1 #151 23/01/2019 18h45
- Scipion8
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@IH : Pas sûr d’être d’accord avec votre définition : il y a des expériences coûteuses et polluantes (du genre saut en parachute, grands voyages en avion etc.). Peut-on considérer que quelqu’un qui ne possède aucun bien matériel mais qui passe son temps en activités coûteuses / polluantes vit plus frugalement que celui-qui possède une petite bicoque à la campagne et s’occupe de son potager et de ses chèvres ?
Perso, je relierais le minimalisme / le frugalisme à un mode de vie :
1) peu coûteux
2) peu polluant
3) avec un rejet de l’accumulation des possessions matérielles
Perso je ne me définirais pas comme adepte du minimalisme / frugalisme, mais comme ayant un mode de vie naturellement frugal, par mon éducation. De façon générale je privilégie les expériences par rapport aux possessions matérielles, mais je garde un fort attachement atavique à la terre et aux maisons de ma famille.
J’espère pouvoir longtemps utiliser le levier de mon travail pour accumuler des expériences "subventionnées" par mon employeur (missions dans des pays lointains), même si ce n’était pas mon plan de carrière initial et si ça pose de gros pbs niveau vie privée / familiale. J’éprouve un grand sentiment de liberté à me dire que je peux aller travailler n’importe où dans le monde avec juste une valise et un sac à dos - suffisants pour mes effets matériels indispensables. Et quand même un grand bonheur chaque fois que je reviens sur mes terres en Aveyron.
Même si je ne suis pas un écolo militant, je rejette de plus en plus la consommation matérielle - un sentiment que la vision du traitement calamiteux des déchets en Afrique ne fait que renforcer (le sentiment que nous transformons notre monde en poubelle géante).
Chez moi dans le Sud-Aveyron, il y a une longue tradition de frugalisme, avec l’installation beaucoup de soixante-huitards dans les années 1970, et depuis, un flux plus modeste, mais persistant, de gens venant y chercher une nature belle et sauvage, et un mode de vie différent.
Nous avons ainsi un jeune voisin bouddhiste, se déplaçant pieds nus, qui s’est installé dans une masure en ruine, isolée sur une colline, qu’il a retapée de façon sommaire et qui survit en vendant les légumes de son potager. Mais au fil des années, je le vois peu à peu réinventer la civilisation et même le capitalisme : agrandissement du potager (donc de son chiffre d’affaires), amélioration de la masure, groupe électrogène, et récemment… achat d’un puissant quad ! C’est un peu comme s’il était peu à peu contaminé par l’esprit d’entreprise aveyronnais, alors que pour ma part, je suis de plus en plus tenté par son frugalisme et sa liberté ;-)
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