#1 11/07/2018 16h55
- Mevo
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Suite à une discussion faisant "rage" dans la file (12/12) Gérants actions faisant 20% nets sur le long terme (Ackman, Einhorn, Loeb, Mittleman…) ? , voici un exemple chiffré qui sera possiblement plus compréhensible qu’une définition. Les chiffres sont bien entendu fantaisistes, c’est juste pour l’idée.
Soit 2 entreprises A et B très similaires et qui ont toutes les 2 une valeur comptable ainsi qu’un ANR de 100. L’an passé, elles ont toutes les 2 eu un bénéfice par action (EPS), un FCF et un EBITDA de 5 (pas de dette, pas d’impôt, pas d’amortissement, pas de dépréciation).
L’entreprise A cote 100 (ça pourrait être 80, ça pourrait être 120) et a une croissance attendue d’environ la croissance du PIB.
L’entreprise B cote 600 et a une croissance attendue de 30% par an + la croissance du PIB.
L’entreprise A peut s’acheter aujourd’hui a un P/E de 20. L’entreprise B s’achète aujourd’hui a un P/E de 120, mais aura (hors croissance du PIB) un P/E inférieur à 20 dans 8 ans et inférieur à 12 dans 10 ans. Dans 8 ans, B sera moins cher que A … si la croissance de 30% pendant 8 a bel et bien lieu.
A est un investissement "value"
B est un investissement "growth"
à aujourd’hui, elles ont toutes les deux une valeur intrinsèque de 100. La croissance attendue entrera certainement dans la "valorisation" qu’un investisseur fait d’une société, mais je ne pense pas qu’on puisse l’inclure dans la valeur intrinsèque (ça n’entre à mon sens pas dans la définition).
C’est simplifié, ça peut se décliner avec plein de paramètres et de scénarios divers et variés, mais il existe tout de même une différence quant au style d’investissement: "value" ou "growth". L’idée de fond est qu’on paye bien plus cher un dossier "growth", et qu’il existe (normalement) une plus grande incertitude quant à la réalisation de la forte croissance attendue. Aujourd’hui, dans le rétroviseur, on peut se dire qu’il était simple et "évident" que les sociétés internet allaient croître. Ca l’était d’ailleurs sans doute tout autant pour Myspace
(On parle souvent d’investissement "value" pour les gens qui cherchent des dossiers sous-cotés, mais la "value" s’oppose également au "growth" quand on cherche à payer principalement ce qu’on achète, et pas relativement cher une "promesse" de croissance future - Dans les très grandes lignes, une différence existe, avec une frontière éventuellement floue, et avec tout ce qu’on peut voir de non clair comme dans toute classification, mais dans le principe, elle existe bien).
A noter que si A et B mangent le mur l’an prochain, vous avez a priori perdu 6 fois plus avec B (bien que ça dépende du "référentiel" qu’on utilise. Ce serait vrai en se basant sur le bénéfice par action. Ou par exemple, si on imagine que A et B versent 100% de leurs profits sous forme de dividende, et qu’on achetait pour le dividende). S’il y a un espoir de récupérer quelque chose en liquidant les actifs, vos chances de récupération par rapport à votre investissement sont bien meilleures avec A.
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