8 #76 31/08/2018 10h53
- bibike
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“ISTJ”
Bonjour,
Stef publie un bon S1.
CA +8.7%
EBIT + RO : +6.9%
RNPG +7.7%
+1000 salariés soit +6%
Stef a écrit :
Une dynamique commerciale favorable qui permet au Transport France une bonne progression du chiffre d’affaires et du résultat +19%;
Une croissance du chiffre d’affaires de la Logistique France, mais dont le résultat reste impacté par les enjeux de transformation au sein des activités de Restauration Hors Domicile (RHD) ;
Une transformation des activités Internationales avec l’acquisition de Marconi en Italie, la mise en service de nouveaux sites en Suisse et au Portugal ainsi que la construction d’un réseau homogène aux Pays-Bas ;
L’amélioration du résultat de La Méridionale grâce, notamment, à une modification de la répartition de la compensation financière, basée sur l’estimation de l’activité en 2018 contre une répartition linéaire en 2017 (impact neutre en année pleine).
Perspectives : poursuivre la croissance et les intégrations, et focus sur l’appel d’offres lancé début août pour la délégation de service public (transport passager entre Marseille et Corse).
J’ai lu le RA 2017 en début de semaine, et je pense que Stef est faiblement valorisé et mériterait un cours aux alentours de 150 € plutôt que 100 €. 150 € = VE/EBITDA 2018 de 10 (c’est un constat post valorisation, ce n’est pas ma méthode pour justifier 150 €).
En gros :
- 50/55 € de DCF via les WACC donnés par l’entreprise : (entre 7.8% et 8.8% note 4.9) : cela vaudrait encore plus si elle stoppait ses investissements de croissance car j’en perd dans le flux normatif du DCF que j’ai utilisé.
et 98 € de terrains/bâtiments (valeur d’acquisition brute par action diluée notes 4.11 et 4.20 : 1 213 M€ / 12,329 millions de titres).
Cet immobilier a une vraie valeur à mon sens vu que la société réalise des PV de cession sur ces actifs ces deux dernières années (et est donc sous-valorisé dans les comptes).
FranckInvestor avait déjà parlé de l’immobilier dans cette file en essayant de chiffrer les m² à partir des m3 notamment. Pas de plan sur la comète avec l’immobilier mais le valoriser moins que sa valeur net comptable me semble bien trop sévère. Cela peut valoir +/- la valeur brute je n’en sais rien, je pense qu’on reste conservateur avec la valeur brute.
Sans compter les 3 bateaux et les 2000 véhicules qui bien que se dépréciant avec l’âge ont eux aussi été cédés avec PV ces dernières années, mais par sécurité je ne les compte pas.
Pas de dépréciation de goodwill sur les deux dernières années = croissance externe réussie et les marges sont stables depuis 5 ans (pas dégradées par la croissance).
La croissance à venir est majoritairement à l’international + sur la RHD (cf variation de stocks note 4.15) même si encore très petit : (NB j’ai écris cette phrase avant le S1 je ne m’attendais pas à la croissance en France).
On peut raisonnablement s’attendre à la louche à 7/15% de croissance annuelle du BPA du fait de la politique de l’entreprise : acquisition/construction de site, extension des existants et croissance externe majoritairement à l’international.
Stanny a écrit :
Donc comment sont utilisés chaque année les 200 MEUR de cash flow :
C’est assez simple :
-a investissements immobiliers de croissance et / ou acquisitions de concurrents (avec l’immobilier) : 150
-b dividendes 25
-c investissements IT, agencements spécifiques et capex de maintenance 25
Pour rebondir sur les chiffres de Stanny, le cash-flow normatif de 200M€ semble correspondre à peu près à la CAF 2017, on peut citer l’EBITDA à 240M€ (note 4.8). - l’impôt payé (35M€) - les charges fi de 8M€ on s’y retrouve à peu près.
a) 146M€ d’immo corporelles en 2016 et 170M€ en 2017, (-) le capex en c) donc entre -25 et -45M€ + 6.2 M€ de décaissements nets sur acquisition d’entreprises en 2017
b) j’aurais dit 30 M€ pour 2017
c) 5 M€ d’incorporelles en 2017 (=IT) + capex de maintenance entre 20M€ et 40M€ en utilisant les amortissements 2017 des matériels de transport, navires + rubriques autres (je ne sais pas faire autrement).
Si l’entreprise arrêtait d’investir en acquisitions, constructions, extensions, le cash-flow libre serait nettement plus proche de l’EBIDA et les multiples de flux au raz des pâquerettes, le DCF plus élevé.
On pourrait aussi raisonner sans l’immobilier, en essayant de calculer un flux normatif en tenant compte de loyers fictifs pour tout leur parc, mais cela je ne sais pas faire.
Notes complémentaires
(pas très organisé sorry)
L’auto-contrôle de 848 000 titres permet d’économiser x 2.63 € (estim 2018) = 2.2 M€ de dividendes.
Coût de la dette : Malgré la hausse de la dette (16M€ xlsValorisation) son coût diminue (-3M€) du fait d’une part importante de la dette à taux variable : 54% (notes 4.6 et 4.24). Je ne comprends pas tout de la note 4.24 mais les taux variables semblent en grande partie (173M€) couverts via des swaps de taux qui limitent la sensibilité de l’entreprise.
Gazole : pas de risque car en France, un dispositif réglementaire permet de répercuter, en pied de facture, les variations de prix du gazole aux clients, limitant ainsi très fortement l’exposition résiduelle à ce risque. Pas d’instrument de couverture. +35M€ d’impact en 2017 voir slide show page 9.
Liquidité : 12 lignes de crédit disponibles totalisant 138M€, non utilisées à date + grosso modo 55 M€ d’autorisations de découvert et de crédit spot disponibles à date (note 4.24).
Covenants bancaires : dettes nettes/FP <1.7 aujourd’hui à 0.9 et couverture des frais fi/EBITDA > 6.5 aujourd’hui 25x. Aucun nuage à ce niveau.
Echéancier de la dette : note 4.21 : 333 M€ à moins d’un an en 2018 dont 200 M€ de billets de trésorerie. Ils étaient déjà à 147M€ en 2016. Il doit y avoir une subtilité (roll de billets de trésorerie ?) qui fait qu’il n’y a pas de risque de liquidité.
Cela semble être un moyen de financement inter-entreprises bien moins coûteux que la dette bancaire.
Je pense que l’entreprise émet un nouveau billet de trésorerie avant de rembourser celui qui est déjà sur le marché.
Définition d’un billet de trésorerie ?
D’après le TFT l’entreprise réemprunte à peu près ce qu’elle rembourse en tout cas sur les deux dernières années.
Change : limité au franc suisse pour 1% du CA Groupe
Risque créances clients : aucun client ne représente plus de 5% du CA Groupe + contrat d’assurance défaillances clients. Les dépréciations de créances sont égales à 2.8% de l’encours des créances. Légère hausse vs 2016 à 2.3%.
Passif de retraites : les provisions pour Prestations Définies sont bien comptabilisées au passif (pas de hors bilan). Sur les 5 prochaines années, l’échéancier fait apparaître des PD annuelles à verser de 2.5 M€ en moyenne.
Hors bilan : 44 M€ RAS note 4.30
Pas de dépréciation de goodwill sur les deux dernières années, cela signifie que les acquisitions respectent les promesses du business plan pour lesquels elles ont été achetées. Pourtant ce n’est pas évident, la dernière acquisition espagnole c’est plus de 100% de Goodwill (capitaux propres < 0) note 3.2.1. C’était le cas en 2016 également avec l’acquisition de Vers-Express, ils doivent être bons pour racheter des entreprises à la peine et les intégrer en réalisant de véritables synergies. D’après leurs tests de sensibilité il faudrait un WACC à 18% pour égaler la valeur comptable des goodwill : autrement dit il y a de la marge avant de les déprécier (note 4.9).
A propos : cela fait l’objet d’un point clé de l’audit des CAC (page 141) du fait de la valeur élevée des immobilisations et des hypothèses prises par le management. Au final RAS les CAC sont OK sans la moindre réserve.
Restauration Hors Domicile : « Sous l’effet du lancement de cette unité et tiré par la croissance rapide d’un acteur majeur du marché international nouvellement implanté en France, le chiffre d’affaires a progressé de + 8,6 %. » je ne sais pas de qui ils parlent mais cela peut-être intéressant à suivre (ils annoncent en mai 2017 une joint-venture avec Quick page 103 du RA mais on ne peut pas dire que l’acteur est nouvellement implanté). 1 construction engagée en 2017 + 1 terrain, tous deux en France.
Création de 5 sociétés coquilles logistiques en 2017 destinées à recevoir prochainement des activités.
Le résultat des entreprises mise en équivalence ne représente que 3.6% du RNPG dont 50% générés par Groupe Primever et 35% par Messageries Laitières.
Le SFAF slides 25 à 28 présentent les projets d’extension/construction.
Les impôts augmenteront un peu en 2018 du fait de la baisse attendue du CICE (slide 22 du SFAF du RA 2017) mais je ne sais pas dans quelle proportion.
BPA : +7.4% à voir sur d’autres exercices.
Je ne sais pas faire de prévisions de croissance mais vu le modèle de la société (construction de site, extension de sites existants, et croissance externe) il est probable qu’elle continue sur ce rythme sans que cela ne pèse sur la rentabilité.
Cf ci-dessous les marges sont faibles mais stables malgré la croissance.
Stef c’est de la croissance discrète, bien menée, rapidement relutive avec un immobilier sous-valorisé dans le cours de bourse. On en fera pas un bagger par an, mais dans une optique d’investissement long terme elle me semble être un très bon candidat.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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