Tanuky a écrit :
Je relance un peu le sujet….
En effet, la trentaine, vivant en région parisienne, je suis de plus en plus abasourdi par mes nombreux amis qui se lancent dans des projets d’achat de leurs petites RP à des prix complètement fous.
Je constate la même chose autour de moi. Population un peu plus jeune, moins d’emprunt car salaires plus faibles mais apport plus élevé (merci papa, merci maman).
Je me fais régulièrement les mêmes réflexions :
1) Ne pas payer un loyer à fonds perdu, oui c’est bien, mais perdre l’équivalent d’un loyer (plus faible) en frais de notaire, taxe foncière, charge et travaux, c’est pas bcp mieux.
Ne pas oublier la composante travaux : le parc immo parisien est dans un état déplorable (et l’encadrement des loyers va mettre un coup d’accélérateur).
2) Passer 20 ans à 25 ans de sa vie à payer essentiellement des impôts et son logement, ça me donne la désagréable impression d’être dans un régime féodal
3) Tous pensent que c’est un choix économique évident, en se basant sur la multiplication par 3 des prix sur les dernières années. Vraiment ? 24 000 € le m² dans 15 ans ?
4) Les salaires sont effectivement en train de stagner, et les impôts d’exploser. Et les impôts locaux de Paris vont commencer à rejoindre ceux des autres villes. Le pouvoir d’achat immobilier ne va pas monter jusqu’au ciel. D’autant plus si les taux remontent.
5) Les prix sont tirés à la hausse par des apports qui sont gonflés par l’argent des parents. ça marche pour cette génération, mais la suivante a les poches vides. Sans parler du financement des retraites et de la dépendance.
6) Le contexte fiscalo-règlementaire. L’encadrement des loyers, la réquisition des logements vacants, la préemption pour faire du logement social, la myriade de lois défavorables au propriétaire… La mairie de Paris est une usine à innovations collectivistes, spoliatrices et économiquement catastrophiques. AirBnb est bien trop "ubérisant" pour ces idéologues. Et ils vous le feront payer.
7) Tout ça pour vivre dans 50 à 55 m², dans des quartiers pas forcément terrible (autre composante de la spéculation : le quartier "en devenir"). Le niveau de prestation est très loin de celui des logements pour la même catégorie de salariés dans d’autres villes/capitales d’Europe ou du monde.
Alors oui les prix peuvent continuer de monter, mais surtout à cause de la pénurie organisée. Et une fois qu’il ne restera que du logement social, des bailleurs institutionnels, et des étrangers, ça fera une chouette ville.
Encore une petite réflexion : le télétravail. Un jour peut être, les cadres parisiens ne seront plus obligés de s’entasser comme du bétail dans des transports en commun, et dans des open space. Ce jour là, voudront-ils tjs habiter à Paris ou en région parisienne ?