La guerre du delisting américano-chinoise est entrée dans une phase active
Comme promis par l’administration Trump, des entreprises trop fortement liées à l’état chinois, au PCC et à leurs prêtes-noms ont commençé en janvier à être interdites de listing (ADR) aux USA, voire de détention par des fonds américains quand elles ne sont pas cotées aux USA ou pas du tout cotées.
La liste a d’ailleurs continué à s’étoffer en janvier (TRANCHE 5, qui s’appliquera en mars) après le changement de président et si la guerre change de style elle pourrait bien ne pas changer de moyens ou d’intensité. Il y a en effet eu une petite valse hésitation avec des annonces alternativement contradictoires du NYSE pour des raisons peut-être purement électoralistes, mais au final le mouvement est lancé.
L’influence est telle qu’un courtier européen comme Degiro bloque les achats de ces actions cotées à Hong-Kong ou à Francfort, et exige même leur vente si elles sont détenues chez eux : Excès de zèle que ne semble pas pour l’instant appliquer un courtier américain comme IB ! Il faudrait que nous soyons nombreux à protester auprès de Degiro…
La liste actuelle est la suivante à ma connaissance :
Certaine entreprises ne sont pas cotées mais possédées par des fonds qui devraient donc s’en dessaisir, de même que les citoyens américains, sans doute. Je ne suis pas sur que Georges Soros (Américano-Hongrois) ira jusqu’à vendre ses 18 % de Grand China Air, par exemple, mais il y sera incité…
Comme je l’indiquais il y a 9 mois dans le message précédent, il paraît peu probable du point de vue de la stabilité financière que toutes les entreprises chinoise soient exclues de la bourse américaine étant donné leur poids, qui n’a d’ailleurs cessé de grandir, y compris depuis les menaces de delisting en 2020. Pourtant en creusant un peu il est évident que la grande majorité doit être contrôlée en sous-main par le PCC et ses affidés ou bien le sera à l’issue de la reprise en main actuelle …
Le cas le plus médiatisé pour l’instant est celui des entreprises de télécommunication China Mobile (00941:HK, CHL:NYSE), China Unicom (600050:SH, 00762:HK, CHU:NYSE) et China Telecom (00728:HK, CHA:NYSE), qui étaient finalement fortement échangées à la bourse de New-York alors que leurs ADR représentaient une proportion très faible de leurs actions par rapport à celles cotées à Hong-Kong.
A noter que les indices eux-même ont été modifiés en conséquence.
On peut bien sur se demander si cette guerre est une opportunité pour se placer (à condition que notre courtier l’autorise) sur ces entreprises à Hong-Kong ou Francfort, ou au contraire un danger, et à quel terme.
Pour China Mobile, par exemple, le cours était structurellement en baisse (et sous-coté) depuis longtemps mais semble se reprendre depuis le delisting le 13 janvier. D’autre part le cours de Francfort a pris du retard sur les deux autres à partir de l’annonce du probable delisting l’été dernier et on peut espérer qu’il rejoigne celui de Hong-Kong à brève échéance. Il semble peu probable que l’Europe suive les Etats-Unis dans le delisting étant donné les récents accords passé avec la Chine.
La remontée du cours est valable pour les 3 entreprises. Effet contrarian du delisting ou rattrapage chinois ?
Dernière modification par CroissanceVerte (20/02/2021 08h35)