Bonsoir
Vous parlez de la valeur temps de l’option, et vous avez parfaitement raison. Plus vous prenez une échéance lointaine, plus vous achetez du temps pour que votre scénario se réalise, donc plus vos chances de succès augmentent… Et donc plus la prime (le prix d’achat) de l’option est élevée. Donc ca c’est un problème, même si c’est un pari contrarian, à contresens de ce que font les foules aujourd’hui, la prime coûtera cher, et ce surcoût viendra grever votre éventuel gain puisque la valeur temps diminuera au fur et à mesure que le temps diminue.
Un moyen de diminuer le coût de cette valeur temps consiste en choisir des options avec un prix d’exercice très éloigné (par exemple 60 au lieu de 40$ le barils). Mais vous diminuez alors vos chances de succès… Tout a un prix!
Mais il y a un autre paramètre dont vous ne parlez pas, et qui est capital dans le prix de l’option: LA VOLATILITÉ INTRINSÈQUE. Cette volatilité est actuellement à son paroxysme, puisque tout le monde panique sur le pétrole et les pétrolières. Et donc la encore, cette volatilité intrinsèque augmente considérablement la prime.
Si les marchés remontent brutalement, la volatilité intrinsèque peut rester élevée (si tout le monde se bat pour racheter). Mais le plus souvent, lorsque les marchés montent, la Vol diminue progressivement, puisque les acheteurs sont longs et ressentent moins la nécessité de se couvrir en tous sens.
BREF, compte tenu de ces deux paramètres majeurs du prix d’une option (je n’ai pas abordé les autres grecs), il n’est pas certain que cette stratégie soit réalisable, en tout cas avec des options. Vous pourriez bien avoir parfaitement raison, mais perdre de l’argent quand même, si la perte de valeur temps+volatilité intrinsèque est supérieure au gain généré par l’exercice de l’option.
Il existe de nombreux pricers options gratuits et simples d’accès, si vous voulez jouer à simuler les scénarios que vous envisagez.
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Edit complément de message:
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Elodie01 a écrit :
Par ailleurs, je me pose aussi la question de la liquidité et du dénouement de l’opération
Deux solutions. Soit vous allez au bout de votre stratégie et attendez l’échéance, et donc soit vous perdez tout si votre sous jascent est en dessous du prix du strike, soit vous exercez l’option si le prix est audessus (vous assignez votre contrepartie à vous payer) Soit vous revendez avant l’échéance, à tout moment en fait, au prix du marché à l’instant T.
Le marché des dérivés est extrêmement profond, il y a presque toujours une contrepartie (si vous n’êtes pas dans des valeurs démentielles, pas sur que vous trouviez unvendeur de call à 100USD en ce moment!).
D’ailleurs si vous avez acheté votre call sur le pétrole, il y a FORCEMENT quelqu’un en face qui a vendu le call, et cette contrepartie ne peut se libérer de son engagement vis à vis de vous qu’en rachetant sa position à un autre vendeur de call. C’est cet équilibre entre les contreparties qui fait le prix, mais vous savez celà mieux que moi avec vos études.
Elodie01 a écrit :
Or, pour avoir un prix d’achat de l’option intéressant, il me semble que le prix d’exercice doit être éloigné du prix actuel du sous jacent
Celà dépend de beaucoup de paramètres, cf message plus haut, mais oui globalement plus le prix du sous jascent est loin du strike, moins c’est cher. Après tout le chemin parcouru pour dépasser ce strike ne vous rapporte rien…
Petitportefeuille a écrit :
Si l’idée est de jouer le pétrole avec du levier, le mieux ne serait-il pas de jouer les actions du secteur avec des finances solides
Je suis d’accord avec vous à priori, mais je n’ai pas regardé le prix actuel des options sur le pétrole. Ou sur les pétrolières.
En fait je pense qu’en choisissant un strike très éloigné sur des options indexées sur des titres massacrés avec de bons fondamentaux, le potentiel de gain est tellement énorme que la stratégie de Jeromlevriek pourrait marcher. Après c’est un gros paris, loin des habitudes values qu’on lui connait.
Dernière modification par MisterVix (21/01/2016 01h29)