@oliv21
A vous relire, je pense que nous avons à peu près le même constat.
Pour information, je ne suis pas devenu actionnaire de la société récemment mais le suis depuis plusieurs années maintenant.
Le dossier est risqué pour les raisons suivantes :
1/ L’EBITDA et les CP sont gonflés par la production immobilisée
2/ PRODARE ne génère pas de cash
3/ la dette financière augmente
4/ Le management n’est pas exempt de tout reproche.
Tout cela est dit dans l’analyse, je n’en fais pas abstraction. Pour ce qui est de la dilution, je la prends même en compte à 100 %. Je vous rejoins en revanche sur la dette. Même si factuellement, l’EFN a diminué au S1 2020, il devrait encore augmenter sur le S2 2020 voire le S1 2021 eu égard aux aides d’état.
Notre différence de perception semble plutôt porter sur l’avenir.
Selon moi, la société est dans le creux de la vague (hausse du CA limité par leur changement de modèle, surinvestissement sur une période de trois ans du fait de la refonte des SI groupe). Le FCF était proche de zéro pour ces raisons.
Avec un niveau d’investissement normal (d’ici 2021), les FCF devraient redevenir positifs entre 15 et 20 millions d’euros dans un premier temps (je ne prends pas en compte vu l’historique la hausse des marges qui devraient intervenir pour à ces investissements). Le groupe retrouvera ainsi une bonne capacité de désendettement. J’anticipe d’ailleurs une baisse de EFN de 4 M€ en 2021.
On pourrait légitimement se demander comment s’est positionné le management dans cette période pour voir si la situation est si catastrophique que cela. Pour cela, l’un des indicateurs qui me fait dire que la société devrait bénéficier de jours meilleurs est celui sur les achats de titres par le management, notamment par les dirigeants Alain et Philippe CONRARD.
Depuis juin 2016, ils ont acheté en net 713 196 actions. Pour ne reprendre que la période de surinvestissement (2018 à nos jours), ils sont en achat net de 240 655 titres. Difficile à croire avec ces chiffres qu’ils ne croient pas au potentiel de PRODWARE. Si on détaille davantage ces achats/ventes, on constate différentes phases :
Juin 16 – août 17 = achat de titres à un PRU moyen proche de 8 euros
Août 17 = vente d’1/6 à un PRU Moyen proche de 11 euros
Mars 18 – Dec 19 = achat de 240 655 titres
Je ne vois les frères CONRARD investir plus de 2,5 M€ dans PRODWARE s’ils n’anticipaient pas une amélioration des résultats du groupe.
oliv21 a écrit :
5. Selon la note 17 du DDR 2018, la société a gonflé ses incorporels de 92M€. Dans le détail, il est noté : "Dans les acquisitions de l’exercice 2018 pour les « Logiciels », est inclus 61 M€d’actifs repris suite la clôture de la société RETAIL and DIGITAL qui était intégrée par mise en équivalence."
Le reliquat est surement du aux habitudes comptables du managements (remplacement des pertes par de la R&D au bilan).
61M€ de goodwill alors que la capitalisation est à moins de 40M€ et la dette nette à plus de 80M€… ca fait réfléchir … Il faut vraiment "creuser" pour être serein vis à vis de ce goodwill. S’il devait être déprécié en partie, cela ferait très mal au bilan…
Je ne comprends pas très bien votre remarque. Les comptes annuels 2018 indiquent que les 92 M€ d’acquisition comprennent :
- 36 M€ d’acquisitions dont 11,8 M€ de production immobilisée (note 8). Elles sont de 28,7M€ en 2019 dont 23,4 M€ de production immobilisée (début du surinvestissement dans les SI Groupe).
- 61 M€ repris suite à la clôture de la société RETAIL and DIGITAL
Pour moi, il manque plutôt 5 M€ (97-92). Je ne vois pas d’où vient cet écart…
Même si je comprends l’idée, il ne s’agit pas de goodwill, mais de la valeur comptable de leurs actifs immatériels dans RETAIL and DIGITAL que PRODWARE a intégré dans ses immobilisations incorporelles plutôt que dans ses participations dans les entreprises associés. Il ne s’agit que d’un transfert de ligne, rien de plus.
Quant à la valeur des immobilisations incorporelles du groupe, la question se pose effectivement au regard de leur rentabilité actuelle.
@valeurbourse
La CAF hors IFRS 16 est de 27 M€ et de 33 M€ avant coût de la dette et impôt. Ca reste inférieur au CAPEX (37 M€) d’où la dette financière qui augmente. Il n’y a pas de surprise ici !
Cette dette financière hors IFRS n’est pas de 195 M€ mais de 118 M€ au S1 2020 et de 113 M€ en 2019.
L’année prochaine, les surinvestissements sur les SI groupe seront terminés. Nous devrions donc avoir des CAPEX compris entre 20 et 25M€, une CAF proche de 34 M€ = début de retournement avec effet ciseau positif ? C’est ce que je vise.
Au plaisir d’échanger…
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.