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2 4 #1 17/06/2019 15h22
- thomas69
- Membre (2018)
Top 50 Portefeuille
Top 50 Actions/Bourse - Réputation : 284
Thèse d’investissement
Horizon très long terme.
Stratégie basée sur des études académique, à savoir quality & value dans l’univers small cap. Le tout est placé dans l’enveloppe PEA (fiscalité).
Les actions françaises sont privilégiées pour la compréhension des rapports (1) et pour la réduction des frais de courtage (2).
La variation du prix d’une action dans mon portefeuille ne m’intéresse pas, seul compte l’évolution de ces multiples de valorisation.
Portefeuille
+----------------+-------+-------+-------+-----------+-------+-------+-----------+ | Valeur | Poids | PE | P/FCF | EV/EBIDTA | ROC | ROE | OP Margin | +----------------+-------+-------+-------+-----------+-------+-------+-----------+ | Graines Voltz | 16,8% | 10.9 | 10.1 | 6.0 | 21.8% | 15.4% | 11.5% | | Partouche | 11,0% | 15.5 | - | 14.0 | 3.7% | 1.8% | 5.0% | | LNC | 9,1% | 6.1 | 20.3 | 5.0 | 22.9% | 24.0% | 18.2% | | Akwel | 8,7% | 5.3 | - | 4.2 | 13.2% | 14.2% | 6.8% | | Groupe CRIT | 7,8% | 9.2 | 8.3 | 4.4 | 19.9% | 17.2% | 5.0% | | Hexaom | 7,5% | 8.5 | 11.5 | 4.6 | 15.5% | 14.2% | 4.4% | | DLSI | 6,4% | 6.5 | 6.5 | 5.1 | 20.5% | 16.5% | 4.7% | | Clairefontaine | 6,3% | 10.8 | - | 3.2 | 2.8% | 3.1% | 2.4% | | Le Bélier | 6,0% | 6.6 | 11.9 | 3.5 | 12.5% | 17.5% | 9.3% | | Gaumont | 5,8% | - | - | 3.6 | -1.0% | -3.2% | -2.2% | | Passat | 5,7% | 27.8 | 3.8 | -1.18 | 2.8% | 2.0% | 2.5% | | Sapmer | 4,4% | 5.2 | 4.9 | 4.6 | 10.4% | 15.8% | 8.8% | | DnxCorp | 3,8% | 15 | 1.99 | -0.1 | 40.6% | 21.1% | 20.7% | +----------------+-------+-------+-------+-----------+-------+-------+-----------+
Commentaire sur les valeurs
1. Passat : Net Net rentable
2. DnxCorp : Net Net rentable
3. Sapmer : Recovery en cours. Bonne baisse de la dette
4. Gaumont : Thèse de Jérome
5. Partouche : Achat d’initié à 25.5 (0.98%),
6. Le Bélier : Belle croissance à venir (CA 2018 : 358. CA 2020 : 395)
7. LNC : OPA probable
Commentaire du portefeuille
Surpondération des secteurs value du moment : BTP, Intérim et automobile.
Aucun souci du moment que les proportions restent raisonnables.
Performance
PEA ouvert en février 2018.
Performance depuis ouverture : ~2% (-13% CAC Mid & Small)
Watch list
1. OL Group : Forte croissance à venir. Gestion financière rigoureuse par M. Aulas. Savoir faire dans la formation et le tradding de joueurs (frais de transfert qui explose). Droit TV croissant (ligue 1). Amortissement du stade. Diversification prometteuse (foot féminin, concert, basket).
2. Derichebourg : Multiple de valorisation faible (P/FCF: 4.4. EV/EBIDTA: 3.3) On attend que le couteau touche le sol.
3. ADL Partner : Rentable (ROC: 42.1%. ROE: 48.9%. OP Margin: 11.1%). Pas de dette. Du cash en caisse. Dividende à 6.3% en attendant une revalorisation.
4. Kaufman & Broad : Rentable (ROC: 23.4%. ROE: 26.8%. OP Margin: 8.3%). Pas très cher (P/FCF: 5.0. EV/EBIDTA: 5.3)
Mots-clés : portefeuille, small cap, value
Hors ligne
3 #2 14/11/2019 18h10
- thomas69
- Membre (2018)
Top 50 Portefeuille
Top 50 Actions/Bourse - Réputation : 284
Merci pour vos retours, je vais regarder ces sites de backtest et jouer un peu avec. Je trouve la période (12 ans) un peu courte cependant.
Quelques nouvelles de mon modeste portefeuille.
+----------------+--------+-------------+ | Valeur | Poids | Performance | +----------------+--------+-------------+ | AKWEL | 6,81% | 6,82% | | BELIER | 11,71% | 9,44% | | DERICHEBOURG | 4,48% | 3,32% | | DLSI | 5,21% | -10,12% | | DNXCORP | 2,55% | -27,70% | | CLAIREFONTAINE | 3,83% | -6,08% | | GAUMONT | 4,11% | 3,09% | | GRAINES VOLTZ | 13,16% | 43,18% | | GROUPE CRIT | 5,66% | 32,28% | | HEXAOM | 4,49% | 4,62% | | LNC | 7,15% | -3,07% | | PARTOUCHE | 7,90% | 5,69% | | PASSAT | 4,74% | -1,43% | | SAPMER | 6,81% | -33,24% | | SII | 4,69% | 9,42% | | TXCOM | 5,25% | -0,16% | +----------------+--------+-------------+
La performance s’entend hors dividende et frais de courtage inclus.
- Renforcement de Le Belier à 22,80€, sur un plus bas. L’action est monté de 27% depuis.
- Entrée de SII à 24,00€.
- Entrée de TXCOM à 7,00€. Je souhaitais davantage d’actions, mais seul un ordre partiel est passé.
Hors ligne
3 #3 21/01/2020 14h34
- thomas69
- Membre (2018)
Top 50 Portefeuille
Top 50 Actions/Bourse - Réputation : 284
Quelques news…
+----------------+--------+-------------+ | Valeur | Poids | Performance | +----------------+--------+-------------+ | AKWEL | 5,8% | 8,8% | | BD MULTIMEDIA | 2,8% | -21,1% | | BELIER | 12,4% | 37,4% | | DERICHEBOURG | 4,1% | 12,3% | | DLSI | 5,3% | 8,3% | | CLAIREFONTAINE | 3,4% | -1,0% | | GAUMONT | 3,4% | 3,0% | | GRAINES VOLTZ | 16,7% | 50,0% | | GROUPE CRIT | 5,1% | 42,1% | | HEXAOM | 4,2% | 16,5% | | LNC | 6,1% | -1,1% | | PARTOUCHE | 7,2% | 9,6% | | PASSAT | 4,4% | 8,6% | | SII | 4,2% | 18,5% | | TXCOM | 8,7% | 7,6% | +----------------+--------+-------------+
Achat
• BD Multimedia - Acheté et … allégé suite à ma présentation !
Renforcement
• TXCOM - Une belle conviction sur ce titre mais je trouvais ma ligne trop light… Voilà des mois que je fais le pingre alors que je pouvais en avoir pour 6€ ! Aujourd’hui j’ai lancé une cartouche ATP pour doubler ma ligne à 8€. Je vais mieux dormir désormais. Un ordre épuisette est toujours présent à 7,50.
Vente
• DNXCORP - Vendu à l’OPA. Je n’ai pas perdu d’argent en raflant des titres à 4,18 quelques jours avant le rachat d’actions. Incrédule, le titre cote aujourd’hui 5,90€, inexplicable d’après moi.
• SAPMER - Présentation de la société. Vendu en moins value de 33%. Comme quoi une cyclique avec un PER de 3 n’est pas forcément une bonne idée. J’ai bien compris la leçon et sais désormais comment appréhender correctement le titre. J’ai vendu en étant convaincu que les prochains résultats semestriels vont être une catastrophe ! Les cours du thon sont au plus bas, un navire de la flotte reste à quai pour ces raisons. Si le titre se fait massacrer je reviendrais dessus au niveau des 10€.
Suivi
• Clairefontaine - Je n’aime pas trop ces sociétés « limaces » qui immobile mon cash, je veux des catalyseurs rapide ! mais je trouve que cette histoire avance dans le bon sens pour l’actionnaire. Je suis vraiment confiant pour cette ligne et désormais j’hésite même à me renforcer.
• HEXAOM - Une excellente visibilité et un cash flow en hausse dans les deux ans. Je garde précieusement. (résultat TTM = 19M, 2021 = 30).
• AKWEL - J’hésite à renforcer au cours de ~19€.
• BELIER - Pas envie de vendre aussi loin du prix de l’OPA à venir. De plus la watchlist est désespérément vide. Pas besoin de cash.
• SII - Correctement valorisé, on s’éloigne de mon univers d’investissement. Je ne suis plus acheteur à ce prix là, mais vu la qualité de la boite (+ croissance) on garde. Elle n’est pas excessivement pricé. Ne pas oublier qu’il s’agit d’une cyclique même si ces résultats ne tanguent pas trop en période creuse. Mon ESN préféré.
• Gaumont - Wait and see sur le dossier. J’adhère à 100% à la thèse. Mais ne suit pas un grand fan des jeux d’actifs, le cout d’opportunité est pour moi un véritable problème. Il faut un chevalier blanc sur ce genre de dossier pour que ma ligne devienne significative ou que des signaux d’un dénouement proche se manifestent. En revanche les actifs immobiliers comme collatéraux me rassurent (= bouée de sauvetage). Je pense particulièrement à l’immeuble de BD Multimedia, sur un dossier pareil (= boite pourri) on est content d’avoir du tangible à 4M€ !
• Graines Voltz - On attend les résultats 2019 avec impatience ! Ma boîte préféré, une perle ! une consumer défensive en première ligne du portefeuille me fait du bien au milieu de ces cycliques et boîtes pourries. La valorisation tangue au gré des articles Investir et des lettres. Je ne suis pas vendeur en dessous d’une capitalisation de 120-130 M€. C’est une société de qualité, les multiples doivent refléter cet état de fait. Voir mon point de vu.
• PASSAT - Confiant dans les prochains résultats suite au succès de la gamme jardinage. Si mauvaise nouvelle, je vends.
• PARTOUCHE - Tout le monde s’en fiche sur le forum (= sous les radars), m’en voilà réjoui ! Tous les signaux sont au vert pour que les bonnes nouvelles se répercutent dans les résultats. En espérant que ce soit le cas. Je garde et je continue à suivre l’histoire (recovery, lire la thèse).
Watchlist
• LINEDATA - Je voulais acheter quant le tire cotait 25€, j’ai mis un ordre pingre pour gratter quelques centimes. Résultat des courses, 0 titre en portefeuille et un cours à 30€ Bravo ! J’apprécie cette société principalement pour la récurrence de ces revenus (75%), son dividende (en période de vache maigre c’est agréable + redistribution actionnaire), son endettement raisonnable, son prix (EV/EBITDA = 6, PE = 11 FCF = 7) et sa solidité.
• FEELANCE.COM - Même histoire de radinerie que LINEDATA, j’ai failli acheter à 2,20, nous voilà à 2,90 ! J’aime principalement le secteur constatant autour de moi qu’il est en pleine explosion. De plus le titre n’était pas très surcoté à l’époque compte tenu de la croissance à venir. Le management n’a pas l’air top vis à vis des minoritaires cependant. Je surveille et creuse le dossier actuellement.
Quelques leçons à tirer…
• Une société cyclique s’achète quand le cours est massacré depuis un certain temps avec des signaux de rétablissement (comprendre, acheter en fin de bas de cycle). Cela semble tellement évident que j’ai l’air idiot en écrivant cette phrase…
• Ne pas acheter de société car d’autres investisseurs respectés l’achète, on analyse d’abord, pas après !
• Quand un titre avec une belle décote et un beau potentiel est disponible, on achète. Inutile de vouloir à tout prix gratter 1% ! On pourra toujours travailler son PRU plus tard si une occasion se présente.
Lectures
Surpris par la pléthore de livres traitant de la bourse à la bibliothèque de Lyon, j’ai fais l’acquisition d’une carte culture. Premier ouvrage en vu, « What Works on Wall Street ». Je suis sur liste d’attente.
Jusqu’à présent mes lectures se résument à Lynch, Graham et Buffet.
Sentiment sur le portefeuille
À l’aise avec la majorité de mes lignes ainsi que leurs poids. Beaucoup de décote et pas mal de catalyseurs à court terme pour dynamiter les cours !
Je suis très confiant en l’avenir pour les raisons suivants :
- Long cycle de surperformance growth qui va bien se finir un jour
- Écart de performance entre large & big VS mids & small
- Fin de cycle de décollecte sur les smalls
Bref, la roue devrait tourner à mon avantage dans un avenir proche.
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4 #4 03/02/2020 15h36
- thomas69
- Membre (2018)
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J’ai récupéré « What Works on Wall Street » à la bibliothèque, je partage quelques notes à propos de cet ouvrage.
1. Psychologie
L’humain est irrationnel :
- Difficulté d’adhérer à une stratégie gagnante à long terme si celle-ci a récemment sous-performé
- Accorde plus d’importance aux nouvelles récentes pour juger un titre (news court terme peut prendre le dessus sur fondamentaux)
- Humain deux fois plus sensible aux pertes qu’aux gains (étude Kahneman et Tversky). Aversion au risque pour les gains, attirance au risque pour les pertes → les gens vendent trop tôt les gagnants et conservent trop longtemps les perdants. (en lire davantage).
2. Méthodologie de backtest
Un backtest fiable est très difficile à faire et les sources d’erreurs sont multiples :
- biais du survivant: Les entreprises ayant fait faillite ne sont pas incluses => hausse artificielle des résultats
- Biais d’anticipation: Suppose que toutes les informations sont disponibles à l’instant T (ex: tous les rapports dispo en janvier) => hausse artificielle des résultats
- Biais d’échantillonnage: Durée trop courte, peut provoquer des résultats farfelues (ex: en 1996, les compagnies commençant par les lettres A,E,I,O,U surperforment le SP500 de 11%). Les statisticiens s’accordent sur une durée de 25 minimum pour avoir des résultats cohérents.
- Mois de rééquilibrage: Fait varier considérablement le rendement final (ex: Rendement composé sur low PE en janvier = 19,03% VS 13,81% en mars)
- etc…
→ Faire un backtest fiable nécessite une rigueur extrême pour avoir des résultats cohérents et fiables. Au vu de la complexité de l’exercice, j’ignore désormais les résultats des backtests artisanaux et me fie uniquement à des études sérieuses.
3. Impact de la construction d’un indice
Si les éditeurs du Dow Jones avaient construit l’indice sur les 50 grandes capitalisations avec les ratios cours/actif net par action les plus bas, le "marché" serait aujourd’hui trois fois plus haut qu’il ne l’est !
→ Imaginez un CAC basé sur un ratio low PE / low actif net avec dividende intégré. Les français auraient une tout autre vision de l’investissement boursier. La construction de l’indice phrase d’une place de marché a un impact psychologique énorme sur les foules !
4. Taille des entreprises
Toutes les actions: Supérieur à 200 ME d’€ déflaté (13ME en 1929)
Grandes capitalisations: TOP 17% du marché
Petites capitalisations: Supérieur à 200 m€ déflaté et inférieur à la moyenne des capitalisations
Leader de marché (6% du marché):
- Grandes capitalisations
- Pas de services publics
- Nombres d’actions en circulation suppérieur à la moyenne
- Cash flow suppérieur à la moyenne
- Ventes 50% plus importante que l’action moyenne
De 1964 à 2009 en rendement composé annuel:
- Petites capitalisations: 11,60%
- Leaders de marchés: 11,36%
- Toutes les actions: 11,22%
- Grandes capitalisations: 10,20%
- SP500: 9,46%
L’ouvrage nous met en garde, certes toutes les études sont unanimes concernant la surperformance des small. Cependant la grosse plus value provient des micro-cap (< 25M€). Lorsque celle-ci sont retranchés, les résultats sont moins spectaculaires.
Les leaders de marchés surperforment le marché avec un risque plus faible (meilleur ratio de sharpe).
<< Avec ironie nous avons constaté que lorsque vous utilisez des stratégies comme celles présentées dans ce livre, qui cherchent le rendement maximum, elle vous conduisent inévitablement vers des actions appartenant à la catégorie des petites et moyennes capitalisations. Je crois que ce n’est pas dû uniquement à la capitalisation boursière, mais plutôt au fait que les évaluations de cette catégorie sont les moins efficientes. >>
5. Les ratios
5.1 Cours sur bénéfice net (PER)
De 1964 à 2009
Décile 1: 16,3%
Décile 2: 15,4%
Décile 3: 13,8%
Décile 4: 12,3%
Décile 5: 11,0%
Décile 6: 9,9%
Décile 7: 9,0%
Décile 8: 7,8%
Décile 9: 6,3%
Décile 10: 5,5%
Toutes les actions: 11,2%
5.2. EV/EBITDA
De 1964 à 2009
Décile 1: 16,6%
Décile 2: 15,7%
Décile 3: 14,5%
Décile 4: 13,0%
Décile 5: 11,7%
Décile 6: 10,7%
Décile 7: 9,9%
Décile 8: 7,8%
Décile 9: 5,3%
Décile 10: 5,3%
Toutes les actions: 11,2%
5.3. Cours sur Cash Flow
De 1964 à 2009
Décile 1: 16,2%
Décile 2: 14,2%
Décile 3: 13,0%
Décile 4: 12,9%
Décile 5: 12,7%
Décile 6: 11,6%
Décile 7: 10,0%
Décile 8: 7,9%
Décile 9: 6,0%
Décile 10: 3,5%
Toutes les actions: 11,2%
5.4. Cours sur chiffre d’affaire (Price to sales)
De 1964 à 2009.
Décile 1: 14,5%
Décile 2: 14,5%
Décile 3: 13,6%
Décile 4: 13,0%
Décile 5: 12,3%
Décile 6: 11,5%
Décile 7: 10,0%
Décile 8: 8,1%
Décile 9: 6,4%
Décile 10: 3,4%
Toutes les actions: 11,2%
5.5. Cours sur actif net (price to book)
De 1927 à 2009.
Décile 1: 11,3%
Décile 2: 12,7%
Décile 3: 12,3%
Décile 4: 11,2%
Décile 5: 10,6%
Décile 6: 10,2%
Décile 7: 9,2%
Décile 8: 8,7%
Décile 9: 8,5%
Décile 10: 8,1%
Toutes les actions: 10,5%
5.6 Rendement des dividendes (dividend yield)
De 1927 à 2009.
Décile 1: 11,8%
Décile 2: 12,0%
Décile 3: 12,2%
Décile 4: 12,1%
Décile 5: 11,5%
Décile 6: 11,2%
Décile 7: 10,8%
Décile 8: 10,6%
Décile 9: 10,2%
Décile 10: 9,7%
Toutes les actions: 10,5%
5.7 Rendement d’un rachat d’actions (buyback yield)
De 1927 à 2009.
Décile 1: 13,7%
Décile 2: 12,0%
Décile 3: 11,5%
Décile 4: 11,3%
Décile 5: 11,2%
Décile 6: 11,0%
Décile 7: 11,5%
Décile 8: 10,7%
Décile 9: 8,6%
Décile 10: 5,9%
Toutes les actions: 10,5%
5.8. Rendement de l’actionnaire (shareholder yield)
De 1927 à 2009.
Décile 1: 13,2%
Décile 2: 12,4%
Décile 3: 12,2%
Décile 4: 11,9%
Décile 5: 11,3%
Décile 6: 10,7%
Décile 7: 9,7%
Décile 8: 8,6%
Décile 9: 9,2%
Décile 10: 6,1%
Toutes les actions: 10,5%
5.9. Combinaison des facteurs valeur
Composé de :
- Price to book
- PER
- Price to sales
- EV/EVITDA
- Price to cash flow
De 1964 à 2009.
Décile 1: 17,18%
Décile 2: 15,4%
Décile 3: 14,8%
Décile 4: 13,3%
Décile 5: 11,3%
Décile 6: 9,8%
Décile 7: 8,6%
Décile 8: 7,6%
Décile 9: 5,4%
Décile 10: 3,0%
Toutes les actions: 11,2%
→ En ajoutant en sixième facteur le rendement de l’actionnaire, le décile 1 délivre une performance de 17,30%
→ En ajoutant en sixième facteur le rendement du rachat d’actions, le décile 1 délivre une performance de 17,39%
Conclusion: Le facteur valeur qui superforme à tendance à changer selon les périodes (3e édition du livre → Price to sales winner, aujourd’hui EV/EBITDA). On peut supprimer ce phénomène en combinant plusieurs facteurs valeurs (=composite). De plus la performance global est meilleure.
6. Récapitulatif
Du 1er janvier 1964 au 31 décembre 2009.
---
Manque la fin du bouquin (analyse secteur, momentum, ROE,…). Je ferais éventuellement une seconde partie.
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1 4 #5 18/02/2020 18h05
- thomas69
- Membre (2018)
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Problème psychologique du momentum pour un investisseur value
Fin de lecture de « What Works on Wall Street ». Je publierai un billet sur le blog de JeromeLeivrek dès que le temps me le permettra. Prochain emprunt à la bibliothèque, « Battre Wall Street » de Peter Lynch. Un livre détente sur l’investissement, les statistiques de James O’Shaughnessy m’ont achevé.
Je cherche toujours à intégrer le facteur momentum au sein de mon portefeuille. Mais figurez-vous qu’un énorme problème se pose.
Le cours de bourse de LDLC.
Typiquement le genre d’action qui serait dans un portefeuille value/momentum à approche mécanique.
Où est le problème me direz-vous ?
Psychologiquement il m’est impossible d’acheter cette action ayant raté le gros de la hausse (+100% en deux mois). De plus la décote a vraiment faibli, PE = 13, PB = 1.5. On mise presque essentiellement sur l’effet momentum, l’action étant désormais convenablement pricé.
Réflexion sur la combinaison du value et du momentum
On voit bien qu’à l’achat c’est très difficile psychologiquement pour un investisseur value de rentrer sur un titre, tout simplement car une bonne partie de la décote a déjà fondu ! C’est justement parce qu’une action est massacrée qu’elle est value !
Du coup, pourquoi ne essayer de profiter du momentum à la vente ?
Quand vendre pour un investisseur value
Les investisseurs values fixent une valeur intrinsèque à une compagnie. Si celle-ci présente une décote suffisante, ils achètent. Dès que que le cours boursier rejoint la valeur estimée ils vendent.
J’ai remarqué que les investisseurs vendaient trop tôt. Tout simplement par aversion au risque à la hausse d’une action (prouvé en finance comportementale).
Secondo, l’investisseur value ne sait pas exactement quand vendre car il est très difficile d’estimer la valeur intrinsèque d’une entreprise. Du coup il dispose d’un prix cible flou, généralement une moyenne de multiple de valorisation. Dans la pratique dès que le cours flambe il s’allège au fur et à mesure.
Amélioration du process d’un investisseur value
J’ai décidé de mettre au point une expérience simple, acheter en value, vendre au momentum. En d’autres termes, quand ma société atteint sa valeur intrinsèque je ne vends pas, je continue à surfer sur le momentum tant que celui-ci est bon. Le but est de vendre au plus proche du pic de valorisation.
Sélectionnons trois titres valus ayant subi une belle revalorisation il y a quelques années : Xilam, Plastivaloire et Akwel. Je fais appel aux données historiques de Stockopedia. Durant la hausse si le momentum descend en dessous de 80 je vends.
Résultat :
- Je vend Plastivaloire à 19€
- Je vend Xilam à 42€ (hypothèse terriblement pessimiste, trou de 45 jours dans l’historique durant la dégringolade, dans la pratique ~50€)
- Je vend Akwel à 33€
Je suis assez stupéfait des résultats, aucun investisseur dans la valeur n’aurait gardé ses titres aussi haut à mon avis.
Conclusion
Psychologiquement le momuntum est contre intuitif à l’achat pour un investisseur value. En revanche à la vente c’est une arme redoutable. On laisse filer ses gains avec une approche de vente mécanique impitoyable !
Après des années d’attente, l’investisseur capture pratiquement la totalité de la hausse.
Note
Je ne cherche à convaincre personne. Le but est d’améliorer mon processus interne pour qu’il génère la meilleure performance possible à long terme. Les sociétés sélectionnées sont aléatoires, celle-ci me sont venue intuitivement à l’esprit.
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3 #6 11/03/2020 15h45
- thomas69
- Membre (2018)
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Quelques nouvelles par des temps agités.
Portefeuille
Achats
• Burelle (@582,00 et 546,00) : Holding familiale de Plastic Omnium, magnifique équipementier automobile. Réputé cyclique malgré 90% de CA à l’international. Entreprise en croissance, très bien gérée. Grosse décote sur la holding (PE = 3), en général 30 à 40% de discount sur l’ANR. En bonus un possible retrait de la côte, la famille rachetant fréquemment des actions. Pas de catalyseurs sur ce dossier, mais je suis très serein à long terme avec ce titre en portefeuille. Dernier point, Laurent Burelle passe le flambeau à 70 ans, espérons que la dynamique reste la même.
• Catana (@2,35) : Une Lynch compagnie (PE < taux croissance / 2), pas courant sur la côte française. Secteur très cyclique mais la société a changé de dimension avec la gamme Bali. Forte croissance attendue (cf image ci-dessous). Cash net de 10m€. Carnet de commandes de 145m€. Présent dans le fonds IE (France et Europe). Un newsflow excellent avec une valorisation basse, j’adore. A surveiller de près à cause de la cyclicité du secteur, il va falloir être réactif à la vente.
• Focus Home Interactive (@18,22) : La thèse
Renforcements
• Akwel (@14,40) : Dans le fond aucun changement mais c’est moins cher maintenant
• Plastivaloire (@5,41) : Comme akwel
Ventes
• Le Bélier (@32,50) : Besoin de liquidités pour les soldes, potentiel limité à terme. Avant d’entamer mes réserves financières je préfère liquider les lignes les moins intéressantes et améliorer ainsi le profil du portefeuille. Mon intervention dans la file
• Bd Multimédia (@1,53): Une erreur boursière. Celle-là je vais m’en souvenir, la cotation au fixing est casse-pied avec un bot vendeur suiveur. Sur ce dossier je vais retenir mes erreurs. En consolation j’ai vendu la ligne le vendredi précèdent le lundi noir. Les liquidités ont été immédiatement injectés à meilleur escient. Plus le temps passe et moins j’ai envie d’investir dans des sociétés aussi pourries (DNX, Passat, etc….). C’est une question éthique, j’ai l’impression de soutenir des business borderline ou d’entretenir des managers pantouflards.
News des titres en portefeuille
• Partouche : Résultat annuel pile dans les projections, 25M€ !
Dividende de 0,31€ proposé le 31 juillet après trois années de disette. D’ailleurs il me semble que 2017 avait été la seule année de la décennie à offrir un dividende. C’est un excellent signal concernant la recovery de la boîte qui se poursuit. Le cours a touché récemment un plus haut à 34 avant la douche des marchés.
• Clairefontaine : Cours de la pâte à papier toujours au plus bas. Bibike a calculé des chiffres sympa à ce propos. J’aimerai bien me renforcer rapidement.
• Graine Voltz : Acquisition auprès de BASF, j’aimerais bien avoir des chiffres pour estimer l’impact mais la nouvelle est excellente.
Serge Voltz agrandit le flottant en vendant des titres à 78,50. Quel renard tout de même ce Serge, l’an passé il raflait des titres à 25 balles ! Au moins la boîte est pilotée par quelqu’un de compétent, quand je vois Bourbon lancer une OPR en 2014 et qui se trouve en liquidation judiciaire on peut se poser des questions sur la qualité du management.
On notera également une résilience étonnante pendant la baisse des marchés.
Très bon résultat 2018, bien orienté, on garde au chaud.
• SII : Ralentissement de la croissance du CA au T3, +6,3% alors qu’on tourne plutôt autour de 10%, à surveiller cette affaire.
• Gaumont : Résultat catastrophique, comme prévu. C’est fou cette affaire, depuis l’OPRA raté de 2017 la boîte ne rencontre que des difficultés… c’est dingue non ? ne parlons même pas des perspectives. Très d’ironie, quelque chose se trame là-dessous, c’est évident.
• DLSI : Progression du CA de 1,8% sur l’année. Sur-performance de l’entreprise en France par rapport au marché de l’intérim (-1,2% vs 4,4%). Une boite pas cher qui vivote… sera-elle éternellement value ? je n’en sais rien mais je me pose la question à chaque fois.
• Bassac : CA annuel en hausse de 16% pour s’établir à 976m€. Carnet de commandes en hausse de 7%. Certainement la meilleure entreprise du secteur, quelle machine de guerre ! Stockopedia lui met un score "quality" de 44, incompréhensible.
Watch list
• Renforcement : Akwel, Plastivaloire, Burelle, Focus Home Interactive, Clairefontaine, Partouche et Catana
• Nouvelle ligne "surveillé de près" : Air France, Linedata, Guillin, Manitou
Lectures
J’ai fini "What Works On Wall Street" et "Battre Wall Street". Le premier est une véritable bible, tous les investisseurs chevronnés doivent au moins l’avoir feuilleté. Quand au second, il est très décevant ayant lu auparavant "Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse" du même auteur (Lynch).
Ma prochaine lecture se portera sur le foot business, La "Mano Negra" de Romain Molina. Si vous aimez la bourse et le football, vous allez adorer ces vidéos sur Youtube.
Stratégie pendant la baisse des marchés (coronavirus)
Une tactique en trois temps.
1. Baisse limité (20%) : Première phase, allocation de tout le liquide disponible à court terme (compte courant + livrets + petite dette de famille à récupérer) et réallocation des lignes à faible potentiel (Bélier sous OPA).
2. Baisse conséquente (30-45%) : On ouvre le PEL (70k)
3. Krach (40-45%) : Prêt consommation (~50k)
On termine actuellement la phase 1, je suis à l’aise psychologiquement avec mon plan de bataille. Pas de regret si les marchés repassent à la hausse bien qu’au fond de moi j’aimerais qu’un krach se produise.
Point important. Ne pas lire les files de discussions sur le krach boursier et le coronavirus. Ni regarder les informations boursières à la TV ou sur le net. C’est du temps de perdu, il est impossible de prédire ou d’anticiper quoi que ce soit. Il est plus intéressant d’analyser des sociétés.
Je me sers beaucoup du screener relative strengh à un mois de stockopedia pour trouver les plus belles gamelles boursières du moment. À chaque fois je me pose la même question : "Problème structurel ou conjoncturel ?". Si la réponse est conjoncturelle (= coronavirus) et que la société semble sous valorisé, je gratte !
Dernière modification par thomas69 (11/03/2020 16h24)
Hors ligne
1 2 #7 24/03/2020 15h54
- thomas69
- Membre (2018)
Top 50 Portefeuille
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Approche quantitative ou pur stock picking ?
Au fur et à mesure de l’évolution de mes connaissances et de mon expérience je cherche à tirer les tenants et aboutissants d’une stratégie boursière performante à long terme. Je vous livre mes réflexions concernant le stock picking et les approches quantitatives.
Par stock picking, nous entendons acheter des valeurs uniquement sur une conviction personnelle. Peter Lynch ou le fonds Moneta illustre cette façon de faire.
Par approche quantitative, nous entendons acheter des valeurs respectant des ratios de valorisation bien précis, agissant comme des filtres sur un univers donné. Joel Greenblatt (Magic formula investing) ou le fonds Indépendance et Expansion illustre cette façon de faire.
Avantage du stock picking
• Une activité intellectuelle passionnante
• Les gérants aux performances éblouissantes sont des stock pickers de génies (Lynch: 29,2% annualisé). En d’autres termes, c’est un travail payant niveau performance si on s’en donne les moyens et qu’on a un peu de talent.
• Très formateur sous divers aspects: fonctionnement d’une entreprise, comptabilité, l’économie, …
Avantage d’une approche quantitative
• Performance à long terme prédictible si la stratégie est appliquée avec soin
• Peu chronophage
• Diversification aisée. A contrario du stock-pickers où le nombre de ligne est corrélé à la quantité de travail à fournir (= nombre de sociétés à suivre)
• Psychologiquement plus simple à tenir (pas de doute particulier sur une entreprise tant qu’elle respecte les critères établis)
Le cas particulier du petit porteur : Le facteur temps
Le petit porteur souffre d’un terrible désavantage face aux professionnels. Le temps qu’il peut allouer de manière constante au suivi de son portefeuille sur le très long terme. A contrario d’une équipe de gestion qui dispose d’un temps de travail donné défini à l’avance.
J’ai bien souvent remarqué d’excellent stock-pickers amateur sous-performant le marché par simple manque de temps passager. Les motifs sont souvent les mêmes, un gros projet immobilier, l’arrivé d’un enfant, un nouveau travail prenant, etc…
La bourse est un marathon sur le long terme. La clé est la constance sur le long terme. Apprenons de nos ainés et tâchons de créer un modèle résilient.
Evolution de la gestion de mon portefeuille
Les constats
• Il m’est impossible d’affirmer que je pourrai consacrer un temps constant à la gestion de mon portefeuille sur le long terme. J’ai 27 ans et une vie entière devant moi, la réponse à cette question serait certainement plus simple si j’étais retraité ou rentier.
• J’adore la bourse et il impensable que j’adopte uniquement une approche quantitative sans aucune analyse.
• J’ai quelques très fortes convictions au sein de mon portefeuille. Ironiquement, en appliquant une simple approche quantitative correspondant à ma stratégie d’investissement (quality value), ces titres seraient très certainement dedans, la sur-pondération en moins.
• Mon patrimoine est full bourse et je n’ai pas l’intention de diversifier quoi que ce soit. Il est évident que mon portefeuille doit être diversifié pour supporter une telle concentration (20 lignes minimum).
• La performance annualisée minimale de mon portefeuille doit être de 10% par an. Le cas contraire, autant prendre un tracker SP500 au sein d’un PEA (9,5% le siècle dernier).
Le modèle
Le modèle n’est pas encore défini à 100%, il me faut encore du temps. Cependant voici les grandes lignes basé sur mes précédentes réflexions.
Etape 1 : Définir une liste d’actions potentielles
• Univers small cap français, quelques mids si belle opportunités
• Utilisation de facteurs de sur-performance
• Size : nano / micro / small
• Value : Un agrégat de facteurs value (plus performant et constant dans le temps, voir message)
• Quality: A définir
• Momentum: Uniquement à la vente si objectif de valorisation atteint (voir message). A l’achat je n’y arrive pas psychologiquement
Etape 2 : Ecrémage
On exclu de la liste les valeurs que je n’aime pas. Autrement dit, si je pense qu’une entreprise aura un chiffre d’affaire / bénéfice qui sera plus faible dans 10 ans je l’exclus. Typiquement on enlève les business plantés, je ne veux pas de Solocal dans mon portefeuille.
Etape 3 : La sur-pondération
Le stock-picker fait son apparition !
Si le temps me le permet et que j’ai de forte convictions, certaine ligne seront sur-pondérés. En ayant espoir que mon modeste talent ajoute de la sur-performance à l’ensemble.
Conclusion
Cette approche a pour but de marier deux méthodes d’investissement pour gommer l’une des carences du petit porteur, sa dépendance aux temps. La diversification aisé de l’approche quantitative permettra d’augmenter facilement le nombre de lignes de mon portefeuille. En période faste, mes talents de stock-picker s’exprimeront tandis qu’en mon absence les facteurs devraient s’occuper de battre dignement le marché. Un marathon de plusieurs décennies s’engage, espérons que notre modèle soit assez résilient.
Hors ligne
1 6 #8 08/05/2020 16h28
- thomas69
- Membre (2018)
Top 50 Portefeuille
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Crise des marchés financiers - Coronavirus
Suite à la crise du covid et l’effondrement des marchés financiers j’ai décidé de casser mon PEL (2,5%) et de souscrire à un prêt auprès de Boursorama (0,95%) pour un montant de 30k. Je disposais donc de 100k de cash frais pour rentrer dans la bataille. Cette tactique était prévue de longue date, dès mon entrée en bourse. Deux raisons majeures m’avaient poussé à garder des liquidités, me former à la gestion boursière (1) et attendre une baisse des marchés car je trouvais qu’il était historiquement très (trop) bien valorisé (2).
Psychologie de crise
Cette épreuve était un bon test de psychologie boursière. Le plan a été plus dur à mettre en pratique que prévu. Historiquement, les investisseurs ont le temps pour se placer en période de crise (sauf 87). La chute des indices fût violente et rapide, le CAC touche son point bas en trois semaines ! Or, débloquer 100k via un prêt et un crédit ne se fait pas du jour au lendemain, surtout quand les services des banques tournent au ralenti à cause d’une pandémie. Scénario difficile à prévoir. Psychologiquement j’étais très bien durant la phase de baisse, presque euphorique. J’éprouvais des remords dus au contexte sanitaire. En revanche la phase haussière était plus difficile à avaler car j’avais encore la majorité de mes liquidités, devais-je attendre une rechute ou me dépêcher de placer mes billes avant que le rebond ne soit terminé ?
J’ai pris la décision de placer la majorité de mon cash entre le début de la crise et aujourd’hui, le but n’a jamais été de faire du market timing, mais de placer la majorité des liquidités sur un marché faiblement valorisé, ce qui est le cas actuellement.
Réflexions
Nombre de ligne dans un portefeuille
Certains affirment que plus un portefeuille a des lignes différentes, plus les performances se rapprochent de son indice. Je ne suis pas d’accord. Tout dépend uniquement de la physionomie du portefeuille. Prenons un exemple simple :
Portefeuille A : 30 titres avec le plus faible EV/EBITDA du marché
Portefeuille B : 10 titres aléatoires (growth, value, small, big, 10 secteurs différents)
Le portefeuille A est bien entendu le plus décorrélé de l’indice de par son orientation value alors qu’il possède 3x plus de lignes.
Diversification de son portefeuille
Le consensus semble affirmer que les clés d’une diversification réussi sont :
- Géographique
- Taille
- Secteur d’activité
Or, géographiquement les bourses sont corrélées comme des horloges. Chaque matin je regarde le cours de clôture du SP500 pour voir ce que donnera mon cac mid & small à l’ouverture. Si un écart de valorisation se creuse entre les small et les big il est rapidement comblé, les fonds recherchant activement de la sur-performance. Personne n’est d’accord sur le secteur d’activité à attribuer aux entreprises, Amazon est une tech ou de la consommation de base ? Stockopedia le classe en Consumer Cyclicals.
Le meilleur facteur de diversification semble être les styles de gestion value et growth. Or, je n’ai jamais vu de portefeuille mi-value, mi-growth. O’Shaughnessy préconise la création de 4 portefeuilles avec des styles radicalement différents.
Pour nuancer mes propos, bien entendu les trois facteurs (géographie, taille et activité) apportent de la diversification. Je souhaite mettre en avant que le facteur le plus important (style) est absent de manière permanente de portefeuille annonce comme "diversifié".
Rétrospective de mes réflexions passées
Thomas69 a écrit :
Ne soyez donc pas étonné si un jour, LVMH côtoie fièrement Graines Voltz dans mon portefeuille. D’ailleurs je suis acheteur à un PER en dessous de 15.
(Portefeuille d’actions de Thomas69 (small cap FR, quality & value))
Quelle connerie. Si LVMH a un PER de 15, le marché sera forcément déglingué et il y aura d’autres opportunités bien plus alléchante !
D’ailleurs Larbi disait un truc intéressant à ce sujet.
Larbinator a écrit :
Des secteurs comme le luxe ou la pharmacie sont en général hors de prix à mon goût, mais à ma grande surprise LVMH était à un cours d’achat pour moi en mars 2009, vers 50€ et a fait x7 depuis.
Mais il est vrai que tout était tellement bradé à l’époque que, même à ce prix, je n’en ai pas acheté préférant concentrer mes achats sur des valeurs massacrées comme les caisses régionales du Crédit Agricole, FFP, FDL, Tour Eiffel.
(Portefeuille d’actions de Larbinator (3/7))
La messe est dite dans ces propos.
Le portefeuille
Les lignes sont classées par tailles. Le nombre de titres a significativement évolué pour améliorer la résilience du portefeuille, en effet ayant un patrimoine 100% action il est nécessaire d’être à l’aise psychologiquement.
• Graines Voltz : Toujours ma première ligne mais aucun renforcement ni allégement. Elle a peu baissé et des opportunités plus intéressantes étaient présentes sur la cote parisienne. Mécaniquement son poids diminue. L’activité est très peu perturbée par le covid, une excellente nouvelle. Ce bon vieux Serge nous apprend qu’il compte céder entre 10 et 15% de ses titres au marché, nous en sommes à 1,2%. Le titre semble donc temporairement être capé. Mon scénario rêvé est le suivant : entrée d’un bon fonds dans le capital, si c’est du Moneta le cours va être dynamité. Repricing de la boîte comme une entreprise verte d’avenir, là on peut espérer un PE de 20.
• Akwel : Une bien belle boîte boudé par le marché. Presque pas de dette. Bilan sain qui permettra de traverser la crise sans difficulté. Potentiel x2 / x3 à long terme. Sur-performe allègrement le marché auto. J’en voulais un peu plus, mais son cours s’est accéléré subitement, +6-8% chaque jours presque ! Peu importe, ma ligne est suffisante.
• Groupe Plastivaloire : Énorme potentiel mais grosse dette. L’analyse est résumée en 5 mots, rien à dire de plus. Ayant pas mal de sociétés peu endettés, voir en cash net, je me permets de prendre le risque. Dans le cas contraire ma ligne serait beaucoup plus faible. Mon optimisme provient du fait qu’il s’agit d’un groupe familial, ils vont se défoncer pour faire survivre la boutique. Très sincèrement, entre le PDG d’Air France et une boîte familiale où les deux risques leur peau, sur qui misez-vous ? Le PDG est déjà en train de calculer le montant de son parachute. Chez PVL, parmi les 10 plus gros actionnaires, 7 sont des Findeling.
• Burelle : Très décoté. Magnifique holding française hébergeant un leader mondial. Le CA de son rejeton, Plastic Omnium a baissé de 2,2% au premier trimestre contre 24,4% pour le marché mondial auto ! quel incroyable sur-performance. Pendant ce temps la holding se paie à un PE de 3,4 et un EV/EBITDA de 2,6. D’ailleurs quelque chose me trouble, tous mes équipementiers sur-performe allègrement le marché auto, mais où sont ceux qui sous-performe ? en dehors de mon radar ?
• Bélier : Vendu toute la ligne à 32,50 le 9 mars pour faire du cash avant la grande braderie. Racheté le 23 avril à 29,10 en se demandant où était passé la rationalité des marchés. 30% d’upside à court terme, honnête. J’en voulais plus, mais comme souvent ce n’est qu’un ordre partiel qui est passé. J’ai quand même gratté les 3/4. Ne pas oublier qui si l’affaire tombe à l’eau, une indemnité de 12 millions sera versé. Du coup si ce coup tourne au vinaigre on se retrouve quand même avec une jolie boite en portefeuille qui n’est pas valorisée de manière excessive.
• Catana : Cours fracassé car activité très cyclique, cohérent dans l’idée. Mais carnet de commandes plein à craquer, du coup si la crise est très courte on devrait rien sentir passer, mais ça c’est du rêve et de la spéculation. N’empêche que la boîte a du cash net et qu’avec sa gamme Bali l’entreprise a enfin trouvé son segment phare. Du coup gros potentiel de rebond.
• TF1 : Massacrée à cause du contexte, logique elle est tributaire des revenus publicitaires des annonceurs. Mais presque pas de dette, EV/EBITDA de 2. Du coup gros potentiel de rebond (x2 au minimum). J’avais peur que la boîte soit OUT, Netflix, changement d’habitude, etc… mais d’après les chiffres INSEE, les Français passent de plus en plus de temps devant la TV, je suis très surpris. Donc je suis actionnaire. Elle devrait décoller sec post crise vu la bonne liquidité du titre, ça me changera des nano.
• TXCOM : Peu de baisse, logique car les nanos sont très fortement décorrélées des indices. Des résultats 2019 un peu décevant mais on apprends que les acquisitions se sont fais au rabais confirmant le savoir faire de l’entreprise. Je garde et patiente.
• SII : Renforcé pile dans le creux, 14,70 ! une affaire. Rien de neuf, les ESN devraient un peu souffrir dans les temps à venir, mais c’est une très belle boite pour du long terme. La valorisation n’est pas excessive. C’est une entreprise historiquement très solide en période de vache maigre, le dernier exercice déficitaire remonte avant ma naissance ! (1991).
• Bassac : Rien de neuf, elle a beaucoup de mal à remonter, ça sent la louchette. Comme d’habitude, exercice 2019 top, on frôle bientôt le milliard de CA. Très peu de dette, elle devrait bien passer la crise.
• Focus Home Interactive : Une de mes plus fortes convictions. Problème, elle a très vite était perçu comme une valeur covid et son cours s’est très vite rétabli, actuellement mieux qu’avant la crise. J’ai quand même réussi à envoyer une cartouche à 13,85, du coup j’ai pu renforcer mais pas assez. La thèse reste inchangée.
• Linedata : La cannibale du marché ! un MOAT dans son domaine d’activité où elle semble difficile à attaquer. Alors pourquoi un tel pricing ? car elle stagne et ça le marché n’aime pas du tout ! lui veut de la croissance à tout prix, même hors de prix d’ailleurs. C’est une société remarquablement gérée avec un énorme retour à l’actionnaire. Le PDG ne cède pas au chant des sirènes malgré la pression. C’est une qualité très importante dans ce secteur car les boîtes tech se rachètent très très cher.
En parlant de buyback, voyez par vous même.
Signé, O’shaughnessy.
• Synergie : Bradé car travail temporaire, cohérent par les temps qui court. J’ai eu la chance de l’acheter dans le creux à 13,50. À ce moment c’était la boîte d’intérim la plus faiblement valorisée, aussi simple que ça. Je n’ai aucun avis sur Synergie, hormis qu’elle est en cash net et que ces ratios sont sexy. D’ailleurs je suis déjà à +46%, comme quoi.
• Guillin : Je l’inspecte depuis des mois. Absolument aucune idée sur le plastique bashing. En attendant c’est une très belle boîte, très faiblement valorisé (EV/EBITDA = 3,2). Elle fait également partie du club très select des Piotroski = 9. Les doigts se vos mains suffisent à compter le nombre d’élus de la cote française faisant partie du club. Je ne pense pas que la boîte soit plantée, au pire nous assisterons à une baisse des marges mais c’est déjà pricé par le marché. Pile je gagne, face je ne perds pas.
• Kaufman & Broad : Même histoire que Synergie, acheté en plein creux à cause du massacre. J’ai fait +40% en une semaine, là je me suis rappelé du temps qu’il avait fallu à GRVO pour faire la même chose et me suis dit que la bourse est quand même paradoxale. Pas d’avis particulier sur KOF, elle n’a pas de dette et c’est important vu la période que nous traversons.
• Haulotte : Même histoire que PVL. Grosse dette mais gros potentiel. On a touché le point bas vers 3,50. Point rassurant, l’actionnaire familial s’est gavé de rachat vers 3,75. Pendant mes analyses j’avais également détecté que la boîte s’était internationalisé au fil des années (10% CA hors Europe en 2005 VS 40% en 2018), j’estime donc qu’elle est plus diversifiée, plus solide. Plus qu’à être patient en espérant que Haulotte passe la crise. J’ai une étude complète, je peux partager si ça intéresse du monde.
• Partouche : Rien de neuf depuis ma dernière intervention. C’est une bonne conviction mais le covid à paralyser tous les établissements, donc je n’ai pas trop renforcé. Quelle poisse pour Partouche, c’est presque une entreprise maudite, des événements extérieurs viennent à chaque fois pénaliser la boutique, cigarette dans les lieux publics, jeux en ligne, covid… j’ai hâte d’être fixé sur l’impact de la crise. La reprise d’activité devrait être honnête avec tous c’est addicts qui ne peuvent assouvir leurs vices… seul inconnu la date de réouverture des lieux publics, les joueurs devront-ils porter des masques ? si oui est-ce qu’ils vont fuir les lieux publics ? etc…
• Derichebourg : Cheap et pas de dette, pas trop d’avis sur ce dossier. EV/EBITDA = 3.
• ADL Partner : Longtemps que je scrute cette entreprise. Elle n’est vraiment pas cher (cash net) mais… a-t-elle du potentiel à long terme ? moins sûr. N’empêche qu’on a nouveau PDG depuis l’an dernier, de quoi donner un petit coup dans la fourmilière. Le CA progresse enfin de manière significative entre 2018 et 2019 (+11%). On a l’impression que ça bouge enfin un peu. Elle est value depuis toujours, si la situation reste inchangée avec un exercice entièrement post crise, je vendrai.
• Groupe Crit : Pas touché. Même style que Synergie, intérim et peu de dette, mieux encore en cash net. Lors de la reprise c’est une des premières entreprises qui sera revalorisée.
• Passat : Pareil qu’Adl partner en plus exacerbé. À savoir, plus de cash, moins de perspective et un management encore plus pourri ! Historiquement l’entreprise la moins chère de la cote. Par moments c’est un net. Bien entendu, nous n’en attendons rien du coup elle peut faire quelque chose !
• Hexoam : Pas touché et toujours pas très cher, je garde.
• Clairefontaine : J’attendais avec impatience les derniers résultats avec la baisse du prix de la pâte à papier. Pétard mouillé ! certes le résultat net augmente mais il est bouffé en partie par une hausse des couts de l’énergie ! Du coup je suis déçu et n’ai pas renforcé.
• DLSI : J’ai failli renforcer car elle est très value et n’a pas rebondi, ce que je n’explique pas et m’intrigue au plus haut point. Une boîte qui manque de panache et se reposait beaucoup sur le CICE. Elle ne m’emballe clairement pas, ce qui explique la taille de ma ligne malgré ses ratios de valorisation ultra sexy. Possible que je renforce pour lourder dès le rebond entamé.
• Gaumont : Rien de trop neuf depuis les résultats pourris. Ah si ! une AG à huis clos, mais quelle aubaine ! Pas besoin de se confronter aux minoritaires et leurs questions gênantes. La Sidonie est aux anges.
Pour finir une anecdote originale sur ma technique pour dénicher les boîtes massacrées pendant la crise. Fin mars je prenais le screener Stockopedia est classé par force relative à 1 mois inversé. Du coup j’avais par ordre croissant les entreprises ayant subi les plus fortes baisse à cause du covid. Technique ayant très bien marché. Vous choisissez les boîtes ayant l’air sexy (Synergie, Kauf, etc….) et vous délaissez les nanars (Solocal, boîte inconnue aux bataillons, etc.).
Dans le monde des small/mid on se retrouve avec des opportunités incroyables, tout simplement car certains fonds lourdent des positions pour rééquilibrer le portefeuille vers des valeurs moins exposées par le virus ou moins endetter. Le marché a besoin de trois à quatre jours pour corriger l’anomalie. En tout cas c’est ce que j’ai constaté durant mes soldes.
Hors ligne
1 4 #9 06/07/2020 16h57
- thomas69
- Membre (2018)
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Les cycliques
1. Définition
Posons le contexte avec une définition issue de Wikipédia.
wikipedia a écrit :
En Bourse, une action cyclique est une action de société dont les résultats, notamment le bénéfice par action, sont très sensibles aux fluctuations économique. C’est le cas habituellement pour les entreprises opérant dans les secteurs de l’automobile, de l’immobilier, du gros équipement tant industriel que domestique.
Il peut arriver, en période de basse conjoncture, que son bénéfice se réduise fortement voire que l’entreprise se retrouve en dessous du seuil de rentabilité. En revanche, un fort rebond du bénéfice est possible lorsque la conjoncture s’améliore
2. Avis des gérants star
• Warren Buffet : Les cycliques ne nous dérange pas dans la mesure où nous arrivons à quantifier les flux bénéficiaires sur l’ensemble d’un cycle.
• Peter Lynch : Tout l’art consiste à déterminer le point bas d’un cycle. Il m’arrive d’espérer encore une mauvaise année du secteur automobile pour que le rebond soit encore plus fort !
• Francisco García Paramés : Il est nécessaire de savoir où l’on se trouve dans le cycle économique avant d’investir. Il faut calculer la moyenne des bénéfices qu’une entreprise arrive à dégager durant un cycle complet. Être sûr que la compagnie dispose des ressources suffisantes pour passer le creux du cycle (bon bilan, peu de dette).
En somme, les cycliques ne rebutent pas les gros investisseurs. Deux points se détachent cependant. Il faut savoir où l’on se trouve dans le cycle, même de manière grossière (1), il est nécessaire de savoir combien une entreprise dégage de bénéfice durant un cycle complet (2).
3. Avis du marché
Généralement le marché n’aime pas trop ce genre d’action. Elles sont plus difficiles à appréhender. Il préfère la visibilité d’un Air Liquide ou d’un L’Oréal. Historiquement les actions cycliques décotent. En revanche lorsque l’activité reprend et que le ciel se dégage, tous le monde veut monter à bord pour surfer le plus longtemps possible sur la vague.
4. Inefficience de marché
Je soulève la question suivante : est-ce une anomalie de marché ?
Si le marché est efficient, celui-ci devrait limiter la baisse en sachant pertinemment que le cycle finira bien par reprendre. De même en période faste, la hausse devrait se tasser en sachant pertinemment que des périodes de vache maigre seront à venir. Non ? (OK pour les sociétés très endettés qui méritent une décote devant l’incertitude de passer un creux de cycle).
5. Où en sommes-nous dans le cycle actuel ?
En regardant le passé c’est assez simple. Nous ne sommes pas en haut du cycle, pour s’en convaincre il suffit de regarder les évolutions des valorisations du secteur auto et intérim. Point haut : fin 2017 / début 2018. Depuis cours divisé par deux. Du coup nous sommes très certainement en milieu de cycle (la baisse peut continuer) OU en creux de cycle. Là, impossible à départager, nous ne sommes pas devin.
Impossible également de prédire l’avenir. Si le prochain cycle arrive rapidement c’est une excellente nouvelle pour les porteurs d’actions cycliques. Cependant rien n’exclus que celui-ci arrive dans 5 ou 7 ans !
Conclusion : Difficile de prédire les cycles, en revanche il semble assez simple d’éviter les hauts. Si le secteur a fait x4 en trois ans on s’abstiendra de rentrer dedans.
6. Une opportunité pour le petit porteur ?
Les cycliques semblent intéressantes pour un investisseur :
• Ayant du temps (au moins un cycle complet, soit entre 6 et 9 ans)
• En capacité de renforcer si le marché sanctionne davantage ce type de titres
• En capacité de repérer des entreprises solides (bon bilan, peu de dette)
Du côté des gérants c’est un vrai casse-tête, ne maitrisant pas son encours et devant sur-performer à court terme il ne faut vraiment pas se louper. En général ils se placeront quand la hausse sera déjà bien marquée et que tous les indicateurs seront au vert. Moins de gains, mais pas de coût d’opportunité.
Le petit porteur semble avoir plus de latitude. S’il évite le haut du cycle (vu précédemment, assez aisé), achète des entreprises solides (sans dette), se montre patient, n’hésite pas à renforcer en cas de forte baisse, le résultat peut être appréciable à long terme.
Mon cas personnel
J’ai naturellement beaucoup de cycliques, tout simplement car elles ne me rebutent pas et que je suis un investisseur dans la valeur, elles se retrouvent donc rapidement dans mon radar. Toutefois, j’aimerais mieux maitriser ce type d’actions. l’objet de ce billet est le partage de mes découvertes.
Mes erreurs
Acheter des entreprises en haut de cycle. Et encore j’ai eu de la chance, j’ai souvent acheté dans un creux et du coup mes PRU sont proches de la valorisation actuelle. Seule grosse gamelle : Sapmer.
N’empêche que j’ai eu un coût d’opportunité (1), je ne maitrisé visiblement pas ce que je faisais (2). Too Bad !
Mon problème
En fin de cycle, toutes ces valeurs sont très faiblement valorisées. Du coup, en tant qu’investisseur dans la valeur, elles remplissent mes screeners depuis deux ans.
Mais concrètement, aujourd’hui, Groupe Crit est-elle cher avec un PE de 7 ? De même Akwel et son PE de 5. Bien sûr les deux entreprises ont un bilan sain mais les résultats devraient souffrir à moyen terme. Du coup, pas cher ou correctement valorisé au vu de la situation actuelle ?
Pour être franc sur Akwel je suis serein à long terme, mais sur mes intérimaires je ne suis sûr de rien. C’est un vrai problème qu’il faut résoudre.
Problème d’une cyclique : sa valorisation
En lisant Investir à long terme de Francisco Garcia Parames, il explique qu’un moyen de calculer grossièrement le bénéfice d’une entreprise dégagé durant un cycle est de faire la moyenne du résultat net des 10 dernières années (ou la médiane).
Je sors donc mon bloc note et ma calculette et je commence à faire des moyennes, DLSI, Synergie, Groupe Crit… ils y passent tous ! quand tout à coup je me rend compte … que ce ratio existe déjà !
Valoriser une cyclique - le CAPE
Le CAPE (Cyclically adjusted price-to-earnings ratio) se calcule en divisant la capitalisation boursière par la moyenne du résultat net sur 10 ans, ajusté avec l’inflation. Il est donc très proche du PE. Attention à la dette de l’entreprise.
Ce ratio est inutile pour valoriser une société de croissance mais très intéressant pour une cyclique car il permet de valoriser l’ensemble d’un cycle.
Stockopedia permet de filtrer à 3, 6 et 10 ans. Voici quelques chiffres (à 10 ans) pour se donner une idée :
- Synergie : 10,3
- Groupe Crit : 10,3
- DLSI : 7,2
- Akwel : 7,4
- Groupe Plastivaloire : 3,8
- Kaufman & Broad : 12
Intéressant de voir que Synergie et Groupe Crit ont exactement le même résultat. La décote historique de DLSI est bien mis en évidence. PVL a le ratio le plus bas à cause de son niveau d’endettement. On observe que Akwel n’est pas très cher au vu de son bilan. La décote de Kaufman n’est pas faramineuse.
Conclusion
• Un cycle commence et se termine toujours
• Le marché n’aime pas les cycliques, sauf quand elles explosent
• Il est impossible de prédire les cycles, cependant il est aisé de s’apercevoir lorsque le marché valorise fortement les cycliques. Dans ce cas, passons notre chemin.
• Le petit porteur a un avantage plus fort sur les cycliques par rapport aux gérants (avantage moins prononcé sur une action non cyclique)
• La patience est la vertu principale de ce type d’investissement
• Il est nécessaire d’apprécier la cherté d’une cyclique au vu de son bénéfice moyen lors d’un cycle complet. Le CAPE sera une précieuse boussole.
• Acheter uniquement des cycliques avec un bilan en béton. Plus l’entreprise est endettée, plus le risque de ne pas passer le creux est fort. A contrario, son potentiel augmente en conséquence. Si vous jouez à ce jeu, ayez conscience du risque
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2 #10 24/07/2020 14h36
- thomas69
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Portefeuille
• PE médian (TTM) : 8,1
• EV/EBITDA médian (TTM) : 4,17
• ROCE median (TTM) : 13,6%
Mouvements du portefeuille
• 04/05 : Renforcement de Catana à 1,80€ pour 2k.
• 04/05 : Renforcement de Burelle à 526,00€ pour 3,2k.
• 06/05 : Renforcement de PVL à 3,66€ pour 2k.
• 06/05 : Achat de Guillin à 15,90€ pour 4,7k. Belle boîte en plein plastique bashing. Son cours s’est redressé car l’emballage plastique jouait un rôle sanitaire dans la crise.
• 07/05 : Renforcement de TF1 à 4,23€ pour 2,5k.
• 26/06 : Renforcement de Focus Home Interactive à 29,20€ pour 3k. Pyramidage car l’histoire se passe bien et que c’est une de mes plus fortes convictions. Les derniers résultats sont excellents grâce au back catalogue. J’ai envoyé ma dernière cartouche ATP un lundi matin car c’était le coup de cœur Investir du WE, ayant peur que le cours s’envole rapidement j’ai préféré finir ma ligne. Ce sera mon dernier renforcement, FHI est désormais une grosse ligne, ma première.
• 29/06 : Achat de Vicat à 25,90€ pour 4,2k. Investissement moyen terme, je mise un retour à la moyenne du cours. Plus bas depuis 2009, semble excessif tout de même, l’évolution de la valorisation semble laisser penser à un secteur en déclin. Certes peu de croissance (hors acquisition) et peu de marge mais le business est pérenne et la boîte n’a pas fait de perte depuis des lustres. Rachat d’actions de la part de la famille depuis des années, de manière constante mais non significative au vu des volumes. Vendeur à 50€.
• 07/07 : Achat de Stef à 67,00€ pour 6,7k.
Sur les 5 dernières années :
- ROCE entre 10 et 15%, assez honnête.
- CAGR : ~5%
- Croissance BPA/an : ~10%
- Croissance book value/an : ~12%
Une belle boîte abordable avec un profil assez défensif. Réinvesti ses bénéfices. Investissement long terme.
• 16/07 : Renforcement de SII à 18,55€ pour 2,5k. Ma SII préférait, très rentable. Je ne suis pas fan de Keyrus et de Open. En période faste, dans un secteur en bonne croissance je me méfie des sociétés qui déçoivent. Qu’adviendrait-il si le secteur se contracte ? je n’ose pas imaginer. Concernant SII, elle est punie à cause de son exposition aux secteurs industriels. Le rebond récent concerne le secteur (OPA sur Open, du coup ricochet sur l’ensemble des SII => espoir des investisseurs d’autres OPA). Horizon long terme.
• 17/07 : Vente de Le Bélier à 37,20€ pour 9,2k. Acheté le 23 avril à 29,10€. +28% en moins de trois mois. Vendu car besoin de liquidités et les opportunités sont nombreuses actuellement. Le GAP de l’OPA ne m’intéresse pas pour ~2/3%.
• 20/07 : Achat de M6 à 9,78€ pour 7,4k. Profil identique à TF1 mais qualité supérieure. Investissement moyen terme, je ne suis pas convaincu de la prospérité de la télévision à long terme. La décote semble tout de même excessive (PE = 7, 9 en prévision 2021. pas de dette). J’espère un retour à la normal l’an prochain. Potentiel ~80%, à 16€ je liquide.
Physionomie du portefeuille
• Suite à la vente de Le Bélier, le secteur auto pèse désormais 17% du portefeuille.
• Beaucoup de cycliques estimant qu’une reprise économique devrait se faire, tôt ou tard.
• 27 lignes en portefeuille, c’est pas mal. J’envisage de faire le ménage prochainement.
• Forte orientation value, comme d’habitude. J’espère et pense cependant avoir gagné en qualité au fil du temps.
Questions
• Je cherche des chiffres sur mon indice de référence (Cac Small / Mid). Savez-vous où je peux trouver les ratios (moyenne et médiane) de l’indice ? AVG PE, EV/EBITDA, etc… ?
• Étant moyen (nul ?) en comptabilité, avez-vous des lectures à me conseiller ? axé bien entendu sur l’investissement boursier. J’ai pensé à l’interprétation des états financiers de Warren Buffet, mais ce n’est pas fou il parait.
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4 #11 06/10/2020 15h22
- thomas69
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Les holdings - faut-il investir dedans ?
N’avez-vous jamais entendu, « Acheter du Burelle, vous aurez Plastic Omnium à moitié prix ! » ou encore « Acheter du FFP, vous aurez Peugeot gratuitement ! » ? Certainement.
qu’est-ce qu’une holding ?
D’après Wikipedia, « une société ayant pour vocation de regrouper des participations dans diverses sociétés et d’en assurer l’unité de direction ».
Vous pouvez investir directement dans Plastic Omnium ou acheter la holding (Burelle) qui contrôle le groupe (~58% du capital). En investissement dans Burelle vous aurez le droit à une ristourne de 30 à 50% (lire un exemple de calcul de décote).
Pourquoi une holding décote forcément ?
• Frais de fonctionnement de la holding (personnels, locaux, …)
• Faible liquidité en général. Quoi qu’il arrive moins liquide que le titre principal
• Capital verrouillé. Appartenant souvent à une famille, une OPA est peu probable
• Investissement indirect. Exemple: La société fille offre un coupon de 5%, la holding décide de se désendetter et ne distribue rien. Vous touchez 0 dividende alors qu’en étant un actionnaire direct vous auriez touché le coupon. En somme, vous perdez en indépendance.
• Plus complexes à analyser : certaine holding sont un véritable méli-mélo de participations et de boucle d’autocontrôle. Il devient très difficile d’en estimer la valeur (exemple: La "galaxie" Bolloré)
La règle absolue
La décote de la holding ne va jamais se résorber à zéro (sauf cas exceptionnel où celle-ci est liquidé). Une grande erreur serait donc de considérer qu’en achetant une holding, vous avez une marge de sécurité de x% (correspondant à la décote), que nenni ! cette ristourne est PERMANENTE.
Néanmoins, cette décote fluctuera dans une range de X à Y%. Il semble par exemple que la décote de Burelle fluctue entre 30 et 50% selon la période. Vu que la liquidité est plus faible, le cours de la mère subie un peu d’inertie, tout simplement.
C’est cette "range" de fluctuation qui est importante et il faut la connaitre pour chaque holding.
Les topologies de holding
1. Une holding qui possède majoritairement une entreprise (exemple: Burelle)
2. Une holding qui possède un portefeuille de participations (exemple: FFP)
3. Un méli-mélo de participations avec boucle d’autocontrôle. Le but de cette usine à gaz est de contrôler un énorme groupe avec une faible participation économique (exemple: Financière de l’Odet).
Stratégies selon la topologie
Cas 1 : Une participation forte dans une entreprise
La stratégie classique est de vouloir investir dans la holding car la décote historique est forte, sans trop analyser la fille. Grosse erreur ! Imaginez que vous investissiez dans une holding cyclique en haut de cycle ! Le scénario sera le suivant : Cours de la fille divisé par 3 > cours de la mère divisé par 3 ou 2,5 si la décote historique se résorbe un peu… votre coussin de sécurité vous fait une belle jambe !
La bonne stratégie consiste à vouloir investir initialement dans la fille (fondamentalement) ET de vous rendre compte que la mère est historiquement décotée par rapport à la fille (=range de décote haute) ! Vous avez donc un coussin de sécurité par rapport à la décote historique. Si votre intuition est bonne, le cours de la mère devrait davantage s’apprécier que celui de la fille (retour à la normal de la décote). Si le cours de la fille vivote et que la décote se résorbe un peu, vous pouvez même sortir en PV de 20 à 30%.
Cas 2 : Une participation dans divers entreprises
Partons du principe qu’il s’agit d’un portefeuille d’une dizaine de titres diversifiés avec une pondération assez égale.
Au vu de la topologie du portefeuille, c’est presque comme investir dans un indice. Du coup la stratégie consiste simplement à investir quand la décote est maximale et à revendre quand celle-ci revient vers des niveaux plus habituels. On peut assimiler cela à des coups de trading assez peu risqués.
Cas 3 : Le méli-mélo de participations incompréhensible
Le type le plus complexe. C’est une situation spéciale. Deux ingrédients sont nécessaires. Premièrement, réussir à évaluer une valeur intrinsèque à l’ensemble de la galaxie (bon courage). Deuxièmement, rechercher un catalyseur qui va faire exploser la valeur du titre au grand jour. Généralement, il va falloir que l’organisation soit simplifiée pour que les acteurs du marché puissent enfin évaluer correctement le groupe.
Notes
J’ai vulgarisé les topologies. Chaque holding est bien entendu unique. Cependant cette approche permet d’avoir une grille de lecture simple à mettre en œuvre.
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1 8 #12 12/10/2020 15h51
- thomas69
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Ça monte ! J’allège ? pyramide ? conserve ? renforce ? Vend ?
Vous investissez dans une action. Miracle, elle prend 30%. Vous vous demandez, que dois-je faire maintenant ? vous décidez de consulter le consensus des analystes.
Brillante idée. Vous voilà aidé !
Rappel des définitions
Alléger : Vendre une partie des titres
Pyramider : Renforcer au fur et à mesure de la hausse (d’où l’idée de « pyramide »)
Conserver : On ne touche à rien
Renforcer : Acheter des titres supplémentaire
Vendre : On liquide tout
Note: Ce rappel semble bateau, mais pas convaincu que tous le monde connaisse la notion de « pyramidage » par exemple.
Théorie rationnel
D’un point de vue strictement rationnel, on s’en fiche de votre PRU et on étudie la valeur du titre par rapport au cours actuel. En d’autres termes, si vous n’aviez pas le titre en portefeuille, que feriez-vous maintenant ?
• J’achète : Dans ce cas vous conservez le titre en portefeuille
• C’est trop cher, je passe mon chemin : Dans ce cas vous vendez
Et dans la pratique ?
C’est une bonne base. Au moins c’est rationnel. Mais souffrant de quelques lacunes.
• Stratégie binaire (achat / vente) : Comment savoir s’il faut légèrement renforcer ou alléger ? « Çà devient cher mais pas trop quand même, donc j’allège mais en garde un peu !? » Mouais bof.
• Difficilement applicable sur un portefeuille de 20 à 30 valeurs avec la volatilité. On passe notre temps à se requestionner sur chaque dossier concernant sa juste valeur. Difficile à tenir pour un particulier sur le long terme je pense.
• Tendance à couper les fleurs (titres qui montent) et à renforcer les mauvais herbes (titres qui baissent)
Classer vos entreprises - qu’attendez-vous d’elles ?
À l’instar de Lynch, j’ai remarqué que mon portefeuille pouvait être découpé en catégories d’actions. Ce qui est intéressant, c’est que le comportement de vente est radicalement différent selon la topologie de l’entreprise.
Les topologies
• Retour à la moyenne : Une entreprise value. Rien à attendre d’elle à très long terme. Secteur généralement mature. La clé est de prendre de belles sociétés.
• Cyclique : Classique, une entreprise sensible aux cycles économiques.
• Situation spéciale : OPA, gros actif qui devrait être vendu, etc…
• Value2Growth : Le temple à bagger. Une entreprise value mais ayant la capacité de devenir une entreprise de croissance. Des fois il s’agit même d’une entreprise déjà en croissance mais complétement sous côté.
Que faire selon la topologie
Là est la clé, selon la topologie de l’entreprise, le comportement à avoir en cas de hausse du titre n’est pas le même.
• Retour à la moyenne : L’entreprise n’a pas de potentiel à long terme. Il faut juste combler le gap entre sa valeur intrinsèque et son cours actuel. Par conséquent plus le titre monte, plus le potentiel baisse. → On allège au fur et à mesure que le titre monte.
• Cyclique : Une bonne cyclique fluctue très fort. Cours qui fait x3, x4. Vice versa à la baisse. Le challenge est de garder le titre le plus longtemps possible pendant la phase de hausse. Une bonne tactique est de la jouer au momentum. → Tant que ça monte on garde, dès que ça commencer à chuter on bazarde en masse. Le marché a toujours raison en avance.
• Situation spéciale : → Vous attendez que l’événement spécial arrive, dès que c’est le cas vous vendez. Simple.
• Value2Growth : De gros baggers se cachent souvent ici. Concentrez votre attention sur ces dossiers. Souvent délaissé (value) il faut du temps pour que le marché reconnaisse pleinement le titre. → Si l’entreprise est décevante dans ces publications c’est un pétard mouillé, vous voilà avec un simple retour à la moyenne (= on allège au fur et à mesure). Si les publications sont excellentes, réflexion doit être faite s’il faut pyramider, dans le doute, conserver au moins votre fleur au chaud.
Rappel
Pour rappel, je ne suis qu’un simple investisseur particulier, amateur de surcroit. Mes articles sont issus de mes propres réflexions, ce ne sont pas des vérités générales. J’écris pour graver dans le marbre mes idées et progresser, au passage je partage. Si vous trouvez utile ce genre de billet ou avez appris quelque chose, n’hésitez pas à mettre un +1, ça me fait toujours très plaisir.
Actuellement je rédige également un article intitulé « Mythe et réalité sur les net net » pour le projet Lynch. J’ai une idée de fonds que j’aimerai biens soutenir, j’espère réussir à faire quelque chose d’assez bien ficelé.
***
News Portefeuille
• Le plafond de versement du PEA (150k) est atteint ! Du coup je compte prochainement calculer mes performances.
• Je gère 2 PEA supplémentaires pour des membres de ma famille. Bien garni. Il va falloir que je progresse encore et encore.
• J’ai publié quelques billets récemment concernant des lignes importantes de mon portefeuille. Décote historique de Burelle par rapport à POM, le point sur Focus Home Interactive et pronostique du T2, Est-ce que Serge nous mitonnerait pas une AK chez Graine Voltz ?
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1 11 #13 19/12/2020 18h00
- thomas69
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L’investissement Quality & Value
Je suis un investisseur à dominante Quality & Value, d’où le titre de cette file.
Aujourd’hui, focus sur la partie Quality, à tort, très rarement mis en avant.
Les ratios comptables Quality
Prenons un bon vieux screener (Stockopedia) et voyons ce qu’il nous propose comme ratio pour calculer la qualité d’une entreprise.
Note: Une bière (pinte) offerte à celui qui trouve la boîte dont j’ai tiré l’image.
1. Marge opérationnelle (ou marge d’exploitation): résultat d’exploitation divisé par le chiffre d’affaires.
2. ROE (return on equity) : résultat net / capitaux propres. C’est donc le rendement des capitaux apportés par les actionnaires.
3. ROCE (Return on employed capital) : EBIT * (1 - taux d’imposition) / capitaux employés (= totale de l’actif - passif courant OU capitaux propre + passif non courant). C’est donc le rendement du capital au sens large, à savoir celui des actionnaires (capitaux propres) ET celui des créanciers (dettes).
Pour vulgariser la notion de capitaux engagés, vous prenez tout le passif (= comment se finance l’entreprise) et vous enlevez le passif courant (ou court terme). Celui-ci correspond au financement du cycle d’exploitation (12 mois). Donc, les capitaux engagés correspondent à tout l’argent injecter dans l’entreprise à long terme.
Différence ROE / ROCE et pièges
Les deux sont souvent très corrélés mais il existe des subtilités et des pièges.
1. Le ROCE intègre les dettes, pas le ROE. Du coup une entreprise très endetté peut avoir un excellent ROE car elle a peu de capitaux propres et se finance majoritairement en s’endettant.
2. Une augmentation de capital augmente les capitaux propres. Baisse du ROE/ROCE
3. Une réduction de capital baisse les capitaux propres : Augmentation du ROE/ROCE
4. Une grosse quantité de cash gonfle l’actif. Baisse du ROCE
5. Une entreprise ayant amorti son outil industriel (baisse de l’actif) peut avoir un ROCE élevé (sous évaluation de l’actif).
Pour conclure, le ROE mesure le rendement du capital de l’actionnaire alors que le ROCE mesure celui de l’ensemble des capitaux utilisés par l’entreprise. Plus les ratios sont élevés, plus la société arrive à générer de la valeur avec l’argent qui lui est confié.
Corrélation entre capitaux engagés et croissance
En théorie financière stratégique, il est admis que la croissance du chiffre d’affaires est corrélée aux capitaux engagés. Dit autrement, plus on injecte du cash dans une entreprise, plus celle-ci croît.
C’est assez logique, si vous ouvrez une deuxième usine de production, votre production va très certainement doubler, comme votre CA. Cela fonctionne également pour les entreprises tech, en doublant le nombre d’employés, le CA double (je n’ai plus étude, si quelqu’un peut me la retrouver). Ceci explique pourquoi les licornes américaines envoient la gomme en phase d’expansion, puis "leader takes all" et "rest is history" comme ils disent.
Si la croissance du chiffre d’affaire est corrélé aux capitaux engagés alors la croissance de l’entreprise est égale à la rentabilité (hors dividende et rachat d’action = bénéfice net mis en réserve). Il s’agit de la croissance maximal ! rien ne dit que l’entreprise y arrivera, faut-il encore que : son marché ne soit pas en décroissance (1), que l’intensité capitalistique du business reste identique (2) et que le levier opérationnel fonctionne (= augmentation du volume / part de marche -> baisse des coûts -> meilleure rentabilité) (3).
Pour conclure, une entreprise ne peut pas croitre naturellement plus rapidement que sa rentabilité.
Derrière cette explication se cache toute la philosophie d’investissement logique de Higgons, Greenblatt et Paramés.
La preuve pour Higgons :
William Higgons a écrit :
J’avais été formé en 1977 par un analyste qui m’avait enseigné que le bénéfice par action ne peut pas croître plus vite que le bénéfice mis en réserve sur fonds propres si le taux d’endettement et l’intensité capitalistique restent fixes (Source)
Intérêt pour l’investisseur particulier
En tant qu’investisseur particulier vous pouvez vous servir du ROCE pour détecter de belles valeurs en devenir.
Le ROCE d’Akwel. Quand une entreprise a besoin de pas mal d’actifs pour fonctionner (machine, usine, outils, …) mais arrive à une rentabilité sur capitaux engagés proche des sociétés de services, c’est le moment de se poser quelques questions.
La comptabilité est uniquement un outil, servez-vous en pour détecter de belles sociétés.
Conclusion
Nous avons vu que la rentabilité des capitaux propres (ROE) ou engagés (ROCE) est une métrique pour mesurer la qualité d’une entreprise. Cependant il existe de nombreux pièges et cas particuliers. Théoriquement, la croissance d’une entreprise est limité par sa rentabilité car le chiffre d’affaire est corrélé aux capitaux engagés. Par conséquent, une entreprise avec un rendement élevé des capitaux engagés a un potentiel de croissance élevé.
Notes
- Je ne suis pas un professionnel de la finance ou de la comptabilité, il s’agit uniquement d’informations que j’ai recueillies au fil du temps et que je souhaitais synthétiser et vulgariser. Par conséquent, si je manque de précision ou que je suis dans le faux sur certain point, n’hésitez pas à me le faire savoir.
- Les images concernant la rentabilité des capitaux engagés et de la croissance sont issues de l’émission BFM stratégie.
Dernière modification par thomas69 (23/12/2020 01h25)
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4 #14 22/12/2020 17h29
- thomas69
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Quelques réflexions aujourd’hui, très simple, comme d’habitude.
Boule de neige et performance dans le temps
Depuis mes débuts, j’entends qu’il faut lancer sa boule de neige et la faire grossir avec des intérêts composés. Idéalement en injectant régulièrement du cash et en réinvestissant ses plus-values.
Prenons deux investisseurs, Laurel et Hardy. Ils investissent chacun dans un PEA avec un capital initial de 100 000€, mais leurs performances annuelles divaguent. Laurel commence fort, avec les résultats suivants : +30%, +40%, +20%, -10% et -15%. Hardy met plus de temps à se former mais ne se relâche jamais. Il effectue les mêmes performances, mais de manière inversée, à savoir : -15%, -10%, +20%, +40% et +30%.
Laurel a fait grossir sa boule de neige très rapidement au début, mais par excès de confiance, se relâche. Tandis que Hardy, plus lent à la détente, se rattrape au bout de quelques années de travail acharné. D’après vous, qui a le meilleur rendement annualisé ?
Laurel, logique, il commence fort et ses intérêts composent donc plus vite, n’est-ce pas ?
Faux ! le rendement est absolument identique.
Rendement Laurel : 5 √ 1,3 * 1,4 * 1,2 * 0,9 * 0,85 = 1,108
Rendement Hardy : 5 √ 0,85 * 0,9 * 1,2 * 1,4 * 1,3 = 1,108
Le rendement est similaire, 10,8% chacun, peu importe la distribution de la performance dans le temps.
Moralité : Ne jamais cesser de progresser même si vos débuts sont difficiles. Ne jamais se laisser aller aux excès de confiance.
Les baggers, une performance en trompe-l’œil
On entend souvent, j’ai eu un 10-baggers avec cette entreprise !
Vous, jaloux, n’avez jamais dépassé le stade des 2-baggers dans votre portefeuille, vous désespérez…
Reprenons nos deux compères. Laurel et Hardy repèrent la société LDLC en 2019, les affaires sont mal orientées mais elle n’est vraiment pas chère. Ils achètent chacun 1 000 actions à 6,00€.
Laurel laisse dormir son action en attendant une revalorisation du marché.
Hardy est très actif, surveillant l’entreprise comme du lait sur le feu. En mars le coronavirus survient, télétravail généralisé. Hardy a du flair, les ventes de PC à distance vont forcément exploser ! sur le champ il double sa ligne, 1 000 action supplémentaires à 10,00€ pièce. L’action grimpe et les résultats du début d’année tombe, exceptionnel, forcément. Le cours atteint 30€ il refait ses calculs. Tiens, c’est toujours pas cher, PE prévisionnel de 10 et pas de dette ! Il décide de prendre une dernière louche de 1 000 actions à 30,00€.
En décembre nos deux actionnaires en herbe revendent tous leurs titres à 45,00€.
PRU de Laurel : 6,00€
Performance de Laurel : +650% (7,5-baggers)
PRU de Hardy : (1000 * 6) + (1 000 * 10) + (1000 * 30) / 3 000 = 15,33€
Performance de Hardy : +193% (3-baggers)
Laurel se vante d’avoir eu un 7-bagger cette année, Ouch, quelle performance dit donc !
Hardy n’a qu’un 3-bagger, pas mal du tout, mais loin de la performance exceptionnelle de Laurel.
Laurel engrange 39 000€ de plus-value, tandis que Hardy 89 000€, forcément, il a pyramidé en suivant le dossier.
Optiquement Laurel a une plus grosse performance, mais au final, c’est bien Hardy qui ramasse le plus d’argent.
Si Laurel s’était fortement allégé au fur et à mesure, ses gains seraient encore plus faibles, pourtant il se serait toujours vanter d’avoir eu un 7-bagger.
Moralité : Prendre du recul par rapport à la notion de bagger, l’évolution du poids de la ligne est déterminant.
Réflexion benchmark sur l’investissement value
J’ai étudié quelques benchmarks au sujet de l’investissement value. À chaque fois les titres étaient rebalancés annuellement. En effectuant des arbitrages annuels on laisse le temps aux titres de se revaloriser (= intégration du facteur momentum). Autrement dit, si au 1 janvier, la société A est value et intégré au portefeuille, même si celle-ci devient hors de prix en juillet, le benchmark doit la garder jusqu’au 1 janvier de l’année suivante, intégrant ipso facto le facteur momentum.
C’est une moyenne statistique bien sûr, si le titre explose en mars, on a 9 mois de momentum théorique devant nous. S’il explose en décembre, on ne profite pas du tout du momentum. Mais statistiquement, sur une très longue période, cela doit se lisser.
J’aimerais bien avoir une étude qui compare deux méthodologies :
1. Acheter le décile d’action ayant le plus faible PE, vente 12 mois plus tard (si plus dans le décile le moins cher)
2. Absolument identique au premier MAIS vente obligatoire en cours de route si PE = 15 (moyenne du marché historique)
La première méthodologie est celle couramment utilisé dans les études, mais j’ai l’impression qu’elle intègre le momentum. La deuxième se rapproche davantage du comportement des investisseurs values dans la vie réelle. Allez dire à un investisseur value qu’il doit garder la société X encore 4 mois malgré un PE de 40 ! Pourtant c’est ce que font les benchmarks en général.
/!\ Attention, c’est juste une intuition et je peux très bien être dans le faux. Je parle souvent du momentum, mais c’est un simple outil. aucune fixette là-dessus. D’ailleurs je ne regarde que très rarement cette valeur dans mon screener fétiche. Je pense juste qu’un investisseur value peut améliorer sa performance en gardant une valeur qui se revalorise (pas ad vitam non plus, sinon vous n’êtes plus value).
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13 #15 31/12/2020 16h54
- thomas69
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Bilan de l’année
Performance : +60,6% YTD.
La valeur des deux portefeuilles (PEA et PEA-PME) évoluent de 55k à 250k sur douze mois.
La performance est principalement tirée par un bon market timing. J’ai injecté ~100k durant la crise (~66k PEL + 30K prêt consommation 0,95% + raclage de fond de tiroirs). Le stock picking joue également un rôle intéressant, avec quelques très bonnes pioches cette année (Focus).
La stratégie a toujours été simple. Conserver précieusement mon PEL en attendant une crise (1) et de monter en compétences (2). Je suis même allé plus loin, en souscrivant à un prêt consommation. J’ai même failli vendre de l’or physique, mais question logistique (transport impossible à cause du COVID), c’était trop compliqué.
J’avais acquis la certitude que cette crise était temporaire et courte, du coup j’ai monté un portefeuille presque full cyclique. Le plan était d’acheter les valeurs les plus défoncées. J’ai néanmoins chercher un équilibre dans l’endettement des entreprises, entre bilan solide (Catana, Derichebourg, Akwel, Synergie, Crit, etc.) et bilan plus faible mais avec davantage de potentiel (Plastivaloire, Haulotte, etc.). J’avais néanmoins gardé des dossiers à fort potentiel (Focus Home Interactive) ou profitant d’un bon trend (Graines Voltz).
Ma conviction en ma stratégie était totale. Cependant, jamais, au grand jamais, je n’aurais imaginé un rattrapage aussi rapide en novembre. Paraît que les marchés sont efficients, foutaise. Cette théorie est une calomnie intellectuelle. Les humains souffrent de biais cognitifs très fort, tant qu’ils seront aux manettes, les marchés seront à leurs images, biaisés.
Les erreurs de l’année
Je vais peut-être en choquer certains mais je suis déçu de cette performance.
D’abord, elle n’est absolument pas reproductible, j’ai cramé pratiquement toutes mes cartouches. Je ne vais pas refaire le coup du PEL et du prêt consommation tous les ans (1). Enfin, des erreurs inadmissibles ont étés commises au fil de l’année (2).
Florilège des erreurs 2020
• Je n’ai pas fait le lien entre explosion du jeu vidéo et confinement assez rapidement alors que c’était sous mes yeux ! J’ai bien entendu alourdi et pyramidé Focus, avec un magnifique renforcement à 13,85€ en mars mais je n’ai pas assez appuyé ma ligne. Faut mettre la gomme dans ce genre de scénario !
• J’ai trop lissé l’entrée de mes capitaux durant la crise (entre mars et mai). Trop prudent, voir attentiste. J’attendais quoi, le CAC à 1000 points ?
• Je connais bien Delfingen, un fort partenariat existe entre mon école d’ingénieurs et l’entreprise. Bien étudiait la boîte également. Suivi l’achat de Schlemmer et étonné que le marché ne réagisse pas. Analysé en détail l’AK via DPS. Et j’ai également observé le cours monter tranquillement sans monter à bord ! J’attendais un trou d’air, une respiration du marché sur le titre…
• Je suis rentré très tardivement sur LDLC, vers 28€. Comble de l’ironie, j’en parlais déjà sur cette file !
• J’ai sorti Derichebourg et Catana en octobre. DBG gagne encore 17% aujourd’hui. J’ai vendu pour prendre de l’Odet, bonne conviction. Les rapports risquent / gains / temps étaient censés être meilleurs. Plutôt logique comme raisonnement, Odet vaut le double, son dénouement est prévu au plus tard début 2022 (normalement !). Finalement mes deux cycliques explosent le mois d’après. Je voulais réduire le risque à potentiel court terme égale. Finalement j’ai juste réduit les gains.
Que retenir de cette éloge à la modestie ?
1. D’après ce fil de discussion, je suis INTP, très perfectionniste, par conséquent, lent à la décision. C’est une qualité ET un défaut. Pour gommer mon manque de réactivité, je dois absolument préparer mes plans à l’avance.
2. Ne pas perdre de vu son plan en cours de route. Au fil du temps, ma stratégie full cyclique s’est légèrement effrité.
3. Ne jamais se laisser influencer
Portefeuille
PEA-PME :
• SII : 6k
• Piscine Desjoyaux : 4k
Apprentissage de l’année
• Le VIX est un super indicateur pour savoir quand rentrer en temps de crise. Au lieu de faire un DCA selon les paliers d’un indice économique (stratégie pas débile au demeurant), il semble encore plus efficace de le faire en se basant sur l’indice de la peur.
• Le marché small France, surtout les sociétés non suivies par les institutionnels est encore plus inefficient que ce que j’imaginais. il s’agit d’un problème d’inertie. Entre les informations ET l’intégration dans le cours, le laps de temps écoulé est important. J’ai quelques exemples en tête et me suis même fait avoir en me disant "je dois rater quelque chose".
• Calculer la performance d’un portefeuille est un exercice difficile. La croyance populaire veut que cette métrique permette à l’investisseur de repérer ces erreurs ou succès et ainsi le pousser à la progression. J’émet des réserves quand à cette théorie, faut-il déjà calculer correctement TRI et valeur de part sans faire d’erreur et en connaissant les mécaniques d’influences (1), se comparer au bon indice, vaste débat (2). A contrario, cet exercice a aussi ces maux psychologiques. Sur-performance = euphorie. Sous-performance = désespoir et doutes. Dans mon cas, je n’ai pas besoin de calcul savant pour connaître mes erreurs et réussites. Pour clarifier nettement ma position et éviter ainsi toute dérive, je ne dis pas que calculer sa performance est inutile, bien au contraire, mais que les calculs effectués par la majorité des particuliers sont approximatifs, par conséquent, tirer une interprétation de cette variable est caduque. Vous n’êtes pas meilleur cette année car vous avez injecté massivement du cash pendant la crise, comme moi.
Objectif
Devenir millionnaire avant mes quarante ans. Hors apport, je dois taper du 12,3% annuels, jouable.
Une réelle fierté d’atteindre cet objectif sans héritage, dons où lèguent. Je reste très attaché à mes principes méritocratiques.
Je ne prévois pas d’être rentier, l’oisiveté est mère de tous les vices.
Mon travail et la bourse sont des hobbys, des passe-temps.
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4 3 #16 08/01/2021 15h24
- thomas69
- Membre (2018)
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Bonjour à tous,
Merci infiniment pour vos messages, c’est très gentil de votre part. J’y répondrai prochainement.
Ruminant sans cesse, j’ai décidé d’écrire un billet pour me détendre et extérioriser mes pensées. A vrai dire, j’ai un besoin fondamental de comprendre les choses. Récemment, je me suis penché sur le momentum.
Le facteur momentum
En bleu, les performances du momentum de 1999 à 2019 dans le monde.
Source: https://www.msci.com/documents/1296102/ … ochure.pdf
D’après les études académiques et statistiques, c’est un facteur qui génère de la sur-performance. L’effet est encore plus fort, lorsqu’il est associé au facteur “value”.
Définition académique
Le facteur est démontré en 1993 par Narasimhan Jegadeesh et Sheridan Titman. Les titres qui montent continuent de monter. D’un point de vue académique, c’est une inefficience de marché. L’explication est simple, des initiés achètent ou vendent un titre car ils ont à leur disposition une information non diffusée (OPA proche, résultat exceptionnel, etc.). Par conséquent, un titre qui grimpe sans raison est la conséquence d’une information positive inconnue par le marché, lorsque que celui-ci prendra connaissance de la nouvelle (positive) le titre continuera logiquement son ascension.
L’avis de William Higgons (gérant de fonds français) est intéressant.
William Higgons a écrit :
A ces critères j’ajoute le momentum critère qui s’est imposé progressivement au début simplement parce qu’il permettait d’éviter de vendre ses titres avant les OPA. La justification de ce critère s’est ensuite enrichie. Il ne faut pas croire qu’il n’y a que des gérants professionnels qui investissent en bourse. Pour prendre un exemple, je suis actionnaire d’une entreprise informatique dont le dirigeant est investi dans les actions d’un de ses concurrents. S’il perd de l’argent en bourse, c’est à désespérer. J’ai aussi l’exemple de 3M qui vendait tous les plastiques réfléchissants pour les panneaux de signalisation. La personne chez 3M en charge de ces produits connaissait donc toutes les parts de marché de ses clients et pouvait spéculer en bourse. J’ai également appris qu’une entreprise qui vendait des machines pour plier des cartons près de Dijon avait un fort actionnariat tout autour de l’usine et si l’activité baissait … (source)
L’explication académique se tient, mais je pense qu’elle est incomplète. Voyons la suite.
Momentum sain
À force d’étudier des sociétés, je remarque que le rythme de vie d’une entreprise est bien souvent mouvementé. Oscillant entre périodes prospères (expansion) et de vache maigre (stagnation, voire récession). Or, les cycles sont assez longs, plusieurs années. Par cycle, j’entends cycle de vie interne de l’entreprise (1), pas cycle économique (2). Bien que le cycle économique (2) influe plus ou moins fortement sur le cycle interne d’une entreprise (1) selon le secteur d’activité de celle-ci (d’où la notion d’entreprise cyclique).
Un changement de stratégie ou de direction semble être un catalyseur récurrent. Apple est un bon cas d’école, le catalyseur est le retour de Steve Jobs en 1997, matérialisé par une redéfinition complète de la stratégie de l’entreprise. Le cycle de prospérité est lancé, alimenté sans cesse par l’innovation.
J’ai la nette impression, qu’acheter une entreprise avec un fort momentum, revient à acheter une entreprise dans un cycle interne prospère. Tout l’art consiste à l’acheter au début de son expansion et à identifier son catalyseur.
Actuellement, je pense que Derichebourg et Delfingen sont dans ce cas. Le catalyseur est une opération de croissance structurante.
Momentum malsain
Les marchés ont une tendance naturelle à l’exagération, à la hausse, comme à la baisse. Typiquement, lors d’une crise, tout le monde cherche des valeurs défensives, lors d’une reprise, des cycliques, etc. Récemment, lors du covid, il fallait des valeurs technologiques. Les valeurs vertes ont également le vent en poupe. Finalement la valorisation importe peu, il faut être dans le bon wagon, c’est tout.
C’est un effet de foule. Son paroxysme est modélisé par un phénomène appelé “bulle”.
Les titres bénéficient d’un excellent momentum mais sans fondement rationnel évident, à vrai dire, les spécialistes se donnent énormément de mal pour justifier l’inexplicable. A contrario, le momentum sain s’explique simplement, l’entreprise se porte mieux, point.
L’origine de la volatilité du facteur semble provenir du momentum malsain.
Prenons Tesla. Momentum extraordinaire, le cours est multiplié par trois en six mois. Pourtant la volatilité est impressionnante, début septembre le cours plonge de 34% avant de reprendre sa marche en avant.
Combinaison du facteur momentum et value
La combinaison des facteurs momentum et value génère plus de performance qu’un facteur unique. Rationnellement ça semble logique, si un facteur fonctionne, deux facteurs devraient encore mieux fonctionner. Mais ce n’est pas le cas, certaines associations de facteurs donnent de mauvais résultats (Je ne rentre pas dans les détails, pléthore d’études existe). Une analogie simple, si le Nutella est bon et qu’un burger est bon alors un burger au Nutella est excellent ! (Miam)
Rappelons le momentum sain. Une entreprise vivote et rentre dans un cycle de croissance grâce à un catalyseur. Le cycle interne est lancé et dure plusieurs années. Pour illustrer mes propos j’ai pris Apple, une valeur value dans les années 90 (une net net à l’époque !).
Le momentum sain a davantage de chance de s’appliquer sur une valeur value car elle est en fin de cycle, elle est donc forcément boudée par le marché à ce moment là.
A contrario, le momentum malsain touche des secteurs très à la mode, pas vraiment value.
Du coup l’ajout du facteur value, permet de supprimer les entreprises au momentum malsain. Inversement, l’ajout du facteur momentum permet de supprimer les values trap.
Synthèse
• Value : Action pas chère, boudé par le marché (généralement pour de bonnes raisons). Piège = value trap (=vivote, n’a pas enclenché un cycle d’expansion).
• Momentum : Titre qui monte. Piège = momentum malsain (monte sur du vent)
• Value + Momentum : Transition de cycle pour l’entreprise. D’abord value (bas de cycle) → phase d’expansion = début de cycle (matérialisé par le momentum) → évite les pièges de chaque facteur (value trap et momentum malsain)
Conclusion
• Facteur value = sur-performance
• Facteur momentum = sur-performance
• Facteur value + momentum = sur-performance supérieure à l’utilisation unique de ces deux facteurs. Pas pour des raisons intuitives (=analogie du burger au nutella) mais parce que la combinaison des deux facteurs supprime leurs carences mutuelles (=value trap et momentum malsain)
Finalement, une entreprise value et momentum est en plein changement de cycle interne (=début d’une période de prospérité). Le cycle dure plusieurs années → sur-performance.
Conclusions
• Il existe deux types de momentum : sain et malsain. Le momentum sain repose sur une réalité concrète et rationnelle. Le momentum malsain repose sur l’irrationalité du marché.
• L’association du facteur value et momentum permettent d’être dans une situation de momentum sain, à savoir une entreprise en début de cycle d’expansion.
• La durée du cycle dure plusieurs années → vecteur de sur-performance
• L’investisseur intelligent doit forcément repérer le catalyseur déclenchant le cycle. Le catalyseur devra être très fort (la situation d’une entreprise ne change pas du tout au tout sur un détail)
/!\ Note importante : ce que je raconte ne provient d’aucune étude OU spécialiste renommé. Uniquement de ma petite tête insatisfaite des études académique (momentum = délit d’initié). Par conséquent, c’est à prendre au stade expérimental, pas pour argent comptant.
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7 #17 18/01/2021 16h07
- thomas69
- Membre (2018)
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Aujourd’hui
Les marchés sont dichotomiques, à deux vitesses. Les valeurs de croissance sont toujours plus onéreuses. Les valeurs value, reste value.
Le paroxysme du marché est illustré avec Tesla. L’intelligence collective a oublié le loi implacable du capitalisme, la concurrence.
Paraît-il que cette fois, c’est différent. Comme toujours. Finalement c’est comme d’habitude, un éternel recommencement. Le scénario semble similaire aux années 2000. Des pans du marché sont bullesques, d’autres, raisonnable.
Restons donc raisonnable, nous aussi.
Demain
Paraît-il que c’est très dur de prévoir le marché, donc il ne faut pas le faire. C’est bien vu de faire preuve de modestie. Pourtant un portefeuille est un pari dans l’avenir, une position stratégique assumée. Prenons mon cas, un portefeuille value avec beaucoup de cyclique. Je fais des paries, une sur-performance des actions délaissées et une reprise économique post covid. En somme, je suis optimiste.
La stratégie est offensive, les constatations ci-dessous sont à l’origine de mes anticipations macro.
• Décollecte des fonds small ces dernières années. Le phénomène s’inverse actuellement.
• Sur-performance des actions de croissance depuis presque dix ans. Fin de cycle en cours (illustré par des bulles)
• Injection massive de cash dans l’économie (BCE et FED : QE)
• Épargne des ménages élevées (dû au confinement). Gros pouvoir (et envie) de consommation
• Nature humaine optimiste et confiante après une crise majeure. Phénomène observable dans l’art.
• Signaux objectif de reprise de l’économie (résultat des entreprises, cours des matières premières, etc.)
• Pas d’alternative à l’investissement action (taux bas)
Après-demain
Si aujourd’hui nous sommes en 2000, j’ai bien peur qu’après-demain nous seront en 2018 (marché onéreux, surchauffe des cycliques). À plus long terme, j’ai peur des excès du marché, le cocktail taux bas et optimisme économique peuvent être fatal. Nous ne savons pas quand ça arrivera, mais tôt ou tard, nous y serons à nouveau confrontés.
Je travail ma stratégie, sans grand succès.
Les pistes en réflexion :
• Cash en portefeuille
• Obligation
• Valeur refuge solide (=peu corréler à l’économie et cheap)
Le portefeuille
Achat de Derichebourg
• Effet d’échelle avec l’acquisition d’Ecor. Part de marché passant de 16-17% à 35%.
• Synergie très forte dans le business
• Amélioration de la marge de Lyrsa. Au rachat: 4%. Actuellement : 5%. Oojectif: 8%.
• Consolidation du marché espagnol, atomisé actuellement
• Prévision croissance EBITDA 2021 : 15-20%
• Économie circulaire → potentiellement une valeur verte !
• Baisse du capex à venir (beaucoup d’investissement réalisé ces dernières années)
• Grosse reprise du marché des métaux
• Objectif MidCap à 15€. C’est un excellent cabinet de conseil et c’est très rare de voir des objectifs si élevés.
Si l’acquisition de Ecor tombe à l’eau, je vends.
Achat de Realités
• Forte croissance à venir. Objectif (non officiel) 600M de CA en 2024 (et 30M de RN)
• Management a réussi à tenir ses promesses (jusqu’à maintenant)
• Management impliqué financièrement. Alignement des intérêts. 49/90 manageurs ont investi au moins 75K dans la boîte
• Stratégie de différenciation de l’entreprise, pas un simple promoteur mais "créateur d’espace urbain innovant"
• Rentabilité masqué. Croissance à marche forcé au détriment des marges à CT
• Carnet de commande en forte croissance
• Les dirigeants se renforce au capital (de manière continue)
Bien entendu c’est optimiste comme dossier mais avec un prix d’achat de ~25E je pense avoir une marge de sécurité correct.
Vente de Graines Voltz
À 119€ j’ai sorti GRVO. Le prix semble intégrer un scénario rose, je ne paie pas pour ça. Je veux bien acheter de la croissance, mais pas de la croissance anticipée comme certaine. J’ai profité d’un article positif d’Investir et d’un carnet d’ordres blindé à l’achat pour sortir, la cotation a dû être interrompue à cause des mesures de sécurité Euronext.
D’un point technique et psychologie du marché, je pense que le dividende va être coupé ou fortement réduit. Cette mesure risque de doucher les investisseurs les plus optimistes.
De même à moyen terme je vois bien une AK. Va bien falloir payer cette croissance européenne !
Cette entreprise m’a beaucoup appris. Dans le fond, les fondamentaux n’ont pas changé du tout au tout, loin de là. En revanche, c’est la perception du marché qui a littéralement changé, et c’est ça qui a fait bouger le cours. J’ai gardé longtemps pour cette raison, mais à 119€, c’est trop pour moi.
Vente Metropole TV
Pas grand-chose à dire, si ce n’est que j’avais besoin de cash !
Je pense que cette entreprise n’a pas un potentiel mirobolant au cours actuel, son marché est très mature (voire en déclin !). Le potentiel de hausse est trop faible pour être dans mon portefeuille. En revanche, ce n’est pas cher et l’action a un bon rendement. Je ne jetterai pas la pierre à ceux qui possèdent cette entreprise, loin de là. Cette vente est un simple arbitrage.
Allègement TF1 et Focus
TF1 suit la même logique que Metropole TV : besoin de cash et arbitrage. J’ai réduit Focus (à 64€) à cause du poids en portefeuille (et de valorisation), RAS sur le dossier.
Articles intéressants
• Pourquoi les prédictions sont souvent fausses (et quelles leçons en tirer)
• Les indicateurs de valorisation pour prédire le rendement futur du marché boursier
Citation intéressante
Howard Marks a écrit :
Mon point de vue est que les théoriciens […] posent la volatilité comme un substitut du risque pour des raisons de commodité. Ils avaient besoin d’une valeur pour leurs calculs qui soit objective et qui puisse être établie sur le passé et extrapolée pour le futur. La volatilité répond au cahier des charges, lorsque la plupart des autres types de risques n’y arrivent pas. Cependant, le problème avec tout cela, c’est que je ne pense vraiment pas que la volatilité soit le risque dont la plupart des investisseurs se préoccupent. Ils existent plusieurs types de risques… Mais la volatilité est certainement le moins pertinent d’entre eux
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2 3 #18 19/01/2021 17h04
- thomas69
- Membre (2018)
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@Selden : J’ai déjà entendu ces citations. Elles doivent être très connues.
Soyons honnête, je ne suis pas anti-croissance, loin de là. Google à 33x les bénéfices, ce n’est pas déconnant vu la qualité de l’entreprise, ses perspectives LT et son MOAT. Quand mon PEA et PEA-PME seront pleins, j’envisage d’ailleurs une diversification US dans des actions de grande qualité à prix abordable, Google semble être dans cette catégorie.
En revanche, Tesla, McPhy et Hopium, c’est du grand délire.
@corran : Cinq raisons. Simplement car PVL et Akwel ont eu d’excellentes performances au sein du portefeuille (1). Au moment du krach, je cherchais un équilibre entre cyclique endetté (PVL) et cyclique au bilan solide (Akwel), Delfingen aurait cassé la balance du portefeuille (2). Le poids du secteur auto est élevé dans mon portefeuille (3). J’ai une excellente opinion sur l’ensemble de mes équipementiers auto, difficile d’arbitrer du coup (4). Enfin, connaissant bien Delfingen et lorgnant sur elle depuis longtemps, hésitant à participer à l’AK, j’ai eu tout l’honneur de voir le titre décollé sans moi, du coup j’ai un biais psychologique sur cette entreprise je pense (5).
Mais Delfingen offre de belle perspective pour un tarif abordable. Elle pourrait rejoindre le portefeuille à terme.
***
Revenons au point deux, l’équilibre entre bilan solide et entreprise endetté. Avec du recul, je planche sur une nouvelle stratégie uniquement en temps de crise.
J’ai observé les phénomènes suivants :
1. Les entreprises cycliques et endettées sont bradées durant les crises, et pour cause, elles sont dangereuses car elles peuvent faire faillite !
2. Sous l’effet de la panique, tout le monde bazarde les titres, sauve qui peut. Du coup, le prix ne reflète plus du tout la valeur intrinsèque de l’entreprise
3. Plus le prix d’une action diminue, plus son risque diminue (à court terme hein, pas sur une longue période car les fondamentaux bougent aussi)
4. Post crise, le cours des entreprises cycliques endetté explose (logique, le risque de faillite semble écarté). J’observe un x2 au minimum (voire plus, voir PO en 2009).
Partant de ces observations, j’ai fais un constat simple. Si mes survivants font x2 et que mes échecs sont des faillites, voici le tableau de performance.
Portefeuille = 10 titres équipondérés.
0 faillite : 100%
1 faillites : 80%
2 faillites : 60%
3 faillites : 40%
4 faillites : 20%
5 faillites : 0%
6 faillites : -20%
7 faillites : -40%
8 faillites : -60%
9 faillites : -80%
10 faillites : -100%
Nous constatons que notre portefeuille extrêmement risqué, peut supporter 5 faillites sur 10 titres en portefeuille. Impressionnant.
Mes conclusions :
1. La psychologie de crise pousse des entreprises à être valoriser à un point où le risque devient faible.
2. Détenir une entreprise endetté est très risqué, en détenir plusieurs dilue le risque (style CDS, voyez le genre).
Cette stratégie trouve son origine dans une réflexion simple : Une entreprise peut être très risqué, mais si son prix chute inexorablement, au bout d’un moment le risque deviendra faible. Il y a bien un plancher où le rapport risque / opportunité devient favorable et ce chiffre ne peut être une valorisation de 0.
Bien entendu, nous excluons les entreprises qui se font disrupter et sont en décroissance structurelle. Nous parlons uniquement et exclusivement d’une période de crise où des facteurs exogènes viennent affecter l’entreprise, d’où le cas d’étude des cycliques en temps de crise.
Dans la panique boursière et la pagaye générale, le marché ne fait plus de distinction dans l’endettement des entreprises, pas le temps ! alors que beaucoup de facteurs doivent être pris en compte :
- Dette à CT ou LT ?
- Entreprise familiale ? Si oui, ils vont se buter comme jamais pour garder le bateau à flot
- Possibilité de tirer des lignes de crédit à CT ?
- L’entreprise va-t-elle faire des pertes ?
- Comment s’est comporté l’entreprise lors de la dernière crise
Cette réflexion reste au stade de la planche à dessin, mais je compte bien creuser ma théorie.
La clé est la défaillance psychologique humaine qui en tant difficile, n’arrive plus à évaluer correctement les actifs.
Edit (un rajout) : Qu’on le veuille ou non, la majorité des gains en bourse se font au détriment des autres. Pour un acheteur, il y a un vendeur. Or, un humain est intelligent, plusieurs humains sont très intelligents. A contrario, la psychologie d’un humain est faillible (= biais), la psychologie d’une foule est très faillible (= biais individuel + biais de foule). Cette dichotomie fourni un angle d’attaque très intéressant. L’investisseur individuel doit choisir un terrain à son avantage pour générer une meilleure performance que le marché.
Dernière modification par thomas69 (20/01/2021 22h08)
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2 7 #19 20/01/2021 17h25
- thomas69
- Membre (2018)
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Dernière lecture : La chose la plus importante de Howard Marks.
L’auteur : Howard Marks
Né en 1946 (76 ans), Howard débute en 1968 comme analyste action, chez CitiCorp. Il fait ce que son employeur lui demande, à savoir étudier les « Nifty Fifty », à la recherche des plus belles entreprises de croissance, peu importe la valorisation.
Par la suite, il se spécialise dans les placements obligataires de type « obligations à haut rendement » (junk bond). D’abord chez CitiCorp, puis en 1985 chez TCW Group. C’est là qu’ils rencontrent les futurs associés de son fonds d’investissements Oaktree, crée en 1995.
La performance est de 19% par ans. La fortune personnelle de Howard est de 2,1 milliards de dollars en 2020 (391e fortune mondiale).
Pas mal de bouteilles pour notre auteur, il est caractérisé par un style très défensif, dû à son expérience d’investisseur en obligation. Un esprit contrarien, marqué par son travail d’analyste durant les « Nifty Fifty ». Paraît que Buffet apprend toujours des choses intéressantes dans ces mémos. Voici la dernière, à vous de juger.
Résumé
Des copains m’ont demandé un résumé, j’ai commencé à prendre des notes, quant à la fin de l’ouvrage, l’auteur nous livre une synthèse du livre. J’ai recopié ces lignes, que je compte relire de temps à autre.
***
La meilleure base d’un investissement fructueux - ou d’une carrière réussie dans l’investissement - c’est la valeur. Vous devez avoir une pensée précise de la valeur des choses que vous envisagez d’acheter. Il y a beaucoup de composantes dans la valorisation, et beaucoup de manière de l’aborder. Pour simplifier à l’extrême, il y a les liquidités sur les comptes et la valeur des actifs tangibles, la capacité de l’entreprise ou de l’actif à générer des liquidités, et le potentiel pour que ces éléments croissent.
Pour obtenir de très bons résultats, votre connaissance profonde de la valeur doit être supérieure. Vous devez donc apprendre des choses que les autres ne savent pas, voir les choses différemment ou faire un meilleur travail d’analyse qu’eux - idéalement, il faut les trois ingrédients.
Votre perception de la valeur doit se baser sur un fondement solide, factuel et analytique, et il faut s’y tenir fermement. Ce n’est qu’à ce moment que vous saurez quand acheter ou vendre. Ce n’est qu’avec un sens très aigu de la valeur que vous aurez la discipline nécessaire pour prendre vos bénéfices sur un actif hautement prisé dont tout le monde pense qu’il continuera toujours à monter. Ou que vous aurez les tripes pour tenir une position et la moyenner à a baisse en temps de crise même si les prix continuent à baisser tous les jours. Bien entendu, pour que tous ces efforts soient bénéfique au final, il faut que votre estimation de la valeur se situe bien dans la cible effective.
***
La relation entre le prix et la valeur est l’élément clé pour réussir un investissement. Acheter en dessous de la valeur est la méthode la plus fiable pour engranger des gains. Payer au-dessous de la valeur fonctionne rarement.
***
Qu’est-ce qui fait qu’un actif se vend en dessous de sa valeur ? Les opportunités exceptionnelles d’achat existent essentiellement parce que la perception minore la réalité. Même si une très bonne qualité peut être clairement manifeste, il faut une connaissance approfondie pour détecter qu’elle est bon marché. Pour cette raison, les investisseurs confondent souvent la valeur objective et l’opportunité d’investissement. L’investisseur exceptionnel n’oublie jamais que l’objectif est de trouver de bons achats, pas de bons actifs.
***
Au-delà de l’augmentation du potentiel de gains que cela procure, acheter lorsque le prix est plus bas que la valeur est un élément essentiel pour limiter le risque. On ne peut pas obtenir cela en payant plus cher un actif en forte croissance. On ne peut pas obtenir cela en payant plus cher un actif en forte croissance, ni en prenant part à un « envolée » du marché.
***
La relation entre le prix et la valeur est influencée par la psychologie et les paramètres techniques, des forces qui peuvent prendre le dessus sur les fondamentaux sur le court terme. Les oscillations extrêmes des prix qu’induisent ces deux facteurs donnent lieu à des opportunités pour de gros profits ou de grosses erreurs. Pour vous trouver dans le premier cas plutôt que dans le second, vous devez vous conformer aux principes de la valeur et résister à la psychologie et autres paramètres techniques.
***
Les économies et les marchés ont des cycles de hausses et de baisses. Quelle que soit la direction suivie à un instant donné, la majorité des gens finissent par penser qu’elle ne s’arrêtera jamais. Ce raisonnement est une source de danger majeur car il empoisonne les marchés, amène les valorisations à des niveaux extrêmes, et provoque les bulles et les paniques auxquelles les investisseurs auront du mal à résister.
***
De même, le côté grégaire dans la psychologie de l’investissement mène à des schémas réguliers de mouvement de balancier, entre optimisme et pessimisme, entre crédulité et scepticisme, entre crainte de passer à côté d’une opportunité et crainte de perdre de l’argent, et donc un empressement d’acheter et urgence de vendre. Le mouvement de balancier entraîne le troupeau à acheter à des prix élevés et à vendre à bas prix. Faire parti du troupeau mène tout droit à la catastrophe, tandis que le contrariarisme dans les extrêmes vous aidera à éviter les pertes et vous mènera tôt ou tard à la réussite.
***
En particulier, l’aversion au risque - dont un niveau approprié est une composante essentielle d’un marché rationnel - est parfois trop limitée, parfois excessive. Les fluctuations de la psychologie de l’investisseur à cet égard jouent un rôle très important dans la création des bulles et des krachs des marchés.
***
Il ne faut jamais sous-estimer la force des influences psychologiques. La cupidité, la crainte, les excès de crédulité, le conformisme, la jalousie, l’égo et la capitulation, toutes ces influences font partie de la nature humaine, et elles ont toutes une grande capacité à imposer des actions, en particulier lorsqu’elles sont exacerbées et partagées par l’ensemble du troupeau. Elles influenceront les autres, et l’investisseur sérieux les ressentira aussi. Personne, pas même nous, ne doit s’attendre à être immunisé et à l’abri. Cependant, même si nous les sentons, nous ne devons pas y succomber pour autant. Il faut plutôt les reconnaître en tant que telles, et les combattre. la raison doit dominer les émotions.
***
Les tendances - haussières ou baissières - finissent en général par être exagérées. Ceux qui les identifient suffisamment tôt en bénéficient, mais les derniers à le faire sont pénalisés. C’est la raison pour laquelle mon adage numéro un pour l’investissement est « Ce que le sage fait au début, le fou le fait à la fin ». La capacité à résister aux excès sont rare, mais c’est une qualité importante de la plupart des investissements qui réussissent.
***
Il est impossible de savoir quand un marché en surchauffe va se retourner à la baisse, ou lorsque la chute va cesser et que la hausse va reprendre. Mais même si nous ne savons jamais où nous allons, nous devrions savoir où nous en sommes. nous pouvons déduire la situation des marchés dans leur cycle à partir des comportements des autres autour de nous. Lorsque les autres investisseurs sont insouciants, il nous faut être prudent, et lorsqu’ils sont en panique, nous devrions devenir agressifs.
***
Cependant, même le contrarianism n’assure pas toujours de faire des profits.
Les grandes opportunités pour acheter et vendre vont de pair avec les valorisations extrêmes, et par définition cela n’arrive pas tous les jours. Nous sommes aussi tenus d’acheter et de vendre à des niveaux moins attrayants dans le cycle, étant donné que la plupart d’entre nous ne pouvons pas nous contenter d’agir moins d’une fois par an. Nous devons identifier lorsque la chance n’est pas de notre côté et nous montrer alors plus prudents.
***
Si vous achetez des valeurs sûres à la base, à bas prix relativement à la valeur, et dans un contexte psychologique globalement déprimé, vous avez une très forte probabilité d’obtenir d’excellents résultats. Mais même dans ce cas, il peut y avoir des vents contraires pendant une certaine durée jusqu’à ce que la situation revienne à ce que nous avions prévu. « Sous côté » n’est absolument pas synonyme de « va bientôt remonter ». D’où l’importance de mon second adage fétiche « Avoir trop d’avance sur son temps est indiscernable de se tromper. » Il faut beaucoup de patience et de courage pour tenir une position suffisamment longtemps jusqu’à ce qu’elle soit confortée.
***
Au-delà de leur capacité à déterminer la valeur d’un actif et de chercher à l’acquérir lorsque son prix est intéressant, les investisseurs performants doivent aussi avoir une approche rationnelle du risque. Ils doivent aller bien au-delà de la définition académique du risque, qui le restreint à la volatilité. Ils doivent comprendre que le risque qui importe le plus est le risque de perte définitive. Ils doivent rejeter l’idée qu’augmenter la prise de risque est la formule universelle pour réussir un investissement. Ils doivent aussi savoir que des investissements plus risqués impliquent un éventail plus large de résultats possibles et une plus grande probabilité de pertes. Ils doivent bien être conscients du potentiel de perte intrinsèque à tout investissement, et ils ne doivent l’accepter que si la récompense est plus convenable.
***
La majorité des investisseurs ont une approche simpliste, ne se préoccupant que de la probabilité de rendement. Certains découvrent qu’il est aussi important de comprendre le risque que le rendement. Mais c’est l’investisseur exceptionnel qui parvient au raffinement nécessaire pour apprécier la corrélation, un élément essentiel pour maîtriser le niveau de risque d’un portefeuille dans sa globalité. Du fait de différence au niveau de la corrélation, des investissements spécifiques de même niveau de risque absolu peuvent être combinés de diverses manières pour constituer des portefeuilles aux niveaux de risques globaux largement variables. La plupart des investisseurs pensent que la diversification consiste en la détention de plusieurs choses différentes. Mais peu comprennent que la diversification n’est effectivement en place que si on peut compter sur le fait que chaque composante du portefeuille réagir différemment à une évolution spécifique de l’environnement.
***
Autant l’investissement agressif est susceptible de produire des résultats impressionnants lorsqu’il fonctionne - en particulier dans les périodes haussières - autant il a peu de chances de générer des profits aussi sûrement que l’investissement défensif. La devise d’Oaktree « Si vous évitez les mauvais, les meilleurs prendront soin d’eux-mêmes » s’est révélée bien utile au fil des années. Un portefeuille diversifié en investissements, dans lequel aucun n’a de grande chance de générer de pertes importantes, est un bon départ pour réussir.
***
La maitrise de risque est au coeur de l’investissement défensif. Plutôt que de tenir de faire ce qu’il faut, l’investisseur défensif accorde une importance particulière à ne pas faire ce qu’il ne faut pas. Assurer la capacité de survie dans des conditions difficiles étant incompatible avec la maximisation des rendements dans les périodes favorables, les investisseurs doivent choisir l’équilibre qu’ils établiront entre les deux. L’investisseur défensif décide de mettre l’accent sur le premier choix.
La marge pour l’erreur est un élément déterminant dans l’investissement défensif. Même si la majorité des investissements seront réussis si les choses se déroulent telles qu’espérées, il faut une marge pour l’erreur pour rendre les résultats supportables lorsque les choses ne vont pas dans le bon sens. Un investisseur peut mettre en place une marge pour l’erreur en se concentrant sur les valeurs tangibles et durables dans le contexte présent, en n’achetant que si le prix est bien en dessous de la valeur, en écartant tout effet de levier et en diversifiant. Le fait de mettre l’accent sur ces éléments peut limiter vos gains les périodes haussières, mais cela optimisera aussi vos chances de passer entre les gouttes lorsque tout ne se passe pas si bien. Mon troisième dicton favori est : « N’oublions jamais cet homme d’un mètre quatre-vingts qui s’est noyé en traversant une rivière profonde d’un mètre cinquante en moyenne. » La marge pour l’erreur vous donne l’endurance et vous permet de tenir dans les périodes de creux.
***
La maîtrise du risque et la marge pour l’erreur devraient tout le temps être présents dans votre portefeuille. Mais vous devez garder à l’esprit que ce sont des « actifs cachés. » Sur les marchés, la plupart des années sont bonnes mais ce n’est que dans les mauvaises années - lorsque la marée redescend - que l’intérêt de l’approche défensive devient évident. Dans les bonnes années, les investisseurs défensifs doivent se contenter de savoir que leurs gains, même s’ils ne sont pas maximisés, ont été obtenus avec couverture du risque adéquat…. même si cette dernière se s’est pas avérée utile.
***
Une des exigences essentielles pour la réussite d’un investissement - et qui fait donc partie de la psychologie des grands investisseurs - est la prie de conscience que nous ne savons pas ce qui va arriver dans le futur. Peu de gens, voir personne, n’en savent plus que le consensus sur ce qui va se passer concernant l’économie, les taux d’intérêt et les principales places de marché. Il vaut donc mieux que l’investisseur passe du temps à acquérir des avantages compétitifs en termes de connaissances sur ce qui peut l’être : les domaines d’activités, les entreprises et les titres. Plus vous rentrerez dans le détail, plus vous aurez de chance d’apprendre ce que les autres ignorent.
***
Beaucoup d’investisseurs pensent - à tord - connaître la direction que vont prendre les économies et les marchés dans le futur - et agissent dans ce sens. Ils prennent alors des initiatives agressives qui produisent rarement les résultats escomptés. investir sur la base de prédictions fermement crues bien qu’incorrectes est à l’origine de pertes potentielles très importantes.
***
Beaucoup d’investisseurs - amateurs comme professionnels - considèrent que le monde fonctionne selon un processus bien ordonné qu’on peut maitriser et prédire. Ils font abstraction de l’aspect aléatoire des choses et des distributions de probabilité qui sous-tendent tous développements futurs. Ils choisissent donc de baser leurs actions sur un scénario fixé dont ils prévoient qu’il se produira. Cela marche quelque fois - attirant les honneurs pour l’investisseur - mais pas de manière suffisamment régulière pour donner lieu à un succès sur le long terme. Dans la prévision économique comme dans la gestion de placements, il est à noter qu’il y a généralement quelqu’un qui a tout bon… mais il est rare que ce soit la même personne plusieurs fois de suite. Les investisseurs qui réussissent le plus ont « presque tout bon » la plupart du temps, et c’est bien mieux que les autres.
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Bien faire les chose consiste en grande partie à éviter les écueils qui sont fréquemment représentés par les fluctuations économiques, les difficultés d’entreprises, les revirements nerveux des marchés, et la crédulité des autres investisseurs. Il n’y a pas de formule infaillible pour le faire, mais la prise de conscience de ces dangers potentiels est très certainement le meilleur point de départ pour s’efforcer de les éviter.
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Un autre élément important est d’avoir des attentes raisonnables. Les investisseurs rencontrent souvent des problèmes parce qu’ils agissent dans la perspective de rendements déraisonnablement élevés ou sur lesquels on compte trop. Cela se produit en occultant le fait que généralement toute augmentation de l’objectif de rendement va de pair avec une augmentation du risque supporté. La solution est de bien réfléchir aux propositions qui pourraient être trop belles pour être vraies.
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Ni les investisseurs défensifs qui limitent leurs pertes en période de déclin, ni les investisseurs agressifs aux gains substantiels dans un marché haussier ne prouvent qu’ils ont du talent. Selon nous, pour dire que des investisseurs créent réellement de la valeur, il faut regarder leurs performances dans des environnements dans lesquels leur style n’est pas particulièrement bien adapté. L’investisseur agressif peut-il se prémunir de perdre tous ses gains lorsque le marché se retourne à la baisse? L’investisseur défensif peut-il bénéficier en bonne partie d’un marché haussier ? Ce type d’asymétrie est caractéristique du talent réel. Un investisseur donné a-t-il plus de placements gagnants que de perdants ? Les gains sur les gagnants sont-ils plus importants que les pertes sur les perdants ? Les bonnes années rapportent-elles plus de profits que les résultats ne sont mauvais dans les périodes défavorables ? Enfin, les résultats sur le long terme sont-ils meilleurs que ce que le seul style de l’investisseur laisserait espérer ? Ces éléments sont le propre de l’investisseur exceptionnel. Sinon, les rendements pourraient résulter de pas grand-chose en dehors du mouvement de marché et du bêta.
***
Seuls les investisseurs ayant une acuité hors du commun peuvent souvent pressentir la distribution de probabilité qui régit les événements futurs et deviner lorsque les rendements potentiels compensent les risques qui se cachent dans la partie gauche des événements négatifs de la distribution.
Cette simple description des condition d’un investissement réussi - basés sur la compréhension de l’éventail des gains possibles et du risque d’événements défavorables - met à plat les éléments qui devraient retenir votre attention. Je vous recommande ce travail. Il vous mènera sur un chemin exigeant, passionnant et stimulant.
Avis personnel
Ce livre est un classique, il doit figurer dans la bibliothèque d’un investisseur. L’auteur maitrise son sujet, cela se ressent fortement. Néanmoins, le lecteur reste sur sa faim, par moments. Des exemples et des mises en situation concrètes auraient été apprécier pour savourer le style du gérant, façon Lynch dans ses ouvrages. Ajoutons que le style très défensif de l’auteur, couplé à son pragmatisme implacable plonge le lecteur dans un état pessimiste vis-à-vis de l’investissement. A vrai dire, le livre manque d’entrain. Thématique boursière oblige, le style est très académique. La traduction façon Valor n’aide pas, comme d’habitude.
Dernière modification par thomas69 (01/02/2021 09h27)
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2 #20 01/02/2021 12h48
- thomas69
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Enigme sur la volatilité
Je travaille actuellement sur la notion de risque au sein d’un portefeuille, fatalement j’étudie la volatilité et le bêta. Autant je comprends d’où provient la sur-performance de la plupart des facteurs (momentum, value, small, etc.), honnêtement sur la volatilité c’est un mystère. Voir un non-sens. Mon intuition serait plutôt que les entreprises risquées (=volatile) sur-perfoment, rémunérant ainsi l’excès de risque et que les autres (=non volatile) sous performent en contre-partie d’une sécurité plus forte. Or, il n’en est rien.
Problématique : Pourquoi les entreprises à faible volatilité font mieux (= sur-performance) que les autres ?
Illustration de l’écart de performance
Source: @srv dans un autre post.
Définition de volatilité et bêta
La volatilité est l’ampleur des variations du cours d’un actif financier. En bourse, le rapport historique entre la volatilité d’un indice et celui d’un titre se nomme le bêta. Une volatilité élevée traduit une espérance de gain forte au prix d’un risque élevé. Si la volatilité est faible, l’espérance de gains et le risque est faible.
Méthode de calcul
Bêta = (Covariance(Rp, Rm) ) / Variance(Rm).
Rp = rendement du portefeuille
Rm = rendement du marché
Volatilité = Ecart type des variations historiques de prix entre un indice et un titre.
Effet du bêta
• bêta < 0 : Le titre évolue à l’opposé du marché. Si l’indice baisse, le titre monte
• bêta = 0 : Le titre et l’indice ne sont pas du tout corrélés
• bêta > 0 et bêta < 1 : Le titre est peu volatile par rapport à l’indice. Si beta = 0,5 et l’indice diminue de 3%, alors le titre ne diminue que de 1,5% (= titre défensif, faible risque et faible espérance de gains)
• bêta = 1 : Le titre se comporte exactement comme l’indice.
• bêta > 1 : Le titre est très volatile par rapport à l’indice, les mouvements sont amplifiés. Si beta = 2 et l’indice diminue de 3%, alors le titre diminue de 6% (=titre offensif, gros risque et grosse espérance de gains)
Dans le monde réel, en France
Voici quelques exemples, histoire de se faire une idée très concrète. Historiquement, les titres faiblement volatils (=défensif) sont liées aux sources de revenues récurrentes, peu importe l’environnement économique : santé, télécom, consommation de base.
• Sartorius : 0,03
• Iliad : 0,15
• Orange : 0,38
• Pernod Ricard : 0,5
• Carrefour : 0,52
• L’Oréal : 0,52
A contrario, les entreprises liées à l’environnement économique ont une volatilité plus élevée.
• Airbus : 2,60
• Société Générale : 2,53
• Renault : 2,36
• Axa : 1,95
• Safran : 1,86
• CapGemini : 1,61
Etude de la volatilité et du bêta en France
Revenons-en à notre énigme, d’où provient la sur-performance des entreprises faiblement volatile.
Ma première intuition est sur la taille des entreprises. J’ai remarqué les faits suivants, plus une entreprise est petite dans mon portefeuille, moins les prix bougent, grosse inertie à la hausse et à la baisse face aux marchés. Cette intuition est pifométrique, je n’avais jamais regardé le bêta associé aux titres mais après coup, force est de constater que ça colle plutôt bien à mes observations.
Du coup je me suis lancé dans des calculs sur la cote française. Toutes les données sont issues de Stockopédia.
Beta corrélé à la taille des entreprises en France
Notes :
• Ordonnée : Beta. Le graphe est redimensionné visuellement sur l’intervalle 0:3, cependant toutes les données sont comprises (notamment utilisés pour la droite de régression)
• Abscisse : Capitalisation. De 40M à 5 000M sur la graphe 1. Zoom sur le second, de 40M à 1000M (l’annotation indique 1100M, c’est lié au logiciel)
• Toutes les entreprises françaises côtés sont compris dans l’intervalle de capitalisation
→ Il existe une légère corrélation entre la volatilité est la taille des entreprises. Elle n’est pas flagrante, mais elle existe bel et bien. J’ai remarqué que la volatilité des entreprises capitalisant entre 40M et 100M (1,206) est inférieure aux plus grandes capitalisations boursières du pays (>10 milliards = 1,224). D’un point de vue théorique, cela voudrait dire qu’elles sont moins risquées…
Quelques chiffres par intervalle :
• 40-100: 1,206
• 100-200: 1,222
• 200-300: 1,200
• 300-400: 1,217
• 400-600: 1,396
• 600-800: 1,136
• 800-1000: 1,556
• 500-1000: 1,343
• 10M+: 1,224
En y réfléchissant davantage, ce n’est pas tant la taille de l’entreprise qui crée de l’inertie (faible volatilité) d’après mes observations, mais surtout le flottant. Bassac me frappe particulièrement (beta = 0,78; free float ~5%). Mon intuition est la suivante, plus le flottant est faible, moins le titre est volatile. En somme, aucun lien avec le risque associé à l’entreprise, mais uniquement sa configuration boursière.
Beta corrélé à la part du flottant (%) en France
Même configuration que précédemment sauf que là toutes les entreprises françaises côtés sont présentes. La corrélation est bien plus forte.
Autant j’ai réussi à faire corréler le bêta et divers ratios, tel que bêta vs EV/EBITDA ou bêta vs NET Gearing mais la corrélation est logique, plus une entreprise est endetté, plus elle est risquée, c’est parfaitement logique. Mais là c’est inexplicable d’un point de vue théorique, une entreprise ayant X% ou Y% de flottant ne change en RIEN son niveau de risque intrinsèque.
Tout ça pour dire que plus le flottant est faible, moins il y a de volume, moins le titre est volatile, moins il semble théoriquement risqué ?
Je suggère que les entreprises à faible flottant sont très souvent des boîtes familiales qui historiquement surperforment le marché. Les arguments sont nombreux : visions long terme, prudent, intérêt aligné, faible dette, etc.
Sauf que du coup ce n’est pas le facteur volatilité qui crée de la surperformance, mais la typologie d’entreprise, à savoir des boîtes familiales.
Source: Les raisons de la surperformance des entreprises familiales en Suisse
Bonus : bêta corrélé au gearing en France
Aucun lien avec mes réflexions, juste de la curiosité. Les résultats sont logiques. J’ai enlevé les données extrêmes pour me restreindre dans une fourchette -200%:+200%.
La volatilité, un concept fumeux ?
Quelque chose me titille, la dichotomie entre la thèse des théoriciens et celle des investisseurs particuliers.
• Point de vue des théoriciens : la volatilité est une notion de risque, plus un titre est volatil, plus l’actif est risqué.
• Point de vue des investisseurs particuliers : la volatilité n’est pas un risque mais une opportunité d’acheter un actif à vil prix !
Autant je trouve les théoriciens trop théoricien et académique. Autant les investisseurs me semblent naïfs et tout autant théoricien !
Concernant les théoriciens, je rejoins Howard (voir message précèdent). La notion de risque est purement subjective, cependant pour créer des modèles mathématiques il faut une variable pour quantifier le risque. Par conséquent, la volatilité est l’unité mathématique calculable la plus proche de ce qui peut s’apparenter au risque. Faute de mieux, on l’utilise, c’est une commodité.
Concernant l’interprétation personnelle des investisseurs particuliers, qui se veut par nature logique et pragmatique face à une théorie universitaire. Celle-ci souffre de la même lacune, c’est de la théorie. Nous allons démonter ce point de vue avec un exemple tout simple, le Covid. Si pré-crise vous avez un portefeuille avec un beta de 2 et que l’indice chute de 30%, votre portefeuille se prend -60% dans les dents. Le climat est anxiogène, la bourse rouge vif, c’est la panique. Pensez-vous sincèrement que vous auriez eu les reins assez solides pour renforcer ? d’ailleurs avec quelle liquidité, votre portefeuille vient de chuter de 60%. Le risque est surtout psychologique, vous êtes faillibles, comme tout le monde. Dans mon exemple, vue la situation et l’état de votre portefeuille vous risquez de faire n’importe quoi sous l’effet de la panique, amplifié par un portefeuille très offensif.
Ce n’est pas un hasard si beaucoup d’investisseurs chevronnés mettent de côté les boîtes cycliques, déjà rincé par le passé les vieux briscards.
Du coup, récapitulons. La théorie financière est… de la théorie. Mais la volatilité est tout de même un risque, psychologique uniquement. La vérité semble ni noir, ni blanche, mais grise, à mi-chemin entre le théoricien et le petit porteur.
Je conseille l’exercice suivant : calculer le bêta de l’ensemble de votre portefeuille. Celui-ci doit être en adéquation avec vos perspectives (=je reste en bourse pour X années), vos capacités psychologiques (solide / peureux) et votre vision du marché (optimiste / pessimiste).
Intérêt numéro 1 : avoir un portefeuille cohérent avec vous-même. Le bêta doit être logique compte tenu de ces variables. Si vous souhaitez investir à horizon 3 ans, que vous êtes peureux et très pessimiste sur l’avenir économique du monde et que vous avez un bêta très élevé, vous avez un gros problème.
Si vous êtes en bourse, vous êtes optimiste sur l’avenir. Si vous avez un portefeuille offensif (bêta > 1), vous êtes très optimiste. L’êtes-vous vraiment ?
Intérêt numéro 2 : être préparé psychologiquement au pire : Le jour où ça va dévisser sec, il y aura une énorme différence entre l’investisseur qui comprendra l’origine de sa débâcle face à l’indice (=bêta élevé) et celui, incrédule devant la situation. En sommes, psychologiquement vous serez mieux préparer et vous vous direz simplement « il faut que je serre les dents ». Mieux que ça, avec un bêta de 2, un portefeuille qui perd 45% et l’indice 30%, vous trouverez du réconfort en vous disant « je ne m’en sors pas si mal que cela finalement, j’aurais dû être à -60% ! ». L’investisseur qui n’est pas préparé se dira « Mon dieu, la bourse plonge et mon portefeuille fait encore pire ! je dois être sacrément mauvais ». Pour le second, le cocktail est explosif, panique et mauvaise estime de soi.
Conclusion : Le bêta (volatilité) est un outil, servez-vous-en. Ce n’est pas une fin en soi, mais fort utile.
Conclusion générale
La sur-performance des portefeuilles à faible volatilité semble tirer son origine d’une sur-pondération d’entreprise familiale, qui historiquement ont une meilleure performance.
Le bêta est un outil intéressant pour comprendre son portefeuille et sa réaction face aux marchés.
Notes importantes
Je suis un amateur, pas un professionnel de la finance. Ce message est uniquement mon point de vue personnel sur la question suite à mes réflexions. Mon étude manque de rigueur pour en tirer des conclusions définitives, je fais avec les moyens du bord et les données à ma disposition, il faudrait également analyser plusieurs marchés.
Dernière modification par thomas69 (01/02/2021 19h55)
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11 #21 13/08/2021 15h40
- thomas69
- Membre (2018)
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Portefeuille
PEA
PEA / PME
Performance
YTD : +31,41%
Cac mid and small net return : +16,95%
Notes :
• La performance est calculé en fusionnant les deux portefeuilles. Aucun sens de faire une segmentation, le PEA/PME n’a jamais contenu plus de deux lignes.
• Date de début : 31/12/2020 - clôture de marché (relevé de compte bourse direct)
• Date de fin : 13/08/2021 13h00
Mouvement intéressant
Focus Home Interactive
Passé de ma première ligne au fonds de mon portefeuille. J’ai vendu entre 62 et 71€. Je m’allège progressivement généralement (pour surfer sur le momemtum).
Je garde quand même un petit reliquat. La société a désormais un paquet de fric pour remonter la chaine de valeur et acquérir des studios.
Rappelons que la société a levé 70m€ au prix de 67€ l’action. Actuellement elle cote 48€. Si elle descend encore, je pourrai à nouveau pyramider le dossier.
Les actionnaires majoritaires n’ont eu de cesse de se renforcer. Pourquoi ont-ils arrêter ? aucune idée.
SII
Acheter vers 16€ en novembre 2020 pour les raisons suivantes (notes perso).
Soldé entre le 6 et le 12 août.
J’ai pour habitude de m’alléger tranquillement (voir mouvement précèdent). Mais sur SII c’est aller trop vite. J’ai commencé à cogiter sur le titre à 34€. Vers 40 j’ai sorti Stockopedia, triturant les ESN dans tous les sens. C’est la plus chere (de façon générale, dépend des ratios choisis). SII reste d’après moi la meilleur ESN du marché, mais à ce prix, elle est très très bien valorisée. Bien mieux qu’historiquement. PE = 31. Rien de grave pour moi. Sauf que le PE forecast à deux ans est de … 22 ! ça fait cher… ne pas oublier que c’est une entreprise de service, il n’y a pas vraiment de MOAT possible. À ce prix le marché price le sans-faute. Mais je sais que tôt ou tard elle reviendra à des niveaux de valorisation plus raisonnable. Je reviendrais sur ce dossier.
C’est un cas d’étude intéressant je trouve. Une entreprise qui passe en quelques mois de paria à chouchoute d’un secteur d’activité.
Pendant des heures j’ai recherché une explication à la valorisation actuelle. Chou blanc. Une OPA ? why not, mais la prime ne devrait pas être faramineuse. Deux pistes pour la valo : résilience durant le covid (1) + perspective favorable, croissance ~10% (2). OK avec le point 2. En revanche le point 1 est complètement artificiel et si c’est pricé par le marché, c’est que celui-ci ne comprend absolument pas le fonctionnement d’une ESN.
La raison d’être (=principale) d’une ESN est d’externaliser le risque. Une entreprise a besoin de flexibilité, or le CDI est rigide. Cette agilité est offerte par les boîtes d’intérim et de prestation de services. Business florissant en France UNIQUEMENT à cause de la rigidité du CDI. Dans les autres pays c’est beaucoup moins développé. Pendant le covid il s’est passé quelque chose de fantastique pour les ESN. Elles sont payés (une prime) pour porter le risque (ex: économie difficile) OR c’est l’état qui a encaissé tout le risque durant la crise (chômage partiel). Rendez-vous compte du business en or durant le covid, vos prestataires conservés en poste chez le client continuent d’être facturé, ceux qui sont refoulés sont payés par l’état ! Pas étonnant que toutes les ESN du marché ont eu de super résultats. Je n’ai lu nulle part cette analyse (pas beau à voir pour le contribuable) or c’est ce que j’ai constaté partout autour de moi (en masse).
Catana
Acheter en avril. PRU 3,59€ (+47%)
Je partage directement mes notes perso. Par conséquent soyez indulgent sur la forme et l’orthographe.
Progression en tant qu’investisseur
Des fois (souvent) je fais de la merde en tant qu’investisseur.
Je laisse mon égo de côté et j’apprends. Et des fois je progresse.
En voici un exemple concret (j’en suis plutôt fier).
Citons mon reporting annuel avec deux boulettes, la vente de Derichebourg et de Catana.
Thomas a écrit :
J’ai sorti Derichebourg et Catana en octobre. DBG gagne encore 17% aujourd’hui. J’ai vendu pour prendre de l’Odet, bonne conviction. Les rapports risquent / gains / temps étaient censés être meilleurs. Plutôt logique comme raisonnement, Odet vaut le double, son dénouement est prévu au plus tard début 2022 (normalement !). Finalement mes deux cycliques explosent le mois d’après. Je voulais réduire le risque à potentiel court terme égale. Finalement j’ai juste réduit les gains.
Psychologiquement c’est très dur de revenir sur des titres qui ont doublé en quelques mois. Or c’est un biais psychologique (type ancrage). Vos actions passées n’ont absolument aucune incidence sur le comportement futur du titre.
Du coup j’ai continué à suivre ces deux dossiers malgré la gêne psychologique de les voir grimper. Les deux entreprises me paraissaient très bien orientées est faiblement valorisé. Et finalement je suis revenu dessus. La thèse de Catana est exprimé plus haut et voici celle de Derichebourg.
Résultat des courses :
• Derichebourg : +67% en huit mois
• Catana : +47% en trois mois
Valorisation du marché
Valorisation exigeante mais il faut voir la réalité économique.
• Injection massive de cash dans l’économie (BCE et FED)
• Plan de relance US et Europe
• Très bon résultats (consensus des analystes explosés - meilleure année depuis 20 ans)
• Taux très bas
• la bourse est le seul endroit où trouver du rendement LT
Des bulles existent (hydrogène, énergie verte, crypto, Tesla, etc.) mais elle reste local, pas générale au marché.
Je vais aller plus loin. Je trouve Google value. Si j’avais un CTO, je chargerais ce stock.
Alors pourquoi toujours plus de cash en portefeuille et aucune injection de liquidités depuis un an ?
• Tôt ou tard la situation va se retourner. Seule question, quand ? Je n’en sais rien, mais je préfère avoir des cartouches ou la possibilité d’en lever comme ce fut le cas durant la dernière crise. Psychologiquement je dois être à l’aise, prêt à monter au front le moment venue.
• Le cash qui grimpe permet de réduire le risque mais aussi le bêta de mon portefeuille. Celui-ci est naturellement élevé. Certains diront qu’on s’en fiche du bêta. Peu importe, si le marché se retourne je veux être en mesure d’encaisser.
• Juste après la crise du covid, j’avais plus d’argent en bourse que je n’en possédais réellement (leverage). Le temps est venu de réduire la voilure. On charge la barque quand le marché est faire-value, pas quand il se met à chauffer.
• Je trouve de moins en moins d’opportunité d’investissement. Pas faute de secouer mon screener favoris dans tous les sens.
• D’ici quelques mois je souhaite faire l’acquisition d’un appartement. Pas uniquement pour des raisons financières. Il faut un minimum de cash (apport minimum).
• Lors de la prochaine crise (ou marché raisonnable), je souhaite terminer les apports autorisés sur mon PEA/PME (reste 68k). L’objectif est de remplir à 100% ces poches fiscales. D’ailleurs, c’est la première mission financière que doit se fixer un Français.
• Pour être à l’aise psychologiquement, je dois être en mesure d’injecter 100k sous 15 jours sur les marchés financiers. Avoir cet argent maintenant n’est pas important. Ce qui compte, c’est de pouvoir être en mesure de le monopoliser très rapidement, peu importe la manière. J’ai un prêt consommation sur le dos (reste 20k à rembourser), celui-ci doit être éliminé au plus vite désormais.
• Je suis de plus en plus méfiant. A contrario, durant la dernière crise j’étais très excité.
Vu le pavé, je vais m’arrêter là. Mes dossiers en cours d’approfondissement (avec catalyseurs et upside) : Samse, Haulotte, Kauffman et Guillin. Si des gens sont interessés, je peux expliquer ma thèse sur Kumulus.
Hors ligne
2 18 #22 11/01/2022 14h59
- thomas69
- Membre (2018)
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Bilan de l’année 2021
Portefeuille
Performance 2021 : +32,27%
CAC Mid and Small NR : +18,6%
CAC Small NR : +24,3%
Ma performance n’est pas stratosphérique, mais elle est honnête. Pas de levier, aucun apport ou retrait, tout dans l’enveloppe fiscale du PEA, 100% de mon patrimoine. Pas d’embrouille sur cette file.
Rétrospective
BAD : Le secteur auto m’a flingué sur la deuxième partie de l’année. Aucun regret, je ne suis devin et ne pouvais prédire la crise des semi-conducteurs. Higgons a réduit la voilure sur le secteur avant l’été, très bien joué, mais il a un accès privilégié à l’information (management).
Très sincèrement, je pense qu’il est très dur de bien réagir face à ce genre d’événement. Je m’explique. Des rumeurs et des corrections de marché par secteur, il y en a tout le temps. Hausse des taux, pénurie, inflation, réglementation, élection et j’en passe. Les mouvements de marché sont permanents. Si le marché rebondi, on parlera à postériori d’opportunité. Notez bien le « à postériori ». Personne ne vous dit d’acheter durant la correction, personne. Au contraire, on vous expliquera que c’est parfaitement normal car expliqué par l’événement en question (CQFD !). A contrario, si la rumeur entraîne une baisse durable (semi-conducteur par exemple), le temps que la rumeur se confirme, le secteur aura déjà lâché 30% et c’est trop tard ! Et là que vous vendez ou achetez ça ne change plus rien, c’est déjà pricé !
Donc bon, soyons modeste. Je n’arrive pas à prévoir et à réagir correctement face à ce genre d’événement. Mais je reste dans mon idée de base 2020, à savoir sur-pondération cyclique pour profiter du rebond. Dans le cas du secteur auto, ce rebond est juste décalé (j’espère !). Par conséquent mes lignes n’ont pratiquement pas bougé. Je suis mon plan de route. En revanche, je surveille mes autres cycliques (hors auto) comme le lait sur le feu et me montre très très prudent.
N’oubliez jamais qu’une cyclique est une entreprise très recherchée sur des temporalités très courtes. Actuellement Derichebourg est un must en portefeuille, le signe d’un investisseur avisé. Dans quelque temps cette entreprise sera un renégat. Je prends peu de risques dans cette affirmation. Moralité, ne jamais tomber amoureux d’une cyclique, être sceptique, constamment.
GOOD : Des bonnes pioches dans mon stock-picking 2021, aucune grosse erreur. Mention spéciale à Catana et Derichebourg. Ma dernière grosse ligne ouverte est ALD, sur laquelle je suis très confiant à MT/LT.
Je pense avoir perdu pas mal d’argent par manque de temps cette année, d’où ma contribution moindre au forum. Deux explications, je suis devenu indépendant cette année (plus de travail) et je viens d’acheter un appartement ! autant vous dire que la deuxième partie de l’année fût bien remplie.
Pour illustrer un exemple concret de manque de temps. J’ai une très forte conviction sur Réalités à horizon trois ans. En octobre, l’action dévisse à 22 balles sur fond d’achat d’un club de foot. J’avais vu la news et la forte correction de marché, mais pas le temps d’étudier et d’apprécier correctement la situation. Je ne moyenne jamais à la baisse (PRU = foutaise). Je dois distinguer s’il s’agit d’une baisse liée à l’évolution structurelle de l’entreprise OU une news peu impactant l’avenir de l’entreprise mais qui déçoit le marché. Dans le premier cas, je ne fais rien (ou je vends carrément), dans le deuxième j’achète si le calibrage de ma ligne me le permet (et que je dispose du cash nécessaire). Là, nous avions une belle opportunité de marché, d’ailleurs le cours a rebondi dans les jours qui ont suivi. Tant pis, les limites du petit porteur, j’ai une vie à côté.
Performance des investisseurs particuliers
Les performances annoncés sur la twittosphère et les forums sont du flanc.
Le problème est le suivant. Il est impossible de comparer la performance de deux investisseurs car elle n’intègre pas leurs situations personnelles qui sont déterminantes dans la prise de risque de leur portefeuille respectif.
Un exemple caricatural pour illustrer mes propos.
Jean-rené, 55 ans, fonctionnaire à 4K/mois. RP payé (500k). Patrimoine net 1 millions euros. 200K en bourse (300k en AV).
Benoit, 31 ans, indépendant (revenu variable). Locataire. 2 enfants en bas âge, femme sans emploi. Patrimoine 200K en bourse.
Parmi nos deux acolytes, il est évident que Jean-René peut prendre des risques infiniment plus élevé que Benoît. La tolérance aux risques et le confort psychologique n’ont rien à voir. Notre ami JR peut se faire un folio full LQQ si ça l’amuse. Du pure suicide pour Benoît. En cas d’opportunité de marché (krach), c’est bien JR qui peut remettre au pot. Et il y a fort à parier que le portefeuille financier de JR explose celui de Benoit. Cependant, l’ANR (patrimoine global) de Benoît s’appréciera plus fortement que celui de JR. C’est ça le nerf de la guerre.
Encore plus embêtant, beaucoup d’investisseur pratique le levier sur CTO, bien souvent car ils ont une poche de cash ailleurs pour se couvrir en cas de pépin. Or, l’assurance vie à 1% qui permet d’être psychologiquement safe pour faire du levier sur CTO n’est jamais intégré dans le calcul. Cependant, sans elle l’investisseur ne ferait pas usage d’un levier aussi élevé. A contrario, la petite poche de cash du PEA de Benoit est bien décompté de sa performance annuelle.
Ajoutons d’autres facteurs :
• Absence de fiscalité. Qui compte la fiscalité dans sa perf ? or CTO c’est 30% vs PEA 17,2%. De plus on compose dans le PEA (fiscalité à la sortie).
• Calculer proprement la performance est vraiment complexe. Perf liée au market timing ? stock picking ? les deux ?
• A court terme (=YTD), la perf s’explique quasi exclusivement à cause d’un facteur (secteur, géographique, capitalisation, etc.)
Bref, comparer les performances des investisseurs particuliers, c’est comparer des choux et des carottes. Bien entendu je ne cible personne. C’est juste pour illustrer qu’il faut prendre du recul et que chaque situation est différente. Chacun fait comme il peut, en fonction de sa situation personnelle.
Value versus Growth
Il est courant d’opposer le style value au growth. Être value, c’est acheter des entreprises pas cher par rapport à des multiples de valorisations (échelle prix). Être growth, c’est acheter des entreprises avec une croissance des bénéfices supérieurs au marché (échelle croissance).
Le problème est que les échelles sont différentes. L’amalgame vient du fait que la valorisation (échelle value) est fortement corrélée au facteur croissance. Plus la croissance de l’entreprise est forte, plus son prix est élevé, moins elle est value.
C’est comme dire, le poids d’un humain est corrélé à sa taille. Dans la majorité des cas, c’est vrai, mais pas tout le temps. Il existe des hommes grands et fins, des petits gros.
La corrélation n’est pas totale et permanente. Google est-elle growth ou value ?
Growth c’est certain. CA 2018 = 136 milliard. CA Forecast 2023 = 344 milliard.
Value très certainement. PE actuel = 26. PE forecast 2023 = 20. Pas très cher vu la qualité de la boîte, son profil de croissance, son MOAT, etc.
Du coup, opposer le growth à la value est un amalgame, une erreur logique. Finalement, une simple commodité, un abus de langage.
Faire du fric sans se casser la tête
Grâce au point précèdent il est possible de faire du fric. Si une entreprise peut être à la fois value et growth c’est certainement une bonne opportunité d’achat. A contrario nous éviterons les nanards, peu de croissance et plutôt cher. Typiquement les big cap mature.
Je suis prêt à parier que mon portefeuille réputé value a un profil de croissance supérieure à l’ensemble du marché. D’ailleurs Higgons (indépendance et expansion, fonds value) applique un filtre et n’achète pas les entreprises qui n’ont pas une croissance supérieure au marché sur les dernières années. De cette manière, nous évitons les fameuses value trap.
Aujourd’hui, j’ai la conviction que la value fonctionne très bien si les entreprises en portefeuille arrivent à se développer correctement. Au moment de votre achat vous disposez d’une double marge de sécurité. Premièrement, son prix raisonnable limite le drawdown. Deuxièmement, sa croissance régulière et modérée réduit le risque sur une échelle temps. En effet, au mieux le cours s’apprécie, au pire il reste flat mais les multiples descendent encore.
Pour s’assurer que l’entreprise dispose d’un profil de croissance correcte, divers outils sont à notre dispositions. Historique de croissance passé (on peut imaginer que cela continue = bon management). ROCE élevé (voir ici). Marge élevé, etc.
La value couvre un spectre large. Deep value, jeu d’actif, recovery. Cependant, en toute honnêteté, la méthode présentée ici est la plus abordable et simple à mettre en oeuvre. Bien des investisseurs chevronnés se sont brûlées les ailes cette année sur des dossiers complexe de retrait de cote (PCAS, UFF, Malterie). Actuellement Pascal Quiry se bat pour remonter le prix de l’offre sur SMTPC. Ces investisseurs jouent en champion league, moi je reste en ligue 1.
Quelques idées en vrac pour faire un peu de fric simplement mais surement : Bassac, ALD, LDC et Stef.
Curieusement, vous trouverez ces entreprises en fonds de portefeuille des meilleurs fonds français (IE et Moneta micro).
---
Un grand merci à Philippe d’avoir créé ce forum. J’ai rencontré des gens formidables, j’espère qu’ils se reconnaitrons
Je souhaite à tous les lecteurs une excellente année boursière, pleine de prospérité et de baggers !
Dernière modification par thomas69 (11/01/2022 15h31)
Hors ligne
6 10 #23 18/01/2022 01h06
- thomas69
- Membre (2018)
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Bonjour,
Merci pour vos remarques et votre intérêt.
Oui la bourse est dangereuse à court terme à cause de la volatilité. C’est pour cette raison que tous les fonds de gestion recommandent une durée de placement minimum de 5 ans. Parlons en du risque, d’ailleurs. Déjà, de quoi parle-t-on. D’après Wikipédia :
wikipedia a écrit :
Le risque est la possibilité de survenue d’un événement indésirable, la probabilité d’occurrence d’un péril probable ou d’un aléa.
Donc en bourse, à court terme, j’ai une probabilité de perte de capital. À long terme je suis safe (10% de rendement annualisé moyen le siècle passé au US). Le cash n’est pas risqué à court terme (et encore avec 7% d’inflation au US !) mais la monnaie se déprécie inéluctablement avec le temps. Ce n’est pas un risque de perte de capital, mais une assurance !
Je préfère être investi dans quelque chose où le risque décroît avec le temps, plutôt que l’inverse.
D’ailleurs, savez-vous pourquoi la bourse est le meilleur des investissements ? Tout simplement car c’est la seule invention de l’homme qui n’a qu’un seul intérêt, faire de l’argent ! Il n’est donc pas étonnant que ce soit le plus rentable.
Donc, si vous voulez vous enrichir, vous n’avez pas le choix, vous devez investir vos deniers dans des entreprises. Reste à trouver le meilleur panier.
Si vous pouvez supporter la volatilité (=un krach, n’ayons pas peur des mots) mais n’avez pas les compétences pour créer et gérer votre panier d’actions. C’est simple, vous prenez quelques bons fonds ou un ETF. Pas de prise de chou et vous vous enrichirez à long terme. Meilleur ratio fric/stress/temps.
Si vous ne supportez pas la volatilité tout court, dépensez votre argent. En effet, l’argent dépensé a un rendement de 0. C’est mieux qu’une perte. La vie est risquée, vous avez des chances de mourir chaque jour de façon croissante. Par conséquent, un investissement doit générer assurément un rendement intéressant pour qu’il en vaille la peine à long terme. Si vous mourrez avant, votre investissement n’a absolument aucun intérêt. A part si vous faîtes ça pour vos gamins, mais c’est un autre débat.
Pour résumer nous avons deux philosophies qui s’affrontent. Les investisseurs, qui veulent apprécier leurs capitales pour avoir plus de pouvoir d’achat à long terme ou transmettre davantage (héritage). Versus, ceux qui pensent qu’il faut consommer immédiatement car demain nous pouvons mourir (consuméristes). C’est la vision court terme. Il s’agit de deux philosophies, chacune se respecte et la société a besoin des deux pour fonctionner correctement. Pour l’homme choisissant une vision long terme, le meilleur véhicule historique est la bourse car une entreprise a pour unique objectif de faire du fric (sinon c’est une association ou une fondation). Si l’investisseur n’a pas le temps ou les capacités de faire une sélection d’entreprise (stock picking) il doit déléguer la gestion (choisir des bons fonds) ou acheter le marché (ETF). Si celui-ci a le temps et les compétences, il doit sélectionner les meilleurs entreprises en appliquant une stratégie qui bat le marché. C’est le thème du prochain chapitre
Appliquer une stratégie gagnante
Pour qu’une stratégie fonctionne, il faut deux ingrédients. Premièrement, historiquement votre stratégie doit faire mieux que le marché (benchmark). Deuxièmement, elle doit faire sens, être logique. Le premier point coule de source, le deuxième est très important car pour appliquer une stratégie sur le long terme vous devez être persuadé que celle-ci fonctionne. Autre raison, cela vous évitera d’appliquer des stratégies idiotes ayant récemment fonctionnées. Exemple bête, je suis prêt à parier qu’acheter une entreprise tech au US qui commence par la lettre A surperforme dépuis le début du siècle ! Bah oui, avec l’explosion de Amazon et Apple et vue leurs poids dans le SP500… Pourtant vous vous doutez bien que c’est idiot.
Du coup, depuis mes débuts, j’ai lu absolument tout ce qu’il est possible de lire sur le sujet de la bourse et qui me semblait pertinent, par la suite j’ai simplement appliqué ce qui fonctionné et me semblait réellement logique et pertinent.
Ma liste d’ingrédients qui génèrent de la sur-performance :
1. Small cap
2. Marché domestique
3. Qualité
4. Value
5. Entreprise familiale
6. Croissance
7. Momentum
Maintenant on passe le tout au shaker. J’achète des petites entreprises (1) en France (2) avec un bon rendement des capitaux engagés (=ROCE. 3) pour pas trop cher (4). L’entreprise est familiale (5), idéalement encore géré par son fondateur ou une génération très proche. L’entreprise a une croissance supérieur à l’ensemble du marché (6). Lorsque je vend, je m’allège doucement si le titre grimpe ou très vite si celui-ci décroche en raison d’une cause structurelle (7).
Déjà, si vous faites cela, vous êtes dans une démarche statistiquement gagnante, dans un jeu (la bourse) à somme positive à long terme. Cela ne semble pas trop idiot.
Point suivant, est-ce cette stratégie est logique ? on va reprendre chaque point. C’est subjectif et dépend uniquement de ma propre logique.
1 - Small cap
Une petite entreprise a plus de place pour se développer. Moins de bureaucratie. Les employés sont mieux impliqués (on ne peut pas se cacher dans une petite structure). Plus réactive, agile, peut pivoter très rapidement. Focaliser sur un produit ou un marché (core business), pas de dispersion (diversification). Joue sa peau pour survire (not too big to fail). Moins suivies, elles peuvent être source d’opportunité sans que personne ne s’en rend compte (aucun institutionnel sur GRVO il y a trois ans). Peut être la cible d’une OPA (bonus). Les petites entreprises sont simples à comprendre (mono-business, bon courage pour comprendre General Electric).
2 - Marché domestique
Beaucoup d’avantages pour le stock picker dans son propre pays.
1. Lire les informations dans ma langue natale.
2. Interagir avec la communauté boursière francophone simplement (devenir rentier, twitter, etc. 2).
3. Me rendre aux AG et communiquer simplement avec le management.
4. Accès à des spécialistes sur certain dossier (srv Malterie Franco Belge; JeromeLeivrek Gaumont; etc)
5. Se faire un réseau, voir rejoindre une association d’investisseur
6. Les médias sont simple d’accès (Investir, BFM, …)
3 - Qualité
Simple celui-là, une bonne boîte s’en sortira toujours mieux à long terme qu’une boîte complètement pourrie. Pas besoin d’épiloguer.
Qualité et potentiel de croissance sont intimement liés, voir point 5 pour la démonstration.
4 - value
Pas si simple. Pourquoi un titre pas cher devrait faire mieux qu’un titre cher dans un marché efficient ?
Certes, c’est historiquement prouvé. Mais à des époques où les marchés étaient complètement inneficient. Avec des histoires à dormir debout, Buffet a une fois acheté une entreprise avec un PE de 1 ! Lynch qui choppe une boîte avec 30% de croissance mais un PE de 8 au fin fond des US… bref, un monde qui n’existe plus.
Je pense que la value fonctionne très bien aujourd’hui, en étant associé aux facteurs qualité (2) et croissance (6). De cette manière, vous achetez l’entreprise à un moment où elle est mal aimée mais ne souffre d’aucun problème structurel. Ces deux filtres suppriment les values-traps.
5 - Entreprise familiale
Une boîte familiale joue sa peau. Rendez-vous compte, tout le patrimoine de la famille dépend d’une entreprise et ils travaillent généralement tous dedans ! Plus risqué, tu* meurs. Si la boîte fait faillite, toute la famille s’écroule. Autant vous dire que la gestion est souvent très conservatrice.
Pas de dilution avec des stock-options, la famille possède déjà le capital. Rémunération généralement très modérée car fiscalement le salaire est très taxé (1), les remontés de dividende suffisent largement à assurer un train de vie confortable (2), faire prospérer la boîte à long terme est bien plus rémunérateur (3).
La stratégie est très long terme. Le but est de faire prospérer l’entreprise calmement dans le temps sans prise de risque excessive.
Peu de perte de temps en communication diverses, les actionnaires aiment bien, mais c’est du temps en moins pour s’occuper du core business !
Pour résumer une entreprise familiale et ne retenir que l’essentiel, ils jouent leurs peaux.
6 - croissance
La valeur d’une entreprise est la somme des cash-flows actualisés à l’infini. Si l’entreprise est en croissance, les cash-flows grimpent et la valorisation doit suivre. Aussi simple que cela.
La croissance d’une entreprise est corrélé aux capitaux engagés. Par conséquent la croissance maximum théorique dépend de la rentabilité des capitaux engagés. Donc, une entreprise avec un ROCE élevé a des probabilités plus élevés de croitre plus vite que le marché dans son ensemble. Regardez la démonstration complète, c’est assez intuitif.
7 - Momemtum
Le facteur le plus couillon de tous mais qui fonctionne !
La logique est simple, une entreprise très bien gérée avec des résultats en hausse permanente voit son cours s’apprécier aussi longtemps que la situation perdure. A contrario, une boîte définitivement plantée (Solocal ?) voit son cours chuter inexorablement vers les abîmes.
Les cycliques sont exposées de manière permanente à des cycles de hausses ou de baisses. N’empêche que ces cycles sont assez marqués (entre 3 et 7 ans la plupart du temps, voir plus, cycle de Juglar ?).
S’ajoute des cycles internes que traverse chaque entreprise au gré des innovations et des stratégies initiés en amont (un plan stratégique, c’est souvent 5 ans). De tête je citerais Plastic Omnium comme un bon exemple, il ambitionne 3 milliards de CA dans l’hydrogène en 2030, c’est ambitieux. Si ça marche, l’entreprise sera prospère pour un moment, si ça échoue, elle devra payer les pots cassés (pour un moment aussi).
Pour toutes ces raisons le momemtum semble assez pertinent sur courte durée (moins de trois ans). On garde les entreprises qui fonctionnent bien, on coupe les nanards qui se sont plantés. Pas de pitié.
Bilan des facteurs
L’ensemble de ces facteurs me semblent logique. Leurs combinaisons annulent des fausses bonnes idées.
Le facteur "value" évite de surpayer une entreprise malgré des qualités indéniables. Le facteur "qualité" et "croissance" évitent les values-traps. Le facteur "momentum" neutralise les dossiers qui tournent mal dont vous ignorez la raison (le marché a compris, mais pas vous !).
Quant à la taille des entreprises et au marché (FR), il facilite juste le travail de gestion. Plus simple d’analyser la petite boîte du coin plutôt qu’une multinationale au brésil.
Finalement, et plus le temps passe et plus je me demande si pour battre le marché, il ne faut pas simplement éviter les mauvaises entreprises en portefeuille. Quand je dis "mauvaise", je parle pas uniquement de la qualité mais d’un ensemble (trop cher, boîte qui vivote, value trap etc.).
Conclusion
Du coup, par "ne pas se casser la tête", j’entends appliquer une stratégie simple mais qui fonctionne car prouvé par le passé et l’histoire boursière. Vous n’êtes plus un spéculateur avec des paris foireux, mais bien un investisseur. De temps à autre vous pouvez avoir un coup de génie qui tient la route, style, c’est le covid, si j’investissais dans une boîte de jeux vidéos ou un distributeur de PC ! Fallait-il encore avoir les idées claires durant cette période… Les vrais beaux coups sont assez rares, c’est pas tous les jours Graines Voltz, Hipay ou Moulinvest. Et encore, il y avait toujours un loup pour faire capoter l’histoire ou créer le doute (GRVO le dirigeant était un gros filou, Hipay ne s’était pas fait certifié les comptes et Moulinvest était sacrément endetté), du coup, pas si évident que cela car il y a toujours une bonne raison de ne pas investir.
Pour conclure, trouvez une stratégie qui marche et qui vous parle. Je vous ai présenté "la mienne" mais il y en d’autres (Low bêta). De temps à autre, un petit pari et/ou une surpondération de vos plus beaux dossiers.
Dernière modification par thomas69 (18/01/2022 02h03)
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3 #24 18/01/2022 11h17
- srv
- Membre (2011)
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Top 50 Année 2022
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Merci pour ce topo fouillé Thomas, comme toujours !
Il y a un argument pour battre le marché, qui est fondamental et souvent oublié.
Pour battre le marché, il faut deux choses :
1 - Trouver des poches d’inefficiences
2 - Savoir les exploiter
Admettons que le 2 soit acté, car vous êtes formé, à l’aise , etc
Pour 1 , comment procède-t-on ?
La réponse se trouve dans une étude de la SFAF sortie à l’été 2021 qui indique :
- qu’il y a 200 boites suivies par ZERO analyste professionnel,
- auxquelles on ajoute les 100 boites suivies par un seul analyste,
=> on a alors 300 boites peu suivies par des analystes.
L’étude parle de sociétés qui cotent sur Euronext marchés réglementés (pas Euronext Access, ex Marché Libre), donc ici on évoque Euronext Growth, compartiment C, B.
Ainsi, sur ces 300 sociétés, quand une information arrive, peu de gens la décortiquent.
D’où les inefficiences.
Et ces 300 sociétés, sont essentiellement des small caps.
Donc oui, aller sur les small caps car elles sont plus faciles à comprendre, mais aussi, parce qu’il y a plus d’inefficiences avec ces sociétés là que les big cap de Euronext A par exemple.
EDIT : attention quand le cash en dépôt, il est mis au bilan du dépositaire, c’est pas un actif si sûr si votre dépositaire fait faillite….. Ya toujours un risque, ceux qui ont connu 2008 savent que cette idée du cash pas sécurisé peut arriver ….. et pourrait revenir , un jour ….
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5 4 #25 07/01/2023 16h33
- thomas69
- Membre (2018)
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Portefeuille (au 31/12/22)
PEA
Performance
YTD : -21,6%
Cac small net return : -18,8%
2022, une année boursière horrible. La sous-performance s’explique par, un portefeuille agressif (je suis un éternel bull); un manque de temps chronique (pratiquement aucune opération boursière); un retournement de cycle sur de grosses pondérations (LDLC / Desjoyaux).
Aucun apport depuis début 2021. Thésaurisation patiente.
N’ayant rien de très intéressant à raconter sur des valeurs boursières, je vous propose quelques réflexions.
2018 - Dernier haut de cycle économique naturel
Performance Cac Small NR depuis 2018.
En ces temps d’incertitude, ce graphique me donne du baume au coeur. Aucune création de valeur sur 5 ans sur le segment small cap en France.
N’oubliez pas, en 5 ans, nous avons eu de la croissance, de l’investissement, des rachats d’actions, des OPA, de l’inflation et des dividendes (compris dans le cours). La bourse est positive à long terme, par conséquent, une longue période de sous performance est le terreau d’un futur bull market. Unique question. Quand ?
Encours et collecte des fonds Mid & Small France + Europe (source: Portzamparc)
-3 milliards depuis 2020, mais ce n’est rien car le mouvement de décollecte est amorcé en continue depuis 2018.
• Juin 2018 : 23 400 M€
• Novembre 2022 : 14 800 M€
-8,6 milliards.-36,7%. C’est énorme.
Valorisation historique du segment small faible (Europe)
Historiquement, les plus petites valeurs sous performe durant les phases baissières. C’est logique, les investisseurs cherchent de la liquidité (surtout les gérants pour faire face aux retraits) et des entreprises plus solides (avez-vous déjà vu une nano cap avec un MOAT ou diversifié mondialement ?).
2018 marque le dernier point haut en termes de résultat et de marge pour de nombreux acteurs cyclique (auto, BTP, intérim, etc.).
Mon hypothèse : une année 2023 difficile à venir pour les small (économiquement). Mais je pense qu’après la récession, les petites valeurs vont prendre leurs revanches et j’anticipe une surperformance à terme.
Faire grossir son patrimoine à 30 ans.
Source: https://twitter.com/NCheron_bourse/stat … 27/photo/1
Je vois beaucoup de jeunes « boursicoteur » avec des portefeuilles sous capitalisé. Je pense que la stratégie n’est pas optimal, qu’ils perdent leurs temps.
Les calculs alambiqués, type je gagne 45k, j’épargne 10k et je place à 6% oublie un facteur prépondérant. L’inflation ! 538k pour sa retraite c’est pas trop mal en 2022, mais ça vaudra quoi en 2047 !?
Calculons.
Inflation en France entre décembre 97 et 2022 = 44,6% (= 25 ans. Source : france-inflation.com).
Perte de pouvoir d’achat = 36.46%.
On extrapole pour les 25 prochaines années : 538 x 0,6354 = 341K.
Bravo, une vie à se saigner pour 341k.
Moralité.
Si vous voulez vraiment vous enrichir, va falloir faire de l’argent, et pas qu’un peu.
Avec quelques années de recul et ayant fréquenté pas mal de boursicoteurs seniors avec un joli capital, voici ma constatation principale. Le nerf de la guerre est l’origine du capital. Pour faire simple, trois teams :
• Les héritiers
• Les chanceux
• Les galériens
Les héritiers reçoivent un gros capital de départ, c’est le cas le plus simple. Les chanceux ont eu un coup de chance pas possible dans leurs vie, généralement une RP qui a fait x4. Enfin les galériens, partent de rien. Pas le choix, ça se défonce. Expat ou indépendant généralement.
Mon conseil.
Si vous êtes un galérien, vous devez très vite rechercher un moyen de générer du cash. En CDI c’est impossible. Les bons emplois de bureau (management) vous ouvriront leurs portes seulement vers 40-50 ans. Trop tard. Restent quelques jobs, certainement inaccessibles à la populace : banque d’investissement, consultant en stratégie et ingénieur tech (US).
Note : Aucune critique envers les héritiers et les chanceux. Je souhaitais juste une prise de conscience parmi les galériens. Je vois trop de vendeurs de rêve (de formation ?).
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