FCP a écrit :
… la plupart des loyers sont en partie indexés sur l’inflation…
De fait (c’est quasiment une obligation légale, depuis la réforme Pinel de 2015 des baux commerciaux, sauf dans certaines situations particulières), la plupart des loyers de baux commerciaux (soit la quasi totalité des baux des SCPI, sauf celles d’immobilier résidentiel) pour des biens situés en France sont indexés sur l’indice ILC (voir aussi ici) qui st aujourd’hui calculée à partir de l’indice des prix à la consommation pour 75 % et des coûts de la construction pour les 25 % restants. Il existe aussi divers mécanismes de plafonnements, et (pour les biens en France) le locataire peut résilier son bail tous les 3 ans (sauf cas particuliers) ce qui peut aussi permettre de renégocier avec son bailleur.
Pour les biens immobiliers résidentiels situés en France, c’est un autre indice (un peu moins directement lié à l’inflation) qui est utilisé.
Pour les biens situés à l’étranger, c’est une autre histoire, et généralement il y a une grande liberté des parties pour définir comment le loyer évolue au cours du bail.
Jaylis a écrit :
Si vous avez une inflation à quasi 10% comme en Espagne, que le phénomène reste durable, je vois très mal le rendement en SCPI être réévalué à 10% de rendement rapidement (Le rendement moyen étant de 5%, il faudrait que la SCPI en trouve 5% en plus et l’étale dans le temps, mais je ne crois pas une seule seconde qu’elles en aient les moyens vu le contexte)
Le taux rendement réel sera négatif, et les loyers si ils peuvent s’ajuster et si ils le font, vont mettre du temps à augmenter.
Votre raisonnement, en pourcentages, en additionnant le rendement actuel moyen des SCPI avec une éventuelle augmentation, me semble tout à fait bancal (comme ses conclusions). Il faut raisonner en €uros, et ensuite éventuellement les transformer en pourcentages…
Prenons une SCPI, dont la part vaut 1000€, qui distribue 50€/part/an (soit 5% du prix de la part.
Supposons que cette SCPI a des ratios financiers proches de la moyenne des SCPI.
Le montant des loyers qu’elle encaisse avoisine 70€/part, il lui reste 20€/part de charges diverses (charges non récupérables sur le locataire, frais financiers, travaux, etc.).
Si l’inflation est de 10%/an, et que l’indice de révision des loyers augmente de 10%, alors (certes, les révisions de loyer se feront avec un peu de retard, à l’échéance annuelle, mais on doit pouvoir négliger ceci si on suppose que l’inflation reste stable longtemps vers 10%), et les loyers rapporteront vers 77€/part, tandis que les charges diverses passeront vers 22€/part. Le résultat avoisinera 55€/part et la SCPI pourra distribuer 55€/part.
Si on considère que les prix de l’immobilier suivent l’inflation, le prix de la part de SCPI passera à 1100€, et la SCPI distribuera 55€, ce qui représentera toujours 5% du prix d’achat d’une part.
Avec ces hypothèses, on ne peut pas dire que l’inflation aura fait perdre de la valeur à un investissement en SCPI.
On peut aussi faire une autre hypothèse, à savoir qu’une inflation durable (attention : "durable" ici ne signifie pas pendant 1 ou 2 ans, mais signifie que tout le monde anticipe que ce soit ainsi pendant des dizaines d’années…) de 10%/an entrainerait une forte hausse des taux d’intérêts, et une hausse significative du rendement attendu de l’immobilier, lequel passerait par exemple de 5% actuellement à 10%, pour des biens donnés. Alors la valeur de l’immobilier de cette SCPI serait divisée par 2, et le prix des parts devrait avoisiner 550€, la SCPI distribuant toujours 55€/part/an.
Avec cette hypothèse, le flux de revenu des associés de SCPI serait certes maintenu, mais la valeur de leur capital serait sérieusement impactée (un peu comme celle de détenteur d’obligation à duration très longue, lorsque les taux d’intérêts augmente pas mal). Au moins jusqu’à ce que l’inflation revienne durablement à proximité de l’objectif des banques centrale (qui ont pas mal de munitions pour y parvenir)…