Le Minimalisme ou la simplicité volontaire : vivre la simplicité volontaire

Les paradoxes…

La mort qu’on redoute donne un sens à la vie.
La pauvreté qui nous révolte fait naître la charité.
Le rebelle qui nous dérange peut ouvrir une nouvelle voie.

Fugain, les gentils les méchants

Si l’intelligence c’est la capacité d’adaptation, comment pourrait-il exister un modèle de bonne conduite, figé, souhaitable pour tous ?

@mafo, il y a une différence essentielle entre répondre aux plaintes d’un ami avec quelques conseils "à prendre ou à laisser" ou donner son avis sur une file dédiée, et les évangélistes d’apéro que vous décrivez qui profitent d’une audience captive pour prêcher (et passant, renforcer leurs propres convictions) : la sollicitation.

Je vous soutiens toutefois dans votre combat, car il n’y a rien de plus triste qu’un bon repas gâché par des convives pontifiants !

doubletrouble a écrit :

Je ne crois pas non plus que Sénèque approuverait d’hypothéquer son futur pour "mieux" jouir du présent : la mesure en toute chose est l’un des principes essentiels du stoïcisme !

Oui, la tempérance est une vertu commune à nombre de philosophie antique (Épicurisme notamment) et reprise ensuite par le christianisme à travers les vertus cardinales. On retrouve aussi cette force de caractère dans les sutras de Patanjali en Inde durant la même période et encore chez Lao Tseu et Confucius un peu plus tôt en Chine

Bubulle a écrit :

J’ai aussi remarqué qu’un trait de caractère qu’on reproche explicitement aux autres, que l’on ne connait pas vraiment, souvent on pouvait déjà se le reprocher à soi même, car on y est plus sensible.

Pour citer un autre stoïcien, Épictète : "Lorsque donc quelqu’un vous met en colère, sachez que c’est votre jugement qui vous met en colère."
D’ailleurs, c’est à la lecture des retours de Mafo et IH que j’ai pensé à ce philosophe qui pointait du doigt le fait que pour atteindre le bonheur, il fallait ne travailler que sur ce qui dépendait de soi.

NB: atteindre le bonheur est le but de tout philosophe antique qui l’appelait Souverain bien,

Amusant d’avoir classé ces échanges dans le fil dédié à la simplicité volontaire

mafo a écrit :

Des papiers divers: factures, reçus, vieux courriers, cartes postales…

Nous sommes revenus de Chine avec un panier à chat, deux sacs à dos et trois bagages soute. C’était l’intégralité de nos possessions terrestres en 2015, mais je n’avais pas l’impression d’avoir fait un effort de sobriété particulier.

Depuis que je suis rentré en France, nous sommes passé à 20m3 - les meubles anciens occupent certes la majeure partie de ce volume mais je suis stupéfait par la masse de papier qui s’accumule malgré ma vigilance ! J’ai un carton entier de documents relatifs à ma SCI et feu ma SASU, et au moins trois autres cartons de paperasse variée que je peine à trier mais n’ose pas jeter. Et encore un carton juste pour les diagnostics, compromis (je garde les actes authentique au coffre, même si je ne sais pas vraiment si c’est utile en France), contrats de prêt, assurance…

Les reçus de carte bancaire ont tendance à s’amonceler, telles les feuilles mortes autour d’un arbre, autour du vase où je dépose la mitraille inutilisable qui s’accumule dans mes poches. Je refuse pourtant ces reçus chaque fois que j’y pense mais j’en jette malgré tout une ou deux poignée chaque semaine. Avec la pelletée de prospectus glissés dans la boîte aux lettres.

Et puis j’ai sur mon bureau une pile de papiers "en cours" : dossier pour le renouvellement du titre de séjour, avec les mêmes photocopies à faire chaque année ; dossiers, dossiers, dossiers…

J’ai l’impression que cet ensevelissement sous les papiers est une particularité française, je ne me rappelle pas avoir du lutter contre ce flot de feuilles s’introduisant et se reproduisant partout lorsque je vivais en Chine.

mafo, le 11/06/2022 a écrit :

Je m’aperçois que la possession ne me procure non seulement aucun plaisir mais m’encombre et quelque part me stresse. Ce volume finit par m’oppresser !

Comme j’avais déjà dit, ma première "transhumance" hivernale en Espagne pendant plusieurs mois (dans des logements Airbnb équipés toutefois), j’avais emmené un sac de voyage (type sac cabine), avec le + d’habits possibles.

Au bout de 5 mois, je suis revenu en France, je me suis aperçu que je n’avais pas porté tous les habits du sac : ça fait réfléchir !

De temps en temps, je vais à la déchèterie emmener des déchets verts : il faut pas regarder dans les containers, c’est la déprime.

On trouve des vélos (!), des meubles, des tonnes d’objets en tout genre qui n’ont pas l’air en mauvais état. Dans le coin électroménager, des frigos, des télés, des machines à café, etc.

Il n’est même pas question de considérer comme + moral, ou + soutenable, ou + pratique (mieux vaut être heureux pour le moins cher possible) d’être minimaliste, mais simplement se rendre compte que beaucoup d’objets, on ne s’en sert quasiment pas, ils nous génèrent des problèmes d’entretien, nous causent des soucis, parfois même des conflits de couple, encombrent notre lieu de vie et nos têtes.

Pour les vacances, j’ai réduit mes bagages de plus de 50% en 10 ans.

Sur place, je lave ou je fais laver.

Comme je pars souvent pour de longs séjours,  une heure ou deux de lessive n’a pas grande importance.

Et j’achète les produits d’hygiène sur place ( souvent moins chers).

Mafo

InvestisseurHeureux, le 12/06/2022 a écrit :

De temps en temps, je vais à la déchèterie emmener des déchets verts : il faut pas regarder dans les containers, c’est la déprime.

On trouve des vélos (!), des meubles, des tonnes d’objets en tout genre qui n’ont pas l’air en mauvais état. Dans le coin électroménager, des frigos, des télés, des machines à café, etc.

Il n’est même pas question de considérer comme + moral, ou + soutenable, ou + pratique (mieux vaut être heureux pour le moins cher possible) d’être minimaliste, mais simplement se rendre compte que beaucoup d’objets, on ne s’en sert quasiment pas, ils nous génèrent des problèmes d’entretien, nous causent des soucis, parfois même des conflits de couple, encombrent notre lieu de vie et nos têtes.

La question n’est pas là. Que vous vous sentiez encombré physiquement ou mentalement par les objets est une chose. De là à considérer que ça s’applique au reste de la population une autre.

Sur la déchetterie, je vous rejoins sur le constat. Mais là où certains verront le problème au niveau d’avoir trop de choses et/ou de s’en débarrasser, je le vois plutôt sur la méthode.

Dans mon quartier et pour les objets dont on veut se débarrasser, on a deux options :
- Option 1 : on l’amène au magasin associatif du coin
- Option 2 : on appelle la Mairie pour leur demander de passer (compter 24-48 heures). On pose tout au coin de la rue la veille. En règle générale et par expérience : en une demi-journée, il ne reste plus grand chose. Les gens s’arrêtent, farfouillent et prennent ce qu’ils veulent (un frigo pété, des planches, un grille pain foutu, un landau cassé, de vieux carreaux de sdb, des tiges de métal etc etc).

carignan99 a écrit :

Dans mon quartier et pour les objets dont on veut se débarrasser, on a deux options :
- Option 1 : on l’amène au magasin associatif du coin
- Option 2 : on appelle la Mairie pour leur demander de passer (compter 24-48 heures). On pose tout au coin de la rue la veille. En règle générale et par expérience : en une demi-journée, il ne reste plus grand chose. Les gens s’arrêtent, farfouillent et prennent ce qu’ils veulent (un frigo pété, des planches, un grille pain foutu, un landau cassé, de vieux carreaux de sdb, des tiges de métal etc etc).

Eh bien vous avez de la chance !

Dans le mien, aucun camion ne passe pour rien du tout, même sur demande. C’est à nous de tout emmener en prenant sa voiture. Le verre, le carton, les déchets verts, tout.

Et si vous laissez vos mer### devant chez vous, personne ne vous le prendra, mais vous aurez une amende…

A chaque fois il y a du monde à la déchèterie, et des tonnes d’objets de toute sorte dans les containers. Les chaises cassées en plastique tenant une bonne place dans le top du gâchis !

Je ne fais que constater. Les "gens" sont peut-être "heureux" de leurs objets, mais il y en a un paquet qui finissent là-bas.

C’est d’ailleurs parce que les gens en ont raz-le-bol d’aller à la déchèterie, que petit à petit, les haies végétalisées sont remplacées par d’ignobles palissades, et les pelouses par des jardins zen en gravier ! La transition écologique à l’envers.

Bref… Mais la situation que vous décrivez est mieux. Il y a une "circularité" des usages des objets.

Experience récente liée à notre déménagement:
Étant en milieu rural, impossible de mettre au bord de la route si personne ne passe. L’organisation annoncée d’un vide maison annoncé via la mairie, et à droite à gauche, a amené du monde. Certains étaient au courant par des voies qui m’ont étonné, la radio rumeur locale étant redoutablement efficace, plus que tous les réseaux sociaux par le net. À 8h30 certains étaient déjà là le samedi matin, même pas le temps de glandouiller au petit déj!
On a fait partir pas mal de choses, sauf des gros meubles malheureusement. Faut pas chercher à faire des prix, sinon on garde ses vieux machins.
Mais certains ont récupéré des vieux outils et ferrailles dont je n’aurai pensé faire quelque chose. Tant mieux, et ça nous a fait un petit billet. Tout le monde est content et c’est très bien.

Concernant les livres, j’ai pu me découvrir une vocation de bouquiniste via internet. Effectivement certains livres se vendent incroyablement cher car plus édités et recherchés par leurs amateurs.
J’ai vendu un livre acheté 28.50 pour 230 euros, il se vend 545 euros sur Amazon !
Donc ma stratégie a été de chercher sur le site "chasse aux livres" les transactions apparaissant sur les principaux sites. Et voir ce qui se vend sur Le Bon Coin. Puis mettre en vente un poil moins cher que la moyenne ressortant. Sur chasse aux livres on peut voir si un livre est demandé dans l’onglet "vendre mon livre".
Malheureusement ma passion bibliophile fait que j’ai racheté d’autres, par contre en visant le moins cher possible.
Momox est peu rentable, vendre en direct est plus valable. Ils sont assez filous, quand certains livres disparaissent de la vente sur Rakuten par exemple, comme par hasard le même sur Momox augmente fortement. On peut acheter sur Momox moins cher en passant par le site de la Fnac ou Rakuten que directement sur Momox.
Sinon des sacs de vieilles bd pour enfants sont partis en 24h à la boîte à livre locale.

Bonjour,

Je pense qu’il y a objets et objets.

- L’objet décoratif à la mode mais qui se démode très vite (figurine en verre gravé, bijoux fantaisie, ..)
- L’objet de très mauvaise qualité qui tiendra une semaine et considéré jetable (certains jouets pour enfants, epingle à linge en plastique, chinoiserie en général…)
- Le gadget qui a une utilité très limité (bidule déstressant, certains jouets pour enfants, bidule électronique pour la température…)
- L’objet de collection (figurine, carte…)
- L’objet avec une utilisation très ponctuelle (chargeur de batterie, chaine pour la neige, appareil à raclette, certains livres..)
- L’objet de la vie de tous les jours (meubles, vaisselle, ordinateur, TV, telephone portable basique…)
- L’objet confort (home cinéma, tablette, telephone dernier cri, montre connectée….)
- L’objet de récup, le "au cas ou" que l’on ose pas jeter car on considère que c’est du gaspillage et cela peut servir si on le bricole (j’en ai beaucoup….)

J’en oublie surement.  Je pense qu’il y a une réflexion à avoir sur ces différentes catégories pour essayer de s’affranchir un peu des sollicitations extérieures de notre société de consommation.

A l’heure actuelle je fais beaucoup d’effort pour me débarrasser ou ne pas acheter l’objet décoratif, de mauvaise qualité, gadget, collection.

J’essaye de rationaliser l’objet confort et de la vie de tous les jours.

Je me pose des questions sur l’objet récup et celui à l’utilisation ponctuelle qui peut être rarement très utile mais encombre.

Et vous ?

serenitis, le 13/06/2022 a écrit :

Au risque de troller un peu, petite anecdote portugaise :

ici aussi, l’Europe a imposé le tri sélectif (on nous a distribué 4 superbes containers aux couvercles beaux comme une palette de peintre), il aura quand même fallu plusieurs années après pour que le même camion de ramassage ne prenne pas tout en même temps sans séparateur hein, sinon pas drôle…

on nous a créé une déchetterie, mais je ne sais pas où elle est car aucun voisin n’a su m’expliquer. Dans le quartier, on a un point collecte de verres, auprès duquel on dépose tout le reste dont on veut plus. Vous le croirez ou non, mais dans les 24 heures, votre objet déposé a disparu, faisant le bonheur d’un autre utilisateur ! Mon record pour un lave vaisselle HS esthétiquement très fatigué donc peu engageant… volatilisé en moins de 2 heures à mon grand étonnement… ca marche aussi pour les vieux meubles, cartons emballage, etc…

Perso, j’apprécie de plus en plus cette économie de la débrouille qui ne fait de mal à personne et ne se pose pas en donneurs de leçons climatique ou économique…

A tout vouloir régencer, l’UE y perdra ses plus convaincus par incompréhension des gens qui ne les ont pas attendu pour vivre…

Serenitis,

Dans un vieux lave vaisselle, il y a des pièces qui peuvent être revendus, mais aussi, un moteur, des métaux, des cartes électroniques, des câbles ….. et tout cela se revend chez le ferrailleur. En 15 ans de recup, j’ai du me faire dans les 3 à 4 000 euros de revente chez le ferrailleur. Rapporté à une année, ce n’est pas le Pérou, mais au final, cela peu faire plusieurs année de budget vacances par exemple.

A+
Zeb

Depuis que j’ai emménagé dans mon nouvel appart en avril 2021, je n’ai quasiment rien acheté (quelques vêtements et une cafetière).
J’ai récupéré quelques meubles de mon ancienne chambre (lit, bureau, petite bibliothèque Ikea, petit meuble TV, et un tabouret. Je n’ai gardé que l’essentiel : TV, ordinateur, souvenirs, vêtements, linge de maison, vaisselle et nécessaire de cuisine.

Avant de déménager je m’étais déjà allégé en vendant le maximum d’objets « non essentiels » sur des sites spécialisés (collections, vêtements…). J’ai continué à m’alléger après l’emménagement dans mon nouvel appart.

Le proprio m’a laissé un frigo, un lave-linge et un four à micro-ondes, donc pas eu besoin d’en acheter. J’ai récupéré une petite table avec une chaise qu’un voisin voulait se débarrasser, c’est tout.

Aujourd’hui, j’ai deux fois moins de vêtements qu’avant, deux fois moins de paires de chaussures, pas de vélo, pas de chaine hifi, pas de voiture (je prends le métro et le bus), et je vis correctement.

Mon objectif étant de devenir propriétaire de mon propre appartement à horizon une à deux années, je me dis que plus je serais léger pour déménager, mieux ce sera. En plus, le fait d’éviter de dépenser me permet d’économiser un maximum pour mon futur projet.
L’inconvénient, c’est que mon chez-moi n’est pas très accueillant. Pas de canapé, pas de rideaux, manque de chaises pour recevoir, pas de déco. Mais je me dis que c’est temporaire.