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#26 11/03/2020 15h56
- Vibe
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie - Réputation : 129
thomas69 a écrit :
1. Baisse limité (20%) : Première phrase, allocation de tout le liquide disponible à court terme (compte courant + livrets + petite dette de famille à récupérer) et réallocation des lignes à faible potentiel (Bélier sous OPA).
2. Baisse conséquente (30-45%) : On ouvre le PEL (70k)
3. Krach (40-45%) : Prêt consommation (~50k)
J’ai presque la même stratégie que vous ! Avec des seuils différents :
1. De - 10 % à - 25% (par tranches de -5%) : utilisation de toutes les liquidités (2 premiers paliers validés)
2. A partir de - 30 % : je casse le PEL
3. A partir de - 60 % : prêt à la consommation
Pour les seuils, j’utilise le CAC40, le S&P 500 et le MSCI World. Seul le CAC est sous les -20 % actuellement, donc je n’ai pas encore libéré la 3ème salve.
Hors ligne
1 2 #27 24/03/2020 15h54
- thomas69
- Membre (2018)
Top 50 Portefeuille
Top 50 Actions/Bourse - Réputation : 284
Approche quantitative ou pur stock picking ?
Au fur et à mesure de l’évolution de mes connaissances et de mon expérience je cherche à tirer les tenants et aboutissants d’une stratégie boursière performante à long terme. Je vous livre mes réflexions concernant le stock picking et les approches quantitatives.
Par stock picking, nous entendons acheter des valeurs uniquement sur une conviction personnelle. Peter Lynch ou le fonds Moneta illustre cette façon de faire.
Par approche quantitative, nous entendons acheter des valeurs respectant des ratios de valorisation bien précis, agissant comme des filtres sur un univers donné. Joel Greenblatt (Magic formula investing) ou le fonds Indépendance et Expansion illustre cette façon de faire.
Avantage du stock picking
• Une activité intellectuelle passionnante
• Les gérants aux performances éblouissantes sont des stock pickers de génies (Lynch: 29,2% annualisé). En d’autres termes, c’est un travail payant niveau performance si on s’en donne les moyens et qu’on a un peu de talent.
• Très formateur sous divers aspects: fonctionnement d’une entreprise, comptabilité, l’économie, …
Avantage d’une approche quantitative
• Performance à long terme prédictible si la stratégie est appliquée avec soin
• Peu chronophage
• Diversification aisée. A contrario du stock-pickers où le nombre de ligne est corrélé à la quantité de travail à fournir (= nombre de sociétés à suivre)
• Psychologiquement plus simple à tenir (pas de doute particulier sur une entreprise tant qu’elle respecte les critères établis)
Le cas particulier du petit porteur : Le facteur temps
Le petit porteur souffre d’un terrible désavantage face aux professionnels. Le temps qu’il peut allouer de manière constante au suivi de son portefeuille sur le très long terme. A contrario d’une équipe de gestion qui dispose d’un temps de travail donné défini à l’avance.
J’ai bien souvent remarqué d’excellent stock-pickers amateur sous-performant le marché par simple manque de temps passager. Les motifs sont souvent les mêmes, un gros projet immobilier, l’arrivé d’un enfant, un nouveau travail prenant, etc…
La bourse est un marathon sur le long terme. La clé est la constance sur le long terme. Apprenons de nos ainés et tâchons de créer un modèle résilient.
Evolution de la gestion de mon portefeuille
Les constats
• Il m’est impossible d’affirmer que je pourrai consacrer un temps constant à la gestion de mon portefeuille sur le long terme. J’ai 27 ans et une vie entière devant moi, la réponse à cette question serait certainement plus simple si j’étais retraité ou rentier.
• J’adore la bourse et il impensable que j’adopte uniquement une approche quantitative sans aucune analyse.
• J’ai quelques très fortes convictions au sein de mon portefeuille. Ironiquement, en appliquant une simple approche quantitative correspondant à ma stratégie d’investissement (quality value), ces titres seraient très certainement dedans, la sur-pondération en moins.
• Mon patrimoine est full bourse et je n’ai pas l’intention de diversifier quoi que ce soit. Il est évident que mon portefeuille doit être diversifié pour supporter une telle concentration (20 lignes minimum).
• La performance annualisée minimale de mon portefeuille doit être de 10% par an. Le cas contraire, autant prendre un tracker SP500 au sein d’un PEA (9,5% le siècle dernier).
Le modèle
Le modèle n’est pas encore défini à 100%, il me faut encore du temps. Cependant voici les grandes lignes basé sur mes précédentes réflexions.
Etape 1 : Définir une liste d’actions potentielles
• Univers small cap français, quelques mids si belle opportunités
• Utilisation de facteurs de sur-performance
• Size : nano / micro / small
• Value : Un agrégat de facteurs value (plus performant et constant dans le temps, voir message)
• Quality: A définir
• Momentum: Uniquement à la vente si objectif de valorisation atteint (voir message). A l’achat je n’y arrive pas psychologiquement
Etape 2 : Ecrémage
On exclu de la liste les valeurs que je n’aime pas. Autrement dit, si je pense qu’une entreprise aura un chiffre d’affaire / bénéfice qui sera plus faible dans 10 ans je l’exclus. Typiquement on enlève les business plantés, je ne veux pas de Solocal dans mon portefeuille.
Etape 3 : La sur-pondération
Le stock-picker fait son apparition !
Si le temps me le permet et que j’ai de forte convictions, certaine ligne seront sur-pondérés. En ayant espoir que mon modeste talent ajoute de la sur-performance à l’ensemble.
Conclusion
Cette approche a pour but de marier deux méthodes d’investissement pour gommer l’une des carences du petit porteur, sa dépendance aux temps. La diversification aisé de l’approche quantitative permettra d’augmenter facilement le nombre de lignes de mon portefeuille. En période faste, mes talents de stock-picker s’exprimeront tandis qu’en mon absence les facteurs devraient s’occuper de battre dignement le marché. Un marathon de plusieurs décennies s’engage, espérons que notre modèle soit assez résilient.
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#28 24/03/2020 16h06
- dangarcia
- Membre (2015)
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Si votre objectif est d’obtenir la meilleure performance possible via une gestion active ou semi-active votre stratégie me semble bonne et je vous confirme que le stock picking est un jeu passionnant même s’il coûte du temps et de l’argent.
Si votre objectif est de battre ou même faire jeu égal avec le marché vous avez statistiquement plus de 9 chances sur 10 d’échouer, cela dit battre le marché est un objectif très surfait.
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1 6 #29 08/05/2020 16h28
- thomas69
- Membre (2018)
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Top 50 Actions/Bourse - Réputation : 284
Crise des marchés financiers - Coronavirus
Suite à la crise du covid et l’effondrement des marchés financiers j’ai décidé de casser mon PEL (2,5%) et de souscrire à un prêt auprès de Boursorama (0,95%) pour un montant de 30k. Je disposais donc de 100k de cash frais pour rentrer dans la bataille. Cette tactique était prévue de longue date, dès mon entrée en bourse. Deux raisons majeures m’avaient poussé à garder des liquidités, me former à la gestion boursière (1) et attendre une baisse des marchés car je trouvais qu’il était historiquement très (trop) bien valorisé (2).
Psychologie de crise
Cette épreuve était un bon test de psychologie boursière. Le plan a été plus dur à mettre en pratique que prévu. Historiquement, les investisseurs ont le temps pour se placer en période de crise (sauf 87). La chute des indices fût violente et rapide, le CAC touche son point bas en trois semaines ! Or, débloquer 100k via un prêt et un crédit ne se fait pas du jour au lendemain, surtout quand les services des banques tournent au ralenti à cause d’une pandémie. Scénario difficile à prévoir. Psychologiquement j’étais très bien durant la phase de baisse, presque euphorique. J’éprouvais des remords dus au contexte sanitaire. En revanche la phase haussière était plus difficile à avaler car j’avais encore la majorité de mes liquidités, devais-je attendre une rechute ou me dépêcher de placer mes billes avant que le rebond ne soit terminé ?
J’ai pris la décision de placer la majorité de mon cash entre le début de la crise et aujourd’hui, le but n’a jamais été de faire du market timing, mais de placer la majorité des liquidités sur un marché faiblement valorisé, ce qui est le cas actuellement.
Réflexions
Nombre de ligne dans un portefeuille
Certains affirment que plus un portefeuille a des lignes différentes, plus les performances se rapprochent de son indice. Je ne suis pas d’accord. Tout dépend uniquement de la physionomie du portefeuille. Prenons un exemple simple :
Portefeuille A : 30 titres avec le plus faible EV/EBITDA du marché
Portefeuille B : 10 titres aléatoires (growth, value, small, big, 10 secteurs différents)
Le portefeuille A est bien entendu le plus décorrélé de l’indice de par son orientation value alors qu’il possède 3x plus de lignes.
Diversification de son portefeuille
Le consensus semble affirmer que les clés d’une diversification réussi sont :
- Géographique
- Taille
- Secteur d’activité
Or, géographiquement les bourses sont corrélées comme des horloges. Chaque matin je regarde le cours de clôture du SP500 pour voir ce que donnera mon cac mid & small à l’ouverture. Si un écart de valorisation se creuse entre les small et les big il est rapidement comblé, les fonds recherchant activement de la sur-performance. Personne n’est d’accord sur le secteur d’activité à attribuer aux entreprises, Amazon est une tech ou de la consommation de base ? Stockopedia le classe en Consumer Cyclicals.
Le meilleur facteur de diversification semble être les styles de gestion value et growth. Or, je n’ai jamais vu de portefeuille mi-value, mi-growth. O’Shaughnessy préconise la création de 4 portefeuilles avec des styles radicalement différents.
Pour nuancer mes propos, bien entendu les trois facteurs (géographie, taille et activité) apportent de la diversification. Je souhaite mettre en avant que le facteur le plus important (style) est absent de manière permanente de portefeuille annonce comme "diversifié".
Rétrospective de mes réflexions passées
Thomas69 a écrit :
Ne soyez donc pas étonné si un jour, LVMH côtoie fièrement Graines Voltz dans mon portefeuille. D’ailleurs je suis acheteur à un PER en dessous de 15.
(Portefeuille d’actions de Thomas69 (small cap FR, quality & value))
Quelle connerie. Si LVMH a un PER de 15, le marché sera forcément déglingué et il y aura d’autres opportunités bien plus alléchante !
D’ailleurs Larbi disait un truc intéressant à ce sujet.
Larbinator a écrit :
Des secteurs comme le luxe ou la pharmacie sont en général hors de prix à mon goût, mais à ma grande surprise LVMH était à un cours d’achat pour moi en mars 2009, vers 50€ et a fait x7 depuis.
Mais il est vrai que tout était tellement bradé à l’époque que, même à ce prix, je n’en ai pas acheté préférant concentrer mes achats sur des valeurs massacrées comme les caisses régionales du Crédit Agricole, FFP, FDL, Tour Eiffel.
(Portefeuille d’actions de Larbinator (3/7))
La messe est dite dans ces propos.
Le portefeuille
Les lignes sont classées par tailles. Le nombre de titres a significativement évolué pour améliorer la résilience du portefeuille, en effet ayant un patrimoine 100% action il est nécessaire d’être à l’aise psychologiquement.
• Graines Voltz : Toujours ma première ligne mais aucun renforcement ni allégement. Elle a peu baissé et des opportunités plus intéressantes étaient présentes sur la cote parisienne. Mécaniquement son poids diminue. L’activité est très peu perturbée par le covid, une excellente nouvelle. Ce bon vieux Serge nous apprend qu’il compte céder entre 10 et 15% de ses titres au marché, nous en sommes à 1,2%. Le titre semble donc temporairement être capé. Mon scénario rêvé est le suivant : entrée d’un bon fonds dans le capital, si c’est du Moneta le cours va être dynamité. Repricing de la boîte comme une entreprise verte d’avenir, là on peut espérer un PE de 20.
• Akwel : Une bien belle boîte boudé par le marché. Presque pas de dette. Bilan sain qui permettra de traverser la crise sans difficulté. Potentiel x2 / x3 à long terme. Sur-performe allègrement le marché auto. J’en voulais un peu plus, mais son cours s’est accéléré subitement, +6-8% chaque jours presque ! Peu importe, ma ligne est suffisante.
• Groupe Plastivaloire : Énorme potentiel mais grosse dette. L’analyse est résumée en 5 mots, rien à dire de plus. Ayant pas mal de sociétés peu endettés, voir en cash net, je me permets de prendre le risque. Dans le cas contraire ma ligne serait beaucoup plus faible. Mon optimisme provient du fait qu’il s’agit d’un groupe familial, ils vont se défoncer pour faire survivre la boutique. Très sincèrement, entre le PDG d’Air France et une boîte familiale où les deux risques leur peau, sur qui misez-vous ? Le PDG est déjà en train de calculer le montant de son parachute. Chez PVL, parmi les 10 plus gros actionnaires, 7 sont des Findeling.
• Burelle : Très décoté. Magnifique holding française hébergeant un leader mondial. Le CA de son rejeton, Plastic Omnium a baissé de 2,2% au premier trimestre contre 24,4% pour le marché mondial auto ! quel incroyable sur-performance. Pendant ce temps la holding se paie à un PE de 3,4 et un EV/EBITDA de 2,6. D’ailleurs quelque chose me trouble, tous mes équipementiers sur-performe allègrement le marché auto, mais où sont ceux qui sous-performe ? en dehors de mon radar ?
• Bélier : Vendu toute la ligne à 32,50 le 9 mars pour faire du cash avant la grande braderie. Racheté le 23 avril à 29,10 en se demandant où était passé la rationalité des marchés. 30% d’upside à court terme, honnête. J’en voulais plus, mais comme souvent ce n’est qu’un ordre partiel qui est passé. J’ai quand même gratté les 3/4. Ne pas oublier qui si l’affaire tombe à l’eau, une indemnité de 12 millions sera versé. Du coup si ce coup tourne au vinaigre on se retrouve quand même avec une jolie boite en portefeuille qui n’est pas valorisée de manière excessive.
• Catana : Cours fracassé car activité très cyclique, cohérent dans l’idée. Mais carnet de commandes plein à craquer, du coup si la crise est très courte on devrait rien sentir passer, mais ça c’est du rêve et de la spéculation. N’empêche que la boîte a du cash net et qu’avec sa gamme Bali l’entreprise a enfin trouvé son segment phare. Du coup gros potentiel de rebond.
• TF1 : Massacrée à cause du contexte, logique elle est tributaire des revenus publicitaires des annonceurs. Mais presque pas de dette, EV/EBITDA de 2. Du coup gros potentiel de rebond (x2 au minimum). J’avais peur que la boîte soit OUT, Netflix, changement d’habitude, etc… mais d’après les chiffres INSEE, les Français passent de plus en plus de temps devant la TV, je suis très surpris. Donc je suis actionnaire. Elle devrait décoller sec post crise vu la bonne liquidité du titre, ça me changera des nano.
• TXCOM : Peu de baisse, logique car les nanos sont très fortement décorrélées des indices. Des résultats 2019 un peu décevant mais on apprends que les acquisitions se sont fais au rabais confirmant le savoir faire de l’entreprise. Je garde et patiente.
• SII : Renforcé pile dans le creux, 14,70 ! une affaire. Rien de neuf, les ESN devraient un peu souffrir dans les temps à venir, mais c’est une très belle boite pour du long terme. La valorisation n’est pas excessive. C’est une entreprise historiquement très solide en période de vache maigre, le dernier exercice déficitaire remonte avant ma naissance ! (1991).
• Bassac : Rien de neuf, elle a beaucoup de mal à remonter, ça sent la louchette. Comme d’habitude, exercice 2019 top, on frôle bientôt le milliard de CA. Très peu de dette, elle devrait bien passer la crise.
• Focus Home Interactive : Une de mes plus fortes convictions. Problème, elle a très vite était perçu comme une valeur covid et son cours s’est très vite rétabli, actuellement mieux qu’avant la crise. J’ai quand même réussi à envoyer une cartouche à 13,85, du coup j’ai pu renforcer mais pas assez. La thèse reste inchangée.
• Linedata : La cannibale du marché ! un MOAT dans son domaine d’activité où elle semble difficile à attaquer. Alors pourquoi un tel pricing ? car elle stagne et ça le marché n’aime pas du tout ! lui veut de la croissance à tout prix, même hors de prix d’ailleurs. C’est une société remarquablement gérée avec un énorme retour à l’actionnaire. Le PDG ne cède pas au chant des sirènes malgré la pression. C’est une qualité très importante dans ce secteur car les boîtes tech se rachètent très très cher.
En parlant de buyback, voyez par vous même.
Signé, O’shaughnessy.
• Synergie : Bradé car travail temporaire, cohérent par les temps qui court. J’ai eu la chance de l’acheter dans le creux à 13,50. À ce moment c’était la boîte d’intérim la plus faiblement valorisée, aussi simple que ça. Je n’ai aucun avis sur Synergie, hormis qu’elle est en cash net et que ces ratios sont sexy. D’ailleurs je suis déjà à +46%, comme quoi.
• Guillin : Je l’inspecte depuis des mois. Absolument aucune idée sur le plastique bashing. En attendant c’est une très belle boîte, très faiblement valorisé (EV/EBITDA = 3,2). Elle fait également partie du club très select des Piotroski = 9. Les doigts se vos mains suffisent à compter le nombre d’élus de la cote française faisant partie du club. Je ne pense pas que la boîte soit plantée, au pire nous assisterons à une baisse des marges mais c’est déjà pricé par le marché. Pile je gagne, face je ne perds pas.
• Kaufman & Broad : Même histoire que Synergie, acheté en plein creux à cause du massacre. J’ai fait +40% en une semaine, là je me suis rappelé du temps qu’il avait fallu à GRVO pour faire la même chose et me suis dit que la bourse est quand même paradoxale. Pas d’avis particulier sur KOF, elle n’a pas de dette et c’est important vu la période que nous traversons.
• Haulotte : Même histoire que PVL. Grosse dette mais gros potentiel. On a touché le point bas vers 3,50. Point rassurant, l’actionnaire familial s’est gavé de rachat vers 3,75. Pendant mes analyses j’avais également détecté que la boîte s’était internationalisé au fil des années (10% CA hors Europe en 2005 VS 40% en 2018), j’estime donc qu’elle est plus diversifiée, plus solide. Plus qu’à être patient en espérant que Haulotte passe la crise. J’ai une étude complète, je peux partager si ça intéresse du monde.
• Partouche : Rien de neuf depuis ma dernière intervention. C’est une bonne conviction mais le covid à paralyser tous les établissements, donc je n’ai pas trop renforcé. Quelle poisse pour Partouche, c’est presque une entreprise maudite, des événements extérieurs viennent à chaque fois pénaliser la boutique, cigarette dans les lieux publics, jeux en ligne, covid… j’ai hâte d’être fixé sur l’impact de la crise. La reprise d’activité devrait être honnête avec tous c’est addicts qui ne peuvent assouvir leurs vices… seul inconnu la date de réouverture des lieux publics, les joueurs devront-ils porter des masques ? si oui est-ce qu’ils vont fuir les lieux publics ? etc…
• Derichebourg : Cheap et pas de dette, pas trop d’avis sur ce dossier. EV/EBITDA = 3.
• ADL Partner : Longtemps que je scrute cette entreprise. Elle n’est vraiment pas cher (cash net) mais… a-t-elle du potentiel à long terme ? moins sûr. N’empêche qu’on a nouveau PDG depuis l’an dernier, de quoi donner un petit coup dans la fourmilière. Le CA progresse enfin de manière significative entre 2018 et 2019 (+11%). On a l’impression que ça bouge enfin un peu. Elle est value depuis toujours, si la situation reste inchangée avec un exercice entièrement post crise, je vendrai.
• Groupe Crit : Pas touché. Même style que Synergie, intérim et peu de dette, mieux encore en cash net. Lors de la reprise c’est une des premières entreprises qui sera revalorisée.
• Passat : Pareil qu’Adl partner en plus exacerbé. À savoir, plus de cash, moins de perspective et un management encore plus pourri ! Historiquement l’entreprise la moins chère de la cote. Par moments c’est un net. Bien entendu, nous n’en attendons rien du coup elle peut faire quelque chose !
• Hexoam : Pas touché et toujours pas très cher, je garde.
• Clairefontaine : J’attendais avec impatience les derniers résultats avec la baisse du prix de la pâte à papier. Pétard mouillé ! certes le résultat net augmente mais il est bouffé en partie par une hausse des couts de l’énergie ! Du coup je suis déçu et n’ai pas renforcé.
• DLSI : J’ai failli renforcer car elle est très value et n’a pas rebondi, ce que je n’explique pas et m’intrigue au plus haut point. Une boîte qui manque de panache et se reposait beaucoup sur le CICE. Elle ne m’emballe clairement pas, ce qui explique la taille de ma ligne malgré ses ratios de valorisation ultra sexy. Possible que je renforce pour lourder dès le rebond entamé.
• Gaumont : Rien de trop neuf depuis les résultats pourris. Ah si ! une AG à huis clos, mais quelle aubaine ! Pas besoin de se confronter aux minoritaires et leurs questions gênantes. La Sidonie est aux anges.
Pour finir une anecdote originale sur ma technique pour dénicher les boîtes massacrées pendant la crise. Fin mars je prenais le screener Stockopedia est classé par force relative à 1 mois inversé. Du coup j’avais par ordre croissant les entreprises ayant subi les plus fortes baisse à cause du covid. Technique ayant très bien marché. Vous choisissez les boîtes ayant l’air sexy (Synergie, Kauf, etc….) et vous délaissez les nanars (Solocal, boîte inconnue aux bataillons, etc.).
Dans le monde des small/mid on se retrouve avec des opportunités incroyables, tout simplement car certains fonds lourdent des positions pour rééquilibrer le portefeuille vers des valeurs moins exposées par le virus ou moins endetter. Le marché a besoin de trois à quatre jours pour corriger l’anomalie. En tout cas c’est ce que j’ai constaté durant mes soldes.
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1 4 #30 06/07/2020 16h57
- thomas69
- Membre (2018)
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Les cycliques
1. Définition
Posons le contexte avec une définition issue de Wikipédia.
wikipedia a écrit :
En Bourse, une action cyclique est une action de société dont les résultats, notamment le bénéfice par action, sont très sensibles aux fluctuations économique. C’est le cas habituellement pour les entreprises opérant dans les secteurs de l’automobile, de l’immobilier, du gros équipement tant industriel que domestique.
Il peut arriver, en période de basse conjoncture, que son bénéfice se réduise fortement voire que l’entreprise se retrouve en dessous du seuil de rentabilité. En revanche, un fort rebond du bénéfice est possible lorsque la conjoncture s’améliore
2. Avis des gérants star
• Warren Buffet : Les cycliques ne nous dérange pas dans la mesure où nous arrivons à quantifier les flux bénéficiaires sur l’ensemble d’un cycle.
• Peter Lynch : Tout l’art consiste à déterminer le point bas d’un cycle. Il m’arrive d’espérer encore une mauvaise année du secteur automobile pour que le rebond soit encore plus fort !
• Francisco García Paramés : Il est nécessaire de savoir où l’on se trouve dans le cycle économique avant d’investir. Il faut calculer la moyenne des bénéfices qu’une entreprise arrive à dégager durant un cycle complet. Être sûr que la compagnie dispose des ressources suffisantes pour passer le creux du cycle (bon bilan, peu de dette).
En somme, les cycliques ne rebutent pas les gros investisseurs. Deux points se détachent cependant. Il faut savoir où l’on se trouve dans le cycle, même de manière grossière (1), il est nécessaire de savoir combien une entreprise dégage de bénéfice durant un cycle complet (2).
3. Avis du marché
Généralement le marché n’aime pas trop ce genre d’action. Elles sont plus difficiles à appréhender. Il préfère la visibilité d’un Air Liquide ou d’un L’Oréal. Historiquement les actions cycliques décotent. En revanche lorsque l’activité reprend et que le ciel se dégage, tous le monde veut monter à bord pour surfer le plus longtemps possible sur la vague.
4. Inefficience de marché
Je soulève la question suivante : est-ce une anomalie de marché ?
Si le marché est efficient, celui-ci devrait limiter la baisse en sachant pertinemment que le cycle finira bien par reprendre. De même en période faste, la hausse devrait se tasser en sachant pertinemment que des périodes de vache maigre seront à venir. Non ? (OK pour les sociétés très endettés qui méritent une décote devant l’incertitude de passer un creux de cycle).
5. Où en sommes-nous dans le cycle actuel ?
En regardant le passé c’est assez simple. Nous ne sommes pas en haut du cycle, pour s’en convaincre il suffit de regarder les évolutions des valorisations du secteur auto et intérim. Point haut : fin 2017 / début 2018. Depuis cours divisé par deux. Du coup nous sommes très certainement en milieu de cycle (la baisse peut continuer) OU en creux de cycle. Là, impossible à départager, nous ne sommes pas devin.
Impossible également de prédire l’avenir. Si le prochain cycle arrive rapidement c’est une excellente nouvelle pour les porteurs d’actions cycliques. Cependant rien n’exclus que celui-ci arrive dans 5 ou 7 ans !
Conclusion : Difficile de prédire les cycles, en revanche il semble assez simple d’éviter les hauts. Si le secteur a fait x4 en trois ans on s’abstiendra de rentrer dedans.
6. Une opportunité pour le petit porteur ?
Les cycliques semblent intéressantes pour un investisseur :
• Ayant du temps (au moins un cycle complet, soit entre 6 et 9 ans)
• En capacité de renforcer si le marché sanctionne davantage ce type de titres
• En capacité de repérer des entreprises solides (bon bilan, peu de dette)
Du côté des gérants c’est un vrai casse-tête, ne maitrisant pas son encours et devant sur-performer à court terme il ne faut vraiment pas se louper. En général ils se placeront quand la hausse sera déjà bien marquée et que tous les indicateurs seront au vert. Moins de gains, mais pas de coût d’opportunité.
Le petit porteur semble avoir plus de latitude. S’il évite le haut du cycle (vu précédemment, assez aisé), achète des entreprises solides (sans dette), se montre patient, n’hésite pas à renforcer en cas de forte baisse, le résultat peut être appréciable à long terme.
Mon cas personnel
J’ai naturellement beaucoup de cycliques, tout simplement car elles ne me rebutent pas et que je suis un investisseur dans la valeur, elles se retrouvent donc rapidement dans mon radar. Toutefois, j’aimerais mieux maitriser ce type d’actions. l’objet de ce billet est le partage de mes découvertes.
Mes erreurs
Acheter des entreprises en haut de cycle. Et encore j’ai eu de la chance, j’ai souvent acheté dans un creux et du coup mes PRU sont proches de la valorisation actuelle. Seule grosse gamelle : Sapmer.
N’empêche que j’ai eu un coût d’opportunité (1), je ne maitrisé visiblement pas ce que je faisais (2). Too Bad !
Mon problème
En fin de cycle, toutes ces valeurs sont très faiblement valorisées. Du coup, en tant qu’investisseur dans la valeur, elles remplissent mes screeners depuis deux ans.
Mais concrètement, aujourd’hui, Groupe Crit est-elle cher avec un PE de 7 ? De même Akwel et son PE de 5. Bien sûr les deux entreprises ont un bilan sain mais les résultats devraient souffrir à moyen terme. Du coup, pas cher ou correctement valorisé au vu de la situation actuelle ?
Pour être franc sur Akwel je suis serein à long terme, mais sur mes intérimaires je ne suis sûr de rien. C’est un vrai problème qu’il faut résoudre.
Problème d’une cyclique : sa valorisation
En lisant Investir à long terme de Francisco Garcia Parames, il explique qu’un moyen de calculer grossièrement le bénéfice d’une entreprise dégagé durant un cycle est de faire la moyenne du résultat net des 10 dernières années (ou la médiane).
Je sors donc mon bloc note et ma calculette et je commence à faire des moyennes, DLSI, Synergie, Groupe Crit… ils y passent tous ! quand tout à coup je me rend compte … que ce ratio existe déjà !
Valoriser une cyclique - le CAPE
Le CAPE (Cyclically adjusted price-to-earnings ratio) se calcule en divisant la capitalisation boursière par la moyenne du résultat net sur 10 ans, ajusté avec l’inflation. Il est donc très proche du PE. Attention à la dette de l’entreprise.
Ce ratio est inutile pour valoriser une société de croissance mais très intéressant pour une cyclique car il permet de valoriser l’ensemble d’un cycle.
Stockopedia permet de filtrer à 3, 6 et 10 ans. Voici quelques chiffres (à 10 ans) pour se donner une idée :
- Synergie : 10,3
- Groupe Crit : 10,3
- DLSI : 7,2
- Akwel : 7,4
- Groupe Plastivaloire : 3,8
- Kaufman & Broad : 12
Intéressant de voir que Synergie et Groupe Crit ont exactement le même résultat. La décote historique de DLSI est bien mis en évidence. PVL a le ratio le plus bas à cause de son niveau d’endettement. On observe que Akwel n’est pas très cher au vu de son bilan. La décote de Kaufman n’est pas faramineuse.
Conclusion
• Un cycle commence et se termine toujours
• Le marché n’aime pas les cycliques, sauf quand elles explosent
• Il est impossible de prédire les cycles, cependant il est aisé de s’apercevoir lorsque le marché valorise fortement les cycliques. Dans ce cas, passons notre chemin.
• Le petit porteur a un avantage plus fort sur les cycliques par rapport aux gérants (avantage moins prononcé sur une action non cyclique)
• La patience est la vertu principale de ce type d’investissement
• Il est nécessaire d’apprécier la cherté d’une cyclique au vu de son bénéfice moyen lors d’un cycle complet. Le CAPE sera une précieuse boussole.
• Acheter uniquement des cycliques avec un bilan en béton. Plus l’entreprise est endettée, plus le risque de ne pas passer le creux est fort. A contrario, son potentiel augmente en conséquence. Si vous jouez à ce jeu, ayez conscience du risque
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2 #31 24/07/2020 14h36
- thomas69
- Membre (2018)
Top 50 Portefeuille
Top 50 Actions/Bourse - Réputation : 284
Portefeuille
• PE médian (TTM) : 8,1
• EV/EBITDA médian (TTM) : 4,17
• ROCE median (TTM) : 13,6%
Mouvements du portefeuille
• 04/05 : Renforcement de Catana à 1,80€ pour 2k.
• 04/05 : Renforcement de Burelle à 526,00€ pour 3,2k.
• 06/05 : Renforcement de PVL à 3,66€ pour 2k.
• 06/05 : Achat de Guillin à 15,90€ pour 4,7k. Belle boîte en plein plastique bashing. Son cours s’est redressé car l’emballage plastique jouait un rôle sanitaire dans la crise.
• 07/05 : Renforcement de TF1 à 4,23€ pour 2,5k.
• 26/06 : Renforcement de Focus Home Interactive à 29,20€ pour 3k. Pyramidage car l’histoire se passe bien et que c’est une de mes plus fortes convictions. Les derniers résultats sont excellents grâce au back catalogue. J’ai envoyé ma dernière cartouche ATP un lundi matin car c’était le coup de cœur Investir du WE, ayant peur que le cours s’envole rapidement j’ai préféré finir ma ligne. Ce sera mon dernier renforcement, FHI est désormais une grosse ligne, ma première.
• 29/06 : Achat de Vicat à 25,90€ pour 4,2k. Investissement moyen terme, je mise un retour à la moyenne du cours. Plus bas depuis 2009, semble excessif tout de même, l’évolution de la valorisation semble laisser penser à un secteur en déclin. Certes peu de croissance (hors acquisition) et peu de marge mais le business est pérenne et la boîte n’a pas fait de perte depuis des lustres. Rachat d’actions de la part de la famille depuis des années, de manière constante mais non significative au vu des volumes. Vendeur à 50€.
• 07/07 : Achat de Stef à 67,00€ pour 6,7k.
Sur les 5 dernières années :
- ROCE entre 10 et 15%, assez honnête.
- CAGR : ~5%
- Croissance BPA/an : ~10%
- Croissance book value/an : ~12%
Une belle boîte abordable avec un profil assez défensif. Réinvesti ses bénéfices. Investissement long terme.
• 16/07 : Renforcement de SII à 18,55€ pour 2,5k. Ma SII préférait, très rentable. Je ne suis pas fan de Keyrus et de Open. En période faste, dans un secteur en bonne croissance je me méfie des sociétés qui déçoivent. Qu’adviendrait-il si le secteur se contracte ? je n’ose pas imaginer. Concernant SII, elle est punie à cause de son exposition aux secteurs industriels. Le rebond récent concerne le secteur (OPA sur Open, du coup ricochet sur l’ensemble des SII => espoir des investisseurs d’autres OPA). Horizon long terme.
• 17/07 : Vente de Le Bélier à 37,20€ pour 9,2k. Acheté le 23 avril à 29,10€. +28% en moins de trois mois. Vendu car besoin de liquidités et les opportunités sont nombreuses actuellement. Le GAP de l’OPA ne m’intéresse pas pour ~2/3%.
• 20/07 : Achat de M6 à 9,78€ pour 7,4k. Profil identique à TF1 mais qualité supérieure. Investissement moyen terme, je ne suis pas convaincu de la prospérité de la télévision à long terme. La décote semble tout de même excessive (PE = 7, 9 en prévision 2021. pas de dette). J’espère un retour à la normal l’an prochain. Potentiel ~80%, à 16€ je liquide.
Physionomie du portefeuille
• Suite à la vente de Le Bélier, le secteur auto pèse désormais 17% du portefeuille.
• Beaucoup de cycliques estimant qu’une reprise économique devrait se faire, tôt ou tard.
• 27 lignes en portefeuille, c’est pas mal. J’envisage de faire le ménage prochainement.
• Forte orientation value, comme d’habitude. J’espère et pense cependant avoir gagné en qualité au fil du temps.
Questions
• Je cherche des chiffres sur mon indice de référence (Cac Small / Mid). Savez-vous où je peux trouver les ratios (moyenne et médiane) de l’indice ? AVG PE, EV/EBITDA, etc… ?
• Étant moyen (nul ?) en comptabilité, avez-vous des lectures à me conseiller ? axé bien entendu sur l’investissement boursier. J’ai pensé à l’interprétation des états financiers de Warren Buffet, mais ce n’est pas fou il parait.
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1 #32 24/07/2020 14h52
- bibike
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“ISTJ”
Bonjour Thomas, en lecture compta accessible, utile ET d’actualité je vous conseille Le gestionnaire et les états financiers.
Je cherche des chiffres sur mon indice de référence (Cac Small / Mid). Savez-vous où je peux trouver les ratios (moyenne et médiane) de l’indice ? AVG PE, EV/EBITDA, etc… ?
Vous en avez un peu dans les rapports mensuels d’Indépendance et Expansion.
Envoyez leur un mail pour connaitre leur source
EDIT : "source Stanwahr, Idmidcaps pour l’indice Cac Mid & Small NR"
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#33 24/07/2020 15h10
- LoopHey
- Membre (2019)
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Hello,
On tient une belle file ici, c’est très agréable.
Jetez à oeil à Fountaine-Pajot et comparez la à Catana
Actionnaire FP
Mon interview : http://leprojetlynch.com/2020/12/loophe … -debutant/
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1 #34 08/08/2020 12h17
- Ares
- Membre (2019)
- Réputation : 29
Bonjour Thomas,
Merci pour le partage de vos réflexions !
Je suis dans le même état d’esprit que vous après les lectures que j’ai faites sur l’investissement dans la valeur.
Est-ce que vous voulez bien discuter sur le fait de battre le marché, et de combien de % il faut le battre par rapport à son capital pour que ce soit rentable par rapport au temps passé ?
J’ai ouvert le sujet sur ma file de portefeuille, si vous voulez regarder.
Vous faites allusion au sujet dans votre message 27 de votre portefeuille.
Thomas69 a écrit :
• La performance annualisée minimale de mon portefeuille doit être de 10% par an. Le cas contraire, autant prendre un tracker SP500 au sein d’un PEA (9,5% le siècle dernier).
Le raisonnement que j’ai est le suivant,
si je fais autant de rendement qu’un ETF, autant prendre un ETF, je suis d’accord avec vous.
Mais si je fais seulement 1% de plus qu’un ETF, cela n’est pas forcément rentable, surtout avec un petit patrimoine. 1% de 100 000€ ne représente que 1000€ par an.
C’est assez facile de passer quelques heures par semaine à investir, lire, etc…
On peut estimer que les 100 heures par an d’activités d’investissement sont vite arrivé. Ce qui donne un retour sur investissement de 10€/heure. Soit le SMIC (10,15€/h aujourd’hui).
Dans ce modèle il y a plusieurs facteurs à prendre en compte :
---- De combien de % peut-on battre le marché avec un investissement value ?
---- Combien d’heure passons-nous chaque année pour cela ?
---- Quelle est la valeur du portefeuille investit ?
-----
Si on regarde les investisseurs value, on peut espérer faire 15 %/an, sur le forum Larbinator fait 13%/an.
Soit 6% de plus que le marché en moyenne.
Ce qui revient à 6000€/an de gain supplémentaire par tranche de 100 000€ investit comparé à un ETF monde.
En étant un peu réaliste par rapport au temps passé à investir, 5 h par semaine me paraît un minimum, peut-être cela diminuera avec le temps.
Soit environ 250h/an.
On obtient un équivalent salaire horaire de 24€/heure.
Cela commence à être intéressant.
-------
J’ai voulu discuter de cette réflexion, car avec ce salaire horaire correct mais faisable de 24€/h en travaillant en France (ou en Suisse aussi). Salaire qui suppose de battre le marché de 6%/an, et de n’y passer que 250h/an.
Ne vaut-il pas mieux investir dans un ETF avant d’avoir atteint un certain niveau de patrimoine ?
Du coup, ma question pour vous Thomas est,
combien de temps par semaine consacrez-vous à l’investissement ?
quel est votre rendement annuel ? Ou combien espérez-vous faire ?
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1 #35 08/08/2020 12h57
- LoopHey
- Membre (2019)
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Ares a écrit :
J’ai voulu discuter de cette réflexion, car avec ce salaire horaire correct mais faisable de 24€/h en travaillant en France (ou en Suisse aussi). Salaire qui suppose de battre le marché de 6%/an, et de n’y passer que 250h/an.
Ne vaut-il pas mieux investir dans un ETF avant d’avoir atteint un certain niveau de patrimoine ?
Votre logique est correcte.
Cependant, un aspect n’est pas pris en compte ici dans votre réflexion.
Atteindre 10% ou plus par an en bourse demande de l’expertise, et comme vous le dites du temps.
Il faut dissocier l’expertise du temps passé à analyser. Car oui on peut passer 20 heures par semaine mais l’expérience, si elle n’est pas la, je pense, ne pourra pas vous permettre d’atteindre plus de 10%.
Ainsi, si quand vous n’avez rien, vous investissez dans des ETF jusqu’à atteindre une certaine somme, vous n’apprendrez que peu. Le fait dès le début d’investir en direct sur des titres vous fera faire des erreurs, et de ces erreurs, vous capitaliserez des connaissances qui vous permettrons de battre le marché ensuite.
A faire l’inverse, acheter des ETF puis une fois le gros patrimoine atteins acheter des titres vifs me parait être la meilleur voie pour perdre gros. Vous jouez gros finalement dans un monde peu connu puisque vous n’avez jamais acheté de titres en direct.
Le jeu en vaut-il la chandelle ? Si le S&P500 sort du 9,5% par an, est-il vraiment intéressant d’aller essayer de chercher du 11 ou 12% par an ?
Cette question, je me la pose de plus en plus également.
Hâte d’avoir le retour de Thomas69.
Loop’
Mon interview : http://leprojetlynch.com/2020/12/loophe … -debutant/
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#36 08/08/2020 13h16
- Smad
- Membre (2014)
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LoopHey a écrit :
Ainsi, si quand vous n’avez rien, vous investissez dans des ETF jusqu’à atteindre une certaine somme, vous n’apprendrez que peu. Le fait dès le début d’investir en direct sur des titres vous fera faire des erreurs, et de ces erreurs, vous capitaliserez des connaissances qui vous permettrons de battre le marché ensuite.
Oui mais ces erreurs peuvent avoir un prix, est ce que jeu en vaut la chandelle ?
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#37 08/08/2020 13h53
- flosk22
- Membre (2016)
- Réputation : 128
Perso je pense que pour 99% des gens y compris sur ce forum, il vaut mieux une stratégie ETF en terme de rentabilité sur le long terme avec un investissement mensuel sans se poser de questions.
Mais qu’est ce que c’est chiant comme stratégie.
Un mix entre ETF et titres vifs pour s’amuser pourrait être une solution.
Avec un budget fun entre 10 et 30% du portefeuille.
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1 #38 08/08/2020 15h57
- thomas69
- Membre (2018)
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Merci pour votre intérêt, c’est un excellent sujet de réflexion.
Ares a écrit :
combien de temps par semaine consacrez-vous à l’investissement ?
Très variable selon mes envies. 2h minimum, jusqu’à 20h si je lis un ouvrage. 10h me semble une moyenne.
Ares a écrit :
quel est votre rendement annuel ? Ou combien espérez-vous faire ?
Aucune idée. Je peux seulement affirmer qu’à ce jour, mes gains s’élèvent à 25 730,51 €. Pas si mal pour un débutant ayant débuté en plein pic du CAC Mid & Small (2018).
Calculer la performance d’un novice n’a aucun sens. C’est comme démarrer l’athlétisme en faisant la course au chrono dès le premier jour, au préalable il faut apprendre la technique. Personnellement mes performances seront homologuées à partir du 1er janvier 2021. Une période d’apprentissage de trois ans me semble correcte et le plafond de versement de mon PEA sera atteint (facilité de calculs).
---
La performance relative à un benchmark ne fait pas tout. Un piètre investisseur ayant eu la bonne idée de démarrer en mars 2009 aurait doublé son capital en ayant acheté absolument n’importe quoi. Beaucoup d’amateurs se sont lancés en bourse suite au krach covid, plutôt malin. JeromeLeivrek m’avait dit avoir commencé à investir en bourse en 2012 car c’était l’actif qui lui semblait le moins cher à l’époque. Un coup de génie ! il s’était mis dans le train d’un des plus long bull market de l’histoire ! Le market timing et le point d’entrée comptent énormément. Cette notion est complètement occultée.
---
Prendre un ETF est en effet plus rentable au vu du temps passé à la sélection de titres. Sauf si votre capital est très élevé ET que vous avez les compétences pour générer de la sur-performance à long terme de manière significative. C’est une constatation uniquement économique. Néanmoins, posez-vous les questions suivantes:
• Ai-je du temps à consacrer à cette activité ?
Oui, j’ai beaucoup de temps libre. Je travaille uniquement 39h par semaine et n’ai pas d’enfant. Mon activité de développeur informatique me permet de scruter les actions plusieurs fois par jour, c’est comme du temps masqué.
• Est-ce que cela m’intéresse ?
Oui, je m’intéresse depuis toujours à l’économie et aux entreprises. Petit, j’étais un fan de l’émission capital !
• Est-ce que je pense pouvoir générer de la sur-performance à long terme ?
Oui (j’espère ?), je suis une stratégie gagnante à long terme et pense pouvoir dégager un peu d’alpha.
• Est-ce que cela m’apporte quelque chose (excluons le côté financier) ?
L’impression de mieux connaitre l’économie et le monde des entreprises en général. Je ne pensais pas que le monde de l’investissement était si vaste et c’est PA-SSIO-NANT !
Si vous répondez NON aux deux premières questions, acheter immédiatement des ETFs.
Mon vrai problème est de durer dans le temps.
L’alternative de flosk est sympa aussi (Mix ETF / action). Cette stratégie peut même s’avérer payante car vous allez uniquement acheter des actions avec une conviction très très forte. La diversification est déjà solide via les ETF.
Les titres vifs sont également tangibles. Je possède une part d’une entreprise et ça me plaît beaucoup. Actuellement je suis copropriétaire de 27 entreprises françaises. Un ETF est abstrait, encore plus s’il est synthétique ! c’est opaque. Ce point de vue est purement psychologique mais pèse également dans la balance. Voir Scipion et son ETF maison composé de titre vif. Pas forcément déconnant, Lynch avait bien 1 300 titres.
---
À long terme je n’exclus pas prendre une grosse part d’ETF si les événements suivants se produisent :
• Plus aucun intérêt pour la bourse
• Moins de temps libre
• Sur-valorisation du segment value en france sur les petites et moyennes capitalisations. Typiquement en 2017 / 2018. Si celà se produit je m’expose au SP500. Actuellement le terreau est plutôt propice : sous performance small et value. On trouve facilement de belles boîtes pas très cher.
---
Allons plus loin. Si demain je passe en 100% ETF, ai-je perdu deux ans et demi de ma vie ?
La réponse n’est ni affirmative, ni négative. Elle ne se poserait tout simplement pas. Je ne connaitrais pas l’existence de ces fameux "ETF". Comme mes amis, j’aurais toujours mon bon vieux PEL, mes livrets seraient plein à craquer et je songerai dans l’urgence à acheter un appartement !
Facile de choisir un bon fonds / ETF après trois ans de lecture sur le sujet. Sans expérience financière, j’aurais au mieux séléctionner le fonds de ma banque historique, le Crédit Mutuel.
Professionnellement je rêve de devenir entrepreneur. Cette culture financière acquise est de l’or en barre. Mon diplôme d’ingénieur me cantonne uniquement à l’aspect technique. Si demain une opportunité de startup se présente, mon regard sera bien plus aiguisé.
---
Le cerveau est une machine plastique qui se dégrade avec l’âge. Jeune nous pouvons tout apprendre. Plus tard c’est l’expérience qui prendra le relais. Les connaissances acquises nous serviront toute notre vie, plus on commence tôt, mieux sait.
En guise de conclusion, qu’avez-vous enviez de faire de votre vie ? est-ce que l’investissement est si intéressant à vos yeux que vous souhaitez lui consacrer une place dans votre vie ? Je pense la question elle est vite répondue !
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#39 08/08/2020 23h15
- Xan12
- Membre (2019)
- Réputation : 51
Peut importe le temps qu’on passe sur les marchés, si c’est fait avec passion et en prenant du plaisir il n’y a pas de problèmes.
Beaucoup d’investisseurs ou traders sont perdants en bourse et pourtant ils continuent quand même, donc peut on dire qu’ils travaillent à perte?
De toute évidence j’ai du mal à croire que quelqu’un qui ne prenne pas un quelconque plaisir sur les marchés puisse persévérer juste pour l’argent et encore moins gagner en bourse quelque soit sa méthode et sa façon de faire..
Aussi peut-on ne pas aimer notre investissement et rester discipliné sur un simple tracker? Je pense que celui qui n’apprécie pas les marchés aura forcément plus peur que la moyenne en cas de décrochage, et je pense que 99% de cette catégorie si elle existe à vendu en perte lors du crash de Mars
On sait par exemple que la plupart des investisseurs qui se placeront sur un fond gagnant à long terme se feront tout de même sortir en moins-value par les émotions, je pense que pour les trackers c’est exactement la même chose.
En bourse on ne cherche pas à battre le marché mais d’abord à se battre soi même
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#40 09/08/2020 00h34
- Caceray
- Membre (2017)
- Réputation : 85
Beaucoup d’investisseurs ou traders sont perdants en bourse et pourtant ils continuent quand même, donc peut on dire qu’ils travaillent à perte?
La notion de "travail" est complexe et il semble délicat d’en donner une définition exhaustive lorsque même les philosophe continuent de débattre à ce sujet. Lorsque vous affirmez que les investisseurs ou traders (amateurs) travaillent alors qu’ils perdent de l’argent, vous prenez le risque de de devoir considérer que les joueurs compulsifs de casino travaillent eux aussi malgré leurs pertes.
Votre réflexion semble dévier vers une autre question (tout aussi intéressante je trouve) : "l’argent est-il le seul objectif des investisseurs ?"
La question se pose naturellement lorsque vous constatez à juste titre que beaucoup se lancent par divertissement, et persévèrent malgré des pertes parfois importantes. Elle se pose tout autant lorsqu’ils sous-performant les indices de références où les dépassent péniblement avec beaucoup d’efforts et temps investis.
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4 #41 06/10/2020 15h22
- thomas69
- Membre (2018)
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Les holdings - faut-il investir dedans ?
N’avez-vous jamais entendu, « Acheter du Burelle, vous aurez Plastic Omnium à moitié prix ! » ou encore « Acheter du FFP, vous aurez Peugeot gratuitement ! » ? Certainement.
qu’est-ce qu’une holding ?
D’après Wikipedia, « une société ayant pour vocation de regrouper des participations dans diverses sociétés et d’en assurer l’unité de direction ».
Vous pouvez investir directement dans Plastic Omnium ou acheter la holding (Burelle) qui contrôle le groupe (~58% du capital). En investissement dans Burelle vous aurez le droit à une ristourne de 30 à 50% (lire un exemple de calcul de décote).
Pourquoi une holding décote forcément ?
• Frais de fonctionnement de la holding (personnels, locaux, …)
• Faible liquidité en général. Quoi qu’il arrive moins liquide que le titre principal
• Capital verrouillé. Appartenant souvent à une famille, une OPA est peu probable
• Investissement indirect. Exemple: La société fille offre un coupon de 5%, la holding décide de se désendetter et ne distribue rien. Vous touchez 0 dividende alors qu’en étant un actionnaire direct vous auriez touché le coupon. En somme, vous perdez en indépendance.
• Plus complexes à analyser : certaine holding sont un véritable méli-mélo de participations et de boucle d’autocontrôle. Il devient très difficile d’en estimer la valeur (exemple: La "galaxie" Bolloré)
La règle absolue
La décote de la holding ne va jamais se résorber à zéro (sauf cas exceptionnel où celle-ci est liquidé). Une grande erreur serait donc de considérer qu’en achetant une holding, vous avez une marge de sécurité de x% (correspondant à la décote), que nenni ! cette ristourne est PERMANENTE.
Néanmoins, cette décote fluctuera dans une range de X à Y%. Il semble par exemple que la décote de Burelle fluctue entre 30 et 50% selon la période. Vu que la liquidité est plus faible, le cours de la mère subie un peu d’inertie, tout simplement.
C’est cette "range" de fluctuation qui est importante et il faut la connaitre pour chaque holding.
Les topologies de holding
1. Une holding qui possède majoritairement une entreprise (exemple: Burelle)
2. Une holding qui possède un portefeuille de participations (exemple: FFP)
3. Un méli-mélo de participations avec boucle d’autocontrôle. Le but de cette usine à gaz est de contrôler un énorme groupe avec une faible participation économique (exemple: Financière de l’Odet).
Stratégies selon la topologie
Cas 1 : Une participation forte dans une entreprise
La stratégie classique est de vouloir investir dans la holding car la décote historique est forte, sans trop analyser la fille. Grosse erreur ! Imaginez que vous investissiez dans une holding cyclique en haut de cycle ! Le scénario sera le suivant : Cours de la fille divisé par 3 > cours de la mère divisé par 3 ou 2,5 si la décote historique se résorbe un peu… votre coussin de sécurité vous fait une belle jambe !
La bonne stratégie consiste à vouloir investir initialement dans la fille (fondamentalement) ET de vous rendre compte que la mère est historiquement décotée par rapport à la fille (=range de décote haute) ! Vous avez donc un coussin de sécurité par rapport à la décote historique. Si votre intuition est bonne, le cours de la mère devrait davantage s’apprécier que celui de la fille (retour à la normal de la décote). Si le cours de la fille vivote et que la décote se résorbe un peu, vous pouvez même sortir en PV de 20 à 30%.
Cas 2 : Une participation dans divers entreprises
Partons du principe qu’il s’agit d’un portefeuille d’une dizaine de titres diversifiés avec une pondération assez égale.
Au vu de la topologie du portefeuille, c’est presque comme investir dans un indice. Du coup la stratégie consiste simplement à investir quand la décote est maximale et à revendre quand celle-ci revient vers des niveaux plus habituels. On peut assimiler cela à des coups de trading assez peu risqués.
Cas 3 : Le méli-mélo de participations incompréhensible
Le type le plus complexe. C’est une situation spéciale. Deux ingrédients sont nécessaires. Premièrement, réussir à évaluer une valeur intrinsèque à l’ensemble de la galaxie (bon courage). Deuxièmement, rechercher un catalyseur qui va faire exploser la valeur du titre au grand jour. Généralement, il va falloir que l’organisation soit simplifiée pour que les acteurs du marché puissent enfin évaluer correctement le groupe.
Notes
J’ai vulgarisé les topologies. Chaque holding est bien entendu unique. Cependant cette approche permet d’avoir une grille de lecture simple à mettre en œuvre.
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2 #42 09/10/2020 15h04
- thomas69
- Membre (2018)
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Portefeuille
Mouvements
23/07 : Renforcement de M6 (3k) à 9,78€
30/07 : Prise de position dans Fnac (2k) à 33,10€
07/08 : Renforcement de Fnac (5,9k) à 33,02€
18/08 : Vente de toute la ligne Passat à 4,80€.
21/09 : Prise de position dans LDLC (8k) à 28,00€
23/09 : Renforcement de Akwel (2k) à 13,30€
05/10 : Vente de la moitié de la ligne Catana à 2,25€
05/10 : Vente de toute la ligne Derichebourg à 2,55€
05/10 : Prise de position dans Odet (6,7k) à 670€
06/10 : Vente du reste de la ligne Catana à 2,23€
06/10 : Prise de position dans Desjoyaux (6,8k) à 16,92€
Remarques sur les mouvements
• Vente de Passat car je pense que l’entreprise ne génère pas assez de rentabilité envers l’actionnaire (création de valeur, coupon, rachat d’actions, …). Les intérêts ne sont pas alignés entre les actionnaires et le management qui se gavent sur la bête (salaire disproportionné). Par conséquent, à long terme c’est un très mauvais véhicule d’investissement, le temps joue contre nous. De plus je ne suis vraiment pas convaincu par le business-modèle et la qualité intrinsèque des produits vendus (sérieusement).
• Vente de Derichebourg malgré l’attractivité de son prix. Je ne connais pas assez cette boîte, ne sais pas pourquoi le prix monte ou baisse… bref les dossiers qui ne sont pas un minimum maitrisé doivent être vendu, sinon c’est de la spéculation.
• Vente de Catana pour deux raisons. Premièrement il me fallait du cash pour acheter de l’Odet. Deuxièmement, avec le Covid les loueurs (principaux client de la gamme Bali) vont être fortement impactés, la visibilité est nulle et les prochains temps vont être durs. Je garde cependant la société dans le viseur, en cas de reprise elle aura pas mal de potentiel.
• Achat de Fnac. Boîte pénalisée par le marché actuellement (d’après moi). PE prévisionnel de 8,5 pour 2021. Bonne résilience face au Covid grâce à la vente en ligne. Cross selling avec Darty et retrait gratuit en magasin, paraît que ça cartonne. Toujours aussi étonné de voir le monde dans les magasins de l’enseigne, Fnac possède une vraie image de marque en France. Pour moi c’est un dossier à la Vicat, M6 ou TF1, j’attends le retour à la moyenne. Potentiel 50-80% max.
• Achat de LDLC. PE prévisionnel 2021/2022 ~10. Pas de dette. Forte conviction. Fait intéressant, en achetant materiel.net et désormais TopAchat, LDLC est en situation de force en France sur la vente spécialisé IT. L’enseigne possède une image de marque remarquable auprès de mes amis gameurs. Ressenti identique dans le secteur professionnel. Côté business, la peur provient de Amazon. Je reste persuadé qu’à terme, Amazon va exploser tous les concurrents généraliste (comme Cdiscount), en revanche, une place est à se faire en se spécialisant dans un domaine, comme LDLC. Un client n’achète pas une carte graphique GTX XYZ à 300 balles de la même manière qu’il commande un rasoir Gilette. Le conseil, la profondeur du catalogue, les stocks sont un véritable atout. Comme pour Fnac, la commande en ligne et le retrait gratuit en magasin semble être plébiscité, avantage fort lorsqu’un client commande pour 2 000€ de matos en ligne (ça rassure).
• Achat de Financière de l’Odet. Thèse vue et revue de la simplification de la galaxie Bolloré en 2022. Paraît même que ce bon vieux Vincent à un décompte installé sur son smartphone. Le risk/reward me semble excellent sur ce dossier. D’ailleurs, Bolloré a acheté pas mal de titre depuis le Covid.
• Achat de Desjoyaux. Forte conviction. PE = 13. Pas de dette. Avec le Covid nous assistons à un retour au cocooning (= investir dans la maison => bricolage, piscine, …). Marché de la piscine à nouveau en croissance depuis deux ans, amplifié par le covid, d’ailleurs la boîte n’a pratiquement pas été impacté par la pandémie. La saisonnalité S1/S2 s’estompe au fil du temps et désormais la boîte tourne quasiment à plein régime toute l’année. Le boss nous raconte qu’il n’a jamais eu autant de commandes. Désormais les Desjoyaux rencontrent des problèmes de riche, les voilà obliger à créer une école de formation pour faire face à la pénurie de personnel (les maçons). Gros relai de croissance en Allemagne à terme, pays très peu équipé en piscine. En somme, une entreprise très bien orientée à un prix raisonnable, j’aime beaucoup.
Lectures
• Investir à long terme (Paramés, Francisco García) : Excellent, je conseille la lecture. Seul bémol, 1/4 du bouquin traite de l’économie autrichienne, le contenu est difficilement accessible et j’ai vite zappé. La traduction par Valor n’aide pas j’imagine (réputé pour son travail approximatif). Je ne fais pas de résumé, cet excellent travail a déjà été effectué par Boris.
• Dans les coulisses du CAC 40 (en cours de lecture) : J’ai lu 4 chapitres dans le désordre qui m’intéressait. Je suis assez déçu, c’est subjectif et interprété. Je m’attendais plutôt à des histoires liées au capitalisme français (OPA, raid, rivalité, …).
• Les stratégies de Warren Buffet (en cours de lecture) : Je dévore l’ouvrage, j’en suis à la page 80 et j’ai hâte de me replonger dedans ce soir même. Beaucoup de détails sur sa vie privée et bien entendu, beaucoup de bon sens dans sa manière d’agir. Un trait que j’admire, il a su pivoter et remettre sa méthodologie en cause tout au long de sa vie. Souvent adapté à l’évolution du contexte économique.
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1 1 #43 10/10/2020 10h42
- Lone75
- Membre (2012)
- Réputation : 7
thomas69, le 09/10/2020 a écrit :
• Dans les coulisses du CAC 40 (en cours de lecture) : J’ai lu 4 chapitres dans le désordre qui m’intéressait. Je suis assez déçu, c’est subjectif et interprété. Je m’attendais plutôt à des histoires liées au capitalisme français (OPA, raid, rivalité, …).
Amateur des guerres de CAC40 des années 90 & du capitalisme à la papa, je vous conseille les livres suivants :
- "Une faillite française" sur la création de Vivendi par Jean-Marie Messier
- "L’ange exterminateur: la vraie vie de Bernard Arnault" sur la création de LVMH
- "François Pinault, l’empire menacé" sur l’acquisition de Gucci par Kering. (en deça des deux autres mais avec un éclairage interessant
On notera avec plaisir que certaines histoires se croisent, certains personnages nous gratifiant de caméos dans les livres voisins !
Enfin je suis en train de commencer
- "Le flambeur ou la vraie vie de Bernard Tapie" (J’espère en apprendre plus sur la reprise Adidas).
- "Forages en eau profonde" sur l’affaire Elf
Ces ouvrages étant assez anciens, vous les trouverez pour quelques euros chez Momox et consorts…
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1 8 #44 12/10/2020 15h51
- thomas69
- Membre (2018)
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Ça monte ! J’allège ? pyramide ? conserve ? renforce ? Vend ?
Vous investissez dans une action. Miracle, elle prend 30%. Vous vous demandez, que dois-je faire maintenant ? vous décidez de consulter le consensus des analystes.
Brillante idée. Vous voilà aidé !
Rappel des définitions
Alléger : Vendre une partie des titres
Pyramider : Renforcer au fur et à mesure de la hausse (d’où l’idée de « pyramide »)
Conserver : On ne touche à rien
Renforcer : Acheter des titres supplémentaire
Vendre : On liquide tout
Note: Ce rappel semble bateau, mais pas convaincu que tous le monde connaisse la notion de « pyramidage » par exemple.
Théorie rationnel
D’un point de vue strictement rationnel, on s’en fiche de votre PRU et on étudie la valeur du titre par rapport au cours actuel. En d’autres termes, si vous n’aviez pas le titre en portefeuille, que feriez-vous maintenant ?
• J’achète : Dans ce cas vous conservez le titre en portefeuille
• C’est trop cher, je passe mon chemin : Dans ce cas vous vendez
Et dans la pratique ?
C’est une bonne base. Au moins c’est rationnel. Mais souffrant de quelques lacunes.
• Stratégie binaire (achat / vente) : Comment savoir s’il faut légèrement renforcer ou alléger ? « Çà devient cher mais pas trop quand même, donc j’allège mais en garde un peu !? » Mouais bof.
• Difficilement applicable sur un portefeuille de 20 à 30 valeurs avec la volatilité. On passe notre temps à se requestionner sur chaque dossier concernant sa juste valeur. Difficile à tenir pour un particulier sur le long terme je pense.
• Tendance à couper les fleurs (titres qui montent) et à renforcer les mauvais herbes (titres qui baissent)
Classer vos entreprises - qu’attendez-vous d’elles ?
À l’instar de Lynch, j’ai remarqué que mon portefeuille pouvait être découpé en catégories d’actions. Ce qui est intéressant, c’est que le comportement de vente est radicalement différent selon la topologie de l’entreprise.
Les topologies
• Retour à la moyenne : Une entreprise value. Rien à attendre d’elle à très long terme. Secteur généralement mature. La clé est de prendre de belles sociétés.
• Cyclique : Classique, une entreprise sensible aux cycles économiques.
• Situation spéciale : OPA, gros actif qui devrait être vendu, etc…
• Value2Growth : Le temple à bagger. Une entreprise value mais ayant la capacité de devenir une entreprise de croissance. Des fois il s’agit même d’une entreprise déjà en croissance mais complétement sous côté.
Que faire selon la topologie
Là est la clé, selon la topologie de l’entreprise, le comportement à avoir en cas de hausse du titre n’est pas le même.
• Retour à la moyenne : L’entreprise n’a pas de potentiel à long terme. Il faut juste combler le gap entre sa valeur intrinsèque et son cours actuel. Par conséquent plus le titre monte, plus le potentiel baisse. → On allège au fur et à mesure que le titre monte.
• Cyclique : Une bonne cyclique fluctue très fort. Cours qui fait x3, x4. Vice versa à la baisse. Le challenge est de garder le titre le plus longtemps possible pendant la phase de hausse. Une bonne tactique est de la jouer au momentum. → Tant que ça monte on garde, dès que ça commencer à chuter on bazarde en masse. Le marché a toujours raison en avance.
• Situation spéciale : → Vous attendez que l’événement spécial arrive, dès que c’est le cas vous vendez. Simple.
• Value2Growth : De gros baggers se cachent souvent ici. Concentrez votre attention sur ces dossiers. Souvent délaissé (value) il faut du temps pour que le marché reconnaisse pleinement le titre. → Si l’entreprise est décevante dans ces publications c’est un pétard mouillé, vous voilà avec un simple retour à la moyenne (= on allège au fur et à mesure). Si les publications sont excellentes, réflexion doit être faite s’il faut pyramider, dans le doute, conserver au moins votre fleur au chaud.
Rappel
Pour rappel, je ne suis qu’un simple investisseur particulier, amateur de surcroit. Mes articles sont issus de mes propres réflexions, ce ne sont pas des vérités générales. J’écris pour graver dans le marbre mes idées et progresser, au passage je partage. Si vous trouvez utile ce genre de billet ou avez appris quelque chose, n’hésitez pas à mettre un +1, ça me fait toujours très plaisir.
Actuellement je rédige également un article intitulé « Mythe et réalité sur les net net » pour le projet Lynch. J’ai une idée de fonds que j’aimerai biens soutenir, j’espère réussir à faire quelque chose d’assez bien ficelé.
***
News Portefeuille
• Le plafond de versement du PEA (150k) est atteint ! Du coup je compte prochainement calculer mes performances.
• Je gère 2 PEA supplémentaires pour des membres de ma famille. Bien garni. Il va falloir que je progresse encore et encore.
• J’ai publié quelques billets récemment concernant des lignes importantes de mon portefeuille. Décote historique de Burelle par rapport à POM, le point sur Focus Home Interactive et pronostique du T2, Est-ce que Serge nous mitonnerait pas une AK chez Graine Voltz ?
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#45 16/10/2020 21h59
- BulleBier
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thomas69, le 12/10/2020 a écrit :
• Cyclique : Une bonne cyclique fluctue très fort. Cours qui fait x3, x4. Vice versa à la baisse. Le challenge est de garder le titre le plus longtemps possible pendant la phase de hausse. Une bonne tactique est de la jouer au momentum. → Tant que ça monte on garde, dès que ça commencer à chuter on bazarde en masse. Le marché a toujours raison en avance.
• Situation spéciale : → Vous attendez que l’événement spécial arrive, dès que c’est le cas vous vendez. Simple.
• Value2Growth : De gros baggers se cachent souvent ici. Concentrez votre attention sur ces dossiers. Souvent délaissé (value) il faut du temps pour que le marché reconnaisse pleinement le titre. → Si l’entreprise est décevante dans ces publications c’est un pétard mouillé, vous voilà avec un simple retour à la moyenne (= on allège au fur et à mesure). Si les publications sont excellentes, réflexion doit être faite s’il faut pyramider, dans le doute, conserver au moins votre fleur au chaud.
Bonjour, je ne suis pas d’accord sur les cycliques, ca m’est déjà arrivé de garder une cyclique ou j’aurais dû vendre a la baisse et je suis à -90%, le contraire egalement, j’ai fait du -50% ou -30% et j’ai gardé avant de faire X5-8, je dirais plus qu’il faut vendre si il y a chute et problèmes fondamentaux en meme temps.
Value2Growth est excellent, ce sont des situations très intéressantes.
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#46 17/12/2020 21h04
- Ares
- Membre (2019)
- Réputation : 29
Vous parliez de calculez votre performance Thomas69, c’est peut-être le moment ?
Il devrait y avoir de jolie chiffre
Je réagi sur votre fil concernant quand vendre, du coup.
Vous parlez d’alléger votre position pour un titre qui vise le retour à la moyenne lorsque ça monte. Mais je ne vois pas trop la logique derrière ça.
(je ne parle pas de ce que je fais, mais de ce que je pense, car en pratique j’ai fais n’importe quoi, hein…, pour l’instant)
Monish Prabai vise 90% de la valeur intrinsèque pour vendre. (cours sur youtube, si vous voulez je peux chercher le lien)
Et puis 70 ou 80 % si il trouve quelque chose de mieux à acheter.
Mais est-ce que ça vaut le coût d’alléger si c’est pour rester liquide ?
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1 #47 18/12/2020 11h46
- thomas69
- Membre (2018)
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BulleBier a écrit :
Bonjour, je ne suis pas d’accord sur les cycliques, ca m’est déjà arrivé de garder une cyclique ou j’aurais dû vendre a la baisse et je suis à -90%
Du coup vous vendez au momentum à -20% et rachetez éventuellement plus bas
Je suppose que c’est mieux que de garder le titre jusqu’à ce qu’il plonge de 90%.
Ares, le 17/12/2020 a écrit :
Vous parliez de calculez votre performance Thomas69, c’est peut-être le moment ?
Il devrait y avoir de jolie chiffre
+57,3% YTD mais c’est une année exceptionnelle.
Ares, le 17/12/2020 a écrit :
Je réagi sur votre fil concernant quand vendre, du coup.
Vous parlez d’alléger votre position pour un titre qui vise le retour à la moyenne lorsque ça monte. Mais je ne vois pas trop la logique derrière ça.
(je ne parle pas de ce que je fais, mais de ce que je pense, car en pratique j’ai fais n’importe quoi, hein…, pour l’instant)
Monish Prabai vise 90% de la valeur intrinsèque pour vendre. (cours sur youtube, si vous voulez je peux chercher le lien)
Et puis 70 ou 80 % si il trouve quelque chose de mieux à acheter.
Mais est-ce que ça vaut le coût d’alléger si c’est pour rester liquide ?
Concernant le retour à la moyenne, plus le titre monte, plus son potentiel baisse. D’autres titres deviennent naturellement plus attractifs. C’est une simple stratégie value, voilà tout. Si vous ne vous allégez/vendez pas, votre portefeuille sera de moins en moins value et vous n’appliquerez par conséquent… aucune stratégie, autant acheter un ETF. En arbitrant, vous conservez un biais fort.
Mais la clé c’est surtout de faire la distinction entre une cyclique, une value2growth et un retour à la moyenne. Avec les deux premières catégories vous allez vraiment faire de l’argent si vous gérez bien. Quand vous achetez une action, vous devez attendre de celle-ci quelque chose de précis, comme un plan de route. Faites l’exercice avec tous vos titres. Après vous suivez que votre histoire se comporte bien.
Vous pouvez également vous fixer un objectif de cours. J’ai des objectifs sur certains de mes titres, l’exercice m’aide à y voir plus clair. J’ajoute également une notion temporelle, sinon le ratio risque/gain n’a aucun sens. Sur les situations spéciales j’attends uniquement l’événement.
Concernant la liquidité, cela dépend des sensibilités de chacun. Des gens aiment avoir une bonne poche de cash (10-20%) pour avoir des munitions si une opportunité se présente (Buffet fait ça). Personnellement j’arbitre quand l’opportunité se présente et ne suis pas à l’aise quand j’ai beaucoup de cash, sauf si je juge le marché particulièrement élevé.
J’espère avoir éclairé votre lanterne. Au besoin, je peux prendre quelques titres de mon portefeuille et vous expliquez de A à Z, pourquoi j’ai acheté le titre, comment a-t-il évolué, mes décisions en conséquence.
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1 11 #48 19/12/2020 18h00
- thomas69
- Membre (2018)
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L’investissement Quality & Value
Je suis un investisseur à dominante Quality & Value, d’où le titre de cette file.
Aujourd’hui, focus sur la partie Quality, à tort, très rarement mis en avant.
Les ratios comptables Quality
Prenons un bon vieux screener (Stockopedia) et voyons ce qu’il nous propose comme ratio pour calculer la qualité d’une entreprise.
Note: Une bière (pinte) offerte à celui qui trouve la boîte dont j’ai tiré l’image.
1. Marge opérationnelle (ou marge d’exploitation): résultat d’exploitation divisé par le chiffre d’affaires.
2. ROE (return on equity) : résultat net / capitaux propres. C’est donc le rendement des capitaux apportés par les actionnaires.
3. ROCE (Return on employed capital) : EBIT * (1 - taux d’imposition) / capitaux employés (= totale de l’actif - passif courant OU capitaux propre + passif non courant). C’est donc le rendement du capital au sens large, à savoir celui des actionnaires (capitaux propres) ET celui des créanciers (dettes).
Pour vulgariser la notion de capitaux engagés, vous prenez tout le passif (= comment se finance l’entreprise) et vous enlevez le passif courant (ou court terme). Celui-ci correspond au financement du cycle d’exploitation (12 mois). Donc, les capitaux engagés correspondent à tout l’argent injecter dans l’entreprise à long terme.
Différence ROE / ROCE et pièges
Les deux sont souvent très corrélés mais il existe des subtilités et des pièges.
1. Le ROCE intègre les dettes, pas le ROE. Du coup une entreprise très endetté peut avoir un excellent ROE car elle a peu de capitaux propres et se finance majoritairement en s’endettant.
2. Une augmentation de capital augmente les capitaux propres. Baisse du ROE/ROCE
3. Une réduction de capital baisse les capitaux propres : Augmentation du ROE/ROCE
4. Une grosse quantité de cash gonfle l’actif. Baisse du ROCE
5. Une entreprise ayant amorti son outil industriel (baisse de l’actif) peut avoir un ROCE élevé (sous évaluation de l’actif).
Pour conclure, le ROE mesure le rendement du capital de l’actionnaire alors que le ROCE mesure celui de l’ensemble des capitaux utilisés par l’entreprise. Plus les ratios sont élevés, plus la société arrive à générer de la valeur avec l’argent qui lui est confié.
Corrélation entre capitaux engagés et croissance
En théorie financière stratégique, il est admis que la croissance du chiffre d’affaires est corrélée aux capitaux engagés. Dit autrement, plus on injecte du cash dans une entreprise, plus celle-ci croît.
C’est assez logique, si vous ouvrez une deuxième usine de production, votre production va très certainement doubler, comme votre CA. Cela fonctionne également pour les entreprises tech, en doublant le nombre d’employés, le CA double (je n’ai plus étude, si quelqu’un peut me la retrouver). Ceci explique pourquoi les licornes américaines envoient la gomme en phase d’expansion, puis "leader takes all" et "rest is history" comme ils disent.
Si la croissance du chiffre d’affaire est corrélé aux capitaux engagés alors la croissance de l’entreprise est égale à la rentabilité (hors dividende et rachat d’action = bénéfice net mis en réserve). Il s’agit de la croissance maximal ! rien ne dit que l’entreprise y arrivera, faut-il encore que : son marché ne soit pas en décroissance (1), que l’intensité capitalistique du business reste identique (2) et que le levier opérationnel fonctionne (= augmentation du volume / part de marche -> baisse des coûts -> meilleure rentabilité) (3).
Pour conclure, une entreprise ne peut pas croitre naturellement plus rapidement que sa rentabilité.
Derrière cette explication se cache toute la philosophie d’investissement logique de Higgons, Greenblatt et Paramés.
La preuve pour Higgons :
William Higgons a écrit :
J’avais été formé en 1977 par un analyste qui m’avait enseigné que le bénéfice par action ne peut pas croître plus vite que le bénéfice mis en réserve sur fonds propres si le taux d’endettement et l’intensité capitalistique restent fixes (Source)
Intérêt pour l’investisseur particulier
En tant qu’investisseur particulier vous pouvez vous servir du ROCE pour détecter de belles valeurs en devenir.
Le ROCE d’Akwel. Quand une entreprise a besoin de pas mal d’actifs pour fonctionner (machine, usine, outils, …) mais arrive à une rentabilité sur capitaux engagés proche des sociétés de services, c’est le moment de se poser quelques questions.
La comptabilité est uniquement un outil, servez-vous en pour détecter de belles sociétés.
Conclusion
Nous avons vu que la rentabilité des capitaux propres (ROE) ou engagés (ROCE) est une métrique pour mesurer la qualité d’une entreprise. Cependant il existe de nombreux pièges et cas particuliers. Théoriquement, la croissance d’une entreprise est limité par sa rentabilité car le chiffre d’affaire est corrélé aux capitaux engagés. Par conséquent, une entreprise avec un rendement élevé des capitaux engagés a un potentiel de croissance élevé.
Notes
- Je ne suis pas un professionnel de la finance ou de la comptabilité, il s’agit uniquement d’informations que j’ai recueillies au fil du temps et que je souhaitais synthétiser et vulgariser. Par conséquent, si je manque de précision ou que je suis dans le faux sur certain point, n’hésitez pas à me le faire savoir.
- Les images concernant la rentabilité des capitaux engagés et de la croissance sont issues de l’émission BFM stratégie.
Dernière modification par thomas69 (23/12/2020 01h25)
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#49 19/12/2020 19h31
- JeromeLeivrek
- Membre (2012)
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Facile, Piscine Desjoyaux.
De toutes façons, c’est mieux que je sois le gagnant pour la bière vu qu’on habite dans la même ville
Blog : Le projet Lynch.
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#50 19/12/2020 21h44
- Evariste
- Membre (2015)
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@JeomeLeivrek : comment avez-vous trouvé si vite, vous avez un abonnement à stockopedia (parce que j’imagine que les chiffres peuvent différer légèrement d’un screener à un autre sinon) ?
@thomas69 : je m’en veux de ne pas avoir découvert votre fil plus tôt, plein de posts très enrichissants ! J’ai eu récemment des réflexions très similaires aux votres ici : Portefeuille d’actions de Thomas69 (small cap FR, quality & value)
À vos deux ratios, on peut aussi ajouter le ROA (return on assets), qui mesure la performance de l’exécutif, non pas d’un point de vue utilisation du capital (performance financière), mais plutôt d’un point de vue rentabilité des actifs (performance industrielle). Attention, à n’utiliser qu’au sein d’un même industrie. Il est complémentaire au ROE et ROCE, mais si on a déjà les deux premiers je ne suis pas certain qu’il apporte beaucoup d’informations en plus (ça ne sert à rien de se noyer sous 36 ratios au risque de rater la big picture).
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