu importe le destin individuel de chaque arbre.
Il faut donc raisonner sur une parcelle forestière globale, peu importe les arbres individuels : on par d’un nombre important qu’on réduit au fur et à mesure de la croissance des arbres ; c’est juste comme cela qu’on fait.
Cela vient notamment du fait que, compte tenu du relativement faible prix de commercialisation du bois, pour que la sylviculture soit rentable, on ne peut absolument pas se permettre de choyer chaque arbre. On n’est pas dans le même raisonnement que sur un parc ou un verger d’agrément, où on individualise chaque arbre. Par exemple, sur une plantation de résineux que j’ai visité récemment, le propriétaire avait fait le choix de ne pas protéger les jeunes plants contre la dent du gibier. Si des jeunes plants sont abîmés par le gibier, ils seront remplacés d’ici quelques années : on appelle cela un regarnissage. Vu le prix des protections contre le gibier, c’est ce qui est le plus pertinent économiquement parlant.
Raisonner par arbre me semble un non-sens. Est-ce que les arbres coupés en dépressage ou en première éclaircie valaient mieux ou moins bien que ceux qui sont restés ? Les propriétaires de ces arbres coupés doivent-ils pleurer comme Idéfix ?
Pour moi, raisonner par arbre est aussi peu pertinent que de raisonner par carotte pour un maraîcher ou par pied de blé pour un céréaliculteur.
Si on veut acheter un morceau de forêt sans se préoccuper de la gestion, il vaut beaucoup mieux acheter des parts de groupement forestier (sérieux et bien gérés ; il y a par exemple un retex sur le forum qui montre une belle opération).
Je n’en dis pas plus car je risquerais d’être désagréable …
Il faut que tout change pour que rien ne change
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2 #9 19/04/2017 19h18
- Bernard2K
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Bonjour Theo,
je vous invite déjà à vous présenter dans la section ad hoc de ce forum, comme vous vous êtes engagé à le faire en signant la charte.
Vous écrivez : "lorsque quelqu’un achète un arbre, nous en plantons quatre" : je n’ai pas vu cette information dans votre FAQ. Pouvez-vous m’indiquer où cette information figure sur votre site ?
Sur la question de la disparition des arbres, votre FAQ écrit :
EcoTree se réserve le droit de faire matériellement disparaître certains arbres pour les besoins de l’exploitation, et, in fine, de la récolte, laquelle profitera alors à tous les investisseurs, au prorata du nombre d’arbres achetés. Pour résumer, en finançant des arbres nominatifs, vous participez à la mise en valeur de tout un massif forestier, et vous bénéficiez du produit des coupes réalisées sur ce massif au prorata de l’investissement réalisé.
sur le forum, vous apportez la précision suivante :
"- L’arbre au nominatif c’est un peu comme une quote part de massif du coup non?
- En quelque sorte, oui"
C’est assez contradictoire avec la notion d’achat d’arbres à l’unité. Si j’achète un arbre à l’unité, je veux bien que vous coupiez mon arbre, mais il faut alors me remplacer mon arbre. Pour rester cohérent avec la notion d’achat d’arbre unitaire, la FAQ devrait plutôt dire : "au cas où votre arbre est coupé pour des raisons d’entretien sylvicole avant l’horizon prévu pour la vente rémunératrice (10 ans pour les arbres matures et 30 ans pour les jeunes plants), nous nous engageons à vous fournir en remplacement un arbre équivalent qui sera lui aussi identifié par ses coordonnées GPS".
Là, vous dites "au pro-rata de l’investissement réalisé". Finalement, dans une forêt où il y aurait par exemple 200 arbres d’avenir à l’hectare, j’aurais acheté 1/200e du bois situé sur cette surface et je serai alors, lors de la coupe finale, rémunéré à ce pro-rata là. Mais dans ce cas, l’information du nombre d’arbres d’avenir à l’hectare est cruciale ! J’aimerais bien savoir, moi, le nombre de copropriétaires à l’hectare ! Savoir si j’ai acheté 1/200e ou 1/400e d’hectare !
Accessoirement, c’est jeune 30 ans, même pour du résineux. Vous parlez de gestion durable, d’éviter les coupes rases etc. Du résineux récolté à 30 ans, c’est assez intensif comme production. A moins qu’il n’y ait quelque chose qui m’échappe.
Autre conséquence intéressante de votre explication "lorsque quelqu’un achète un arbre, nous en plantons quatre" : vous ne vendez donc à l’unité que les arbres d’avenir ? Le produit de la vente des 3 autres arbres, dont une grande partie sera rémunératrice car vendue lors des éclaircies, c’est donc entièrement pour votre poche ? A l’acheteur de "jeune plant" les revenus lointains des arbres d’avenir qui seront exploités à 30 ans ; à vous les revenus intermédiaires des autres arbres. C’est une partie intéressante de votre modèle économique ; partie que je n’ai pas vue sur votre site !
Je suis désolé, mais je trouve qu’il y a un énorme manque d’informations sérieuses sur les arbres achetés. Si je prends l’exemple d’un Douglas "mature" à 29 €, les seules informations à disposition de l’acheteur sont : le nom et la localisation de la forêt, l’essence, et le qualificatif "mature" qui d’après la FAQ signifie "un horizon de coupe prévu à dix ans". Il y a aussi beaucoup d’informations génériques sur cette essence et une jolie prose sur cette forêt et tout ça, mais rien de bien précis.
Si je suis prêt à acheter un arbre à l’unité (ou quelques arbres), j’aimerais savoir : âge ; volume unitaire actuel ; volume unitaire attendu à l’exploitation ; ordre de grandeur du prix de vente attendu dans 10 ans (au prix de marché actuel du m3, car personne n’est devin) ; densité à l’hectare de la parcelle. Avec ces chiffres, je pourrais avoir une estimation de mon gain à échéance donc de la rentabilité de mon investissement. Un douglas d’1 m3 n’a pas la même valeur qu’un douglas de 3 m3. Même en supposant un même prix au m3, celui de 3 m3 vaut forcément trois fois plus…
En fait, il faudrait même en savoir plus, car le prix de vente attendu, pour une essence donnée dépend énormément de la qualité du bois… Rien que pour le Douglas, entre une belle qualité sans noeuds et une qualité plus noueuse… C’est encore pire pour les chênes, où le prix de vente peut varier énormément suivant la qualité (quelques dizaines d’euros/m3 pour des bois médiocres et jusqu’à plus de 1000 €/m3 pour des bois dont on fait les tonneaux…).
Quand on mixe le volume unitaire et la qualité du bois, un chêne "mature", à la vente, ça peut valoir à peu près entre 30 € et 5 000 € pièce, soit une différence d’un facteur de plus de 100. Comment savoir la valeur des chênes "matures" que vous proposez à la vente ?
Idéalement, j’aimerais aussi en savoir un peu plus sur la parcelle où se trouve l’arbre que je vais acheter. Logiquement, il devrait y avoir un document de gestion (probablement un PSG). J’aimerais bien en lire le PSG avant de choisir d’y acheter des arbres… Prévoir de mettre le PSG téléchargeable en pdf pour que chaque acheteur soit vraiment pleinement renseigné sur ce qu’il achète ?
La seule chose que vous écrivez sur la rentabilité de l’investissement est "nous estimons le rendement entre 2 et 4% par an en intérêts composés". C’est trop vague, désolé.
Sur ce forum qui s’adresse à des investisseurs, je ne peux qu’encourager les gens à savoir ce qu’ils achètent et quelle rentabilité ils en attendent. A mon humble avis, votre offre ne permet pas cela.
Vous utilisez des arguments juridiques sur votre site, en expliquant notamment qu’il s’agit d’un achat de "bien meuble par anticipation".
Permettez-moi alors de signaler un des articles fondamentaux du code civil (article 1583) : il y a vente dès lors qu’il y a accord sur la chose et le prix. Ce qui suppose que la chose soit clairement définie, que l’acheteur en connaisse les "caractéristiques essentielles" comme le prévoit le code de la consommation.
A mon sens, dans votre offre, la chose n’est pas suffisamment bien définie. Définir un arbre uniquement par son essence, sa localisation, et la qualification "jeune plant" ou "mature" ne définit pas suffisamment bien la chose achetée, ne permet pas d’en connaître les caractéristiques essentielles. A la rigueur, que "jeune plant" soit un descriptif acceptable, je veux bien, mais sur les arbres matures, il y a beaucoup de variabilité et c’est là que essence, localisation et "mature" ne suffit pas.
Si vous vendez des arbres à l’unité, vous devez aussi les décrire individuellement (âge, diamètre, cubage, etc.), de façon à ce que l’acheteur connaisse les caractéristiques essentielles de la chose achetée. A mon humble avis.
Dernière modification par Bernard2K (20/04/2017 08h17)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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1 #10 02/07/2017 22h46
- toufou
- Membre (2017)
- Réputation : 115
Entièrement d’accord avec Bernard 2K , une forêt est un écosystème à part entière et non une juxtaposition d’arbres.
Sur le plan économique, il y a au moins deux approches qui permettent d’obtenir plus de 2 % de rentabilité (à condition d’aimer le plein air).
- la première est d’acheter un terrain après coupe rase à un propriétaire qui ne souhaite pas replanter.
Les projections faites par l’ONF donnent un T.I.R. d’environ 5.5 % pour le douglas avec une sylviculture dynamique ( coupe finale à 45 ans d’arbres d’environ 2 m3 soit 500 m3 / ha ). On peut espérer un résultat du même ordre avec le mélèze hybride. Si on habite une région favorable, on peut faire la plantation et l’entretien soi-même ce qui assure tout à la fois une rentabilité supérieure, une silhouette svelte et un teint halé.
Il n’est pas nécessaire d’attendre 45 ans si l’on veut toucher les fruits de son investissement car on peut revendre une plantation bien entretenue et d’une certaine surface à un prix qui tient compte de sa valeur d’avenir.
- la seconde est d’acheter une forêt qui a un potentiel mal exploité et qui est donc sous valorisée.
C’est plus technique, mais vous allez comprendre l’idée: soit une forêt qui produit 10 m3 /ha/an de bois de qualité quelconque à 10 € /m3.
Cette forêt produit chaque année : 100 € / ha.
Sa valeur en prenant une rentabilité de 3% est : 100/0.03=3333 €/ha
Dans cette forêt, il y a des arbres qui ont une croissance de 5m3/ha/an et d’autres de 18 m3/ha/an
Il y en a qui valent 3 € / m3 et d’autres 160 €/m3.
Si vous favorisez , par un traitement sylvicole adapté, les plus beaux arbres et les plus rémunérateurs, vous augmentez la rentabilité de la forêt. Vous pouvez par exemple arriver à produire 15 m3/ha/an de bois valant 50€/m3.
Chaque année votre forêt produit 50x15= 750€/ha, la rentabilité est 7.5 fois plus élevée ( soit…22.5 %)
Évidemment, c’est un peu théorique et on est loin du court-termisme de notre époque En plus, il faut aimer parcourir les bois et observer.
Mais c’est comme pour tout : il n’y a pas de bon ou de mauvais placement, il faut savoir acheter.
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1 #11 04/11/2017 14h16
- Charles
- Membre (2016)
- Réputation : 22
Bonjour,
Suite au Spin-off de SCA et ESSITY, je crois que SCA pourra intéresser des investisseurs cherchant à investir dans une foret via une société cotée. La société a la plus grande foret privée d’Europe et se définit comme une société de produits de la forêt. 25% de son revenus vient de la catégorie "foret" 25% de "bois" "40%" papier et 10% "pulpe".
Journée investisseur
Roadshow de SCA
C’est un Spin-off récent et ce sont souvent des opportunités. J’ai analysé (trop) rapidement, mais je n’ai aucune connaissance dans ce secteur donc je préfère ne pas conduire plus de recherche.
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1 #12 04/11/2017 16h45
- Villeras
- Membre (2013)
- Réputation : 2
Bonjour. Je vous conseille de contacter directement la Societe Forestiere de la CDC. Les documentations sur les Groupements forestiers sont effectivement pas / peu disponibles en ligne, mais leurs gestionnaires sont tres precis sur les caracteristiques de chaque domaine.
Le process d’ensemble est un peu ’old school’. N’hesitez pas a les relancer plusieurs fois, mais quand le contact est etabli c’est serieux.
Il y a parfois un delai d’attente assez consequent en fonction de leur portfeuilles de demandes de cession. Pour ma part, j’ai investi en 2013 et 2016 sur deux groupements diversifies, avec le montant de l’enveloppe fiscale IR (11.400 € pour un couple).
Vous pouvez aussi chercher chez Amundi, via les reseaux bancaires partenaires (CA, LCL …) qui gere des GF. En revanche, il n’est pas évident de trouver le conseiller en banque privee qui connait ces produits et difficile de joindre le gestionnaire attitre chez Amundi.
Par ailleurs, sur un autre vecteur d’investissement proche, vous pouvez regarder les Groupements Fonciers Agricoles. Ils sont relativement rares en France depuis les deboires des annees 1970-1980, mais la FDSEA de la Marne en gere toujours, et une operation d’augmentation de capital est en cours.
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1 #13 19/11/2017 21h25
- Matinvest
- Membre (2013)
- Réputation : 68
J’ai le dossier d’amundi sur leur 9 groupements forestiers.
Je ne sais pas le mettre dans le message.
Je peux l’envoyer si cela interresse quelqu’un
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1 #14 27/08/2018 07h49
- Franckielestore
- Membre (2014)
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Bonjour skywalker.
Voici un extrait d’un mail que j’ai reçu de la société Patrimea sur le sujet :
PATRIMA, 22/08/2018 a écrit :
Réduction d’Impôt sur le Revenu (loi DEFI) de 18% du montant investi, dans la limite d’un investissement de 5.700 euros pour une personne seule et de 11.400 euros pour un couple. Cette réduction est applicable en une fois, la première année, en contrepartie d’une durée de blocage de 8 ans (soit jusqu’au 31 décembre 2026).
Petit point sur l’année blanche - L’année blanche n’aura pas d’impact sur les déclarations à remplir (en 2019 sur les revenus courants et exceptionnels de 2018), mais la réduction d’impôt se transformera en un remboursement en septembre 2019, d’un montant égal à la réduction d’impôt qui aurait du être utilisée (ou du restant, si une partie de la réduction a été utilisée pour couvrir l’impôt sur le revenu dû au titre des revenus exceptionnels perçus en 2018).
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1 #15 07/09/2018 15h22
- Tssm
- Membre (2014)
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Ce n’est pas une information disponible à ma connaissance
Moi, je reçois un rapport de gérance du GF chaque année ainsi que le rapport du CAC
Dans ce rapport, il y a les m3 et le prix unitaire réalisé pour l’année et le prévisionnel, mais pas l’information globale que vous souhaitez
Quand j’ai acheté, j’avais un rapport d’évaluation pour chaque foret du groupement avec le peuplement, l’année de plantation, et la surface
Par exemple, chénes rouges, 1985; 5ha60a
Et dans ce rapport pour chaque foret, j’avais l’estimation du foncier, estimation de la valeur de la chasse (avec taux de capi), estimation peuplements à valeur d’avenir, estimation peuplements à valeur de consommation, le total donnant le prix de la foret
J’ai payé 1 035 euros la parts en 2007, ça vaut 2 213 au 31/12/2017, j’ai reçu un dividende de 25 par parts en 2018 pour l’exercice 2017
Quand, j’ai voulu en vendre en 2015, c’est parti immédiatement à la NAV
Retired since 2010
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1 #16 07/09/2018 20h26
- maxcorporis
- Exclu définitivement
- Réputation : 20
toufou a écrit :
Pourtant le prix des bois se porte très bien et la demande aussi.
Il se pourrait que ça change, depuis la disparition de l’ISF l’investissement forestier a perdu une part de son intérêt.
Ces dernières années, le prix des forêts a progressé ce qui n’est pas le cas du prix du bois.
D’après un article dans le numéro de juillet de "Forêt Entreprise", la rentabilité réelle de la forêt serait nulle voire négative à cause, notamment, des coûts de la main d’œuvre qui augmentent.
Pour les GF à visée commerciale, les rendements seraient "dopés" par les gestionnaires qui en vivent et qui ont besoin d’attirer le chaland mais n’excéderaient pas 1 % sur le long terme.
Remarquons que l’ONF qui gère les forêts de l’État est dans une situation difficile depuis des années.
@Toufou : Pour la forêt privée, Je me permets d’ajouter à votre remarque ces documents publiés par la SFO de la CDC en partenariat avec notamment la SAFER, l’ASFFOR et les Experts Forestiers de France.
Selon ces données l’investissement en GFF donc en forêt ou bois sur pied ne paraît pas dénué de sens.
SOURCE CDC
SOURCE 2 CDC
Pour l’ONF
L’ONF est surtout impacté par une baisse conjointe des dotations de l’état de l’ordre de 47M€ et surtout un repli des prestations effectuées pour les collectivités publiques bien plus que par les ventes de bois.
Cependant, l’ONF reste gestionnaire de ressources d’une valeur extraordinaire pas toujours bien valorisé mais il semble que cette administration sache bien négocier le "virage" vers, je cite : "le développement des activités concurrentielles en direction du secteur privé".
SOURCE
@TSSM : Auriez-vous l’extrême gentillesse de me faire parvenir par MP le dernier rapport de gérance que vous ayez reçu. Vous pouvez évident occulter les pages,s’il y a, révélant votre identité.
Je serai très intéressé de connaître la teneur de ce rapport.
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3 #17 07/09/2018 22h33
- toufou
- Membre (2017)
- Réputation : 115
Merci à maxorporis d’alimenter le débat par des chiffres non contestables.
Pour l’information de chacun, je me permets de citer quelques passages d’un article dont j’ai fait mention plus haut et paru dans le n°241 de la revue Forêt-Entreprise ( juillet-aout 2018), c’est une revue technique éditée conjointement par l’Institut pour le Développement Forestier et le CNPF.
L’auteur compare l’évolution du prix du bois sur pied, la fiscalité et les frais de gestion depuis 1980.
Il retient cette date car c’est en 1980 qu’est entrée en application l’évaluation du revenu cadastral qui sert de base à l’impôt foncier et aux impôts du revenu des forêts, ce qui permet de mesurer l’évolution de ces charges.
"…le prix moyen des bois aux ventes de l’ONF est passé en monnaie constante de 97€ /m3 en 1980 à 54.40 € / m3 en 2016, soit une baisse de 44 %; la baisse aurait été de 51 %, si le calcul avait été fait par rapport à 2013, en raison d’une forte hausse du prix du chêne depuis 3 ans "
Sur les frais de gestion :
" En 1980, le tarif indicatif de la Compagnie des Experts préconisait 6 % pour la marque et la vente d’une coupe sur pied. Un rapport du Conseil Général de l’Alimentation de l’Agriculture et des Espaces Ruraux et de l’Institut Géographique National de 2015 sur la gestion des forêts des collectivités a montré que le tarif moyen de cette prestation en forêt privée est passé à 13 % du prix bord de route, qui est de 50 % plus élevé que le prix sur pied…"
Sur la fiscalité :
"…le revenu cadastral, qui représentait le revenu réel net moyen des producteurs en 1978, a été réévalué par un coefficient annuel : ce coefficient est passé de 100 en 1980 à 213.5 en 2016, alors que le prix des bois et donc le revenu brut / ha de la forêt n’est passé que de 100 à 162.4 en monnaie courante."…"Le taux communal moyen de la taxe foncière est en plus passé de 32 % en 1980 à 49.15 % en 2016 : hausse de 53%. Une hausse de 53 % sur une assiette augmentée de 130 %, cela donne une hausse d’impôt de 199 %"
En conclusion :
"Les seuls à mettre sur la place publique des chiffres sur la rentabilité des forêts privées sont les agences qui vendent des placements forestiers vantés comme produits d’optimisation fiscale : elles promettent en général un revenu net de 2 % pour aguicher le client. En l’absence d’autre source, c’est le chiffre que l’on trouve dans les documents parlementaires…on arrive en réalité à une rentabilité moyenne de 0.2 %"
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1 #18 23/09/2018 14h53
- jergaud
- Membre (2018)
- Réputation : 2
Le prix du m3 de bois feuillu à bcp chuté, les gens préfèrent du ikea que des meubles massifs.
Certains résineux se vendent bien s’ils répondent aux attentes des industriels.
L’investissement en forêt physique est un investissement de niche qui nécessite de bonnes connaissances techniques et ne peut être rentable que dans certaines régions.
Chaque groupement forestier est évidemment différent et il est très compliqué de faire des généralités.
Quelques régions permettent de dégager des revenus forestiers intéressants avec une maîtrise de la gestion.
La chasse est devenue une partie de revenu importante des propriétaires forestiers. Une grande attention doit toutefois être portée sur l’équilibre foret gibier. Les chasseurs paieront plus cher pour une forêt giboyeuse mais si cette population de gibier empêche le renouvellement de la forêt, on entre dans un cercle vicieux complexe…
Nous avons un groupement forestier familial, nous maîtrisons gestion, travaux et avons une réelle connaissance des prix du bois. Il est aujourd’hui très rentable et récoltons les efforts d’investissement passés.
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1 #19 29/11/2019 17h40
- mimizoe1
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Bonjour sm94 et tous les IH
Informations disponibles sur le site, tout en bas de la page Groupement Forestier d’Investissement principales caractéristiques GFI
Mimizoé1
Parrainages BoursoBanK(HECL5456), BourseDirect(2019579574),WeSave(HC9B32), Fortuneo(13344104), Bullionvault (CCHARLOTTE1), MeilleurTaux(HELENE330473), Linxéa, Véracash (MP)
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1 #20 30/11/2019 22h14
- Ledep
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Bonjour,
Il est bon de préciser que Fonra n’est autre que le DG de la société mentionnée, ce qu’on appelle une pub maladroite…
Ce n’est malheureusement pas la 1ère fois que cela se passe sur nos forums, de venir faire l’oie blanche.
"Never argue with an idiot. They will drag you down to their level and beat you with experience" Mark Twain
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2 #21 20/12/2019 23h40
- sm94
- Membre (2015)
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Possédant des parts de GFF, je souhaite que l’avenir soit conforme à la simulation de gaeltach.
Remarquons que les sociétés qui les commercialisent communiquent beaucoup sur l’évolution des prix au cours des 20 dernières années (1998-2018), période pendant laquelle effectivement les prix ont doublé.
Si l’on prend du recul, cela n’a pas toujours été le cas. Pour les prix du bois, c’est assez similaire.
Sur les 50 dernières années, on est très loin de la revalorisation moyenne des dernières années.
Donc, comme pour l’immobilier, il y a des cycles, et c’est a prendre en compte avant d’investir.
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1 2 #23 26/05/2022 20h51
- rasmussen
- Membre (2021)
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Bernard2K a écrit :
En effet, la forêt est exposée à des risques de perte de valeur partielle ou totale, qui augmentent encore avec le changement climatique. Risque d’endommagement ou de destruction par le feu, la tempête, les maladies et ravageurs…
J’habite dans une commune forestière (2 700 ha, dont 220 propriété de la commune elle-même), et la situation est pour le moins inquiétante.
La majorité du bois coupé ces 2 dernières années l’a été par contrainte, et non en suivant le plan de coupe initialement prévu : les arbres sont malades. Les sécheresses, chaleurs à répétition les ont affaiblis et ils n’arrivent plus à se défendre correctement contre les parasites. C’est nouveau dans la région, une des plus rentables jusque-là (massif vosgien).
Les revenus de la commune ont augmenté en raison de la hausse des prix du bois, mais ce n’est évidemment pas durable : les arbres malades abattus avant la date prévue manqueront dans les revenus futurs.
Il est certain que les forêts ne pourront pas s’adapter au changement climatique à l’échelle d’une vie de rentier. Le rythme de migration des espèces se compte en hectomètres/an, là où celui du déplacement du climat se compte en kilomètres (500 km en 100 ans selon l’hypothèse optimiste de limitation du réchauffement à 2,5 degrés).
Il sera donc nécessaire de repeupler avec des espèces plus méridionales, avec une longue période à faible (voire 0) rentabilité dans l’intervalle : plusieurs décennies d’expérimentations, déjà en cours, pour sélectionner les espèces (une forêt est un écosystème complexe, qui sera impacté différemment selon l’âge des arbres) ; puis plusieurs dizaines d’années pour la période de croissance lorsque les espèces sélectionnées seront plantées à grande échelle.
La valeur des parcelles, actuellement élevée, risque aussi d’être dépréciée par l’apparition du risque incendie dans une région où il n’existait quasiment pas.
Il semblerait que le changement puisse être plus favorable dans les pays nordiques, où les grands bois pourraient gagner sur les steppes. Pour l’investisseur, c’est probablement par là-bas qu’il faut regarder. En France, Grand Est en particulier, on peut gagner beaucoup en possédant de la forêt : plaisir d’expérimenter, de s’engager pour l’avenir, de faire perdurer un patrimoine… mais probablement pas beaucoup d’argent si l’on achète maintenant.
Une autre piste peut-être, est de voir la forêt valorisée non pas pour sa production de bois, mais pour sa fonction de puits de carbone. Des travaux scientifiques montrent que sous nos latitudes une forêt "naturelle" stocke davantage de carbone qu’une forêt exploitée : arbres plus gros, en meilleure santé, solidaires via le réseau racinaire et mycélien qui se développe sur des siècles, humus et liaisons du sous-sol non tassés par des engins de 10 tonnes… Dans certaines communes allemandes, la forêt n’est plus exploitée : elle est seulement entretenue pour permettre le passage, et apporte des revenus via des "concessions tombales" louées par les habitants pour rejoindre l’humus dans l’au-delà.
En certains endroits, une forêt "primaire" serait aussi plus favorable à la formation de truffes (autre revenu potentiel). Des taxes, locales ou nationales, à payer par tous les randonneurs potentielles pourraient aussi servir à accorder des subventions aux propriétaires qui entretiennent les forêts traversées par des sentiers.
Toutefois, le bois restant la première énergie "renouvelable" consommée actuellement dans le monde, il sera difficile à remplacer, et il y aura un arbitrage complexe entre exploitation (de moins en moins productive mais de plus en plus demandée) et stockage de CO2 (de plus en plus nécessaire…) Bref le sujet m’intéresse et je compte y mettre quelques deniers, mais sans aucun objectif financier.
Dernière modification par rasmussen (26/05/2022 23h28)
« Celui qui croit en une croissance exponentielle dans un monde fini est fou, ou économiste. »
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2 #24 02/09/2023 19h48
- Bernard2K
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Je réagis seulement maintenant aux messages qui avaient été postés par Kundera et Roupettes. Ma réaction pourrait tenir en une phrase extrêmement courte : Des feuillus… pour quels marchés ?
J’explique quand même un peu plus longuement :
Le premier lien de Roupettes est très symptomatique : le journaliste de France 3, tout comme les personnes interrogées, sont capables de parler longuement de la "lutte contre l’enrésinement", sans parler une seule fois des débouchés et des marchés. Lisez l’article : on ne parle jamais de débouché économique. "Lutter contre l’enrésinement", c’est une position idéologique qui peut être défendue, mais seulement dans une logique non marchande (association loi 1901 ou fondation, ou institution publique visant des buts environnementaux et paysagers sans notion de rentabilité économique).
Le propriétaire forestier privé normalement constitué doit chercher à gagner de l’argent avec son bois. Sa première question devrait donc être "où sont les débouchés ? Quels sont les marchés ?".
Or, la triste vérité est que les marchés des feuillus se réduisent comme peau de chagrin. De plus, le feuillu n’est quasiment pas employé dans la construction bois qui a le vent en poupe, c’est donc une source de croissance qui ne profite qu’au marché du résineux ; cela passe complètement sous le nez du feuillu.
De plus, dans les feuillus, bien davantage que dans les résineux, il faut plusieurs débouchés parallèles. Car les arbres produisent des qualités bien plus variées. Ainsi, dans une même coupe, selon les diamètres, les parties de l’arbre, la qualité du bois, le produits de sciage vont être dirigés vers des marchés différents : menuiserie, traverses, parquet, etc. Pour valoriser tout le bois présent dans la coupe qu’on a achetée, il faut donc avoir tout ce panel de débouchés parallèles. Donc, dès qu’un débouché va mal ou disparaît, la scierie de feuillus se trouve en difficulté, parce qu’il lui manque un débouché, donc elle ne sait plus quoi faire de telle qualité de bois ; donc il lui manque une partie de ses revenus, donc elle perd de l’argent… Et elle finit par fermer.
Vouloir défendre les feuillus alors que leurs industries de transformation vont mal, et même souvent ferment les unes après les autres, c’est aberrant. On produit quelque chose pour lequel il n’y a pas le marché.
Le chêne de grande qualité est à part, car le marché de la tonnellerie se porte bien. Et les belles billes de chêne s’exportent bien (pour fabriquer en Chine des meubles qui nous reviennent ensuite, parce qu’on arrive pas à fabriquer en France à prix compétitif. En France, les fabricants de meubles ont quasiment disparu ces 30 dernières années ; par contre, les distributeurs de meubles, qui vendent des meubles désormais fabriqués à l’étranger, ont réussi à surmonter la crise). A part le chêne de grande qualité, toute la filière feuillue est quasiment sinistrée. Investir dans des forêts de feuillus aujourd’hui est donc investir à l’encontre du marché. Et le chêne de qualité, le seul marché qui va bien, il faut au moins un siècle pour le faire, et à condition d’être sur un sol qui convient. Allez voir les chênes du Lot par exemple, malingres et tordus : même en attendant un siècle, ils n’auront pas vers les débouchés nobles. tout le monde ne peut pas avoir la forêt de Tronçais.
Donc, Roupettes, n’ayez pas de regrets de ne pas avoir pu investir dans ce groupement forestier : je peux vous certifier qu’ils poursuivent un but idéologique mais anti-économique.
Dernière modification par Bernard2K (03/09/2023 10h58)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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1 2 #25 03/09/2023 08h59
- Bernard2K
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Bon, puisqu’il y a des gens que ça intéresse, voici encore quelques considérations sur le sujet :
- Concernant les feuillus : souvent, les forêts feuillues sont celles qui sont difficilement accessibles, ou appartenant à des gens qui ne gèrent pas. Parce que, depuis des dizaines d’années déjà, la forêt qui rapporte, et qui rapporte rapidement (30 à 50 ans), c’est la forêt résineuse. Donc, les propriétaires qui s’occupent de leurs forêts et qui veulent du revenu ont planté des résineux. Souvent donc, la forêt feuillue est la forêt non gérée parce que c’est celle où il n’y a pas eu un propriétaire actif pour planter du résineux.
- la forêt privée, c’est une myriade de très petits propriétaires, un nombre faible de propriétaires conséquents (disons >25 ha) et une nombre très faible de gros propriétaires (disons > 100 ha). Dans la myriade de très petits propriétaires : le portrait majoritaire, c’est : forêt héritée, non gérée. Forêt loin de chez eux : elle est là où habitaient les ancêtres, dans la ruralité profonde, mais eux habitent désormais dans une grande ville. Une proportion importante ne sait même pas exactement où elle est, donc ils ne risquent pas de la gérer. Ils sont vaguement fiers de posséder de la forêt ; ils sont vaguement fiers de ne pas toucher aux arbres (logique bobo-Idéfix : ne surtout pas couper un arbre). Les propriétaires privés actifs et bon gestionnaires sont une très faibles minorité. La très grande majorité des propriétaires forestiers sont inactifs.
- pour que l’industrie du bois soit rentable, il faut qu’elle soit mécanisée, à commencer par l’abattage. Le bûcheron manuel a quasiment disparu, remplacé par des conducteurs d’abatteuses. L’ abatteuse abat l’arbre, l’ébranche, et le coupe en tronçons de la bonne longueur. Regardez une vidéo d’abatteuse pour voir le rythme d’abattage et donc la rentabilité qui s’en dégage. Notez que l’abattage manuel n’est pas seulement moins rentable, il est aussi très éreintant et très dangereux, donc il n’y a pas trop à regretter cette évolution. Il y a donc désormais deux types de forêt : celles mécanisable et les autres. Celle mécanisable vaut plus cher que son homologue non mécanisable car plus facilement exploitable. Pour que ça soit mécanisable, il faut : pas trop de pente, des arbres plantés en ligne, des arbres hauts et droits, des arbres pas trop gros.
- de même pour le bois de chauffage (feuillus). Pour passer dans un combiné coupeur-fendeur, il faut des arbres pas trop gros (max 40 à 70 cm suivant l’équipement de l’exploitant), relativement droit. Là aussi, le bois de chauffage "mécanisable", c’est à dire qui passe dans le combiné coupeur-fendeur, vaut plus cher.
- de même en scierie : par rapport à la scie traditionnelle à ruban, on scie 3 fois plus vite environ avec des scies à canter. Ce sont des sortes de grosses scies circulaires. Elles ont un diamètre maximal admissible, entre 30 et 50 cm selon les scieries (exceptionnellement jusqu’à 60 ou 70 cm pour les scieries les mieux équipées). Qui plus est, les scieurs n’ont presque plus de débouché pour les usages traditionnels des gros et beaux bois (grandes pièces de charpente massive notamment), qui aurait pu permettre de supporter le surcoût de scier à la scie à ruban traditionnelle. Donc, les forêts se divisent désormais entre celles qui sont "canterisables" et les autres.
Mes conseils aux propriétaires forestiers :
1) occupez-vous de votre forêt, bien sûr. Sachez où elle est, sachez où sont les bornes, visitez-là régulièrement. Entretenez de bonnes relations avec les voisins de façon à être prévenu s’il se passe quelque chose (le vol de bois est fréquent).
2) choisissez des essences adaptées au marché… et au changement climatique. Tenez-vous informé du marché : quelle scierie se porte bien, quelle scierie est menacée de fermeture et pourquoi. Mais le marché, c’est aussi l’export, pratiqué notamment par les coopératives forestières (car il faut une certaine taille et un savoir-faire pour l’exporter).
3) exploitez vos bois suffisamment tôt. Ne les laissez pas grossir au-delà du diamètre maximal admissible par la scierie (renseignez-vous sur les diamètres maxi admissible par les canter des scieries alentours). Les gros bois, c’est fini. Il faut des rotations plus courtes : ça évite d’avoir des arbres trop gros, ça fait rentrer les sous plus souvent (une vente tous les 20 ans c’est mieux qu’une vente tous les 50 ans), et ça permet d’avoir plus souvent le choix d’un changement d’essence pour s’adapter au changement du climat.
Je donne ces conseils pour les gens qui s’accrochent encore à avoir une forêt. Mais notez que, de mon point de vue, il ne faut plus investir dans la forêt, et il faut vendre celles qu’on a, à cause du changement climatique rapide. Le changement climatique, ça génère des dégâts sur les forêts de nombreuses façons : tempêtes qui mettent les arbres par terre (2000), sécheresses qui affaiblissent les arbres et les laissent plus sensibles aux maladies et aux parasites… De plus, la mondialisation fait que les maladies et parasites voyagent dans le monde entier. Il est très probable que d’ici 10 ou 20 ans, arrive une nouvelle maladie ou un nouveau parasite ou un nouveau déséquilibre qu’on n’avait même pas imaginé. Un agriculteur a tous les ans le choix de ce qu’il cultive ; un propriétaire forestier n’a que très rarement ce choix et il a donc beaucoup de mal à s’adapter au changement.
J’ai la vague impression d’avoir déjà écrit tout cela ; mais, comme on dit, la répétition est mère de l’apprentissage.
Dernière modification par Bernard2K (03/09/2023 10h57)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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