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#26 31/08/2017 14h19
- parisien
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rocc a écrit :
Jvous parlez de préjudice. Je n’en vois pas. Etre locataire, s’est accepté une certaine précarité, notamment celle de perdre son logement. Si le locataire n’accepte pas cette condition, il n’a qu’à devenir propriétaire.
Vous exprimez là une opinion, certes respectable, mais de plus en plus minoritaire.
Les législateurs (de droite comme de gauche) de nombreux pays, dont la France, cherchent au contraire depuis trente ans à réduire de plus en plus la précarité du locataire, et d’ici 10-15 ans, vont probablement la réduire à quasiment zéro, permettant au locataire d’une résidence principale de rester autant qu’il le veut (sauf à ce que le propriétaire lui verse une indemnité pour partir), du moment bien sûr que le locataire respecte ses obligations: paiement du loyer et utilisation paisible du bien.
Exemple de cette évolution rendant progressivement les locataires des occupants quasi inamovibles:
- la loi de 1989 qui permet au propriétaire d’un logement nu de donner congé seulement à chaque renouvellement (tous les 3 ou 6 ans, selon les cas) du bail et uniquement en pratique pour vente ou occupation par lui-même ou sa proche famille
- plus tard, protection presque aussi forte accordée au locataire d’un logement meublé
- entre temps, loi créant de forts obstacles au propriétaire (généralement un institutionnel) d’un immeuble entier, qui voudrait le transformer en copropriété pour vendre à la découpe (lot par lot en ayant sorti au préalable les locataires, ce qui rapporte plus que vendre l’immeuble en entier). Pourquoi ces obstacles? pour empêcher les locataires de ces immeubles d’être facilement congédiés et sans indemnisation
- loi Alur interdisant au nouvel acheteur d’un logement de congédier le locataire dès l’échéance du bail en cours, et obligeant à attendre l’échéance du bail renouvelé. Du coup, un acheteur hésitera beaucoup plus que par le passé à acheter un logement loué si son intention est d’y habiter après avoir fait partir le locataire car il devra patienter au moins 4 ans, voire bien plus, avant de pouvoir le faire. Seules possibilités désormais pour lui en pratique: renoncer à ce bien (et donc le locataire reste tranquillement sur place) ou minorer le prix d’achat et utiliser la différence pour indemniser le locataire et le convaincre à partir,
- etc.
Vous êtes donc dans le mauvais sens de l’Histoire, je le crains pour vous.
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1 #27 31/08/2017 14h36
- lachignolecorse
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Ce sujet ne pouvait être que polémique sur ce site. N’était ce pas le but recherché?
Les proprietaires seront contre, les locataires pour à quelques exceptions près.
J’assimile cette proposition à un assistanat supplémentaire. Ce genre de projet de loi ne peut que passer favorablement .
Je déménage régulièrement et je me suis toujours débrouillé pour que cela ne me coûte quasi rien mais il faut retrousser ses manches…
N’y a-t-il pas un effet de toute cette strate de lois protectrices? N’y aurait il pas un effet pervers sur l’augmentation des loyers (lies aux risques/frais supplementaires), et une diminution de la qualité des biens mis en location.
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#28 31/08/2017 15h12
- parisien
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lachignolecorse a écrit :
J’assimile cette proposition à un assistanat supplémentaire. Ce genre de projet de loi ne peut que passer favorablement .
Je déménage régulièrement et je me suis toujours débrouillé pour que cela ne me coûte quasi rien mais il faut retrousser ses manches…
Vos déménagements résultent apparemment de votre décision de partir et non de celle du propriétaire. Il est donc normal que ce soit vous qui en ayez assumé le coût. Mais cette file porte sur l’autre cas: départ du locataire suite à une décision du propriétaire.
Pour revenir au sujet de cette file: certains lecteurs sont choqués, parce qu’ils sont bailleurs et surtout parce que rendre le locataire quasi inamovible (sauf à indemniser son congédiement) rend selon eux le bail déséquilibré en faveur du locataire.
Mais c’est normal au fond: le bail doit être déséquilibré en faveur du locataire de bonne foi (celui paie son loyer et utilise lui-même le logement de manière paisible et sans sous-louer). Car le logement est seulement un investissement pour le bailleur alors que c’est le cadre de sa vie familiale pour le locataire. Un départ forcé a donc bien plus de conséquences négatives pour le locataire.
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#29 31/08/2017 16h19
- Kabal
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parisien au pouvoir ! parisien au pouvoir ! Les locataires vont vous adorer.
Personnellement, je pense que c’est une hérésie ce que vous proposez car elle est à sens unique :
1) Le bail est déjà en faveur du locataire puisque celui-ci n’a que deux raisons pour se faire sortir d’un logement. Le bailleur n’a que 2 raisons hyper restrictive pour récupérer son bien. En dehors de ces raisons, le bail est tacitement reconduit. C’est déjà très pénalisant pour le propriétaire qui veut récupérer son bien.
2) Il s’agit d’un contrat entre deux parties qui sont au fait de la durée du contrat (3 ans). Je n’ai jamais vu de contrat qui à échéance ne permette pas de récupérer ces billes et encore moins d’indemniser pour la cessation finale d’un contrat. Les indemnités arrivent si on arrête le contrat en cours de route car il y a préjudice versus la durée du contrat.
Si on veut proposer des indemnités, je serais plus en faveur :
1) le bail est réputé fini au bout de 3 ans (sans devoir avancer de raison) sauf reconduction avec accord des deux parties. Le locataire sait que le bail ne peut durer que 3 ans et le propriétaire a l’assurance de récupérer son bien s’il le souhaite. Ici aucune indemnité n’est à verser. Le contrat est fini. Il peut être renouvelé si tout le monde est d’accord.
2) en cours de bail, la partie qui souhaite vider les lieux paye une indemnité compensatrice. Ici, je mettrais qu’une seule exception : le chômage qui permettrait de ne pas payer cette indemnité. Ici, l’indémnité est maintenu car elle est pénalisante pour l’autre car de nature imprévisible.
Le fait que le locataire en ait fait sa résidence ne doit pas à entrer en ligne de compte. Le bailleur prend les risques financiers de l’opération et qui peuvent le mettre en porte-à-faux vis-à-vis de sa banque. Le locataire quant à lui à un risque de se retrouver à la rue mais les délais qui lui sont laissés sont longs pour retrouver un logement.
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#30 31/08/2017 16h22
- TyrionLannister
- Membre (2015)
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Il est vrai que le locataire n’est pas assez protege en France. Non mais serieusement de qui se moque t-on? J’imagine que le rentier qui soutient cela n’est pas proprietaire-bailleur.
Pour ma part proprietaire-baileur de 2 appartements en France, je ne peux que trembler et subir. Les obligations ne font que se cumuler tout comme les frais, taxes et impots. Des le depart de mes locataires je mets en vente un appartement et rappatrie cette partie De mon capital pour la placer a un taux plus avantageux tout en profitant d’un bien plus forte liquidite. Je garde l’autre appartement en pied-a-terre pour mes passages en France. Ceux-ci etant de plus en plus courts, la prochaine etape sera sans doute de le revendre egalement.
En France, on prend les proprietaires, et encore plus les proprietaires-bailleurs pour des pigeons et des vaches a lait.
Au final les locataires vont continuer a payer cette surprotection a travers des augmentations de loyers et une rarefaction acceleree de l’offre en zone deja tendue, malgre la loi ALUR et toutes les interventions de l’etat. On voit egalement que l’argument du levier de l’endettement pour se constituer un capital immobilier tient de moins en moins au fur et a mesure que les rentabilities necessaires a un cash-flow juste a l’equilibre devient de plus en plus difficile a trouver.
Parisien, en bon francais vous voulez le beurre et l’argent du beurre, et dans le cas present c’est ce que vous obtenez. C’est tant mieux pour vous, mais ne dites pas que c’est "juste". Pour ma part, j’ai une autre conception de la liberte et de la propriete privee. Je suis foncierement contre l’ISF qui me parait un impot inefficace - j’evite pour ma part de parler de juste ou injuste pour les notions economique cela est trop sujet a l’interpretation de chacun - mais quand je vois des rentiers comme vous, je me dis qu’au final l’ISF a du bon.
T.
A Lannister always pays his debt.
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#31 31/08/2017 16h22
- lachignolecorse
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Si votre objectif est de convaincre du bien-fondé de votre angelisme, vous devriez plutôt essayer le DAL 😉. Ils seront d’accord avec vous, j’en suis certain.
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2 #32 31/08/2017 17h07
- parisien
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Désolé mais vos arguments (respect de la propriété privée, de la possibilité pour le propriétaire de récupérer vite le logement loué, …), à première vue imparables, ne sont pas convaincants.
En effet, la propriété privée (tout comme le droit de grève pour les salariés) n’est pas un droit absolu et la loi peut - et doit - lui apporter des restrictions quand l’intérêt commun est en jeu, notamment pour des logements loués en tant que résidence principale dans les zones tendues, car il est inconcevable que des familles payant leur loyer se retrouvent à la rue à la légère.
Parmi les restrictions déjà en place et que personne de censé ne pense remettre en cause, en tout cas pas le gouvernement actuel, pourtant de centre droit sur le plan économique :
- un bien est expropriable pour cause d’utilité publique
- la commune a généralement un droit de préemption lors de la vente du bien
- des plafonds de loyers ont été instaurés à Paris dans le cadre de la loi ALUR (et aussi en Allemagne depuis belle lurette)
- un bien ne peut pas être loué en tant que meublé pour des séjours touristiques de courte durée, type Airbnb, s’il était auparavant loué en longue durée, etc.
Puis une question: si le locataire paie bien son loyer, pourquoi voulez-vous que le propriétaire ait le droit de récupérer son bien sans devoir verser aucune indemnité? Je n’y vois qu’un seul cas légitime pour le faire: loger sa proche famille.
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#33 31/08/2017 17h50
- Gaspode
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Parisien, vous êtes sur que vous n’êtes pas un pseudo de GBL ?
C’est une remise en cause fondamentale du capitalisme là, la libre jouissance de ses biens est la base de tout.
Ceci dit, j’approuve des deux mains vos propos.
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#34 31/08/2017 19h47
- Pit
- Membre (2011)
- Réputation : 62
Ça sent surtout le vécu. Parisien qui prône la location de la résidence principale doit être en train de se faire sortir de son logement.
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#35 31/08/2017 20h02
- rocc
- Membre (2017)
- Réputation : 37
parisien a écrit :
Vous êtes donc dans le mauvais sens de l’Histoire, je le crains pour vous.
Cela doit être mon côté contrarien. Néanmoins je ne doute pas que la législation (en France tout du moins) devienne encore plus favorable aux locataires avec le temps. C’est la raison pour laquelle je ne suis plus motivé pour faire de l’immobilier locatif.
Je rénove un pavillon actuellement. J’ai 2 options : le mettre en vente ou le louer (dans une zone recherchée). Bien que la rentabilité et le potentiel soient sur le papier (ou plutôt dans mon tableau excel) meilleurs pour la location, c’est en vente qu’il sera mis. Je préfère perdre 2 à 3% de rentabilité et dormir sur mes 2 oreilles.
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#36 31/08/2017 21h43
- Klaus
- Membre (2012)
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parisien a écrit :
Puis une question: si le locataire paie bien son loyer, pourquoi voulez-vous que le propriétaire ait le droit de récupérer son bien sans devoir verser aucune indemnité? Je n’y vois qu’un seul cas légitime pour le faire: loger sa proche famille.
Et oui, d’ailleurs au Luxembourg, il n’est pas possible de mettre fin à un bail d’habitation pour vendre l’appartement vide. C’est à l’acheteur de mettre le locataire dehors en invoquant le besoin personnel.
Il y a cependant un autre cas ou l’on peut mettre le locataire dehors c’est la nécessité de travaux importants rendant le bien temporairement inhabitable.
De plus, les loyers ne sont pas indexés et plafonnés à 5% du capital investit. Les locataires honnêtes sont donc bien peu protégés en France. (Loi du bail à loyer de 2006)
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#37 31/08/2017 22h36
- parisien
- Membre (2010)
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Pit a écrit :
Ça sent surtout le vécu. Parisien qui prône la location de la résidence principale doit être en train de se faire sortir de son logement.
Très drôle car très faux:
Cela montre surtout que Pit croit qu’on ne défend que ses propres intérêts, alors que heureusement, certains comme moi, sans oublier bien sûr leurs propres intérêts, pensent aussi à défendre l’intérêt général.
Si vous aviez lu attentivement cette file:
parisien dans le post #3 ci-dessus a écrit :
Inutile de le préciser: le locataire "intelligent" que j’essaie d’être a loué auprès d’une personne morale … Je ne tiens pas tous les 3 ans à risquer d’être mis à la porte avec ma famille …
De fait, mon bail est de 6 ans et a été renouvelé il y a peu, de sorte que je suis tranquille pour 6 ans minimum.
Et même au delà: l’institutionnel qui possède mon immeuble de grand standing a un mal fou à trouver des locataires solvables pouvant payer des loyers mensuels supérieurs à 3600€ et devrait bien se garder de m’envoyer son congé en 2023, si je suis toujours à la même adresse.
Car des gens ayant des ressources stables supérieures à 12 K€ net/mois, on en trouve certes, mais le problème pour les propriétaires est que ces gens-là ont pour la plupart préféré acheter …
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#38 31/08/2017 22h39
- Franc23
- Membre (2015)
- Réputation : 36
Parisien,
On ne peut pas tout exiger d’un propriétaire.
Le rapport de force, certes déséquilibré en faveur du propriétaire au départ, a largement été inversé grâce à l’arsenal législatif.
C’est vrai, la vente ou la reprise du logement offrent encore une petite liberté au bailleur, rappelant que le bail est un contrat né de la volonté de 2 parties .
Si le locataire ne souhaite pas prendre le risque de devoir un jour le quitter de manière forcée il y a une parade : devenir lui-même propriétaire.
Les logements sont trop chers pour certains. C’est un fait. Mais la solution n’est pas de légiferer encore pour paralyser le marché. La solution est de faire ce qu’aucun gouvernement n’a réussi à faire : augmenter l’offre de logements pour faire baisser les prix dans les zones tendues. En contraignant les collectivités à liberer du foncier, en réduisant les normes de contruction inutiles et en empêchant le blocage des travaux des constructeurs par des procédures abusives de riverains.
Si l’on fait cela, les locataires auront le choix de leur logement.
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#39 31/08/2017 22h50
- parisien
- Membre (2010)
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Franc23 a écrit :
La solution est de faire ce qu’aucun gouvernement n’a réussi à faire : augmenter l’offre de logements pour faire baisser les prix dans les zones tendues. En contraignant les collectivités à liberer du foncier, en réduisant les normes de contruction inutiles et en empêchant le blocage des travaux des constructeurs par des procédures abusives de riverains.
Si l’on fait cela, les locataires auront le choix de leur logement.
Je serai le premier à applaudir le scénario que vous décrivez.
En soulignant juste un point majeur: si réellement l’offre de logements augmente substantiellement à Paris + petite couronne (et ce sera une très bonne chose), cela se traduira :
- par une hausse du bien-être collectif
- mais aussi par une certaine baisse des prix des logements et des loyers.
On voit déjà que le lobby des propriétaires (et celui des maires de nombreuses communes, pour diverses raisons) ne laissera pas ce scénario se réaliser tranquillement …
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#40 31/08/2017 23h08
- Franc23
- Membre (2015)
- Réputation : 36
C’est bien là le drame du logement en France. Les solutions sont connues mais jamais mises en oeuvre.
Pendant ce temps, on laisse se construire du Robien, du Scellier, du Dufflot et du Pinel dans des zones où la demande est faible.
De plus mais nous sortons du sujet le mal logement en zone tendue est fréquent et aggravé par les aides aux locataires qui permettent aux bailleurs de louer des logements inconfortables à des prix indécents.
Je suis bailleur de plusieurs logements mais cela ne m’empêche pas de souhaiter que cela change, même si cela se traduitait peut être pour moi par une baisse de mes actifs et rendements.
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