1 6 #1 10/05/2021 19h43
- valeurbourse
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Suite à la rumeur d’Eurazeo de vendre sa filiale Seqens, le cours de PCAS, la filiale cotée de Seqens dont elle détient 76%, a grimpé de près de 30% dans l’hypothèse d’une OPAS proche.
Depuis ce bond, le cours de PCAS végète autour de 13 €, alors que la sortie de la cote pourra difficilement se faire en-dessous de 17 €. Cela signifie que les investisseurs n’ont pas la certitude que l’OPAS ait lieu.
Pourtant, avec deux amis investisseurs, nous avons noté des éléments troublants qui laissent justement à penser que du côté de Seqens, on se prépare à l’avalement de PCAS tout en restant le plus discret possible, quitte à commettre quelques irrégularités…
1 - Départ de trois administrateurs
Notons tout d’abord la démission de deux administrateurs, Mme Ginestié et Mr de Salaberry, sans explication. Puis le non renouvellement du mandat d’administration de Mr de Roquefeuil, actuellement DAF du groupe. Aucune explication n’est donnée la non plus.
2 - Retard non justifié de la publication des comptes
Le rapport annuel a été publié en 2020 le 31 mars, et le 3 avril en 2019.
PCAS a obligation de publier leur rapport annuel le 30 avril au plus tard.
Or, en 2021, ils l’ont publié le 4 mai, soit un mois en retard. Sans explication.
3 - Défaut d’information sur le soutien de l’Etat pour 28 M€
Enfin, aucune mention n’est faite des subventions déjà reçues à la date de l’édition du rapport et à recevoir a posteriori alors que les investissements qu’elles vont financer y sont clairement indiquées*. Ceci constitue un défaut d’information sanctionnable et alimente ma thèse que chez Seqens on ne souhaite pas que la mariée soit trop belle.
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(*) Pour être précis, voici un rappel des éléments relatifs aux subventions qui cumulent 65 M€ (à comparer à un chiffre d’affaires de 200 M€, ce n’est pas rien du tout).
En bas de la page 28 du rapport, on peut lire :
A ce titre, 65 millions d’euros seront investis sur les trois prochaines années pour augmenter les capacités de développement et de production de principes actifs et d’intermédiaires pharmaceutiques et pour accélérer le déploiement sur les sites de technologies de rupture.
Nous savons grâce à cet extrait le montant global des investissements (qui s’élèvent donc à 65 M€).
– Le 8 janvier : le premier élément probant est le compte-rendu du déplacement du sous-préfet à Aramon, où il est clairement indiqué que Seqens va bénéficier d’une avance de l’Etat de 15,4 M€.
– Le 3 février : le préfet de l’Orne confirme sur sa page facebook le soutien de l’Etat à hauteur de 28,3 M€, qui outre les 15,4 M€ d’avance précédents, inclut 13 M€ supplémentaires de subvention.
– Le 28 février : nous apprenons grâce à un article des Echos que Seqens est en négociation avec l’Etat pour l’obtention d’une subvention justifiée par deux projets majeurs d’un montant global de 65 MEUR relatifs à des sites appartenant tous à sa filiale PCAS.
– Le 12 avril : par ce document publié sur le site du gouvernement, nous apprenons d’une part que l’Etat, via le plan France Relance, financera à hauteur de 20% la modernisation de plusieurs sites (dont Porcheville, qui appartient à PCAS, est spécifiquement mentionné) et d’autre part que « le matériel est en cours de réception pour une mise en service dès l’été 2021 ». Bien sûr, vous avez noté que 20% de 65 M€ font 13 M€, le montant complémentaire aux 15,4 M€ d’Aramon pour totaliser le soutien de 28,3 M€ confirmée par le préfet de l’Orne. On réalise à ce stade que le PDG de Seqens savait parfaitement que la subvention était déjà négociée dans son intégralité, contrairement à ce qu’il annonçait aux Echos le 28 février.
– Le 5 mai, le rapport annuel de PCAS confirme le plan (voir la citation ci-dessus) et cite les sites concernés. Tout éventuel doute sur la destination des subventions est écarté : il s’agit bien de PCAS et non Seqens.
Conclusion : à aucun moment Seqens n’a ni mentionné publiquement PCAS comme bénéficiaire de ces subventions, ni communiqué la moindre information à ce sujet (ni publiquement ni – encore plus grave – dans son rapport annuel). Mais au contraire, elle a usé d’une communication intense sur la sélection de Seqens dans le cadre du plan. Je considère que cette information capitale a volontairement été cachée aux actionnaires dans le seul but de nuire au cours de bourse dans le cas d’une OPAS sur PCAS.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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