Je vois différents "soucis" potentiels avec cette stratégie :
(a) Je ne suis pas du tout convaincu qu’on ait de l’inflation prochainement, car il existe de multiples facteurs qui militent en sens inverse (surcapacités de production un peu partout, réservoir de main-d’oeuvre disponible et bon marché, mondialisation et faible coût des transports permettant une concurrence générale, vieillissement des populations dans les pays développés, faible croissance, intention -voire même "mission" explicite- des banques centrales de limiter l’inflation, etc.), et ils semblent bien plus forts que les les facteurs favorisant l’inflation. En fait, peut-être faudrait-il plutôt craindre la déflation (dont il est très difficile de sortir) que l’inflation….
(b) Si jamais il y avait effectivement de l’inflation, en ayant emprunté (à taux fixe) pour acheter des parts de SCPI, il y aurait toutes les chances de voir la valeur des parts de SCPI diminuer (car le rendement exigé par le marché pour de tels biens -et pour des biens immobiliers en général- devrait augmenter en cas d’inflation), ce qui ferait re-perdre ce qu’un emprunt à bas taux aurait rapporté. Il faudrait placer les fonds empruntés (à taux fixe) dans un actif dont la valeur ne serait pas négativement impactée par une hausse de l’inflation. Un exemple typique serait les obligations indexées sur l’inflation, mais, outre que la fiscalité pénalise beaucoup de tels placement pour un résident fiscal en France, ce type d’actif offre actuellement un rendement très faible (ce qui est assez logique d’ailleurs !), et en l’absence d’inflation une telle stratégie serait perdante.
(c) Si vous anticipez vraiment une hausse de l’inflation, ou plutôt une hausse des taux d’intérêts, vous pourriez envisager de shorter les taux (plus ou moins) longs. Mais si votre anticipation s’avère erronée, vous pourrez perdre pas mal avec une telle stratégie…