#151 16/08/2019 13h49
- doug
- Membre (2013)
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Le rapport est détaillé, documenté. La société reste libre de porter plainte pour diffamation, le régulateur peut ouvrir une enquête pour manipulation de cours.
Je trouve ces opérations moins "borderline" que certains analystes, qui publient un objectif de cours sorti du chapeau, alors que leur maison-mère détient de la dette de la société ciblée (convertibles ou autres…).
Quant à l’activité, GE a complètement coulé la division turbines (dont la partie rachetée à Alstom). Ce sont désormais massivement des prestataires, de Suisse (frontaliers du site historique de Belfort), qui récupèrent les contrats (en or) de maintenance des turbines sur système Alstom. Il y en a pourtant des milliers encore en service, pour 20/30 ans !
Quand on a une poule aux œufs d’or entre les mains, on ne la laisse pas partir en 3 ans. L’erreur de GE a été de vouloir reprendre le savoir-faire tout en imposant ses technologies, ce qui a coupé Alstom de ses clients. Malheureusement, la technologie GE ne fait pas l’unanimité…
Bref, une vision financière, à court-terme, pour faire des économies d’échelle en ne vendant plus qu’une "gamme" de turbines. Résultat : le site historique de Belfort ferme (siège européen de GE tout de même…), et le périmètre "turbines" a englouti des milliards sans progresser, gagner des parts de marché.
En France, ils ont même réussi le tour de force de planter la division Hydro (alors que les besoins de maintenance se font de plus en plus sentir, que les concessions arrivent à échéance) et renouvelables (ils renoncent à plusieurs appels d’offres en éolien, pourtant bien protégés par l’Etat français).
Certes, le marché de l’énergie a subi un fort recul, mais les entreprises bien gérées, avec un fort moat, peuvent résister à ce genre de période, comme le faisait GE.
Quand il y a un tel management, un tel désastre industriel, difficile d’avoir confiance… Et je ne parle même pas du volet politique du projet : ceux qui y étaient favorable sont maintenant à la tête de l’État, ceux qui ont un peu mouillé la chemise contre (Montebourg) n’existent plus.
Cela ne m’étonnerait donc pas que GE fasse faillite : ce serait symbolique de ce capitalisme managérial, sans foi ni loi, qui aura réussi à couler en quelques années une industrie historique et résiliente.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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