Bonjour,
Pour ce qui me concerne, je me suis toujours senti financièrement à l’aise depuis que j’ai perçu mon 1er salaire, soit 11225 F en 1986 ; maintenant que je ne travaille plus et que mes revenus ont baissé, je me sens toujours aussi à l’aise.
Après avoir consulté ce lien, une autre question me vient à l’esprit : pourquoi le lecteur quarantenaire du Figaro se sent-il aussi peu à l’aise financièrement ?
A priori, il s’agit pourtant d’une personne exerçant une profession intellectuelle à haut revenu (profession libérale, cadre supérieur) devant lui procurer à tout le moins une certaine aisance ; dans le cas contraire on se demande bien pourquoi il achèterait et lirait le Figaro. Pour un couple de lecteurs du Figaro, cas le plus fréquent à cet âge, son revenu mensuel peut raisonnablement être estimé à 10 000 € a minima ; comment donc peut-on ne pas se sentir à l’aise avec des rentrées de cet ordre ?
Si ce couple ne se sent pas à l’aise, c’est vraisemblablement parce que ses sorties de trésorerie sont proches, voire même supérieures à ses ressources :
- achat à crédit et sur 30 ans d’une résidence principale d’au moins 100m2 (il faut bien recevoir) dans le 7ème arrondissement parisien, à Versailles ou à Saint-Maur, pour habiter entre soi avec une population dont on partage le mode de vie et les valeurs,
- embauche d’une employée de maison à temps plein qui brique l’appartement familial et récupère les petits à la sortie de l’école,
- achat également à crédit d’un véhicule neuf haut de gamme pour rivaliser valablement avec le cousin, le collègue ou le confrère, cela sans oublier l’acquisition d’une "citadine" pour que Madame puisse aller faire ses courses chez Lancel ou aux Galeries Lafayette, sans devoir emprunter les transports en commun, sales et peu surs,
- inscription des enfants à l’école privée pour leur éviter les mauvaises fréquentations (chacun le sait, les écoles publiques de Versailles ou Saint-Maur sont infestées de voyous),
- vacances à La Baule, Deauville ou Saint-Tropez du 1er au 20 août, séjour de ski à Courchevel pour les fêtes de fin d’année, là où l’on est certain de se retrouver entre gens du même monde.
Tous décaissements cumulés, on arrive vite à 10000 € et même bien au-delà suivant la taille de l’appartement ou la cylindrée du véhicule ; le standing a un prix et on est parfois contraint de manger des nouilles au retour de La Baule pour pouvoir acquitter le solde de l’impôt sur le revenu.
Quand on vit de la sorte, même en lisant le Figaro, on ne peut en effet devenir rentier que le jour ou l’on aura hérité de ses parents, ce qui explique d’ailleurs que le lecteur septuagénaire du Figaro se sente pour sa part très à l’aise.
Si jamais un lecteur quarantenaire du Figaro parcourt ce forum, je lui livre bien volontiers ma recette personnelle pour accéder à l’aisance financière avant même le cap des 40 ans :
- habiter Créteil, où l’on trouve des quartiers très agréables, des commerces au moins aussi bien achalandés qu’à Versailles, des lieux de culte pour satisfaire toutes les confessions,
- inscrire ses enfants à l’école de la République : c’est gratuit et les professeurs qui y enseignent ont passé et réussi des concours nationaux pour y parvenir,
- entretenir soi-même sa maison et son jardin : c’est en général mieux fait et toujours moins coûteux qu’avec un jardinier ou une femme de ménage,
- rouler avec une voiture de 20 ans d’âge : le charme désuet de l’ancien vaut largement le rutilant des 4x4 ou berlines allemandes flambant neuves,
- aller en vacances dans le Massif Central : l’air y est pur, les randonnées à pied ou en vélo magnifiques, les restaurants copieux et bon marché,
- n’acheter aucun journal, même pas le Figaro, se satisfaire des gratuits.