J’ai détaillé AuM dans mon post et merci à Ours pour le lien.
Pour compléter, les holdings d’investissement réalisent en général assez mal leur transition vers ce que l’on appelle le "Compte de tiers" (gérer l’argent des tiers) par opposition au "Compte propre" (ie: gérer l’argent des détenteurs du holding).
Un holding gère normalement les liquidités et le patrimoine d’une famille, d’une branche familiale ou d’un regroupement de familles / individus. Vos gains, votre performance, est issue soit de la performance opérationnelle des participations (dividendes) soit de la vente de celles-ci (plus-value) la logique de s’ouvrir à des tiers fait rentrer une autre typologie de "revenus" : les frais (le fameux 2/20 du PE et des hedges), qui pour les fees sont basés sur l’AuM (Asset under management) en général 2% (du montant souscrit pendant la période d’investissement et du montant appelé ensuite).
Même s’il y a le carried (commission de superformance) la taille d’un holding comme Eurazeo et son ouverture vers le compte de tiers fait cohabiter 2 logiques qui diffèrent :
- d’une part, faire de bons investissements sur fonds propres pour la performance de ces derniers et,
- d’autre part, faire grossir l’assiette d’AuM en allant chercher de nouveaux souscripteurs, multipliant les lignes de produits (LBO, Growth, Venture, Private Debt, Co-investissement etc…) pour capter toujours plus de souscriptions (et donc augmenter les fees).
Et les logiques commencent à avoir du mal à cohabiter quand il devient beaucoup plus intéressant pour les dirigeants du holding de faire grossir l’assiette de fees, qui normalement ne servent qu’à financer les frais de fonctionnement, que de dégager de la performance sur les fonds propres (cas de Wendel avec Lafonta qui s’est heurté aux actionnaires familiaux ou d’Eurazeo dernièrement avec les Decaux qui ont décidé de faire du PE un axe stratégique et n’était pas d’accord avec la politique d’acquisition et d’enrichissement des gérants maison).
C’est d’ailleurs en général ce qui pousse les équipes de ces structures dites captives (bancaires, assurances ou holding - qui ont un actionnaire qui amène tout ou un partie significative des capitaux) à essayer de s’émanciper, les gérants ayant un immense intérêt financier à prendre leurs indépendances. C’est l’éternelle histoire de l’envie d’indépendance des équipes de gestion une fois une taille critique atteinte (JBL, Lebon, EdRIP, les équipes des assureurs et autres, j’en avais parlé ici d’ailleurs.
Dernière modification par DockS (19/09/2023 12h06)