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6    #151 04/11/2020 12h05

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Horizon Kinetics publie un document avec plein de chiffres sur les GAFAM :
https://horizonkinetics.com/wp-content/ … _FINAL.pdf

Je résume, mais lisez plutôt le document.

1) Si on applique le taux de croissance de 18% attendu par les analystes pour les 5 prochaines années, on arrive à des chiffres astronomiques.

2) Le marché de la publicité en ligne pourrait arriver à saturation, ou à tout le moins une normalisation de sa croissance, autour de 3-4%.

3) Le marché du cloud pourrait devenir de plus en plus compétitif avec une diminution de la marge.

4) Les GAFAM+Netflix ne payent pas du tout les infrastructures de l’internet, alors qu’ils sont "responsables" de l’essentiel de leur utilisation ("43% of all internet traffic is accounted for by six companies: Google, Netflix, Facebook, Microsoft, Apple and Amazon"). Pendant ce temps, les opérateurs télécoms dépensent des fortunes sur l’infrastructure. Jusqu’à quand cela va-t-il durer ?

5) Les GAFAM (et autres sociétés technologiques) rémunèrent massivement leurs employés avec des stock-options, qui ne sont pas comptabilisées en dépenses opérationnelles : le résultat opérationnel est surestimé :



D’autre part, les profits par action finissent par être fortement influencés par le cours de bourse, puisque de celui-ci dépend l’exercice ou non des stock-options, et la rémunération d’une partie des employés.

-

Horizon Kinetics ne fait pas de conclusion, mais on peut voir ce papier comme une mise en garde vis-à-vis de l’enthousiasme actuel.

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#152 04/11/2020 12h27

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InvestisseurHeureux a écrit :

4) Les GAFAM+Netflix ne payent pas du tout les infrastructures de l’internet, alors qu’ils sont "responsables" de l’essentiel de leur utilisation ("43% of all internet traffic is accounted for by six companies: Google, Netflix, Facebook, Microsoft, Apple and Amazon"). Pendant ce temps, les opérateurs télécoms dépensent des fortunes sur l’infrastructure. Jusqu’à quand cela va-t-il durer ?

C’est quelque chose qui me chiffonne concernant les sociétés telecom: comment peut on détenir un actif aussi essentiel que l’infrastructure des tuyaux de l’internet, et ne pas être fichu de le monétiser pour gagner plein d’argent !?!

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1    #153 04/11/2020 14h14

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Sur ce point (4) :

Les GAFAM+Netflix ne payent pas du tout les infrastructures de l’internet…

C’est probablement en partie inexact, notamment la partie "pas du tout" de cette phrase.

En effet, à notre petite échelle Française, il y a eu, il y a quelques années (de 2012 à 2015), une polémique à propos de la bande passante entre Free et Google. Il s’agissait de celle liée à Youtube.

A cette époque (2012), Xavier Niel a même encouragé les freenautes à utiliser Dailymotion plutôt que Youtube :
Xavier Niel encourage les freenautes à lâcher YouTube pour Dailymotion

Free voulait éviter de faire payer 5 à 15 euros de plus par mois aux abonnés pour pouvoir payer cette bande passante (article de 2013 celui là) :
Free et YouTube : les problèmes de bande passante ne sont pas près de s’arranger

Il y a eu une enquête de l’ARCEP (2013), mais qui n’a apparemment pas réglé le problème financier :
https://www.universfreebox.com/article/ … ite-du-Net

Puis, enfin, article de 2015, un accord financier a été trouvé :
https://www.frandroid.com/telecom/27312 … es-freebox

Maxime Lombardini a écrit :

Nous n’agissons pas contre nos intérêts. Nous avons conclu avec Google un accord présentant de bonnes conditions financières

En fin de cet article, l’auteur évoque aussi que le fait que la Freebox Mini 4K soit sous Android et mette en avant les services Google a peut-être aidé à la négociation.

En voyant ce cas, on peut penser que d’autres opérateurs télécom de divers pays aient négocié eux aussi. Et au vu de la taille de free, certains ont probablement eu des argument plus forts.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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Favoris 1    1    #154 04/11/2020 14h54

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InvestisseurHeureux a écrit :

4) Les GAFAM+Netflix ne payent pas du tout les infrastructures de l’internet, alors qu’ils sont "responsables" de l’essentiel de leur utilisation ("43% of all internet traffic is accounted for by six companies: Google, Netflix, Facebook, Microsoft, Apple and Amazon"). Pendant ce temps, les opérateurs télécoms dépensent des fortunes sur l’infrastructure. Jusqu’à quand cela va-t-il durer ?

C’est du passé.
La quasi totalité (98%?) du trafic internet passe par des câbles sous-marins.

Une carte interactive pour identifier les propriétaires des câbles.

Yevgeniy Sverdlik a écrit :

Laying a intercontinental submarine cable is a massive infrastructure project that typically costs hundreds of millions of dollars and takes years to complete. For that reason, companies doing business online have traditionally bought capacity on existing cables built by consortia of telecommunications companies.

In recent years, however, global bandwidth demand on the networks operated by the likes of Microsoft, Google, Facebook, and Amazon has grown so much that the companies have found it makes financial sense in some cases to either join cable consortia together with telcos or finance their own systems.



Pour le futur, les projets sont nombreux et ambitieux : Loon, Kuiper, Terragraph.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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#155 04/11/2020 15h17

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Est-ce que vous connaissez l’économie autour des câbles sous-marins (qui paie quoi, etc.) ?

Est-ce que vous êtes conscient que la plus grosse partie des coûts (CAPEX comme OPEX) d’une grosse  infrastructure telecom se situe au niveau de la boucle locale (le dernier km, en fibre ou autre, pour atteindre chaque client) ?  (et pas dans, par ex, les câbles sous-marins)

Il semble que non et non….
(Pour en savoir plus, il y a par ex ceci ou cela. Mais les détails relèvent souvent du secret des affaires).

PS: J’ai été cadre dirigeant de plusieurs opérateurs Télécom, certes il y a quelques années déjà, mais je doute que tout ai changé depuis lors sur ces sujets…


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#156 04/11/2020 15h28

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Les projets Loon, Kuiper, Terragraph répondent à la problématique du dernier kilomètre.

Alphabet est aussi opérateur fibre aux Etats-Unis.
Je suppose qu’ils ne cherchent pas à se développer spécialement dans cette partie de l’infrastructure, justement du fait d’une rentabilité insuffisante par rapport à d’autres projet.

J’imagine aussi que sans les services des GAFAM, les FAIs auraient moins d’abonnés.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par BNH (04/11/2020 15h54)

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3    #157 08/11/2020 22h34

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Greenlight Capital a écrit :

All the signs of a bubble are there, including:
• an IPO mania;
• extraordinary valuations and new metrics for valuation;
• a huge market concentration in a single sector and a few stocks;
• a second tier of stocks that most people haven’t heard of at S&P 500-type market
capitalizations;
• the more fanciful and distant the narrative, it seems the better the stock performs;
• outperformance of companies suspected of fraud based on the consensus belief that
there is no enforcement risk, without which crime pays;
• outsized reaction to economically irrelevant stock splits;
• increased participation of retail investors, who appear focused on the best performing names;
• incredible trading volumes in speculative instruments like weekly call options and
worthless common stock;
and
• a parabolic ascent toward a top.

There are many anecdotes of toppy behavior. We will share one: We recently received a job
application with the email subject, “I am young, but good at investments” from a 13-year old who purports to have quadrupled his money since February.

Some analysts and commentators are comparing this bubble to the prior one. Have the
valuations reached the prior insanity’s? Is the IPO mania just as large? Are the companies
better today? Are they growing faster? Have the specific events that popped the last bubble
happened? Are they likely to happen soon?

We believe these questions are a fool’s errand. The bubbles will never be exactly the same.
In 2000, the Nasdaq peaked at 5,000. Why not 4,000? Why not 10,000? Or 20,000? Would
there really have been a difference?

Lettre trimestrielle

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2    #158 09/11/2020 00h33

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Bonjour

Quel graphe !

Dans le MSCI World, les actions value au plus bas , au plus bas … depuis 1989 .. depuis le suivi …

Ca s’arrête où ?


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#159 09/11/2020 14h44

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Au passage, si effectivement il y a une rotation sectorielle, l’ETF world ou pire l’ETF S&P500 devraient chavirer.

En effet, les cours des actions "value" ont tellement baissé qu’elles sont largement sous-représentés dans l’indice, au profit des GAFAM et consorts.

Par conséquent, si les actions "value" font +25% (par exemple) et les actions "growth" font -25% (par exemple), ce n’est pas neutre au niveau de l’indice, compte tenu des pondérations actuelles.

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#160 09/11/2020 14h51

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Sauf erreur de ma part, le montant récupéré par la vente des actions "growth" entrainera bien plus qu’un simple +25% des actions "value". Il me semble qu’un -25% sur les GAFAM entrainera des multi-baggers sur les values.

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#161 09/11/2020 19h17

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Il suffit qu’une seule action de chaque GAFAM se vende a -25% pour que la baisse soit actée. Le volume alors vendu ne fera pas beaucoup monter les value…

Tout dépend des volumes, mais une baisse ne veut pas dire que cet argent ira s’investir ailleurs.

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#162 09/11/2020 20h14

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Effectivement vue le poids des capitalisations des growth (type GAFAM), il suffit que certains gros acteurs en vendent pour 10% pour racheter avec le même montant des value pour que celle ci montent de 50%.
Chiffres non réels, juste pour imager le propos.

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2    #163 09/11/2020 23h24

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InvestisseurHeureux a écrit :

Par conséquent, si les actions "value" font +25% (par exemple) et les actions "growth" font -25% (par exemple), ce n’est pas neutre au niveau de l’indice, compte tenu des pondérations actuelles.

D’après les prospectus des MSCI World, MSCI World Growth, MSCI World Value, ces indices ont respectivement des capitalisations de 43,61 billions de $, 23,45 billions de $ et 20,16 billions de $. Soit 53,8% de growth et 46,2% de value.

En appliquant une hausse de 25% au value et une baisse de 25% au growth, on se retrouve avec 98,1% de la capitalisation de départ, donc c’est quasiment neutre.

De plus, je ne vois pas pourquoi la répartition sectorielle ou la répartition entre "value" et "growth" de 2020 seraient forcément des anomalies, puisque la baisse des taux d’intérêt et la numérisation de l’économie sont bien réelles et bénéficient fortement aux entreprises qui sont actuellement classées dans la catégorie "growth".

J’aime beaucoup le papier The Math of Value and Growth de Michael Mauboussin sur le sujet, dont ces extraits :

Sur la sous-estimation des profits des entreprises qui font principalement des investissements intangibles :

Michael Mauboussin a écrit :

Understanding the magnitude and return on investments is crucial. Investments have traditionally been in the form of tangible assets that show up on the balance sheet. Examples include increases in working capital or capital expenditures. But in recent decades investments have shifted in form to intangible assets, which are expensed on the income statement and are typically absent on the balance sheet (except for when one company acquires another).

This is important because companies that invest heavily in intangible assets and have high returns on those investments often produce poor profits, or may even lose money. As an investor, you want that kind of company to invest as much as it can. The income statement looks bad, the balance sheet looks better, and the value creation looks great.

Sur la sensibilité aux taux d’intérêt :

Michael Mauboussin a écrit :

Duration also provides crucial insight into the sensitivity of the asset price to changes in interest rates, or the discount rate. Long-duration assets are more sensitive to changes in interest rates than are short-duration assets. Keep this in mind: companies that can invest a lot today at high returns on capital will not only grow faster than the average company, their stocks will have valuations that are more sensitive to changes in the discount rate

Dernière modification par CJ (06/03/2021 10h54)

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1    #164 10/11/2020 11h07

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CJ, le 09/11/2020 a écrit :

InvestisseurHeureux a écrit :

Par conséquent, si les actions "value" font +25% (par exemple) et les actions "growth" font -25% (par exemple), ce n’est pas neutre au niveau de l’indice, compte tenu des pondérations actuelles.

D’après les prospectus des MSCI World, MSCI World Growth, MSCI World Value, ces indices ont respectivement des capitalisations de 43,61 billions de $, 23,45 billions de $ et 20,16 billions de $. Soit 53,8% de growth et 46,2% de value.

En appliquant une hausse de 25% au value et une baisse de 25% au growth, ont se retrouve avec 98,1% de la capitalisation de départ, dont c’est quasiment neutre.

Si je prends le iShares S&P 500 Growth ETF, la capitalisation boursière cumulée est de : $31 226 M

Si je prends le iShares S&P 500 Value ETF, la capitalisation boursière cumulée est de : $16 196 M

Donc 66% de la capitalisation boursière du S&P500 est sur du "growth" et 34% sur du "value".


Si vos chiffres ne montrent pas autant d’écart avec les indices MSCI, c’est que le nombre de sociétés dans les indices MSCI World Growth et MSCI World Value diffèrent fortement :

MSCI World Growth = 769 sociétés
MSCI World Value = 1001 sociétés

Donc le MSCI World Value compte 30% de sociétés de plus que le MSCI World Growth, mais avec une capitalisation boursière cumulée moindre !

EDIT : comme le fait remarquer Lopazz, mes chiffres sont faux. Je suis certain que mon propos est juste (cf. la capitalisation boursières des GAFAM+Tesla vs le reste), mais sans pourvoir le démontrer de manière circonstanciée.

EDIT 2 :

J’ai donc recommencé mes calculs en requêtant directement ma base de données :
- $24 757 M pour tous les constituants de l’iShares S&P 500 Growth ETF ; soit 57%
- $17 964 M pour tous les constituants de l’iShares S&P 500 Value ETF ; soit 43%

Je m’attendais à un écart plus important, si tant est que je ne me sois pas encore trompé dans les calculs.

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1    #165 10/11/2020 15h07

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InvestisseurHeureux a écrit :

Si je prends le iShares S&P 500 Growth ETF, la capitalisation boursière cumulée est de : $31 226 M

Si je prends le iShares S&P 500 Value ETF, la capitalisation boursière cumulée est de : $16 196 M

Donc 66% de la capitalisation boursière du S&P500 est sur du "growth" et 34% sur du "value".

Vous confondez capitalisation boursière des indices et actifs sous gestion des ETF cités.

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3    #166 13/11/2020 10h51

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Un graphique synthétique me paraissant bien résumer le rapport historique  Value/Growth (les échos du jour)


Par vent fort, même les pintades arrivent à voler

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2    #167 13/11/2020 11h29

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InvestisseurHeureux, le 04/11/2020 a écrit :

Horizon Kinetics publie un document avec plein de chiffres sur les GAFAM :
https://horizonkinetics.com/wp-content/ … _FINAL.pdf

Je résume, mais lisez plutôt le document.

1) Si on applique le taux de croissance de 18% attendu par les analystes pour les 5 prochaines années, on arrive à des chiffres astronomiques.

2) Le marché de la publicité en ligne pourrait arriver à saturation, ou à tout le moins une normalisation de sa croissance, autour de 3-4%.

3) Le marché du cloud pourrait devenir de plus en plus compétitif avec une diminution de la marge.

4) Les GAFAM+Netflix ne payent pas du tout les infrastructures de l’internet, alors qu’ils sont "responsables" de l’essentiel de leur utilisation ("43% of all internet traffic is accounted for by six companies: Google, Netflix, Facebook, Microsoft, Apple and Amazon"). Pendant ce temps, les opérateurs télécoms dépensent des fortunes sur l’infrastructure. Jusqu’à quand cela va-t-il durer ?

5) Les GAFAM (et autres sociétés technologiques) rémunèrent massivement leurs employés avec des stock-options, qui ne sont pas comptabilisées en dépenses opérationnelles : le résultat opérationnel est surestimé :

https://www.investisseurs-heureux.fr/up … -gafam.gif

D’autre part, les profits par action finissent par être fortement influencés par le cours de bourse, puisque de celui-ci dépend l’exercice ou non des stock-options, et la rémunération d’une partie des employés.

-

Horizon Kinetics ne fait pas de conclusion, mais on peut voir ce papier comme une mise en garde vis-à-vis de l’enthousiasme actuel.

Je lis régulièrement les publications d’Horizon Kinetics. Toujours intéressant, mais ils se sont beaucoup trompés par le passé (n’étaient-ils pas actionnaires de Sears Holdings?)

Je pense que beaucoup de choses sont vraies dans ce qu’ils disent, mais ils ne font pas de conclusion et ils ont bien raison - voici quelques contrepoints que je garde en tête:

1) Effectivement, on arrive à des chiffres astronomiques dans l’absolu. Mais la même analyse était vraie il y a 5 ans, on parlait de la barre du $1T de capitalisation boursière comme un seuil infranchissable (tout comme on avait dû dire la même chose au moment de passer $100 millions). En relatif à la taille et à la dynamique de leurs marchés, ces entreprises ont encore de beaux jours devant elles: il suffit de voir le dernier trimestre d’Amazon avec une croissance de plus de 40% - incroyable pour une entreprise avec 1 million d’employés!

2) Ça arrivera forcément un jour. Mais si l’on compare les multiples de valorisation des GAFAM comparé à des entreprises de consommation de base, les multiples sont relativement proches (au moins pour Alphabet, Microsoft et Facebook) et les croissances largement supérieures pour les GAFAM. Le jour où elles ne seront en croissance que de 3-4%, pas sûr qu’elles soient valorisées bien plus bas qu’une entreprise de consommation de base vu la qualité et la résilience de ces business.

3) Pourrait… Et c’est d’ailleurs vrai pour n’importe quelle entreprise et secteur! Mais au vu de ce qu’on observe depuis plusieurs années, on se dirige plutôt vers un oligopole entre Amazon, Microsoft et Alphabet.

5) Effectivement, la rémunération en stock-options est pour moi le gros point noir de ces entreprises. Si l’on retraite ça du FCF, il ne reste plus grand chose pour certaines d’entre-elles. D’un autre côté, elles investissent tellement que leur profitabilité réelle est probablement bien supérieure.

D’ailleurs, beaucoup d’investisseurs value et de gourous y sont depuis des années, parce qu’ils ont su regarder ces business sous le bon angle (je pense notamment à Bill Nygren, très orienté value et qui était rentré sur Amazon il y a 5 ou 6 ans et qui est fan d’Alphabet. Et parmis les autres gourous je pense à Pat Dorsey, Li Lu, David Tepper, Dan Loeb, Chris Hohn, Thomas Russo, Seth Klarman, Donal Yacktman, Leon Cooperman, … La liste est très longue!)

Je continue de penser que les GAFAM sont dans l’ensemble correctement valorisées (d’après Morningstar, Alphabet, Facebook, Microsoft et Amazon sont même sous leur valeur intrinsèque); et que la "bulle" se situe plutôt du côté de toutes les IPO récentes dans le domaine technologique (Palantir, Fastly, Snowflake, Zoom, …); pricées comme si elles seront les prochaines GAFAM.

Dernière modification par SirConstance (13/11/2020 15h53)

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#168 14/11/2020 16h44

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Je viens de lire une partie du dernier mémo d’Howard Marks (Oaktree), Coming Into Focus.

Puisque c’est le sujet à la mode, il aborde la dichotomie value/growth (à partir de la fin de page 7).
Comme souvent dans ses mémos, il ne prend pas vraiment position et liste les arguments.

Howard Marks a écrit :

Changes in the Composition of the Stock Market
In Time for Thinking, I also mentioned the increased bifurcation of the U.S. equity market. In short, the leading tech and software companies (a) have become more different from other companies as the role and power of technology have expanded and (b) have become a much larger part of equity indices as such companies have grown and become more highly valued, and as indices like the S&P 500 have changed their composition to remain relevant. While I’m no expert, I’m going to cite a few of the arguments regarding the significance and implications of this trend. (Thus I pass on these appealing arguments; I don’t endorse them).

First, the attributes and returns on the two groups of stocks have become more differentiated.
• The gap between the growth outlook for FAAMG (Facebook, Apple, Amazon, Microsoft and Google) and similar companies and that for the rest (in the slow-growing 21st century) is huge and expanding. 
• The adoption of technology has been pulled forward by the pandemic.  Thus virtual meetings, ecommerce and cloud computing are now commonplace, not the exception.
• Current profits severely understate the tech leaders’ potential.  They currently choose to spend aggressively on new product development to expand share and head off competition, voluntarily suppressing profit margins.  Thus enormous potential exists for the tech companies to increase profit margins in the future when they become willingto moderate their growth rates.
• Their addressable markets are larger than ever and growing, giving them greater “runway.”  For example, at the end of 1999, during the tech bubble, there were 248 million Internet users in the world.  Now there are more than that in the U.S. alone and almost 5 billion worldwide.  Thus 62% of the world’s population carries a computer with Internet connectivity in his or her pocket.
• Finally, it’s easier than ever to scale these businesses.  In the past, one would have to go to a dealer to buy software on a disc, take it home and install it.  Now we download apps from the web in seconds.
For these reasons, a large differential in terms of p/e ratios is warranted.

Il indique que ce groupe "Tech" nuit au second groupe, dont peu d’entreprises sont immunisées contre les changements technologiques. Il compare ensuite avec les Nifty Fifty dont la valorisation ne reposait plus sur les fondamentaux et évoque le risque de loi antitrust contre les GAFAM.

Comme l’écrivait IH dans ses newsletters, les ratios des indices boursiers représentent désormais un agrégat de deux ensembles très différents :

Howard Marks a écrit :

There are two groups of stocks in the indices, and the representation of tech stocks is large and expanding.  In the S&P 500, for example, roughly one-quarter by value consists of tech and software companies that are fast growing and have the ability to increase both revenues and profit margins, and the remaining three-quarters is slow growing and already enjoying maximum margins.  Today’s tech leaders are more superior than ever to run-of-the-mill companies, rendering indices that include both types of company less relevant than ever.  Or so it’s argued. Regardless of where you come out on that question, if an index consists 25% of great growth companies at high multiples (up roughly 30% this year as of the end of September) and 75% more pedestrian companies at low multiples (up 4%), the average figures in terms of growth, valuation and performance might not be meaningful enough to support conclusions about "the stock market".

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3    #169 14/11/2020 17h31

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Très long post en anglais convaincant qui reprend les bulles anciennes et le cheminement psychologique du marché pour en arriver là. Il explique même qu’il y aurait eu une bulle value en 2007 et Émergents vers 2012, tout n’est que cycle.

lien

-Je suis d’accord avec l’auteur. Néanmoins je n’attends pas de rotation avant de mise de côté du problème covid. Dans certains pays c’est déjà le cas car le gouvernement l’ignore donc l’économie repart, dans d’autres comme en Asie c’est maîtrisé. Mais chez nous et aux USA c’est en suspens.

-Je suis d’accord que la valorisation des gros comme Alibaba, Amazon, Google est sûrement justifiée. Je vois plus une bulle sur les valeurs à la mode plus petites.

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#170 16/11/2020 12h54

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Merci pour le lien BulleBier.

Lyall Taylor a écrit :

The pendulum has swung back the other direction since circa 2012 as a new wave of tech structural growth winners emerged from the wreckage of the dot.com bust and GFC. Valuations were more than sensible in 2012 - they were cheap. Google for instance traded at just 12x earnings ex cash in 2012. It was a bargain. Visa traded for just 15x. As Grantham accurately observed, high quality was very cheap. On account of their quality, growth, and low valuations, these stocks predictably did well - much better than value stocks which by then were expensive relative to high quality on a quality-adjusted basis. After the trauma of the GFC, and the low interest rates that emerged in its wake, investors also started to seek out safety and yield-substitutes, which triggered the beginning of a secular upswing in demand for high quality defensive equities, and particularly defensive growth. It made sense - for a while.

L’auteur parle en effet de cycle,
1990-2000 : Cycle Growth
2000 - 2012 Cycle Value
2012 - X Cycle Growth

Dans une perspective value, cependant lorsque Google était à 12x ses earnings, pour une société de croissance comme elle était, on peut dire que c’était du value. Je pense que LoopHey serait d’accord avec moi sur ce coût là.

En revanche, l’auteur parle d’une "bulle" value, mais c’est une façon de parler pour moi, puisque si une action devient trop chère par rapport à ces fondamentaux, ce n’est plus une action value.

Néanmoins très intéressant le concept de liquidité et d’évolution des flux d’investissements en fonction de l’historique de performance des fonds d’investissements.

A noter au passage que Buffet a sousperformer le marché de 20% en 1999, signe de la bulle qui venait ?

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Favoris 1    1    #171 20/11/2020 06h45

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IH a écrit :

J’ai donc recommencé mes calculs en requêtant directement ma base de données :
- $24 757 M pour tous les constituants de l’iShares S&P 500 Growth ETF ; soit 57%
- $17 964 M pour tous les constituants de l’iShares S&P 500 Value ETF ; soit 43%

Je m’attendais à un écart plus important, si tant est que je ne me sois pas encore trompé dans les calculs.

Je me demandais à quoi ressemblait la typologie pour le classement ( je pensais qu’ils avaient fait comme Moise et coupé le SP500 en 2 à quelques exceptions près) du coup j’étais en train de regarder dans le détail et ce n’est finalement pas si étonnant d’avoir un faible écart quand on voit le degré d’overlap entre les 2 etf (à la louche probablement 40% à 50% de la capi des sociétés dans l’etf).
En différenciant on a les GAFAM et grosses techs (paypal, nvidia, etc) sur le growth, et les pétrolières et financières (dont Berkshire) sur le value, mais le reste des gros du SP500 semble avoir été mis dans le pot commun.

Sont ainsi considérés comme Growth ET Value (liste non exhaustive, j’ai juste checké les premières pages de chaque etf) :

Home Depot, Johnson&Johnson, Pepsico, Coca Cola, Abbvie, Abbott, P&G, Tmus, McDonald, Costco, Activision, Nike, Accenture, JP Morgan,  Texas Instrument, Intel, UNP, Eli Lilly, Blackrock, Linde, Boeing, Phillip Morris, UPS, Bristol Meyers, AMT, Danaher, Nextera, etc..

Je viens aussi de voir qu’il y a 391 valeurs dans l’ishares Value, donc quasi 80% du SP500 est considéré value, vs 281 valeurs dans l’ishares growth.

En grossissant beaucoup le trait, le ishares value c’est le SP500 moins les GAFAM..

Sinon au détour d’un article sur Tesla j’ai aussi trouvé ce graphique que je trouve intéressant :



Source

Dernière modification par Liberty84 (20/11/2020 10h31)


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#172 20/11/2020 10h37

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Désolé de ne pas apporter de message sur le fond, mais par curiosité, j’aimerais bien savoir quelle est cette valeur qui a presque les profits de JPM (ou FB) mais dont la capitalisation est moitié moindre ?

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#173 20/11/2020 11h46

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#174 20/11/2020 12h01

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Je pense que Wells Fargo est plus proche du cluster (100B de capi, 12B de net income TTM). J’ai pensé à Verizon (250B de capi, 18B de NI) mais ce n’est probablement pas elle non plus..

Je crois que c’est Intel (186B de capi, 22B de NI TTM).


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2    #175 30/11/2020 09h25

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Bonjour.

Un article sur Morningstar : Comprendre les difficultés du style Value

Dont :
- Le problème du ratio P/B (à cause des intangibles, non pris en compte)
- Ce n’est pas la première fois qu’on voit une surperformance des valeurs de Croissance suite à des évolutions technologiques qui polarisent le marché
- ou des perturbations conjoncturelles sur des secteurs Value (exemple de la Santé au milieu des années 2000 : les laboratoires pharmaceutiques étaient confrontés à d’importantes pertes de brevets. Ce qui les a obligés à revoir leur stratégie et à se positionner sur des niches mieux protégées de la concurrence des génériqes ou à capter de nouveaux métiers porteurs de croissance future)
- Se tenir à des principes de gestion, être patient et discipliné sont les meilleurs moyens de créer de la valeur sur le long terme

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