1 #26 18/11/2017 09h10
- Bernard2K
- Membre (2015)
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Quelques commentaires, en relisant le fil :
Dans mon message #10, je parlais du risque de requalification en marchand de biens, en réponse au message#9 de bogleglobe qui envisageait de faire de l’achat-revente sur une résidence secondaire. Je préviens donc les lecteurs : ces mises en garde (message #10 et suivants) sur une possible requalification en marchand de biens concernaient des achats-reventes sur des résidences secondaires ou du locatif. Pour la résidence principale, j’avais bien écrit "il faut savoir qu’il n’y a pas de durée de détention minimale à respecter avant de revendre sa résidence principale, pour bénéficier de l’exonération sur la plus-value."
C’est dommage d’avoir mélangé des considérations sur l’achat-revente de résidences secondaires et d’immobilier locatif dans le présent fil… mais bon c’est fait et on ne peut pas l’enlever, donc je préfère ajouter cette précision a posteriori.
Pour la résidence principale donc, les jugements cités par Crown et pierrejacques11 sont très intéressants, car ils illustrent bien la différence que j’avais longuement détaillée entre l’administration fiscale et le juge.
Côté administration fiscale, le bofip continue de lister des éléments liés à la durée :
RFPI - Plus-values immobilières - Exonération résultant de la cession de la résidence principale
30
La résidence habituelle doit s’entendre du lieu où le contribuable réside habituellement pendant la majeure partie de l’année.
Il s’agit d’une question de fait qu’il appartient à l’administration d’apprécier sous le contrôle du juge de l’impôt. Dans le cas où le contribuable réside six mois de l’année dans un endroit et six mois dans un autre, la résidence principale est celle pour laquelle l’intéressé bénéficie des abattements en matière de taxe d’habitation.
On pourrait donc comprendre : majeure partie donc 6 mois au moins.
40
Il doit s’agir de la résidence effective du contribuable. Une utilisation temporaire d’un logement ne peut être regardée comme suffisante pour que le logement ait le caractère d’une résidence principale susceptible de bénéficier de l’exonération.
Puisque l’utilisation "temporaire" n’est pas acceptée, on comprend donc qu’il faut une certaine durée d’occupation…
et encore :
180
L’exonération est également refusée lorsque l’occupation au moment de la vente répond à des motifs de pure convenance et notamment lorsque le propriétaire revient occuper le logement juste avant la vente et pour les besoins de cette dernière (cf. également I-A-2 § 40 sur la notion d’habitation principale effective).
"juste avant" : voilà encore l’idée qu’il faudrait occuper la résidence principale "un certain temps"…
On peut comprendre qu’un inspecteur des impôts, voyant 3 mois d’occupation avant la vente, s’est dit : "occupation temporaire", "pas une majeure partie de l’année" et "occupation juste avant la vente", bingo, redressement.
Sauf que ces termes du bofip, évoquant l’idée d’une durée minimum, ne sont pas dans la loi. La loi dit juste "résidence principale au jour de la cession". Point final. Et c’est ce qu’a rappelé la cour d’appel.
La cour d’appel relève :
-avant tout, que c’était bien la résidence principale au moment de la cession : elle relève pour cela le déménagement des meubles de l’ancienne résidence vers la nouvelle, et les "factures de téléphone, d’eau et d’électricité qui attestent d’une occupation de l’immeuble".
On voit donc l’importance de prouver le caractère effectif de l’occupation en tant que résidence principale (et notamment de conserver factures et courriers reçus à cette adresse ; ce qui implique d’avoir informé tout un tas d’organismes du changement d’adresse).
- elle note aussi que le contribuable justifie la revente rapide par des "contraintes de nature familiale et personnelle" et par des "nuisances" ; même si ça ne semble pas prioritaire dans la décision de la cour, on voit qu’il est utile d’avoir une justification, pour cette revente rapide, liée aux circonstances de la vie. Si on déclare : "j’avais fini les travaux donc j’ai revendu vite fait pour empocher la plus-value et passer à l’opération suivante", on risque d’avoir davantage de problèmes…
Ces jugements sont assez rassurants car ils rejoignent des réponses déjà faites lors de diverses discussions sur le sujet, et qu’on pourrait résumer en :
Pour l’exonération de PV sur la RP, pas de délai minimum, mais il faut pouvoir prouver l’effectivité de l’occupation en tant que résidence principale, et si possible avoir une justification de nature personnelle ou familiale pour le fait de la quitter et de la revendre.
On voit aussi que si on enchaîne vraiment les opérations, l’administration fiscale pourrait faire condamner le contribuable, non pas sur la brièveté de chaque occupation, mais sur le fait que cet enchaînement d’opérations constitue un abus de droit.
Dernière modification par Bernard2K (18/11/2017 09h27)
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