Désolé Carpediem, mais vous faites plusieurs erreurs méthodologiques et factuelles dans votre raisonnement. Et au final, la démonstration montre de nouveau que le PERP est inintéressant.
Erreur no. 1 (fiscale): les rentes versées par le PERP bénéficient de l’abattement à l’IR de 10%? NON. En fait, c’est oui en théorie, mais c’est plafonné à 3689€/an pour l’ensemble du foyer fiscal. Le retraité et son conjoint, si l’un d’eux ou chacun des deux est un ancien cadre ou ancien professionnel libéral, vont très probablement atteindre et dépasser ce plafond avec leurs seules retraites obligatoires (sécurité sociale, agirc, arrco, cipav, etc.). Du coup, la rente PERP, dépassant le plafond de 3689€/an, ne bénéficie plus des 10% d’abattement.
Erreur 2 (méthodologique): vous dites vous-même que dans le cas 1 (PERP), le montant à la sortie, après impôt et CSG-CRDS, est de 65.9 €. Mais ensuite bizarrement, vous dites dans le cas 2 (AV) que les 70 euros versés doivent faire +43% pour revenir à 100€ et égaler le cas 1 (PERP).
Sauf que les 70 euros n’ont pas à "revenir" à 100€ pour dépasser le cas 1. Rien que ces 70€, même non revalorisés, dépassent déjà les 65.9€ du PERP. Et dans cette situation (non revalorisation AV), il n’y a par construction pas de gain imposable ou soumis aux PS à la sortie de l’AV, donc les 70 restent 70 et ne baissent pas, et donc sont supérieurs à l’épargne nette après IR et CSG-CRDS en sortie du PERP.
Rien que cette erreur no.2 détruit toute la démonstration que le PERP est financièrement meilleur que l’AV.
Erreur 3 (statistique) vous reprenez la légende urbaine colportée par les vendeurs du PERP, à savoir que le TMI à la retraite est plus faible que le TMI en période d’activité.
Or c’est faux, pour au minimum 90% de ceux qui font des versements importants sur le PERP (ceux qui font de petits versements ne sont pas intéressants à étudier, car la toute petite retraite PERP qu’ils auront ne changera pas grand chose pour eux).
En effet, celui qui fait plusieurs versements importants sur le PERP pendant sa carrière accumule très probablement une épargne importante par ailleurs, en assurance-vie et/ou immobilier et/ou autres placements. Car sinon, s’il n’a que très peu d’épargne par ailleurs, il serait inconscient de sa part de faire des versements importants sur le PERP non récupérables avant 10, 20 ou 30 ans, alors qu’il aura besoin peut-être de cet argent plus tard, si lui ou son conjoint ont un jour des besoins élevés en trésorerie (accident de la vie, chômage, création d’entreprise, etc.).
Tout cela pour dire que du coup, cette personne disposera à la retraite, non seulement de ses retraites obligatoires, mais aussi de sa rente PERP et enfin des revenus de son épargne substantielle qui aura logiquement bien augmenté. Et comme par ailleurs il n’aura plus d’enfant à charge, son TMI à la retraite va être élevé, au moins aussi élevé que son TMI moyen de sa vie active.