En réponse aux dernières réactions, je dirais que mon intervention sur cette file n’a absolument pas pour but de critiquer la qualité de la valeur LVMH, mais plutôt de réagir au terme « anomalie de marché », qui me semble, à titre personnel, complètement disproportionné dans le cas et le contexte présent.
Ceci pour plusieurs raisons :
- 1. Le PER historique de LVMH n’est pas supérieur à 22. Le graphique historique semble montrer un retour à la normale, plutôt qu’une anomalie de marché. On notera qu’il a pu tomber bien plus bas en temps de crise (10-12). LVMH est probablement mieux gérée qu’il y a 10 ans, mais il me paraît audacieux d’utiliser la terminologie « anomalie de marché » quand une entreprise dont certains des produits existent depuis plus d’une centaine d’années est valorisée au-delà de sa moyenne historique, et quand sa valorisation laisse à penser que le temps pour retrouver son investissement initial à iso-performance se compte en « génération » (remarque qui dépasse très largement le cas de LVMH)
- 2. La société a atteint ses niveaux de résultats et de valorisation avec de nombreux vents de dos. Il semble qu’une partie de ces vents s’affaiblit, voire passe de face, et je perçois, à l’instant T, davantage de forces de rappel vers le bas que de catalyseurs à la hausse
- 3. Vous abordez la notion de PER comme une valeur absolue. Or, dans un monde où l’on peut échanger des actions contre des obligations ou du monétaire en 1 clic, le passage d’un environnement de taux sans risque sur le dollar de 0,5% (PER infini) à 4,5% (PER de 22 justement) questionne à court et moyen terme les niveaux de PER des actions, quelles qu’elles soient
Je ne prétends pas connaître la manière dont tout ceci évoluera, je partage simplement ma perception actuelle de la situation et du ratio risk/reward.
@Josie : je ne perçois aucune nuance dans votre propos, vous présentez de nombreux traits de l’actionnaire amoureux de sa valeur. Cela peut être dangereux. BA est l’un des plus grands capitaines d’industrie de notre époque, mais je n’irai pas jusqu’à lui attribuer la création de l’adage « buy low, sell high », adage qui motive en partie mon intervention ici.
@L1vestisseur : « c’est quand la mer se retire que l’on voit ceux qui se baignent nus ». J’ai un léger doute sur le fait qu’un retournement de la bourse, des appels de marge, une récession, voire des investisseurs enrichis hier passant en négative equity n’auraient que peu d’impact sur la consommation de produits de luxe, s’ils étaient amenés à se produire. Mais c’est un avis personnel
@Canis : les bénéfices devraient s’accroître dans le temps, oui. Comme de nombreuses entreprises, et de nombreux indices. Mais cela resterait vrai que le PER soit à 25, 22, 16 ou 12 et n’a jamais empêché les marchés de chuter
Dernière modification par R3dSqu4re (01/10/2023 20h34)