5 #1 07/12/2017 14h57
- Kapitall
- Membre (2011)
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Voici une brève introduction à Kennedy Wilson (KW), une holding qui officie dans le monde de l’immobilier sans avoir pour autant le statut de REIT. Interactive Brokers classe actuellement l’action en « Private Equity ».
Le capital est détenu à 15% par des insiders, dont les fondateurs, toujours aux commandes.
L’entreprise m’intéresse parce qu’elle est en train de lentement mais sûrement passer d’un business-model basé sur les transactions (acheter, transformer/améliorer puis vendre plus cher) et la gestion d’actifs pour tiers à un modèle basé sur la récurrence des revenus : détenir des actifs à long-terme, comme une foncière standard en somme.
Pour l’instant, ceux qui aiment les dividendes n’ont pas à se plaindre :
Les revenus locatifs proviennent d’actifs de ce type :
Je tiens à souligner que les actifs résidentiels du nord-ouest américain sont d’une qualité exceptionnelle : leur NOI croit depuis quelques années entre 50 et 100% plus vite que ce qu’obtiennent des foncières de référence comme Avalon Bay.
L’exposition à l’Irlande est un plus : c’est un marché avec une forte demande et des perspectives réjouissantes.
La bourse, par contre, valorise l’action avec une décote sur sa NAV. Ce n’est pas rare sur les foncières diversifiées, à fortiori internationales, surtout quand une partie des actifs au bilan ne produisent pas de cash-flow (immeubles en cours de transformation/construction, terrains etc). Mais ici la décote semble très/trop importante (de l’ordre de 30 à 50%).
Le management annonce clairement vouloir réduire la complexité des opérations (d’où l’absorption de Kennedy Wilson Europe il y a quelques semaines, leur filiale REIT européenne), vendre ce qui ne produit pas de cash-flow pour se focaliser sur la maximisation des revenus récurrents. A priori, l’entreprise envisagerait aussi de commencer à publier ses résultats comme un REIT (selon les standards NAREIT, FFO, AFFO etc.) pour être plus facilement identifiable et compréhensible pour les investisseurs spécialisés du secteur. Il restera la filiale de gestion pour compte de tiers qui produira de la volatilité mais j’y vois plutôt un atout (du fait de ses performances passées).
En bref, on achète une entreprise qui va devenir moins complexe, qui va publier des résultats de plus en plus prévisibles et en croissance du fait des projets qui sont déjà dans le pipeline. Le management propriétaire de 15% de l’entité, est aussi un atout.
En négatif : l’endettement, à près de 10x l’ebitda (notation BB+ chez S&P). Entre les lignes de crédit et les ventes d’actifs non-core, il n’y a aucun risque de liquidité à court ni à moyen terme. Par ailleurs, les actifs résidentiels nord-américains sont les candidats parfaits pour extraire de la liquidité par de la dette secured. Ce n’est donc pas un point rédhibitoire, même si j’espère ardemment une baisse de l’endettement vers 7-8x (et donc une notation BBB-).
Un brexit chaotique impacterait aussi l’entreprise mais c’est une probabilité difficile à chiffrer.
J’ai investi 2% de mon portefeuille en KW ces jours-ci, convaincu par la stratégie long-terme :
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Mots-clés : avalon bay, croissance, irlande, private equity, reit, résidentiel usa
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