3 #1 20/11/2014 10h27
- parisien
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Quand les immeubles d’une foncière sont évalués sur la base d’un taux de capi > 6,5%, que la vacance locative est - de manière pérenne - faible, que la société s’endette à moins de 4%, voire 3% créant par là une effet de levier très positif, que ses frais de gestion restent modérés, on ne prend pas grand risque à acheter des actions de cette foncière, a fortiori si le cours décote nettement par rapport à son ANR.
Cela explique pourquoi depuis début 2009 la moitié de mon portefeuille actions est investi en foncières cotées et que cela m’a fait gagner une somme à 7 chiffres, en profitant notamment des deux creux de marché, celui historique de début 2009 (qui hélas risque de ne pas se revoir avant des décennies, mais qui sait?) et celui de l’été-automne 2011.
Mais j’arrête là ces considérations générales, qui ont été reprises plus en détail par IH il y a quelques mois.
Aujourd’hui, sur certains marchés, par exemple Londres et Hong Kong pour l’immobilier prime (au fait, tout ce post ne traite bien sûr que de l’immobilier commercial, bureaux inclus. Le logement est un cas à part), les taux de capi sont passés sous les 4%, voire parfois sous les 3% à Hong Kong. Paris est proche de 4%, mais encore légèrement en dessus.
Par ailleurs, un autre inconvénient d’un taux de capi faible est que la foncière ne peut plus guère faire jouer l’effet de levier de l’endettement pour doper son cash flow. En effet, un immeuble avec un taux de capi de 3,5% rapporte par définition un loyer brut annuel de 3,5% de sa valeur, donc moins de 3% en net après frais de gestion de l’immeuble et coût de l’équipe de gestion. Même en s’endettant à 2% (taux d’intérêt théoriquement possible, mais très difficile à obtenir à Hong Kong ou Londres pour de la dette 10 ans), l’écart avec le rendement net n’est pas suffisant pour justifier le risque pris.
Résultat: ces foncières-là ont obligatoirement un taux d’endettement (LTV) faible, donc des FFO assez faibles en raison de ce faible levier d’endettement.
Dans ces conditions, même si le cours décote un peu sur l’ANR, peut-on encore acheter, puisque le FFO est assez faible et qu’une hausse du taux de capi entraînera une forte baisse de l’ANR?
Le marché boursier apporte aujourd’hui une réponse différente à cette question:
- à Hong Kong (cas de la totalité des foncières investies en immobilier prime) et à Paris (cas de Immobilière Dassault, par exemple, investie en immeubles prestige, donc très prime, ayant un taux de rendement faible), le cours décote nettement sur ANR, entre 30% et 50%. Indiquant par là que le marché refuse des immeubles ayant des taux de capi aussi faibles. (Pour Immobilière Dassault, d’autres considérations entrent aussi en jeu)
- à Londres, où les taux de capi, même après leur forte baisse, restent à 3,90% ou 4% minimum, la décote n’existe pas pour les grandes foncières, montrant que le marché boursier accepte cette situation.
Vous l’avez compris, ces foncières-là ne sont pas ma tasse de thé, sauf si la décote du cours sur ANR est très forte (et heureusement qu’elle est généralement là, sauf à Londres), que le management est bon et frugal, et enfin qu’il y a des perspectives de hausse des loyers supérieure à l’inflation.
Mots-clés : taux de capi faible
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