2 #1 20/08/2020 15h47
- gustou
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Bonjour,
Je suis propriétaire d’une maison partagée en 3 appartements tous loués à d’excellents locataires, mais je rencontre des déboires avec le voisinage :
Début août, la SCI du voisin a entamé sans autorisation de la mairie des travaux de surélévation et de modification de toiture ; mes griefs sont les suivants :
- travaux entrepris en violation manifeste des dispositions du code de l’urbanisme (article L 480-1),
- hauteur de la nouvelle toiture excédant ce qui est permis par le PLU,
- création d’une terrasse de type acrotère avec vues directes et obliques sur mon jardin,
- absence de dispositif de recueil des eaux pluviales appelées à se déverser sur mon jardin,
- nouvelle toiture en débordement de 10 cm au-dessus de ma parcelle,
- chute sur mon jardin de débris en fibrociment, matériau contenant de l’amiante, substance toxique susceptible d’attenter à la santé des occupants et de polluer les sols.
J’ai mandaté un huissier qui est venu dresser constat de ces désordres. Je dispose également de deux courriers de mise en demeure que la mairie a adressé à la SCI lui demandant de suspendre ses travaux, injonction non suivie d’effet, les travaux étant poursuivis sans relâche.
J’envisage en conséquence :
- primo : solliciter une ordonnance de référé pour faire cesser les travaux et ordonner les mesures provisoires nécessaires (bâchage de l’acrotère, gouttière provisoire,..) ; l’idéal serait de mettre en avant les violations du code de l’urbanisme et le risque de pollution pour assigner la SCI en référé heure à heure mais je doute quand même que le président du TGI accède à ma requête ; le plus probable est un référé classique qui ne sera pas audiencé avant mi-octobre.
-secundo : demander la désignation d’un expert judiciaire pour caractériser la nature de mon préjudice, ainsi que les voies et moyens pour y mettre un terme ou en réduire l’ampleur.
-tertio : demander la démolition des travaux illicites et la remise à l’identique du bâtiment voisin, le tout assorti bien sûr de dommages et intérêts.
J’ai d’ores et déjà provisionné 10 000 € de frais de justice et je pourrai aller plus loin si nécessaire.
J’ai déjà envoyé un recommandé avec AR à la SCI mais suis sans illusion sur son effet ; seul un missile judiciaire est à même de faire peur à la partie adverse et de l’amener à la table des négociations.
Ma position de départ est de réclamer la démolition des travaux illicites, mais je suis disposé à négocier par avocats interposés une position intermédiaire, à savoir exiger la couverture de l’acrotère mais tolérer la surélévation, en contrepartie bien sûr d’une indemnité substantielle.
Je ne souhaite pas discuter directement avec la partie adverse dont la mauvaise foi est patente et j’estime ne rien pouvoir obtenir tant que la procédure n’aura pas été lancée.
Je précis enfin que ces travaux de surélévation semblent viser l’amélioration de la rentabilité locative d’un appartement, qui serait ainsi doté d’une mezzanine et d’un acrotère en surplomb de ma parcelle. La SCI a d’ailleurs déjà placardé un panneau "à louer" avant même la fin des travaux.
Merci aux urbanistes et aux juristes du forum de me faire connaître leur avis.
Mots-clés : acrotère, eaux pluviales, permis de construire, référé, surélévation, urbanisme
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