4 #1 08/02/2016 19h02
- valeurbourse
- Membre (2012)
Top 50 Actions/Bourse
Top 50 Obligs/Fonds EUR - Réputation : 264
Bonjour, compte tenu de l’actualité brûlante de la société Chesapeake Energy Corp, je crée cette file, dont les prémisses peuvent être lus sur la file de WPX.
Chesapeake est le deuxième producteur de gaz naturel et le onzième producteur de pétrole américain. Après une année exceptionnelle en 2014, la société a été progressivement victime de la chute des cours du pétrole, enchaînant les pertes d’abord dues à des dépréciations, puis à des résultats opérationnels négatifs. La direction a entamé en 2015 un énorme travail de réduction des coûts et de désendettement, si bien que lorsque je suis devenu actionnaire de la société, (en gros quand le pétrole cotait aux alentours de 45 USD), les perspectives étaient encore assez bonnes, avec un prix d’extraction possiblement en baisse sous les 40 USD.
En parallèle de cela, la société, en raison de son ancien CEO, peu visionnaire qui achetait cher des actifs non rentables sans suffisamment couvrir sa production, a accumulé une lourde dette, répartie en obligations de maturités allant de 2016 à 2023 et cumulant 11 milliards de dollars.
Ainsi la société est dans une situation délicate puisqu’elle elle doit faire face simultanément à une perte opérationnelle conséquente et à un endettement difficilement soutenable. Pourtant, en 2015, Carl Icahn, l’infatigable investisseur activiste, a pris 11% du capital de la société (aux environs de 20 USD le titre) et installé Lawler à sa direction.
Le titre perd aujourd’hui 50%, passant sous les 2 USD. Les obligations s’effondrent, certaines cotant 12%. Les actions préférentielles offrent un rendement théorique de près de 70%. Le marché semble penser que la faillite n’est qu’une question de temps.
Pourtant, il y a des raisons d’être optimiste. Tout d’abord, la direction semble être à la hauteur par la nature et la rapidité des décisions prises tant sur le plan opérationnel (réduction drastique des coûts) que financier (je vais y revenir). Ensuite, les propriétés de Chesapeake sont réputées être parmi les plus belles des USA, si bien que même si les fonds propres de la société sont négatifs, ces propriétés valent bien plus que l’ensemble des dettes.
L’entreprise disposait au début du quatrième trimestre d’une petite trésorerie et d’un crédit revolving de quatre milliards de dollars, lui permettant de rembourser les premières échéances obligataires. Et enfin, avec Icahn actionnaire, je pense que les intérêts des actionnaires seront préservés au maximum. En particulier, je doute qu’il y ait une augmentation de capital dilutive (et plus les cours baissent, moins cette alternative me semble crédible). Mais surtout, je pense qu’il va y avoir une série de renégociations avec les créanciers, comme cela a déjà été le cas en novembre dernier.
Il est très difficile d’établir un prix global pour les actifs, car celui-ci dépend directement des cours du pétrole. Mais en supposant que ceux-ci ne peuvent se maintenir sous les 30 USD longtemps, j’imagine sans mal un retour aux alentours de 50 USD le baril. En conséquence, les actifs comptabilisés pour 0 au bilan avec un cours du brut sous les 30 USD peuvent largement valoir plusieurs milliards de dollars et couvrir bien plus que la dette avec un pétrole à 50 USD. Je suis donc convaincu qu’à l’instar de WPX, Chesapeake pourra très prochainement revendre une partie de ses actifs pour alléger sa dette sans se couper un bras. Le tout est donc de savoir quand ces cessions auront lieu et à combien. Et là encore, avec Icahn et Lawler aux commandes, je suis convaincu que cela ne va pas tarder.
Voilà pour une brève introduction. J’ajouterai d’autres éléments si nécessaire.
A vous lire.
Dernière modification par valeurbourse (08/02/2016 20h13)
Mots-clés : banqueroute, chesapeake, obligations, préférentielles, pétrole
Hors ligne