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2 #1 03/04/2020 12h34
- tikou
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Bonjour,
Je m’aperçois que le cimentier Vicat n’a pas sa file de discussion donc je la crée.
Le conseil d’administration s’est tenu ce matin et le versement du dividende de 1,50€ a été confirmé.
Les dates que j’avais noté sont 20 avril (détachement) 22 avril (paiement)
source: https://www.vicat.fr/sites/www.vicat.fr … _Vicat.pdf
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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2 #2 03/05/2020 14h46
- oliv21
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1. A première vue, l’acquistion de Ciplan semble (très) onéreuse. Il faut espérer que l’EBITDA considéré n’est pas normatif … sinon l’opération a été largement surpayée !
@Stanny : ok pour attribuer une valeur de goodwill sur des droits (autorisation état, accès à des infrastructures logistique) qui ont une réelle valeur stratégique. Mais il faudra quand même qu’ils génèrent un ROI dans le temps sinon ça finira en dépréciation de goodwill… Pour l’instant, et aux vues de conditions macros dégradées, on n’a pas vraiment de moyens de vérifier leur réelle valeur à CT.
2. une marge opérationnelle de 20% me semble vraiment anormale pour le secteur. C’est atteignable uniquement dans les pays en développement où la demande est forte et l’offre limitée. Même aux US, où les marges sont plus élevées, ils ne dépassent pas 12 / 13% de mémoire. Lafarge Holcim, leader mondial du secteur avec une grosse présence dans les pays émergents, a une marge sous 15%. Je tablerais donc plutôt sur une profitabilité anormalement élevée en 2008 chez Vicat.
3. Mon retour d’expérience pour avoir travaillé dans le secteur.
- Les cimenteries ont en principe un certain moat. Il est difficile d’implanter une nouvelle unité à cause des problèmes de sourcing (il faut être proche des carrières) et de la difficulté à atteindre le point mort pour la nouvelle unité l’acteur historique lance une guerre des prix.
- En pratique, j’ai pu constater une concurrente croissante dans les pays en développement. Par exemple, au Sénégal, Vicat était historiquement en position de monopole puis duopole… puis d’autres cimenteries ont été construites avec des projets chinois. Cela laisse penser que les prix locaux seront orientés à la baisse.
- Le prix du ciment varie beaucoup en fonction du lieu de production. Vicat vient d’acquérir son premier navire cimentier qui doit permettre d’exporter sa production vers des pays en déficit (souvent par manque de gisement de calcaire) où les prix sont beaucoup plus élevés.
- Il n’y a plus de croissance dans les pays mature car la plupart des infrastructures sont déjà existantes. A contrario, il n’y a quasiment plus aucun nouveaux projets.
- Dans les pays développés, les cimenteries sont parfois payées pour brûler certains types de déchets non recyclables (les four fonctionnent à 1450°C). En plus d’être rémunérés, ils réduisent un peu leurs factures de fioul. C’est encore loin de représenter une part importante de profit IMO.
- Dans les relations carrières / cimenteries, ce sont les carrières qui sont en position de force et ont de meilleures marges. Concernant les carrières, lors mon cursus à l’école des mines, les prof nous disaient que le coût des minerais doublaient tous les 50km à cause des coûts de transport car le produit de base n’a aucune valeur ajoutée. C’était en 2007, à l’époque où le pétrole était au plus haut donc c’est surement moins vrai aujourd’hui mais c’est quand même un élément à garder à l’esprit pour le LT.
L’écart de profitabilité entre plusieurs groupes cimentiers peut provenir que certains groupes sont propriétaires de leurs carrières ce qui permet un sourcing plus compétitif.
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2 #3 03/06/2020 10h50
- LoopHey
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Analyse rapide de Vicat.
Coté flux :
Il semblerai avoir une décote historique sur les flux (qui sont relativement stable dans le temps).
VE/CA moyen depuis 2008 : 1.43 contre 0.97 aujourd’hui
VE/EBIT moyen depuis 2008 : 12.46 contre 10.14 aujourd’hui
PER moyen depuis 2008 : 15.75 contre 8.60 aujourd’hui
Avec le cours de 28.55€, cela nous donnerai un objectif pour un retour à la moyenne à 39.2€ soit +37% sur le cours actuel
Coté bilan :
Avec les CPPG :
Avec les CPT, c’est moins joli :
Par prudence, l’historique par rapport aux CPT est à 2.24 contre 1.40 aujourd’hui. Cela laisse un retour à la moyenne 45 € soit + 57% sur le cours actuel.
Coté dettes :
Nous sommes relativement stables par rapport aux capitaux propres mais relativement élevé par rapport à l’EBIT. Cela s’explique en partie par l’acquisition de Ciplan en 2019, en haut de cycle.
Mon avis :
Je n’ai pas encore pris le temps de comparer Vicat à sa concurrence.
Les marges se maintiennent dans le temps pour le moment avec cependant une baisse depuis le précèdent cycle. Nous avions fini en 2007/2008 à 27 et 24% de marge opérationnelle contre 19% en 2019. La marge la plus basse était tout de même à 17.87% en 2014.
La boite semble résiliente durant les cycles.
Le dossier semble présenter un rapport risque/gain intéressant. On peut vraisemblablement viser un retour à la moyenne vers les 40€ et le dividende, doit être pris en compte dans le dossier, car il représente une belle part du gâteau pour l’investisseur.
Dernière modification par LoopHey (04/11/2020 08h21)
Mon interview : http://leprojetlynch.com/2020/12/loophe … -debutant/
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3 #4 04/06/2020 07h21
- LoopHey
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kiwijuice, le 03/06/2020 a écrit :
Je vous laisse regarder les cours sur le long terme pour juger de vos remarques.
Qu’apportez vous avec vos remarques à part du blabla ?
Vicat est une société mature avec peu de croissance, on le sait.
Ses résultats sont relativement constant dans le temps, sans perte, même après la crise de 2008. On pourrait la classer de cyclique "faible" à bonne résilience. Les chiffres sont assez édifiant quand même et montrent bien la résistance de la boite en creux de cycle (17,5% de marge au plus bas en 2014!)
C’est pas du Buy and Hold ici, on est dans le trading.
Aujourd’hui, nous sommes bien en deça de sa moyenne historique. L’investisseur intelligent peut tabler à un retour aux moyennes historiques, vers 40€, plus prendre 4 à 5 % de dividende par an. C’est pas solocal ou Kodak, du béton, même dans 10 ans, on en aura besoin. D’ailleurs :
D’ici 2050, 68% de la population mondiale vivra dans des villes contre 55% aujourd’hui, selon une étude de l’ONU rendue publique mercredi à New York et qui prévoit de plus en plus de villes géantes à l’avenir
Il faudra bien du béton pour loger toute cette population qui migre vers la ville non ?
Vu la position dominante de l’entreprise, je doute qu’elle aille au tapis hein
Imaginons qu’il faut 5 ans pour que le cours retrouve des couleurs, cela nous donne 57% pour revenir sur 40€ + 5 x 4% de dividendes donc 77%. Sur 5 ans, 15.4% par an avec à mon sens assez peu de risque. Et ça sans prendre en compte le réinvestissement du dividende.
A ce prix je presse le Kiwi, ça c’est sur !
Mon interview : http://leprojetlynch.com/2020/12/loophe … -debutant/
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3 #5 21/09/2020 16h59
- oliv21
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1. Pré 2008,c’était la folie immobilière. D’après mes lointains souvenir d’école d’ingé, l’Espagne consommait à l’époque autant de ciment que l’ensemble des autres pays Européens. C’était la folie avec un bétonnage massif du littoral. Puis la bulle a exposé en 2008.
Je ne pense pas que la période pré-2008 soit réellement un comparable pertinent…
2. La baisse des MP profite bien évidemment à l’ensemble du secteur. Mais le marché reste très local. Il n’est pas économique de transporter du ciment non spécifique sur de longues distances.
L’export n’est possible que vers des zones où il n’y a pas de cimenteries (par absence de gisement local de calcaire). Dans ce cas, des infrastructures spécifiques de transport sont mises en place (lignes ferroviaires / port minéralier) afin de réduire les coûts de transports.
Le transport de ciment par camion sur longue distance par autoroute, ca n’existe pas !
3. Il n’y AUCUNE chance que Vicat soit racheté par un concurrent. L’entreprise tient à son indépendance et la défendra fièrement. De toute manière, le capital est déjà largement verrouillé par la famille du fondateur historique (qui a lui même inventé le ciment !)
4. La dette n’est pas si inquiétante que ça. Ils ont refinancé une partie de leur dette US à des taux ultra cheap (dans les 2 à 3% sur 10 ans !).
5. Les critères ESG, hahah, c’est une blague … mais comme il faut être "corporate compliant", tous les acteurs du secteurs cherchent à verdir leur image en cherchant des combustibles alternatifs voir brûler des déchets ultimes (qui ne peuvent être recyclés ailleurs)… mais il faudra toujours beaucoup de fioul pour alimenter les tuyères du four !
De manière plus sérieuse, l’industrie a déjà fait d’énormes efforts sur la pollution aux poussières avec des filtres (il y des dizaines d’années, il y avait beaucoup de pollution localement, dans les cas les plus extrêmes, il y a eu des effondrements de toitures à cause des poussières accumulées sur le toit. C’était rare mais cela montrait bien l’ampleur du problème).
Mais pour faire du ciment, il faudra toujours des minéraux et beaucoup d’énergie (donc du pétrole) et tous les écolos du monde ne pourront pas faire changer les choses.
La bonne nouvelle est que l’on a encore rien trouvé de mieux que le ciment pour la construction en génie-civil …
6. les capex ont été allégés il me semble. Il n’y a que la nouvelle ligne en construction aux US qui a été maintenu dans mes souvenirs.
7. Les besoins en infrastructures restent immenses dans les pays émergents ! Pour l’instant, cette zone qui dépend beaucoup des matières première a été sous pression depuis plusieurs années. Cependant, à LT, c’est bien là que se fera la croissance !
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1 #6 21/09/2020 23h11
- JeromeLeivrek
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Jacques MERCERON-VICAT a déclaré ce jour à l’AMF avoir acheté hors marché 300 000 actions (!) au prix de 28 euros. Ce qui fait un total de 8,4 M€.
Voila un achat qui commence à être conséquent.
Blog : Le projet Lynch.
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2 #7 04/11/2020 09h59
- Harricana
- Membre (2012)
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Oliv21 a écrit :
5. Les critères ESG, hahah, c’est une blague … mais comme il faut être "corporate compliant", tous les acteurs du secteurs cherchent à verdir leur image en cherchant des combustibles alternatifs voir brûler des déchets ultimes (qui ne peuvent être recyclés ailleurs)… mais il faudra toujours beaucoup de fioul pour alimenter les tuyères du four !
De manière plus sérieuse, l’industrie a déjà fait d’énormes efforts sur la pollution aux poussières avec des filtres (il y des dizaines d’années, il y avait beaucoup de pollution localement, dans les cas les plus extrêmes, il y a eu des effondrements de toitures à cause des poussières accumulées sur le toit. C’était rare mais cela montrait bien l’ampleur du problème).
Mais pour faire du ciment, il faudra toujours des minéraux et beaucoup d’énergie (donc du pétrole) et tous les écolos du monde ne pourront pas faire changer les choses.
La bonne nouvelle est que l’on a encore rien trouvé de mieux que le ciment pour la construction en génie-civil …
Il y a bien longtemps que les cimentiers ont abandonné le fuel (beaucoup trop cher) au profit du charbon.
Ce changement s’est fait, en Europe, dans les années 70 lors du premier choc pétrolier et un peu plus tard aux USA. En chine et Asie ils ont toujours utilisé le charbon. D’autre part il ne faut pas sous-estimer la part de combustibles de substitution (déchets) qui devient de plus en plus importante. Je dirais 25% en moyenne et certaines cimenteries sont proches du 100%.
Coût du charbon: le charbon est un marché mondial certes lié au marché de l’énergie mais principalement dicté par les besoins de la Chine
Coût des combustibles de substitution: ils sont négatifs, c’est à dire que les cimentiers sont payés pour brûler des déchets qu’il faudrait soit enterrer soit traiter différemment. D’où l’intérêt d’en brûler un maximum (baisse des coûts et crédits CO2) et non pas pour faire plaisir aux écolos.
Oliv21 a écrit :
7. Les besoins en infrastructures restent immenses dans les pays émergents ! Pour l’instant, cette zone qui dépend beaucoup des matières première a été sous pression depuis plusieurs années. Cependant, à LT, c’est bien là que se fera la croissance !.
Vous avez raison le potentiel de croissance est dans les pays émergents dont les besoins en infrastructures et logements est immense.
Cependant la concurrence des cimentiers Chinois extrêmement compétitifs dans leurs investissements et de plus en plus des cimentiers locaux (ex Dangote en Afrique) mieux implantés politiquement y est très rude.
Dernière modification par Harricana (04/11/2020 10h16)
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1 #8 04/11/2020 10h09
- Aigri
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Quelques liens pour étayer vos propos ici et aussi là.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Donne un cheval à celui qui dit la vérité, il en aura besoin pour s'enfuir.
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1 #9 04/11/2020 15h28
- AntiT
- Membre (2013)
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Pour ceux que cela intéresse, voici un lien sur un webinaire organisé par l’ADEME sur la décarbonation (réduction des émissions CO2) du secteur. Le périmètre de l’étude est franco français, mais ca plante le décor : La neutralité carbone pour le secteur n’est pas gagnée.
Les deux principales voies pour y parvenir sont :
- le verdissement du mix énergétique
- diminuer le taux de clinker (c’est ça qui émet beaucoup de CO2) dans le ciment.
L’ordre de grandeur des investissements nécessaire pour s’inscrire dans une trajectoire de réduction de "seulement" 50 % des émissions à horizon 2050 des cimenteries françaises se situe aux alentours de 5 Md€….
La vidéo est disponible via le lien ci après, et ça doit commencer aux environs de 1h10…
DÉCARBONATION DE L’INDUSTRIE – COMMENT LES ACTEURS S’Y PRÉPARENT ?
Dernière modification par AntiT (04/11/2020 15h53)
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2 #10 04/11/2020 19h19
- Harricana
- Membre (2012)
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oliv21 a écrit :
Si vous vous inquiétez des émissions de carbone, intéressez vous plutôt au torchage du gaz dans les gisement de pétrole.
1) Je m’intéresse et m’inquiète de ce que je veux.
2) Après 10 ans dans l’industrie pétrolière et 30 ans dans l’industrie cimentière (ingénieur d’usine, directeur d’usine, directeur industriel, directeur technique et plus) j’aurais aimer contribuer positivement à ce chapitre, mais je vous laisse à vos apostrophes…
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1 #11 05/11/2020 14h36
- Harricana
- Membre (2012)
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Titan est un groupe cimentier familial historique, bien diversifié géographiquement et avec une grande expertise métier.
Ils ont dû gagner beaucoup d’argent pour préparer les JO d’Athenes, à cette époque la Grèce n’était qu’un vaste chantier de construction où ciment et béton coulaient à flot et étaient grassement rémunérés.
Depuis leur dispositif industriel Grec doit être en surcapacité d’où le développement de terminaux d’importation installés sur les côtes de la Méditerranée, y compris à Marseille (faibles marges?).
Les opérations US sont sur des marchés très concurrentiels…
Les opérations Égyptiennes et Brésiliennes vont au rythme du pays….
Titan présentera ses résultats 9 mois le 12 novembre en webcast, à suivre.
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1 #12 16/02/2021 11h01
- LoopHey
- Membre (2019)
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Très belle publication du groupe.
Nous avons au cours du jour de 40.85€ :
- VE / EBITDA = 5.58
- PER = 11.76
- P/B = 0.84
Sur la période 2009/2019, les moyennes sont :
- VE / EBITDA = 7.53
- PER = 16.5
- P/B = 1.12
Nous avons donc une décote sur la moyenne historique 1) des flux et 2) du bilan.
J’obtiens un objectif pour un retour aux moyennes historiques à 55€ soit +37% par rapport au cours du jour.
Pour une boite avec autant de résilience, sur un business d’hier et de demain, j’ai du mal a comprendre la décote. Avec une année 2020 difficile, ils tiennent le cap et font baisser la dette net de 100 meur, chapeau !
Le point de vigilance pourrait être la réglementation avec une forte incitation à la constructions ossatures bois, plus green friendly.
Bref, je vais me reconstituer une ligne dès que possible si le marché ne la fait pas trop monter.
Loop’
Mon interview : http://leprojetlynch.com/2020/12/loophe … -debutant/
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1 #13 07/05/2021 20h39
- LoopHey
- Membre (2019)
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Communiqué du T1 2021 ici
CA + 14,9%, +22,1% à périmètre et change constant.
VICAT a écrit :
Compte tenu de l’ensemble de ces éléments, le Groupe s’attend à une solide progression de l’EBITDA sur le premier semestre et à une progression de son EBITDA à périmètre et change constants surl’ensembledel’exercice.Bienentendu,cetteattenterestesusceptibled’êtremodifiée au cours de l’exercice en fonction de l’évolution de la pandémie et de son impact sur l’environnement macro-économique et sectoriel des pays dans lesquels le Groupe opère.
Pour 2021, je me donne pour objectif une croissance de l’EBITDA de 5% en hypothèse basse (570 meur) et 10% en hypothèse moyenne (612 meur).
Pour le CA, je table sur un +5% à 2,945 Md.
Ainsi, j’obtiens un cours cible, uniquement pour jouer le retour à la moyenne historique entre 60 et 64€. Je rehausse mon objectif du mois de Février de 16% donc.
Cela laisse un potentiel d’apprèciation sur le cours de 43,5€ de 40 à 50% uniquement pour retourner à la moyenne historique de la période 2010-2020.
Inutile de dire que cette moyenne se base sur des marges d’EBIT de 10-11% bien en deçà de ce que sortait la société avant 2008 (autour de 15-20% de marge d’EBIT). Si les marges remontent, ce serait la cerise sur le gâteau.
Je juge que ce dossier est obvious, nous avons un risque (très) faible pour un gain franchement honnête.
Je ne sais pas si l’augmentation du prix du bois aura un impact sur Vicat qui bénéficierait d’un regain pour le ciment, moins cher.
Pour prendre encore un peu plus de sécurité sur mes calculs, je table sur un retour à 55€ d’ici octobre, avec la publication d’un S1 qui bénéficiera d’un effet de périmètre très fort. +26% sur 6 mois, je prends.
J’étais sorti du dossier à 43€ pour arbitrer sur Desjoyaux.
Je suis rerentré ce matin à 43,55€ après l’analyse du T1.
LoopHey.
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Mon interview : http://leprojetlynch.com/2020/12/loophe … -debutant/
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2 #14 30/07/2021 09h53
- LoopHey
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Pour le suivi.
Résultats du S1 ici
C’est très bon, même si l’effet de périmètre est favorable.
En faisant bêtement un x2 sur les chiffres pour la projection annuelle j’ai :
- RNPG : 188 meur
- EBITDA : 600 meur
- EBIT : 340 meur
Au cours de 43.5€ j’ai :
- VE/EBITDA à 5,45 (contre une moyenne à 10 ans à 7,38)
- PER à 10.37 (contre une moyenne à 10 ans à 16)
- P/B à 0.79 (contre une moyenne à 10 ans à 1.07)
Le groupe est en croissance, les marges semblent remonter. J’ai donc un premier objectif prudent d’uniquement faire un retour à la moyenne du cycle passé (11% de marge d’EBIT sur le cycle contre 12% cette année). Cet objectif me parait être donc "normal".
N’oublions pas que nous avons une boite résiliente, qui ne perds pas d’argent (même pendant la crise des subprimes), qui devrait bénéficier de l’urbanisation dans le monde, tout en ayant en réserve plus de 200 M€ de ticket CO2 non valorisé au bilan.
Mon objectif (conservateur) est donc de 60€ par titre soit +38% sur le cours actuel.
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2 #15 11/11/2021 16h51
- kiwijuice
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Il faut regarder les chiffres.
Croissance des ventes de Vicat sur 15ans : 2% annuel. Soit l’inflation.
Croissance de l’EBIT: -3% par an.
Goodwill = 60% de la capi.
Marge op actuelle: 10%. 20% il y a 15 ans. Lente glissade année après année.
Les gros cimentiers tournent dans une bande 8-12% de marge op.
ROC à 6%: coût du capital à peine couvert. Mais c’est commun dans cette industrie.
Question : pourquoi Vicat mériterait des marges 4-5pp plus hautes que les mastodontes du secteur comme HEI, CRH ou HOLN?
Je ne sais pas.
Si la trajectoire de marge devait se stabiliser à 10%, les révisions de bénéfices seraient négatives. A mon avis, le marché anticipe cela.
Donc il faut avoir la conviction que les attentes des analystes sont correctes.
Je n’en ai aucune idée. Avez-vous des indices à ce sujet?
L’exposition émergente ne devrait pas aider à court-terme, ces pays sont KO.
Un échappatoire : vente de l’entreprise à un gros comme Italcementi en 2014 (j’avais fait la culbute à ce moment). Je ne sais pas si la famille est vendeuse.
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Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK
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1 #16 12/11/2021 13h35
- LoopHey
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@Kiwi,
Vous avez raison.
Pour autant, quand je regarde la valorisation historique de Vicat sur la période 2010-2020, j’ai une VE/EBITDA historique à 7.38 contre seulement 5.45 (hypothèse 600meur d’ebitda en 2021).
Certes la croissance n’est pas explosive, le levier opérationnel inexistant, mais la boite est une vache à lait avec un gros dividende.
Même pendant les subprimes, la boites est restée largement positive, idem pendant la crise de l’euro et idem en 2020. C’est extrêmement résilient. Normalement cela se paie. D’ailleurs je retrouve le même topo chez LDC…
Le maillage du territoire me semble important pour ce business local, et l’augmentation du coût de l’énergie viendra encore confirmé la tendance locale. Plus la livraison est éloignée de la production, plus le coût augmentera. Quand on connait les marges de la construction…. Cela nous donne un MOAT au cimentier (en théorie, cela, vaut des sous).
Le point qui pourrait être bloquant est la dette, mais nous avions déjà eu de tels ratios (dette net / EBIT) en 2012 (nous cotions 45-50€ environ).
A cela nous pouvons ajouter peut-être que ce n’est pas green, mais les tickets CO2 non valorisé au bilan nous indique que la boite progresse plus vite sur ce point. Et il parait (d’après la SFAF du DAF sur les résultats 2020) que les concurrents sont plutôt sans le sous concernant ces tickets CO2.
Probablement qu’il y a 15 ans la boite était super (je n’avais que 14ans), le cours était à 85€ (hors pic de 2008), les marges étaient grasses.
De mon coté mon objectif reflète le niveau de marge actuel, depuis 2008 en somme, à 55€.
Même avec ces marges plus faibles, je ne comprends pas la décote qui fait référence aux moyennes des 10 années passées et pas avant la crise des Subprimes.
J’ai une boite (très) résiliente, avec un MOAT, sur un secteur ou la tendance de fond est lourde (urbanisation), avec une décote historique (relativement importante).
Mon rapport risque/gain me semble plutôt bon.
Au plaisir d’échanger.
Loop’
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1 #17 05/12/2021 23h37
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Bonsoir Oliv21,
Je ne suis donc pas le seul à m’intéresser à Vicat ce soir… Avec ces nouvelles baisses, l’envie de renforcer démange. Le cours absolu est très intéressant mais quels seront les catalyseurs dans les années qui viennent ? J’ai peur qu’au delà du généreux dividende le risque carbone et les considérations ESR plus globalement empêchent une remontée du titre à ces ratios historiques telle que l’attend Loophey.
Et les investissements annoncés pour mettre les cimenteries aux meilleures normes vont peut être rassurer, mais pas générer de cash supplémentaire. Le risque est que tout ça fasse de la "dead money".
Bonne soirée
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Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin
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1 #18 09/12/2021 19h23
- oliv21
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2/ "le remède aux prix bas est une période de prix bas". Sachant que la crise en Egypte doit durer depuis 5 ans, on est surement plus proche de la fin que du début.
Même si l’armée implique une distorsion plus longue que la normale de l’économie de marché, il y a de bonne chance que tout se stabilise un jour… et les dernières actualités vont plutôt dans le bon sens.
3/ La variation des cours des MP et prix de production est en général passée au client sous quelques mois et les pressions sur les marges ne sont que temporaires.
(Personnellement, sauf évènement exogène, je privilégie plutot une baisse ou stabilisation à minima sur le pétrole en 2022)
4/ La décarbonatation du ciment nécessite de gros capex … ce qui devrait mécaniquement être répercuté sur les prix de vente au client pour permettre aux industriels de maintenir leur ROIC. Cela ne me m’inquiètes pas à LT.
Le seul point "sensible" est le cash qu’il faut sortir à CT/MT pour financer les capex… mais cela n’est pas IMO préoccupant étant donné les faible couts de la dette … et les fortes probabilité de bénéficier d’emprunts "verts" quasi-gratuits..
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1 #19 09/12/2021 21h30
- oliv21
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2/ c’est la théorie "classique" sur les matières premières : les cours trop bas impliquent que les acteurs les moins profitables arrêtent leur capex afin de préserver leur bilan. Les ressources sont alors exploitées sans être renouvelées… Comme les ressources sont en général finie, à un moment donné, l’offre diminue trop ce qui lance un nouveau cycle haussier sur les cours des MP… qui permet aux exploitant d’augmenter la production et relancer les recherches pour de nouveaux gisements.
Plus long est le bas de cycle, plus important est la baisse de production … et potentiellement plus explosif peut être le retournement (car cela prend souvent plusieurs mois pour relancer des mines mises à l’arrêt pour cout d’exploitation trop élevé ou plusieurs années s’il faut construire une nouvelle mine à partir de zéro)
Hors changement structurel (comme nouvelle techno qui permet de se passer quasi entièrement d’une ressource particulière), les cycles sont réguliers … mais les périodes et les amplitudes peuvent varier énormément.
Pour illustrer un choc d’offre, regarder les cours du charbon depuis 6 mois… la hausse est exponentielle et s’est calmée depuis quelques semaines… mais il est probable que le cours restent sur des niveaux relativement élevés car la coupe des capex a durée beaucoup trop longtemps (merci les écolo !).
4/ je ne crois pas vraiment à utilisation massive du bois et à un remplacement généralisé du béton car le bois est une ressource qui me semble beaucoup plus rare que les carrières de calcaire…
La hausse des crédits carbone implique une hausse importante des couts de production pour les cimentiers qui ne sont pas au niveau requis. Cela compense les surcouts que supportent les cimenteries qui ont effectué les capex de réduction de CO2. Dans les 2 cas, au final, c’est bien le client qui paie !
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1 #20 10/12/2021 09h39
- oliv21
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a/ Egypte
même si la capacité maximale théorique reste très largement excédentaire, si TOUS les acteurs s’entendent pour réduire conjointement leur capacité, cela devrait arrêter la guerre fratricide sur les prix … et tout le monde pourrait retrouver une exploitation à l’équilibre.
Beaucoup de cimentiers sont "fatigués" par cette situation … mais ils restent convaincus de l’énorme potentiel de croissance LT du pays et préfèrent encaisser des pertes a CT en misant sur le LT.
b/ surcapacité Europe et crédit carbone
La surcapacité de ciment en Europe est bien différente car les perspectives de croissance sont beaucoup plus molles et il faudra clairement passer par des fermetures de sites pour rationaliser le marché. Le problème est que les cimentiers recevaient jusqu’à très récemment 100% de leurs crédits Carbonne si leur cimenterie fonctionnait à 50% de capacité. Considérant cette manne financière (cf l’historique de cours des crédits carbones), les cimentiers préféraient perdre de l’argent en exploitant la cimenterie pendant 6 mois … qui sera plus que compensée en crédit carbone.
L’Europe a enfin durcit les conditions d’attribution des crédit carbone, ce qui devrait mécaniquement entrainer la fermeture des cimenteries les plus déficitaires.
c/ spéculation sur les crédit carbones
Il y a eu une forte spéculation sur les cours de ces droits à polluer qui ont presque atteint les 100€ il y a quelques jours… Contrairement à la spéculation sur le bitcoin qui n’a peu d’impact sur la vraie économie, la hausse de ces crédit carbone vont avoir un impact direct sur les industriels qui doivent en acheter sur les marchés. Je pense que cela explique la pression sur tous les cimentiers européens depuis quelques semaines.
d/ crédit carbone de Vicat
Vicat est en position extrêmement favorable sur cette problématique puis qu’ils possèdent 5,2Mt de crédit carbone … qui "valaient" presque 500M€ sur la base d’un cours proche de 100€/t. Ce stock massif de droit à polluer ne sera pas vendu sur les marchés financiers (avec forte PV à CT) mais devrait leur permettre de compenser leurs émissions jusqu’en 2030… alors que la plupart des autres cimentiers vont devoir acheter leurs droits sur le marché à des cours "inconnus" (comprendre potentiellement très élevés…).
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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1 #21 20/02/2022 12h01
- kiwijuice
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Je faisais des remarques pêle-mêle mais
1) je maintiens que c’est une perte de valeur : on remet dans la machine pour continuer à jouer.
Epargnez-vous le ciment est 3% du coût total. Tous les fournisseurs de la construction ont la même argumentation. Lq seule différentiation dans le ciment est la proximité de la cimenterie donc passer des hausses de prix n’est pas facile.
3) je parle de S1 22
4) Zadig est aguerri dans les cimentières, avec des positions historiques sur HEI. Leur argument est que les capex verts n’auront pas de traduction dans la valo donc perte de valeur. Ca peut être positif ou pas.
5) moi je parle des attentes. Monter les marges de 3pp me semble agressif.
D’ailleurs, le cours de bourse n’a pas suivi ces révisions.
Mais le setup est pas mal dans le secteur avec attentes faibles et valo raisonnables.
Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK
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1 #22 16/05/2022 08h54
- RX
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Le mieux est sans doute d’aller directement à la source des déclarations, ou sur le site PEA-¨Performance qui les reprend.
Au final depuis début mai PARFININCO SA a acquis 43 000 titres pour 1,2M€ (cours moyen 28,28)
et depuis début mars SOPARFI SAS a acquis 125 650 titres pour 3,8M€ (cours moyen 30,07/28,42 dividende ajusté) et PARFININCO SA a acquis 62 535 titres pour 1,8M€ (cours moyen 29,04/28,53 dividende ajusté).
Edit: ajustement du cours moyen avec le dividende de 1,65€ versé le 29/04/2022
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Dernière modification par RX (16/05/2022 10h37)
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1 #23 31/07/2022 09h31
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Le démarrage de la nouvelle unité de Ragewood à 5000 tonnes par jour semble entre les lignes se faire dans la douleur.
Là où les anciens communiqués laissaient présager un effet positif dès fin 2021 début 2022, on voit qu’on a passé tout le semestre à faire des réglages qui ont cramé du cash.
Vicat a écrit :
le second trimestre a été impacté en Alabama par le démarrage du nouveau four de Ragland qui a affecté pendant plusieurs semaines la capacité de production et les livraisons dans cette zone. Dans cet environnement, le Groupe a été contraint d’effectuer des achats externes de clinker pour faire face à ses engagements commerciaux.
Difficile de chiffrer le coût de ces déboires. Un autre paragraphe nous aide un peu :
vicat a écrit :
L’EBITDA a par ailleurs été affecté par plusieurs opérations industrielles non récurrentes pour un montant d’environ 25 millions d’euros qui ont pesé sur la période : le démarrage du nouveau four de Ragland aux Etats-Unis, des opérations de maintenance exceptionnelles de l’usine de Montalieu après deux ans de crise Covid, la préparation de l’augmentation de capacité de l’usine de Kalburgi Cement (investissement de dégoulottage).
Ragland étant cité en premier je pense qu’il compte pour plus du tiers de ces 25 M€. Si je prends au semestre 2 une production de 5000 tonnes / jours avec des marges de 20€/t (à la pelle à ciment) je génère au mieux 18 M€. La réalité sera en dessous puisqu’on nous parle de "montée en charge progressive".
Au final, il me semble qu’on peut dire que cette année, la nouvelle ligne de Ragland sera plus un centre de coût que de profit…
Par contre tout c’est passé comme prévu en Egypte grâce à la régulation des coûts par l’état.
J’ai renforcé un peu ma ligne à 24€ mais les incertitudes cet hiver sur les prix de l’énergie rendent pour moi le dossier hautement spéculatif.
Le côté résilient de l’action qui m’avait plus pendant la crise COVID n’est plus d’actualité dans cette crise énergétique.
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3 #24 04/05/2023 09h02
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Avec les contraintes CO2 qui frappent cette industrie, la direction de Vicat a prévu un programme d’investissements jusqu’à 2030.
Extrait du RFA 2022
Il y a 800 M€ de Capex à passer, rien que pour la diminution de l’empreinte CO2.
Amha, cela ressemble à un changement de dimensions des CAPEX
D’où les ratios passés (EBE , FCF , etc…) qui me semblent difficilement réitérables.
De plus, on n’est pas à l’abri d’avoir des demandes réglementaires plus fortes encore.
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8 #25 19/05/2024 18h40
- srv
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J’ai fait l’AG de Vicat le 12 avril 2024.
Voici mes notes (et je crois que c’est du lourd :-) , en 2 parties : présentation de la société, puis focus sur 2023 et les perspectives 2024 et après.
Développement de la société Vicat :
1817 : Louis Vicat invente le ciment artificiel.
1853 : création de la société Vicat par Joseph Vicat, fils de Louis Vicat, qui commence l’industrialisation de la fabrication du ciment dans la région de Grenoble avec la construction de l’usine de Genevrey, première cimenterie du Groupe.
Depuis, le groupe s’est développé selon 3 axes principaux :
1. Le ciment artificiel – Axe principal du Groupe
2. Intégration en aval avec les granulats
3. Intégration en aval avec le Béton Prêt à Emploi - BPE
=> Actuellement le Groupe fait 90% de son CA avec ces 3 axes.
On a un 4ème axe, mais qui pèse peu et est moins rentable : ce sont des services complémentaires que l’on propose aux clients (transport, sacs en papier, etc.).
Pendant 100 ans le Groupe a consolidé le secteur en France, on est maintenant présent dans 12 pays.
Le capital :
Depuis 170 ans, il est toujours détenu par la famille Vicat Merceron avec > 60% du capital (voir rectangle rouge ci-dessous), et avec des membres de la famille à l’opérationnel – dont M. Guy Sidos qui est le PDG. Et la 8ème génération arrive pour la suite.
Caractéristiques de nos marchés et notre stratégie de développement :
Nos matériaux sont très lourds, avec des coûts de transports élevés, ainsi nos marchés sont locaux.
Notre stratégie d’expansion repose sur un modèle multirégional : on recherche une cimenterie qui a déjà une position forte, on la rachète, et autour on procède à une intégration verticale avec les granulats et le BPE pour élargir le nombre de clients et les fidéliser. On déploie ce modèle dans le monde entier avec une diversification géographique, via du M&A sélectif. On a des outils industriels à forts CAPEX, mais comme on génère de forts cash flows, on n’a pas besoin d’augmentations de capital pour grandir.
Nos 4 métiers :
1. Le ciment :
on s’est développé à partir du ciment qui est notre cœur d’activité. Le ciment est un liant qui entre dans la composition du béton. Mélangé à de l’eau, des granulats et des adjuvants, cela forme le béton qui se solidifie en séchant.
Puis on intègre en vertical
2. Les granulats :
sable et graviers naturels, utilisés pour les bétons, routes, etc. Cette activité apporte ainsi à nos clients une réponse complémentaire au ciment, et nous sécurise les ressources de granulats nécessaires au développement de notre Béton Prêt à l’Emploi (BPE).
3. Le béton prêt à emploi (BPE) :
L’objectif est ici de renforcer notre fonds de commerce cimentier. On constitue un maillage autour des cimenteries et à proximité des marchés de consommation, soit par la création d’installations industrielles, soit par l’acquisition de certains acteurs. Le succès du BPE dans le monde repose sur sa qualité qui est très largement supérieure à celle des bétons réalisés à la main ou dans une bétonnière. Le BPE est mélangé dans une centrale de façon précise, assemblé de façon ordonnée pour délivrer cette qualité.
Et on propose d’autres services annexes à nos clients :
4. D’autres services
(transports, préfabrication, sacs en papier etc.)
Dans nos présentations, on regroupe BPE et les Granulats du fait de la même clientèle et de la même logistique utilisée par le Groupe.
Enjeux CO2 - processus fabrication du ciment :
L’un des forts enjeux du Groupe est de répondre aux enjeux associés à la décarbonation de notre activité, dont le principal responsable est le clinker. En simplifiant, pour le fabriquer, on casse du calcaire en le chauffant. Pendant cette chauffe, environ 1/3 de la masse part en CO2. C’est ce CO2 qui carbone l’essentiel de nos activités.
Le clinker peut parfois être remplacé par d’autres produits moins carbonés, mais selon nous, ces nouvelles technologies ne peuvent pas répondre à l’ensemble du marché.
En 2005 : en Europe, c’est le début des échanges sur des droits de quotas CO2. Au 31/12/2023, Vicat possède # 4.65 millions de tonnes CO2 en quotas, non valorisés dans les comptes et obtenus à prix quasi nul (alors que les Prix du quota dans le SEQE est autour de 70€ la tonne début 2024)
=> Pour aller plus loin, le site officiel du gouvernement français détaille ce système
de quota avec les enjeux associés :
Marchés du carbone - SEQE-UE | Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires
Implantations actuelle à l’étranger – quelques dates clefs :
1974 : premier pas aux USA en Alabama
1987 : en Californie
1991 et 1994 : la Turquie
1999 : le Sénégal, le Mali, la Mauritanie
2001 : la Suisse avec le rachat de Vigier
2003 : Egypte et Italie
2004 : Mali
2007 : Kazakhstan
2008 et 2010 : Inde et Mauritanie
2019 : Brésil
Dans les pays matures (France, Italie, Suisse, Canada, USA) on a des cash flows réguliers, assez stables.
Tandis que dans les autres pays, le potentiel de croissance est plus fort mais les cash flows sont beaucoup plus irréguliers et une exposition devises non négligeable.
Nos activités dans les 12 pays d’implantation :
Les entités juridiques associées sont :
Selon notre stratégie, dans tous les pays on possède une activité Ciment. Étant donné le « monopole » géographique de nos cimenteries, c’est cette activité qui est la plus rentable dans le Groupe, même si celle-ci nécessite de gros investissements, elle génère de bons cash flows.
D’où l’intérêt de très bien choisir nos cibles, de savoir attendre le bon prix pour les racheter si besoin. Notre actionnariat stable a une vision de long terme et nous aide pour cela.
« Chez Vicat, quand on achète une carrière, c’est pour 100 ans », c’est notre horizon temporel.
Nos clients :
Dans tous les pays, nos clients se ressemblent : de gros acteurs du BTP, des autorités locales, des artisans etc.
Concurrence :
Depuis une trentaine d’années on a eu une concentration des acteurs dans nos secteurs d’activités, donnant ainsi naissance à des acteurs puissants. Pour autant, la concurrence reste essentiellement locale et encore assez atomisée.
Quelques chiffres :
Le leader mondial du Ciment n’a que 7% des parts de marché dans le monde.
Pour le Ciment, le rayon d’action est de 300 km maximum par voie terrestre, pour le BPE c’est 20 à 30 km.
Vicat possède 360 sites dans le monde, au plus près de ses clients.
Performance économique en chiffres
Le CA par métier :
En moyenne, le ciment apporte 50% du CA pour 75% EBITDA et nécessite 75% des Capex.
Le CA par région :
Dans les pays matures, sur 2023 la France reste notre 1er marché avec 35% CA, puis la Suisse + Italie + USA pour 32% CA.
Les pays matures France + USA + Suisse délivrent 70% CA, 70% EBITDA.
On note la bonne croissance des Amériques, tirée par les USA.
Et on pense que le CA Afrique sera amenée à grandir avec notre site au Sénégal.
Les marges de nos métiers :
Le ciment est clairement la plus rentable de nos activités avec une marge EBIT vers 17%, soit le standard des autres sociétés cotées du secteur.
Les investissements :
Les investissements sont importants dans la partie Ciment afin d’avoir des outils au top, de soigner nos clients pour pérenniser nos cash flows. De temps en temps, un gros investissement « financier » est réalisé : pour le rachat d’une cimenterie dans un nouveau pays par exemple.
Dans le plan de décarbonation du Groupe, une enveloppe de 800 M€ d’investissements est en cours de déploiement sur 10 ans, jusqu’à 2030.
L’analyse de notre cycle d’investissement des 10 dernières années :
• De 2011 à 2018 les investissements sont assez stables, générant des FCF
• Puis en 2019, rachat de Ciplan au Brésil suivi d’investissements importants à l’étranger
(Sénégal, USA par exemple).
• 2023 on perçoit les fruits de ses derniers investissements
Faits marquants 2023 :
En relatif : 2023 a un effet de base favorable à la suite d’une année 2022 difficile.
En absolu : une année 2023 record où on récupère les fruits de nos derniers investissements.
• Croissance organique +20%
• Avec une contribution de toutes nos régions
• EBITDA 740 M€, un record pour le Groupe, notamment tiré par les USA avec Ragland.
Un point sur le site de Ragland :
o Ragland est nouvellement dimensionné pour desservir 4 Etats au Sud Est USA
o +68% en volume sur 2023 !
o Notre site profite d’un plan de relance local (construction + infrastructures)
o Ce site est en pleine capacité depuis fin 2023, il contribuera fortement sur 2024.
Mais les résultats sont un peu contrastés selon les régions :
• USA : ça délivre, et on pense que ce n’est pas fini. On aura une contribution en année pleine sur 2024 pour notre site Ragland
• Asie (Inde + Kazakhstan) : les volumes sont en hausse, mais marché assez compétitif en Inde
• Méditerranée (Turquie + Egypte) : Forte inflation en Turquie avec bonne croissance des volumes. Egypte, c’est plus difficile, les volumes baissent, on est juste à l’équilibre.
• Afrique (Sénégal + Mali + Mauritanie) : Le Sénégal est très dynamique, on a un doublement de nos capacités à venir pour 2025.
Pour rappel, notre parcours depuis 5 ans
QUESTIONS - RESPONSES
Un point sur la concurrence et la Chine ?
La Chine représente 50% des besoins mondiaux en ciment, mais nous n’y sommes pas, car on est trop petit. Il y a un marché chinois de 2500 Mt/an de ciment alors que notre capacité n’est que de 39 Mt/an.
Dans les faits, il n’y a pas de très grands leaders. Les grands cimentiers possèdent au maximum 7% des parts de marché, mais de toute manière la concurrence est essentiellement locale. Il y a donc beaucoup de petits acteurs dans le monde.
Quel est le profil d’une de vos cibles pour du M&A ?
On regarde la concurrence locale. On cherche une région où il n’y a pas d’importation de ciment, et on cherche un acteur déjà bien implanté localement, c’est-à-dire qu’il a déjà des Parts De Marché installées.
Un avis sur votre concurrent Hoffman Green et leur technologie non carbonée ?
C’est une piste pour répondre aux enjeux de CO2 de nos métiers. Mais on pense que leur processus ne sera pas possible à grande échelle, car les entrants qu’ils utilisent ne sont pas disponibles en grandes quantités.
Pourquoi n’êtes-vous pas présent dans d’autres pays d’Europe comme l’Espagne, L’Autriche, la Pologne par exemple ?
On ne peut pas être partout. On a eu des opportunités parfois, que l’on a saisies. On voit beaucoup de propositions tous les ans, mais on les filtre. Notre dernière implantation en Brésil avait été déjà étudiée il y a 20 ans, on avait dit non à l’époque. Depuis, on y est revenu, mais à nos conditions.
Et on n’est pas en Russie, ni en Ukraine.
A quel niveau minimum pouvez-vous baisser vos émissions de CO2 ?
On veut capter tout le carbone et le stocker, à travers nos innovations (cf Carat notre liant innovant proposé depuis 2022). On est convaincu que le carbone sera une matière première à terme.
On veut diminuer la part de clinker dans nos ciments, plusieurs solutions existent mais il faut pouvoir les mettre à l’échelle industriel, c’est tout l’enjeu de nos recherches, et de nos concurrents aussi.
Concernant les niveaux des émissions, avec la réglementation actuelle on peut arriver à des calculs qui donnent des émissions négatives, ça montre la limite des calculs.
Nous, on est expert de nos métiers depuis plus de 170 ans, on pense pouvoir baisser nos émissions de CO2 et arriver à la neutralité carbone d’ici 2050. Dans les années 90’s on avait 800 kg de CO2 pour une tonne de ciment. En 2023 on est vers 500 kg.
Notre plan 2030 vise 430 kg :
Un point sur votre dette, taux variables / fixes ?
Au 31/12/2023, on a 1.9 MD€ de dettes financières et 493 M€ de trésorerie (dette nette à 1.4 MD€). Notre exposition aux taux variables est majoritairement couverte, si bien que notre dette à taux variable est très faible, comme ceci :
Notre taux moyen est de 3.97%, maturité moyenne à 5.4 ans. On a assez de cash flows réguliers pour rembourser cette dette sans difficulté.
Un point sur votre investissement au Sénégal ?
On va investir 260 M€ pour un second four pour passer à 2Mt de clinker par an. La mise en service est prévue au T4 2024 pour une contribution dès 2025. Cela évitera d’importer le clinker, on le fera sur Place.
Un point sur vos perspectives 2024 ?
On aura
• Un CA 2024 en croissance, tiré par USA + émergeants, malgré une Europe au ralenti.
• EBITDA 2024 > celui de 2023
• On passera des CAPEX de 325 M€ dont le four au Sénégal
• Et on vise un levier dette / EBITDA < 1.3 d’ici fin 2025
Synthèse / mon avis
On a ici une société très bien gérée (sur mon historique de 30 ans, la société a toujours gagné de l’argent), avec un actionnariat stable, familial et long terme, et des familles à l’opérationnel. La stratégie est claire, son exécution est bonne et les derniers résultats sont excellents.
De plus la valorisation actuelle n’est pas chère du tout (PER dans les 5), sans parler de l’actif caché que
sont les quotas CO2 mis à zéro au bilan qui valent quelques centaines de M€ ?! (Mais je considère cet
actif comme une sorte de droit d’exploiter).
Cependant je vois deux points sombres :
• Une rentabilité des capitaux engagés qui reste faible, vers 5/8%, alors que le cout de la dette monte.
• Des enjeux de décarbonation qui sont vitaux. Ce secteur est montré régulièrement par les experts (rapport Giec), et par les autorités étatiques comme responsable de quelques pourcents des émissions de CO2 dans le monde (dans les 7%).
Je suis très méfiant envers ces activités « règlementées », soumises à d’éventuelles taxes et/ou limitation d’exercer.
Au cours boursier actuel je préfère donc rester à l’écart.
Mais (et c’est toujours facile après coup) sous 25€ comme fin 2022, il était évident que le cours était
bien trop sanctionné du fait de la qualité de la gestion.
J’attends donc un éventuel recul vers 25€ pour aviser.
Ce titre est dans ma liste de surveillance.
Voilà c’est tout (Nota : je NE SUIS PAS, actionnaire de Vicat)
Dernière modification par srv (19/05/2024 19h03)
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