2 #1 17/04/2015 11h06
- parisien
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Suite à la question, sur une autre file,
kiwijuice a écrit :
pourquoi, cher Parisien, n’avez vous pas choisi l’exil fiscal? Votre patrimoine est mobile et vous pourriez vous installer dans une contrée plus favorable à vos revenus mobiliers?
je vais répondre ici, dans cette file dédiée. Non par narcissisme, mais parce que dans ce forum il y a beaucoup d’exilés fiscaux et apparemment moins de personnes pouvant partir mais ayant volontairement refusé de le faire.
En fait, au-delà de mes points qui me sont très spécifiques, cela pourrait permettre à certains pourquoi beaucoup de Français refusent l’exil fiscal, en ayant de bonnes raisons non financières, et parfois aussi financières. Néanmoins, si la pression fiscale continue de rester élevée, certains pourraient finir par craquer et s’exiler fiscalement.
En apparence, tout me pousse à partir:
- plus d’activité professionnelle, à un âge encore assez jeune (moins de 50 ans)
- patrimoine très mobile, sans immobilier locatif
- plusieurs expatriations temporaires dans le passé. Donc je ne serai pas perdu si je m’éloignais de Paris!
- ponction fiscale théoriquement excessivement élevée au regard du montant de mon patrimoine dévoilé sur une autre file. En réalité, pour le moment, seule la ponction ISF est lourde, l’IR, CSG-CRDS sont temporairement modérés.
- pas d’avantage social significatif que je pourrai perdre si je quittais la France. Par ex., le volet le plus coûteux de l’affection longue durée de ma fille, qui est la nécessité de la présence d’une tierce personne à ses côtés, et qui nous coûte cher, n’est pas prise en charge par la Sécu, car nos ressources sont supérieures à un certain plafond. Et mes fils vont en région parisienne dans une école privée hors contrat, donc non subventionnée par l’Etat, etc.
En réalité, partir n’est pas forcément le bon choix:
- volonté de ne pas trop m’éloigner de mes parents maintenant âgés, d’autant que leur fille, ma soeur, vit à l’autre bout du monde
- un minimum de patriotisme, m’incitant à trouver peu glorieux un départ uniquement motivé par un souci d’arrêter de payer l’impôt en France;
- ma épouse est très attachée à Paris, alors que paradoxalement elle est originaire d’Amérique Latine
- fiscalement parlant, et sans rentrer dans les détails, mon IR et ma CSG-CRDS restent pour le moment modérés, car la majeure partie de mes actions sont abritées dans 2 PME et 2 PEA-PME à encours total élevé et dans une société non cotée qui pour le moment ne distribue pas de dividende (donc pas d’IR sur le dividende) et qui elle même n’a pas à payer beaucoup d’IS. Et nos liquidités sont placées sans des fonds en euro d’assurance-vie, donc là aussi IR nul.
Puis partir, pour aller où? Les seuls pays que nous envisagerions pour une multitude de raisons, dont nos contraintes familiales, sont des pays européens voisins:
- francophones: Belgique, Suisse romande, Luxembourg
- Espagne, Portugal: entre autres avantages, ma femme parle déjà ces langues et climat agréable
et seulement dans une très grande métropole, vu la situation de notre fille.
Mais ces pays, sauf le Portugal avec son statut fiscal avantageux pour les retraités étrangers (mais sommes-nous éligibles? j’avoue ne pas avoir regardé) risquent de nous imposer autant, voire plus qu’en France. Car ces pays ne reconnaissent pas l’exonération fiscale du PEA et de l’assurance-vie et il faudra par ex. payer tous les ans l’IR de ces pays sur les dividendes tombant dans le PEA.
Cela dit, notre imposition assez légère actuellement en France à l’IR et à la CSG est temporaire. Mes simulations de fin 2013 montraient que l’imposition augmentera fortement dès 2020. Et du fait de la forte hausse de mes actions en 2014 et 2015, la forte augmentation interviendrait dès 2018.
J’ai donc encore 2-3 ans pour décider de partir ou non, notamment en fonction de l’évolution de la fiscalité du patrimoine en France et de la suppression/réduction ou non un jour de l’ISF.
Mon pari est que je pourrai toujours continuer de rester à Paris et ainsi conserver mon pseudonyme actuel!
Mots-clés : exil fiscal
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