Quelques mois après la fusion, un petit point de la situation.
Tout d’abord, le cours s’est sensiblement redressé : aux alentours de $8,50 par action, environ 12x la guidance 2016 d’AFFO. C’est d’autant plus significatif que le REIT est en train de vendre pour environ 1.2 millard de $ d’immeubles (principalement des bureaux) et qu’il y a donc une incertitude sur la bonne execution des ventes et le réinvestissement du capital dans des immeubles type industriel/entrepôts. Avec 600 millions de ventes déjà effectuées (cap rate : 6.5%) et seulement 200 millions réinvestis (cap rate : 7.5%), le REIT va crouler sous le cash. Ce qui est excellent si des opportunités de marché devaient se présenter, moins s’il n’y a pas d’actifs convenables à acquérir. En plan B : un programme de rachats d’actions de 100 millions pourrait diminuer une dilution éventuelle.
Ce slide est très parlant et je conseille à tous les investisseurs novices en REITs de le parcourir avec attention : on pourrait l’intituler « des bienfaits d’un payout ratio raisonnable ».
En ne payant que 70% de l’AFFO en dividendes, le REIT conserve suffisamment de cash pour, toutes choses égales par ailleurs en terme de structure de capital, de conditions de marché, et avec des baux typiques dans le triple net (revalorisations de 2% annuelles), se garantir une croissance de l’AFFO de plus de 5%.
Mieux : la conséquence quasiment immédiate d’une telle politique et de telles perspectives de croissance est un cours sur AFFO qui sera plus élevé que pour ses pairs au payout ratio supérieur. Autrement dit : la quasi-garantie d’un WACC plus faible que ses concurrents, donc un accès à du capital bon marché, donc la capacité de se placer sur des actifs de meilleure qualité ou de générer un spread plus attractif pour un même bien. En l’état, en retenant le coût moyen de la dette au 31/12/2015, le cours de l’action au moment où j’écris ces lignes et une structure 60% equity / 40% debt, plus quelques frais de gestion/émission, le WACC est d’environ 5%.
Celui-ci pourrait encore se réduire un peu puisque GPT vise un endettement structurel de l’ordre de 5 à 5.5 x l’EBITDA, ce qui correspond à une notation BBB, soit un cran au-dessus de la notation actuelle. Il est plausible que cette notation soit attribuée dès la fin des ventes d’actifs de 2016/2017.
Le management est par ailleurs incité à faire progresser le cours de l’action : ajusté du ratio d’échange CSG/GPT, le seuil de déclenchement de leurs options est aux environ de $10,5. Connaissant DuGan et son équipe depuis l’époque WPC, et en me basant sur ce qu’ils ont accompli depuis qu’ils sont en charge de GPT, je n’ai guère de doute que ces options seront exercées. Tout semble au vert : positionnement sur des actifs en phase avec l’économie actuelle, structure bilancielle solide, une attention extrême aux coûts (et notamment de CAPEX, ce qui est fondamental), un dividende qui sera amené à croître fortement (pour un REIT triple net), des baux suffisamment défensifs s’il devait y avoir une détérioration de l’économie type récession etc.
CSG avait des actifs de qualité (qui se vendent très bien!) mais pas de management digne de ce nom. Maintenant on a une vision stratégique, des actifs solides et un des tous meilleurs managements de la place US. A titre personnel, c’est dans le top 5 de mes positions en REITs.