1 #1 05/11/2013 09h09
- spiny
- Membre (2010)
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Bonjour Vauban,
un titre que j’ai également en portefeuille depuis 1 an 1/2 environ.
Autant on ne peut discuter les éléments fondamentaux que vous soulignez (structure du bilan notamment), autant je m’interroge sur l’intérêt de certains d’entre eux ainsi que les "+" ou "-" associés (ce n’est pas pour vous taquiner, mais pour comprendre):
- capi > 10M€ Quelle est votre position par rapport à cela ? Quelle fourchette pour vous représente un "+++"
- profondeur de marché faible. Pour l’investisseur particulier, c’est un gros avantage, amha !
- CA de l’ordre du bilan. Quelle réflexion sur ce point ? Vous en parlez dans plusieurs de vos posts mais je ne vois pas trop quelle logique se situe derrière
- prix par rapport à l’historique. Nous ne sommes pas d’accord sur ce point (cf Gévelot)
- prix de l’action > 1€. Je connais le débat par rapport au penny stock mais j’ai fait de très belles affaires avec des actions cotant <1€.
Ce sont, certes, des éléments factuels, mais, me concernant, ils ne constituent pas des éléments importants dans l’analyse, voire même insignifiants puisque je ne regarde aucun de ces points à vrai dire !
Je souhaite tout de même approfondir la question sur le business "rationnel / concret ". Je dois vous avouer que j’ai du mal à comprendre votre définition ?
Dans le fond, je comprends ce que vous voulez dire mais qu’est ce qu’un business rationnel ? concret ? En quoi est-ce un point positif ? Est-ce parce que Girod vend des biens "physiques" ?
Par définition, un business "abstrait " existe-t-il ?
Pour moi concret, cela signifie tout simplement qui "gagne de l’argent" !
Ensuite, on peut tout de même mettre en avant, au niveau du business :
- business familial
- attention aux fonds propres car il y a tout de même 13,4M€ de goodwill (soit 10% du bilan) et sur une activité aussi peu rentable, j’ai plutôt tendance à le compter pour 0. Aussi, on a plutôt des fonds propres tangibles pour 65M€ et une capi de 32, soit un PBT de 0,5…même avec un ROE faiblard de 5% (moyenne un peu plus élevée quand même), on peut tabler sur un retour de 10%, ça me va quand même !
- une dépendance à la France marquée dans un secteur soumis au bon vouloir des élus locaux…et les finances publiques ne sont pas au beau fixe, mais qui sait avec les élections municipales à venir….
- niveau de marge opérationnelle en hausse mais qui peine à recouvrer les données historiques…ceci confirmant sans doute l’entente illicite sur les prix ?
- parc français déjà bien équipé
- stratégie internationale ? Quel intérêt ? Quelle rentabilité par rapport au marché historique sur lequel la société a tout de même une position bien en place?
- business intéressant dans les activités spécialisées, MOP > 10%…qui mériter
Au niveau de l’allocation d’actifs, des points positifs :
- historique de dividendes solide (hormis 2011, bien entendu)
- important désendettement depuis plusieurs années
- rachat d’actions en cours (déjà 500 K€ mobilisés)
Au plaisir d’échanger sur la question.
Pour alimenter la file, l’analyse que j’avais publié sur mon blog à l’époque :
Ca m’a l’air tout l’air d’être l’action schlossienne parfaite (d’après mes calculs sur la base des chiffres du 30/09/2011) :
Solvabilité 55%
Current ratio 1,99
Fonds propres = 53% du bilan
10% d’intangibles
Contrôlé à 60% par la famille Girod
Dividende qui ressort à 3,8%
Historique de bénéfices : la moyenne du résultat d’exploitation sur 10 ans est de 0,3 millions.
La valeur d’actifs tangibles ressort à 55€ et le cours est à 24,85€.
Les fondamentaux sont solides mais pourquoi donc cette situation alors?
Et bien, je crois que c’est un cas d’école intéressant à étudier.
1°) L’entreprise a été prise avec le doigt dans le pot de confiture ….Les entreprises du secteur de la signalisation (dont Lacroix fait partie également) ont été condamnées par la justice à des amendes (6,94 millions pour Girod) pour entente illicite…et les investisseurs de tout bord n’aiment pas quand il y a trop de vagues et des histoires pas nettes !
Donc, l’entreprise paye l’amende et la somme totale est affectée au résultat. Le paiement est étalé sur plusieurs années mais tout a été passé dans les comptes sur une seule est même année, semble-t-il. Il vaut mieux charger la barque, qui plus est quand l’année est en perte!
2°) L’entreprise ne paye plus de dividende…plantureux (8,7% de moyenne pour les 3 années précédentes avec un pay out de 57%). Et çà, les actionnaires n’aiment pas non plus.
Schloss dit que c’est intéressant d’acheter une société qui vient de couper son dividende car tout le monde fuit le bateau.
3°) La société Bestinver, gérée par Fransico Garcia Parames, peut-être le meilleur gérant value européen actuel, était actionnaire de Girod et se déleste de nombre de ses titres…et peut-être que cela continue…
En résumé :
Entreprise condamnée = manque d’hônneté = fuite des investisseurs
Amende payée = bénéfices amputés = année dans le rouge= fuite des investisseurs
Bénéfices amputés = dividende pas payé= fuite des investisseurs
Trop de mauvaises nouvelles pour Bestinver = vente = accélération dans la chute du cours
Tout cela me semble on ne peut plus logique.
Mais qu’en est-il aujourd’hui?
Le PDG de l’époque s’est « retiré« .
La société a mis en place des procédures d’audit interne.
Sur l’exercice clos au 30/09/2011, la société a dégagé un bénéfice (2,5 M€).
Il est proposé un dividende de 1€, soit 3,8% de rendement.
La dette est stable.
Solvabilité = 55%.
Les fonds propres ont augmenté de 3%.
La société possède de nombreux actifs corporels immobilisés présentant un bon collatéral. En prenant une marge de sécurité de 20% sur la valeur brute inscrite au livre des terrains et constructions, et en reprenant le matériel et outillage pour seulement 5% de leurs valeurs, on obtient une VANE de 39,90€. Ce qui laisse une marge correcte par rapport au cour actuel (38%).
Sur le T1 2011/2012 le chiffre d’affaires a progressé de 5,3%.
Piotroski 7/9.
Le cours n’a pas bougé depuis le 1er janvier alors que tous les indices ont bien progressé…la pression vendeuse est-elle encore là?
Quels problèmes…?
La marge opérationnelle n’est que de 2,5% alors que la moyenne était supérieure à 10% auparavant…mais nous ne savons pas si cela était du aux « accords » entre les différents « joueurs » ou si cela est durablement structurel.
L’activité est tout de même très dépendante de la volonté de nos chers élus locaux d’embellir leur petit bout de jardin. Or les dépenses publiques sont un sujet de plus en plus sensible et on peut légitimement douter qu’il y ait une explosion des carnets de commande.
Quel scénario envisagé ?
Bestinver termine sa braderie.
Un appel a été déposé au sujet de l’amende et peut être que la société paiera un petit peu moins que prévu (une cerise?).
Sur un retour à une activité « normale », j’entends pas là « retour à la moyenne« , même avec une hypothèse conservatrice, c’est à dire une marge opérationnelle de 6% moins idyllique que par le passé (10-12%), soit un résultat net de 7M (sur le base des chiffres 2011 et sans prendre en compte une éventuelle hausse du chiffre d’affaires telle qu’envisagé lors des chiffres du T1) alors on obtient un PER de 4, merci c’est cadeau.
On peut donc espérer un doublement du cours simplement en atteignant la VANT, ce qui est loin d’être extravagant comme hypothèse.
De plus, si l’entreprise avait la bonne idée (à condition de le pouvoir, bien entendu) à l’avenir de verser, ne serait-ce qu’un dividende de 2,5€ (nous sommes encore loin des 5€ du temps jadis), on se retrouverait gentillement à un rendement de 10% sur le cours d’aujourd’hui, je vous laisse faire le calcul si c’est 5€ / action…
C’est bel est bien dans cette optique là que je me suis porté acquéreur de titres pour environ 5% de mon portefeuille à un PRU de 25,26€. La marge de sécurité est importante est le pire est derrière nous, en tout cas c’est mon analyse.
Dernière modification par spiny (05/11/2013 09h24)
Mots-clés : girod, signalisation, small
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