Je serais plus nuancé que les deux posts précédents … Modif en relecture --> j’ai commencé ce commentaire en réponse au post d’IH, mais mis en attente pour d’autres priorités.
Parce que je peux aussi citer des dizaines de séparations dans lesquelles la charge … est inverse. Sans que je puisse le considérer comme une généralité, ce que je lis dans les deux posts précédents.
Les situations sont diverses et complexes. Dans la plupart des cas que je connais, on paye "une histoire", une structure ancienne du foyer : mr travaille, mme gère la maison. Et oui, c’est anormal, encore plus aujourd’hui lorsque Mme doit travailler tout en gérant seule la maison.
Mais si la variante "mr se repose sur le canapé une bière à la main pendant que mme cravache avec le repas, le ménage, les devoirs des enfants" existe bien voire est la plus courante, au moins dans l’imaginaire collectif, il ne faut pas nier le cas "mr se fait remettre à sa place dès qu’il sort de ce schéma ancien parce que son role, c’est de financer le couple, pas de donner son avis".
Je caricature volontairement, mais je connais au moins autant de cas 1 (le plus courant) que de cas 2, avec Mr "soumis de fait aux décisions de la Reine" (pour reprendre la terminologie qu’un psy du coin, spécialisé sur ces problèmes, utilise pour imager la situation).
Et j’insiste sur cette seconde "famille" de couple, parce que c’est une situation relativement invisible et incomprise … un homme sait se défendre, il est donc impossible, dans l’imaginaire courant, qu’il soit le soumis de la situation et non le dominant, surtout lorsque ce soumis est par ailleurs brillant professionnellement.
Un cas, un seul, mais pas le seul que j’ai croisé, et le moins problématique psychologiquement. Mme reproche à Mr son absence à la maison (taches ménagères, gestion des enfants la semaine voire le WE) dans le cadre de la séparation. Mr se défend en prétextant qu’il doit supporter financièrement le foyer, que mme a décidé de quitter son job à mi-temps, puisque de toute facon fort peu rémunérateur, mais que les dépenses contraintes et son train de vie étant maintenu, il faut bien financer le tout. Donc il travaille à temps plein et accepte des heures supp pour améliorer l’ordinaire.
Bien sur, ce n’est qu’un prétexte dans l’esprit courant … dans l’esprit courant, mme a du cesser son activité, ce n’est pas un choix, et j’admets volontiers que c’est souvent le cas. Mais pas dans ce cas précis.
Dans les premiers échanges devant le juge, le juge lui même prend la position "courante" : séparation de corps, allocation à mme pour financer sa vie + celle des enfants, résidence principale avec mme puisque mr n’est pas disponible pour la sortie d’école, tout en devant assumer la moitié des vacances (alors que le même raisonnement tient : il ne dispose pas de 2 mois de vacances par an). Mr propose de réduire son temps de travail, mais non, puisque cela ne lui permettrait pas d’assumer une pension alimentaire temporaire dont le montant dépend justement de ses revenus (donc ses horaires) et du "mode de garde", lui même justifié par ses horaires incompatibles avec une résidence alternée pure. La quadrature du cercle.
Séparation de corps actée, divorce toujours en contentieux en cours. Mr adapte sa vie à la situation, et de fait, réduit son train de vie propre, demande une adaptation de son activité à son employeur (il ne voit pas pourquoi continuer à se tuer au travail, vu qu’un juge vient de le priver de ses enfants). De facto, son activité s’adapte et permet une résidence alternée, qui est donc demandée … et obtenue, même si de nouveaux arguments pour le priver de ses enfants sont présentés (pourquoi ne pas les avoir présenter dès le départ alors ?) … et vu que résidence alternée + revenus en baisse, l’aide alimentaire prlvue pour la séparation de corps est elle aussi revue à la baisse, ce qui contraint Mme à revoir elle même son niveau de vie (scandale, chantage au niveau de vie, etc, etc, etc …)
C’est compliqué vu de l’extérieur et sans entrer dans des éléments que je ne poserai pas sur un forum. La situation peut être prise des deux cotés : mme soumise à mr, dépendante de son bon vouloir, et toujours soumise aux miettes qu’il accepte de lui donner … et de l’autre, mr élevé dans l’idée ancienne que l’époux doit subvenir aux besoins de sa famille sans rechigner, soumis aux volontés de mme et qui ne s’en sort que du fait de cette séparation qui lui permet de reprendre sa propre réalité, comment il accepte de dépenser pour sa vie et donc ce qu’il doit fournir comme effort dans son activité pour atteindre ce niveau de vie et pas celui que son ex épouse exigeait.
J’ajouterai que, par expérience, il existe une certaine contagiosité de la séparation, liée au fait que "ces dames se confient". C’est assez troublant de voir que la séparation de l’une est souvent le fruit d’une "prise de conscience après la séparation de ma meilleure amie". De mon expérience, quand la dite amie a obtenu une situation relativement intéressante suite au divorce, cette contagiosité est assez forte. Mais c’est peut être relativement local.
Au final :
- oui le cas Mme est dépendante voire soumise à Mr existe encore, et est probablement le cas le plus courant (la non parité dans de nombreux emplois se retrouvent aussi dans le différentiel de revenus courant d’un couple)
- le cas inverse existe aussi
- dans tous les cas, qu’un dans le couple prenne le pouvoir sur l’autre, le déséquilibre, la communication non efficace (le sous entendu au lieu d’une discussion claire par exemple) sont des problèmes qui mènent facilement à la séparation, en particulier dans une époque qui met en avant l’individualité. (parce qu’idem, les anciens divorcaient moins … parce que pas le choix). Le couple, ce n’est pas l’abandon de sa propre individualité, même si nécessairement des compromis sont nécessaires. Dès que l’un s’efface personnellement face à l’autre, il me semble qu’il y a danger.
Note : sur l’histoire Mr pouvait avoir des conquêtes, Mme non … c’est surtout "en affichage". Mr pouvait s’autopromouvoir d’avoir des maitresses, cela renforcait son image auprès des siens, tandis que Mme ne pouvait être qu’une trainée si elle imaginait seulement prendre un amant. Mais pour reprendre une blague récurrente dans ma famille (beaucoup de médecins) dès les années 60 : le fils du voisin l’est souvent plus sur le papier que dans son sang.