JesterInvest a écrit :
Pour Alstom, le Book to Bill est supérieur à 1 et on devrait avoir des commandes sur l’année à un volume correct.
De ce que j’ai compris de la call conf (j’y faisais moins attention avant considérant les prévisions de cash flow de la direction), c’est que l’absence de gros contrat pénalise fortement le cash flow. Un gros contrat c’est d’abord du cash puis des dépenses (si on raisonne en solde annuel). En temps normal, les nouveaux contrats financent les dépenses des anciens contrats.
On peut suivre cela dans le bilan avec la ligne "Construction contracts in progress, liabilities" qui est (je peux me tromper) du cash reçu, mais le chiffre d’affaire pas encore reconnu (le chiffre d’affaire est reconnu étapes après étapes dans l’avancement des travaux). En un an elle est passé de 9.6Md€ à 8.6Md€.
La question est de savoir ce qu’il se passe si l’afflux des gros projets qui augmentent cette ligne et donc le cash flow reste faible. Disons qu’il n’y a plus que du service et des mini projet et que Construction contracts in progress devienne 0 (passif et actif du coup). On prend aussi le net entre Trade receivables et Trade payables et la position cash. On voit qu’il manque 2.2Md€.
Avec une marge de 7% sur les nouvelles commandes (on peut imaginer vu que c’est assez stable), l’entreprise génère avec ces nouvelles commandes annuelles (prenons 20Md€ stable aussi) environ 1.4Md€ de cash. Il faut y retrancher les intérêts, le capex et les dividendes (mais ça ce sera coupé). Intrinsèquement, c’est facile d’être positif avant impact de la variation du besoin en fond de roulement, je dirais au bas mot 0.5Md€.
Avec quelques cessions, c’est gérable.
Alstom est profitable, mais souffre d’une tension sur la liquidité (ça se voit grossièrement avec current assets < current liabilities). C’est le coté pro-cyclique de la chose.
Pas totalement OK
Le cash reçu par l’entreprise est défini dans les contrats qui lient l’entreprise à ses clients (en général des états, villes, ou gros groupes privés).
Le chiffre d’affaires déclaré n’est pas égal à ces jalons, ou vraiment très rarement. Ils sont déclarés sur la base de jalons internes et/ou externes.
Par exemple, on construit une centrale, on peut être payé à l’avancement (on peut avoir un décalage entre les jalons de paiement avec le client et les jalons de chiffres d’affaires - pire, ils peuvent être différents). On peut se retrouver dans la situation où la plupart du chiffre d’affaire est déclaré, mais le client ne paie pas tout (et/ou fait appel à la garantie/caution).
Si une tâche est découpée en 4 tâches. On peut déclaré le 2ième tâche comme avancement physique pour le chiffre d’affaire (on estime que c’est la tâche la plus difficile et la plus facilement mesurable). Le client peut choisir la même, ou une autre différente.
Ensuite, sur les sorties de cash, elles dépendent des contrats qui lient l’entreprise avec ses sous-traitants et fournisseurs. Si ils sont en oligopole ou en monopole, ils peuvent être très défavorables à l’entreprise.
Sur la situation actuelle, un mauvais cash peut dire plein de choses :
- le cash part trop vite chez les fournisseurs,
- le cash vient trop lentement des clients (mauvais profil de cash des contrats en exécution, mauvaise exécution des contrats, on n’’arrive pas à faire reconnaître au client l’avancement, ou pire pas d’avancement alors que le chiffre d’affaire a été déclaré !).
Ensuite, sur le carnet de commande, c’est bien beau d’en avoir un gros, mais si c’est avec des marge faible et des profils de cash mauvais, c’est pas la joie ! Je ne parle pas de la qualité des clients, à savoir si ils ont plein de thunes ou pas, ça change beaucoup sur le profil de cash et la marge…