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1 #1 28/02/2019 17h52
- bajb
- Membre (2010)
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Je suis frappé par la similitude de situation présentée par Renault et Air France.
Deux sociétés françaises qui ont eu la "vista" d’acquérir / fusionner des sociétés connaissant de graves diffcicultés à savoir Nissan ou KLM.
Deux sociétés qui ont su redresser leurs "emplettes" au point qu’elles génèrent la majorité de leurs résultats.
Deux sociétés qui du coup n’ont pas su mettre leur base historique au même niveau, au point que les anciens canards boiteux ont la douloureuse impression que leurs résultats servent surtout à masquer les difficultés (stratégiques, sociales…) des "maisons mères".
Avec plus ou moins d’élégance ils se rebiffent, mais au-delà des cris d’orfraie et la dénonciation de la duplicité nippone ou l’agressivité batave, sommes-nous capables de prendre conscience de la réalité de notre inconsistance managériale ?
Partagez-vous cet avis et connaissez-vous des entreprises où cela pourrait de re produire ?
Mots-clés : canard boiteux, france, management
"Il ne faut pas voir les héros de la coulisse. Quand ils coïncident un moment avec leur légende c'est déjà beaucoup."
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#2 01/03/2019 14h04
- InvestisseurHeureux
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Il y a eu une émission "C’est dans l’air" consacré au sujet hier :
Ce qui est piquant, c’est que ce reproche l’État français à l’État hollandais pour Air France-KLM, il l’a fait pour Renault-Nissan en 2015, et c’est entre autre ce qui a contribué à l’agacement des japonais :
Les Echos a écrit :
L’Etat porte sa participation à près de 20 % pour s’assurer que le constructeur automobile adopte des droits de vote doubles à sa prochaine assemblée générale.
Source : L?Etat monte au capital de Renault
Je pense d’une manière générale qu’il faut purement et simplement éviter les entreprises dans lequel l’État français est un actionnaire substantiel. Il y a trop de problème de gouvernance.
Ici c’est encore plus compliqué puisque plusieurs États veulent s’en mêler, et à juste titre vu le poids économique des filiales dans les résultats de la maison-mère.
L’exception qui confirme la règle est Airbus, où malgré la présence des États français, allemand et espagnol au capital, cela fonctionne à peu près.
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1 #3 01/03/2019 14h15
- Tahure
- Membre (2014)
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InvestisseurHeureux a écrit :
Je pense d’une manière générale qu’il faut purement et simplement éviter les entreprises dans lequel l’État français est un actionnaire substantiel. Il y a trop de problème de gouvernance.
Parmi les contre-exemples il y a effectivement Airbus que vous citez mais il faudrait aussi ajouter ADP, Safran, Thales, PSA etc ;-)
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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#4 01/03/2019 14h22
- garprenti
- Membre (2013)
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Bonjour, concernant Airbus,la fusion EADS/BAE annoncée à une époque est tout de mème certainement tombée à l’eau à cause de ses encombrants actionnaires…
et elle a peut-etre aussi surtout jusqu’à maintenant profité d’un secteur porteur,reste à voir ce que donnera le jour ou le vent sera de face…
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#5 01/03/2019 14h30
- cat
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@IH
Il y quand même une petite différence de situation : l’état français était déjà un des principaux actionnaires de Renault avant de monter à près de 20% du capital, l’état hollandais était, il y a peu, inexistant au capital de AF-KLM.
Néanmoins, je conviens que dans un cas comme dans l’autre, ces comportements me semblent peu appropriés.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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#6 01/03/2019 14h56
- fifi54
- Membre (2014)
- Réputation : 29
Et qu’est-ce que Veolia par l’intermédiaire de transdev avait été foutre son nez dans la SNCM si ce n’est encore une fois l’intervention de l’état pour maintenir les feignants sous perfusion d’argent public et donc du contribuable , qui lui se depechait de prendre Corsica ferries pour être sûr de ne pas être bloqué par une grève au moment de partir.
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1 #7 01/03/2019 14h58
- AleaJactaEst
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Franchement peut être que la forme est discutable, mais pourquoi diable l’état Hollandais n’aurait pas le droit de prendre une participation dans une entreprise ?
Le système financier actuel ne l’interdit pas.
Ps : Cat je ne disais pas ça par rapport à vous, mais je lis partout dans la presse que les français sont furieux, Bruno Lemaire est furieux, et j’en passe alors que bon… l’état hollandais a du s’accomoder de l’état français à l’actionnariat de KLM pendant des années déjà.
Dernière modification par AleaJactaEst (01/03/2019 23h18)
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#8 01/03/2019 15h11
- cat
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Je ne vois pour ma part pas de problème à ce que l’état hollandais prenne position dans AF-KLM au même niveau que l’état français, c’est plutôt la façon de faire qui me surprend.
Après, j’espère juste que les deux états ne se sont pas installés confortablement à la table pour faire de l’obstruction systématique à la nouvelle direction.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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#9 01/03/2019 15h42
- BullAndBear
- Membre (2014)
- Réputation : 62
bajb a écrit :
Je suis frappé par la similitude de situation présentée par Renault et Air France.
Deux sociétés françaises qui ont eu la "vista" d’acquérir / fusionner des sociétés connaissant de graves diffcicultés à savoir Nissan ou KLM.
Deux sociétés qui ont su redresser leurs "emplettes" au point qu’elles génèrent la majorité de leurs résultats.
Deux sociétés qui du coup n’ont pas su mettre leur base historique au même niveau, au point que les anciens canards boiteux ont la douloureuse impression que leurs résultats servent surtout à masquer les difficultés (stratégiques, sociales…) des "maisons mères".
Avec plus ou moins d’élégance ils se rebiffent, mais au-delà des cris d’orfraie et la dénonciation de la duplicité nippone ou l’agressivité batave, sommes-nous capables de prendre conscience de la réalité de notre inconsistance managériale ?
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KLM a été acheté la seule année ou ils ont été en pertes. On ne peut vraiment pas dire qu’Air France a sauvé KLM. Le timing a juste été tres bon (pour une fois) et permis par une recapitalisation récente par l’état. Mais de maniere generale, KLM a eu de bien meilleures performances qu’Air France.
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#10 01/03/2019 15h43
- johntur
- Membre (2016)
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InvestisseurHeureux a écrit :
…
L’exception qui confirme la règle est Airbus, où malgré la présence des États français, allemand et espagnol au capital, cela fonctionne à peu près.
De loin et vu avec une loupe déformante, on pourrait voir la chose ainsi. Sachez néanmoins que quand on vit dans leur univers, c’est très loin d’être le cas.
Les dernières déclarations d’AIRBUS, les couvertures qu’essaient de tirer à eux les états, montrent qu’au contraire cela reste un des principaux problèmes de gouvernance d’Airbus que le problème des états et des sentiments nationalistes.
Pour moi, tant qu’une société n’a pas une nationalité en Europe, elle reste vraiment tiraillée par des passions nationalistes extrêmement néfastes. Le secteur aéronautique que je prétends connaitre (?) puisque j’y suis depuis plus de 35 ans montrent que les états font la pluie et le beau temps. Le succès d’AIRBUS est émaillé par les incidents nationaux.
Le brexit est un prétexte à menacer l’Angleterre de lui retirer ses ailes (dans le sens propre du terme), l’Allemagne tire vers elle le pole industriel depuis la présidence Allemande, les Français réclame une prochaine présidence française pour contrecarrer les velléités hégémoniques allemandes. Dassault a toujours été tellement français, qu’il n’a jamais voulu envisager une coopération européenne sur les avions sans être leader.
Je ne parle pas de Boeing, (Militaire ou civil) d’Embraer, de Bombardier, de Gulfstream, de Loockeed, d’UTC, d’AVIC, de Sukhoi et de tous les équipementiers du monde, tous soutenus par des subventions déguisées militaires pour leur industrie du civil.
Embrassez tous ceux que vous aimez
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#11 01/03/2019 22h22
- Caratheodory
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On peut noter depuis l’accession de Trump au pouvoir une mise en sommeil de la théorie comme quoi l’ouverture des marchés était partout toujours la meilleure solution et une prise en compte plus grande des questions stratégiques par les états qui s’interdisent moins d’intervenir. Cette théorie est fausse et c’est un gros problème que l’UE l’ait appliqué avec tant de dogmatisme ces 20 dernières années contrairement aux espaces économiques concurrents.
Laisser les capitalistes étrangers détruire les fleurons de l’économie nationale pour financer leurs rentiers ou l’impérialisme de leurs états est une bien mauvaise chose. Les USA de Roosevelt nous ont sauvés, tant mieux, on les a laissé faire au delà du raisonnable car nos partenaires européens voulaient s’aligner sur eux à tout prix mais le laisser faire à la Chine ou aux USA de Trump voilà qui est suicidaire.
Le mouvement des Pays-Bas s’inscrit dans cette logique. Et notamment dans la réhabilitation de la notion d’économie nationale. Ici, ils se sentent aggressés par le capitalisme français.
L’UE pour survivre devra probablement faire un aggiornamento complet de sa doctrine économique. La France aussi mais au moins ça ne sera plus aussi complétement en opposition avec sa tradition politico-économique.
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#12 01/03/2019 23h05
- AleaJactaEst
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“ENTP”
A Caratheodory : Vous y aller un peu fort en faisant une agglomération de pas mal de paramètres.
Trump a une politique protectionniste et pas spécialement économiquement interventionniste (à part peut être quelques exemples démagogiques +/- populiste).
Aussi ce que vous décrivez semble plutôt être le débat entre globalisation et nations.
Pour le protectionnisme, souvent ça fonctionne quand vous êtes le numéro 1 et que l’on ne peut pas faire sans vous. Sinon ça fonctionne souvent assez moyennement économiquement parlant.
Enfin même chez les ultra libéralistes, il faut quand même un état qui interviennent et qui soit "fort" pour poser le cadre. Le principe du libéralisme, repose surtout sur la constation suivante : les individus qui ont un intérêt parfaitement aligné avec leur activité économique auront tendance à être toujours plus productifs que lorsque que c’est l’état qui est aux commandes. Dans tous les cas, les libéralistes reconnaissent qu’il y a des limites "au naturel" du marché et ne conteste pas qu’il faut des règles (par exemple pas de travail des enfants, loi anti trust, redistribution des richesses, loi environnemental, sanction si fraudes ou arnaque etc, etc).
Le "problème" c’est le "dumping" entre les différents états dans un monde globalisés. En effet, les acteurs de marché pouvant "changer" d’état, une concurrence inter état va se créer. Chaque état pourra être tenté de diminuer les "exigences" eux acteurs économiques dans leur propre cadre. Ainsi la régulation par les états est "challengée" par les autres états et ça peut poser des problèmes. On en revient donc au protectionnisme.
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#13 02/03/2019 04h15
- Caratheodory
- Membre (2019)
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Je comprends bien que l’étatisme, le protectionnisme et le contrôle des changes posent des problèmes mais l’ouverture des marchés, la liberté des mouvements de capitaux et le dénigrement des interventions économiques de l’Etat en posent d’autres. Cet ensemble doctrinal s’appelait le consensus de Washington et a servi de base idéologique à la construction européenne depuis Maastricht.
Je pense que le protectionnisme est plus nuisible que l’ouverture mais il y a plein d’exemples qui montrent qu’ouvrir trop les marchés nuit.
Une économie plus fermée permettait à l’industrie de prospérer en France. Le Japon et la Corée du Sud n’ont pu décoller économiquement qu’en protégeant leur industrie, le cas de la Corée étant absolument fascinant. Et la Chine ne se prive pas de barrières non tarifaires. Quant aux USA, ils n’ont jamais hésité à favoriser leurs secteurs stratégiques quitte à utiliser l’extraterritorialité de leur droit. Un cas bien connu sur les effets pervers du libre-échange est le Portugal qui a été totalement dévitalisé au 18ème siècle par un traité de libre-échange avec l’Angleterre, n’a jamais connu de décollage industriel car tout était écrasé par la concurrence et dont l’économie est faiblarde depuis.
De même l’Etat ne peut pas laisser faire tout et n’importe quoi dans l’économie. Ici, les Pays-Bas se protégent des effets pervers de la doctrine que l’intervention des États dans les affaires économiques est toujours négative en intervenant eux-mêmes. A mon sens ils ont raison. La France ne s’en prive pas non plus et il semble qu’elle pousse air France-KLM dans des directions jugées défavorables aux pays bas . Il aurait été préférable que l’UE ait permis de dépasser ce type de conflit mais elle ne l’a pas fait et ce n’est pas la doctrine de la concurrence libre et non faussée qui va lui permettre de le faire.
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#14 02/03/2019 09h02
- bajb
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Ravi que mon impression suscite autant de réactions 😁 !
Je vais regarder l’émission que signale IH.
Pour moi tout ceci est une nouvelle preuve, était-ce nécessaire, des limites de la rationalité.
Avec plus ou moins de bonne foi, un individu, un groupe, un pays va défendre et/ou critiquer de façon extrême voire violente, la même posture selon qu’elle soit ou non à son avantage…
Et comme personne n’aime être vu comme irrationnel ou arbitraire, des arguties juridiques, économiques ou morales sont déployées à grand renfort de pseudo justifications.
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#15 02/03/2019 11h13
- Caratheodory
- Membre (2019)
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Aucune personne sensée ayant une formation sérieuse en maths ou en physique ne devrait pouvoir lire Rationalité Economique sans pouffer de rire.
Les théories économiques sous-jacentes au consensus de Washington sont juste fausses, les faits les contredisent clairement. Et effectivement, des qu’elles sont utilisées dans la justification d’actes politiques (et tout acte économique d’importance comme determiner l’équipe qui gouverne une multinationale est en fait un acte politique), elles ne sont plus qu’un jouet idéologique.
Le consensus de Washington au fond ne vaut guère mieux que le marxisme-léninisme, qui s’appuyait avec confiance sur une théorie économique dont il affirmait la scientificité même si les faits la contredisaient copieusement.
C’est un événement heureux que les États européens s’en rendent enfin compte et agissent en conséquence. L’UE va devoir aussi s’en rendre compte et ne plus nier que les règles sur lesquelles elle fonctionne favorisent une concurrence délétère entre états membres sous le regard goguenard de capitalistes, notamment américains ou chinois, dont cet épisode est un exemple.
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