#1 09/09/2012 14h56
Si ma banque fait faillite, est-ce que je risque de perdre mon argent ?
Si on parle de diversification, on doit tenir compte du risque de faillite bancaire, en 2010, au plus fort de la crise financière, le plafond est, en une semaine, passé de 70,000 Euros par compte, à 100,000 Euros (suite et selon la directive européenne de 2008), puis par une garantie illimitée des dépôts (annoncée par N.Sarkozy lui-même). Beaucoup de financiers, conseillaient même d’arbitrer les petites banques pour les grandes "Too Big to Fail".
Un petit établissement bancaire peut faire faillite, le Fonds de garantie des dépôts est là avec ses très petits moyens.
Mais si plusieurs grandes banques font faillites, on perd tout, c’est certain, il y aura même une nouvelle loi pondue en 2 jours pour acter le fait.
Le secteur financier est vraiment à part, il est très difficile à comprendre (et selon W.Buffet, si on ne comprend pas, on évite), mais si on comprend un peu, la plupart du temps, on fuit. Aujourd’hui, une banque est extraordinaire dans le sens qu’elle défit la loi de la gravité, si elle était une entreprise, elle n’existerait plus depuis longtemps.
Une banque ne doit être qu’une chambre d’enregistrement, équivalent du notaire, elle ne doit servir qu’a créer et détruire de la monnaie (via le crédit) en servant de garantie au bon fonctionnement des transactions financières (A vend à B, A et B ne se font pas confiance, mais ont confiance à la banque)
Cours Mario Dehove – INSTITUTIONS ET THÉORIE DE LA MONNAIE
Une émission de monnaie trop importante par rapport aux besoins, due à une offre de crédit
trop large, peut entraîner une « fuite devant la monnaie » en faveur des biens réels, et du troc.
La théorie du multiplicateur de crédit a les faveurs des monétaristes et des quantitativistes. Il est en
effet conforme à l’hypothèse fondamentale qui sous-tend leurs vues selon laquelle la Banque centrale
maîtrise parfaitement la quantité de monnaie en circulation, les banques commerciales n’étant dans le
système monétaire que des rouages secondaires, totalement passives.
La réalité est loin de se conformer à ce modèle théorique, pour de nombreuses raisons.
• Les agents non financiers ne sont pas nécessairement disposés à accepter tout le crédit qui leur
est offert par les banques commerciales, parce que le crédit est coûteux et qu’il doit être remboursé.
La demande de crédit des agents non financiers n’est pas infinie.
• Les banques commerciales ne sont pas soucieuses que de leur liquidité et indifférentes à leur
profit. Dès lors, elles ne sont pas non plus nécessairement passives, transmettant simplement aux
agents non financiers les impulsions données à la création monétaire par la Banque centrale à
travers l’augmentation ou la diminution de la base qu’elle est supposée contrôler. Proches des
agents non financiers, elles sont mieux placées que la Banque centrale pour apprécier les besoins
en crédit de l’économie et pour les satisfaire. Elles devraient donc être à l’origine des « actions »
initiales de création monétaire, et la Banque centrale des « réactions » de régulation, et non
l’inverse (dès lors que le modèle n’intègre pas l’hypothèse d’anticipations parfaites de la Banque
centrale des besoins des agents non financiers, et donc, puisque ces besoins dépendent de leurs
propres anticipations, de celles-ci).
La critique du multiplicateur invite donc à inverser le sens des impulsions qui sont à l’origine de la
création monétaire, non plus de la Banque centrale aux banques commerciales ou de second rang,
mais de celles-ci à la Banque centrale.
Le multiplicateur dans le cas où les banques sont endettées auprès de la Banque centrale.
• Les banques sont à l’origine de la création monétaire par la distribution de crédit.
• Une partie de cette émission de monnaie reste dans le circuit des banques de second rang ; une
autre partie se transforme en billet.
• La partie de la monnaie créée qui reste dans le circuit des banques implique une
augmentation des réserves obligatoires.
• Les banques de second rang éprouvent donc un besoin de liquidités :
• La Banque centrale leur consent la liquidité nécessaire :
L’approche du diviseur de crédit repose sur la même analyse du circuit monétaire que l’approche
du multiplicateur. Elle en inverse cependant la dynamique. Dans l’approche du diviseur, ce sont les
banques et les agents non financiers qui sont à l’origine de la création monétaire. La transformation
d’une fraction de la monnaie créée en billets (fuite) et la réglementation des réserves obligatoires leur
créent des besoins de liquidités (de refinancement) et la Banque centrale arrivant en bout de course ne
peut pas s’abstenir de leur livrer ces liquidités. Elle intervient alors en tant que « prêteur en dernier
ressort ».
Si, en effet, la Banque centrale ne le faisait pas, certaines banques ne pourraient pas satisfaire la
demande de billets de certains de leurs clients. Leur état d’illiquidité créerait une inquiétude dans
l’ensemble de leur clientèle sur la valeur de leurs dépôts auprès de ces banques. Cette crise de
confiance se transformerait en « panique » au fur et à mesure que la connaissance de leur illiquidité se
propagerait parmi leur clientèle et se traduirait par une demande massive de transformation des dépôts
en billets – un « run aux guichets » – ouvrant la possibilité d’une crise bancaire généralisée.
Ce phénomène de ’bank run’ a déjà eu lieu, massivement en Grèce et partiellement en Espagne, sans la BCE, le système financier de ces pays aurait explosé, d’ailleurs, le problème grec reste principalement celui là, la population voyant les banques comme elles sont.
Mots-clés : banque, faillite, garantie bancaire
Hors ligne