Effectivement, la définition de rentier n’est pas facile à cerner. Quand je vois les connaissances de nombre de forumeurs acquises pour optimiser leur patrimoine, les coups de stress sur certains dossiers… Et bien, je me dis que c’est bien un job à part entière.
Alors, moi, des personnes qui ne vivent de presque rien. J’en connais.
Tout d’abord, mes parents sont de la génération 68. Dans leurs copains, nombre sont ceux qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche. Tous ont eu une période hippie. Ce que je vois maintenant, c’est que ceux qui ont fait attention, qui ont ensuite travaillé, qui ont fait attention à l’éducation de leurs enfants ont des retraites très douces. Avec un fond d’âme 68arde, certains font des voyages sac à dos sur le dos pendant 3 mois, bien plus intéressants que 10 jours de croisière sur le Ponant. Ceux qui ont bullé toute leur vie, vivant de peu, vivant de ce qu’ils avaient eu de leurs parents, reprennent du travail parce que leur pension retraite n’est pas assez fournie. Mais ce que j’apprécie énormément, c’est qu’ils sont tous restés copains. Avoir des parents qui s’éclatent, c’est vraiment plaisant.
Deuxième exemple de personne qui vit de peu, un copain rencontré pendant ma formation de prof. Il n’a jamais eu de diplôme. Je pense qu’il n’a même pas de licence. Il fait des remplacements de prof de SVT ou de Maths dans des endroits étonnants : Wallis et Futuna, Nouakchott, Hué… Il est juste remplaçant, ça ne paie pas beaucoup, mais lui ne dépense rien, de ce qu’il dit. Quand je le vois (à Paris 😉), il se plaint de la froideur du climat et des gens, de la cherté de la vie française. Par contre, il a toujours un rdv de dentiste qui suit. Ses parents s’inquiète pour sa retraite.
Si on, dans les enfants des copains 68ards de mes parents, il y en a un à La Nef des Fous. C’est un choix de vie qui ne conviendrait pas à tout le monde. La dedans, ils vivent tous d’un petit boulot épicé d’aides sociales quand même. Ils prennent le temps de vivre de rien.
Sinon, je peux vous parler de mon oncle d’Amérique, qui avait réussi à amasser assez d’argent sur les deux côtés de l’atlantique pour en donner, après sa mort à tous ses nombreux neveux. Quand je lui avais demandé des conseils pour investir en bourse, j’avais 20 ans, il m’avait répondu "on investit en bourse quand on a plus rien d’autre à faire de son argent : la maison est payée, la voiture est payée, les enfants sont élevés…" Mais étonnamment, il m’avait expliqué comment il avait acheté ses premières actions. Et c’était très jeune. Il avait fait une école d’ingénieur à Lille avec une dernière année au MIT. Quand il avait un copain qui disait :" Tiens, j’ai une bonne idée : je vais faire une boîte qui va imprimer des programmes de télévision", il disait "OK, je t*e donne 3 francs 6 sous, pour le démarrage et parce que t*s mon copain." Et l’autre répondait "Et moi, je t* donne 3 francs 6 sous pour t*on idée à t*oi." Un autre disait "Je me suis fait embaucher dans une boîte pharmaceutique qui marche du feu de dieu. Je t*e conseille d’investir dedans." Et mon oncle répondait : " J’investis dans cette boîte plutôt qu’une autre parce que t*u bosses dedans et que je sais ce que t*u vaux. Avec t*oi, effectivement, la boîte ne peut que marcher du feu de dieu." 50 ans après, ces actions lui avaient rapporté une sacrée somme. Mon oncle était qqun de haut en couleur. Aussi, je ne sais pas vraiment combien ces 3 francs 6 sous valaient. Mais ce que j’aime bien dans cette histoire, c’est que les actions représentent vraiment une idée d’entreprise. Elles sont réelles. On est bien loin du tracker World. Mon oncle jouait au poker et au golf avec ses copains et du coup connaissait parfaitement ces entreprises. L’amitié est aussi un facteur important. Il applanit tous les problèmes psychologiques que l’on peut lire quand on joue en bourse. Certes, il y a des copains qui voyaient leur entreprise à terre. Dans ce cas là, il pouvait toujours se faire inviter chez mon oncle (et chez d’autres) pour le gîte et le couvert. Et puis comme tout le monde (je pense que ça doit tourner sur 15-20 personnes) avaient investi dans les affaires de tout le monde, les malheurs des uns étaient noyés dans les réussites des autres.
Enfin, j’ai un cousin qui ne se définit pas comme rentier mais comme investisseur et qui a des activités proches de celles du forum. Actions, développement d’entreprises, immobilier, investissement dans des voitures de course (ça, c’est son petit plaisir, s’il lit ce forum, il se reconnaîtra 😉). Je ne le trouve pas moins actif que moi, avec mes 30 élèves de 3 ans.
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