J’ai pour ma part beaucoup de mal dès qu’on parle du marché immobilier.
Car il n’y a pas qu’un marché immobilier, il y en a potentiellement autant que d’observateurs / d’acteurs de ces marchés.
Il y a le marché français.
Dans le marché français, il y a le marché parisien, par opposition au reste.
Dans le reste, il y a le marché des grandes villes, par rapport au marché de la "campagne".
Dans le marché de la campagne, il y a le marché :
- des zones touristiques
- des zones rurales
- des zones frontalières suisse / luxembourg / etc…
- Et puis il y a le marché des biens d’habitations, des biens d’investissement, des bureaux et commerces
- et on peut continuer comme ça à l’infini.
Chaque marché ayant ses propres spécificités, nous le voyons bien. A 5km de chez moi, on change de département. Les prix y sont 10 à 20% plus élevés que chez moi. Pourtant les biens ont les mêmes caractéristiques. C’est juste qu’il y a 1 jour férié en plus et un taux de remboursement de la sécurité sociale plus élevé dans ce département.
Chez Carignan, le marché n’a pris que 10% en 10 ans.
Chez Kromoz0hm, 70% en 3 ans.
Chez moi, après avoir plus ou moins stagné pendant 10 ans, le marché a pris près de 100% (sur certain types de bien) en 4-5 ans. Il est arrivé à quelques reprises à ma femme de vendre 2 ou 3 fois la même maison en pas longtemps. Dans le dernier exemple en date, on est au double du prix de la première vente, à presque 5 ans d’intervalle.
Pour revenir au sujet de cette file, le graphique fourni par Flouzamax me parait tout a fait pertinent, et je suis d’accord avec le positionnement du point "vous êtes ici" (si on comprend volume comme "volume de ventes", par opposition à "volume de biens en vente").
On constate bel et bien un grosse baisse du volume de transactions, parce que les acheteurs ont beaucoup plus de mal qu’avant à obtenir un financement :
- à cause de l’augmentation "brutale" des taux
- à cause de la limitation stricte sur le taux d’endettement
Pas besoin d’aller chercher plus loin l’explication, dans les normes de plus en plus contraignantes ou dans les limites à l’artificialisation des sols…
Et on constate ça aussi chez nos voisins. Chez mon employeur (banque luxembourgeoise), c’est 60% d’octroi de crédit en moins sur les 3 premiers mois de 2023 par rapport aux 3 premiers mois de 2022. C’est une baisse énorme et nous n’avons jamais connu ça.
Mais les prix, eux, ne baissent pas encore beaucoup (le mouvement est toutefois entamé). Tous les vendeurs ne sont pas encore prêts psychologiquement, ils ont du mal à se dire que la fête est finie. Les délais de vente s’allongent et les prix doivent être révisés à la baisse à plusieurs reprises pour que les biens trouvent un acquéreur.
Enfin encore une fois, quand je dis que la fête est finie, tout dépend du point de vue. Elle est finie pour certains, mais elle ne fait que commencer d’autres, notamment pour les investisseurs en immobilier, qui vont pouvoir profiter d’un retour à des prix attractifs (voir cassés) et à des belles possibilités de défiscaliser grâce aux travaux de rénovation énergétique.
Kromoz0hm a écrit :
Là votre raisonnement se mord la queue. C’est justement parce que l’immobilier est surévalué que les jeunes ne peuvent accéder à la priorité (ou qu’il ne peuvent accéder qu’à des biens largement en dessous de ce à quoi ils auraient pu prétendre par le passé avec le même niveau social)
Je ne suis pas tout à fait d’accord. On pouvait considérer que le marché était déjà surévalué il y 1 an 1/2 ans, mais les jeunes pouvaient acheter. Le seul facteur qui fait qu’ils ne peuvent plus pour le moment, c’est l’augmentation des taux qui fait baisser mécaniquement la capacité d’endettement.