Bonjour
En théorie, oui, il est préférable d’acquérir une valeur au moment de sa recommandation, et non plus tard.
Mais en fait, c’est un peu plus compliqué. Tout dépend de la stratégie d’investissement suivie.
Ceux qui investissent dans la valeur acquièrent une action sous-évaluée par le marché, à un cours inférieur à la valeur comptable de l’entreprise, si possible même inférieur à la valeur de liquidation. Ainsi, en cas de cessation d’activité, le capital investi est préservé puisqu’il est récupéré. C’est la fameuse marge de sécurité. De plus, cette valeur doit avoir un potentiel de croissance qui propulsera le cours vers des sommets. Une fois acquise, l’action est conservée jusqu’à ce qu’elle atteigne sa valeur intrinsèque (voire la dépasse), et cela peut durer plusieurs années, car il faut qu’à un moment ou un autre, le marché reconnaisse son erreur et se mette à acheter l’action dont le cours monte, voire explose à la hausse.
Dans ce cas, il est possible d’acheter l’action recommandée avec retard, mais il faut prendre en compte plusieurs éléments.
Premièrement, si le cours est entre temps passé au dessus de la valeur comptable, il n’y a plus de marge de sécurité, donc on ne mise plus que sur la croissance. Ce qui était au départ un investissement dans la valeur s’est transformé en un investissement dans la croissance. Calculer une valeur liquidative n’est pas simple, mais calculer le potentiel de croissance d’un titre ne l’est pas moins.
Deuxièmement, le marché a-t-il détecté la valeur ? Si le cours a déjà bien monté, le potentiel de gain a donc diminué. Que reste-t-il à prendre ? D’où l’importance de bien calculer la valeur intrinsèque de l’entreprise (ou à défaut de calcul, qu’on vous la communique), car c’est le cours cible.
Troisièmement, l’avantage d’acheter à un prix de marché très bas et d’être convaincu de la capacité bénéficiaire de l’entreprise permet d’ignorer les cycles court et moyen terme du marché. Néanmoins, les investisseurs dans la valeur traversent régulièrement des phases de stagnation voire de baisse de leur patrimoine quand le marché dévisse, car ils conservent leurs positions tant que la valeur intrinsèque n’est pas atteinte (Berckshire Hathaway de W. Buffett a perdu presque 40 % de sa valeur entre fin 2007 et début 2009). En achetant avec retard, soit vous prenez le risque d’acheter au plus mauvais moment avant un effondrement du marché, soit vous avez une très bonne opportunité d’ouvrir une position très rentable si vous êtes capable de détecter le creux du marché.
Les investisseurs dans la croissance recherchent eux aussi des valeurs sous-évaluées ou ignorées du marché, mais ils privilégient l’analyse de la capacité de l’entreprise à créer de la valeur pour l’actionnaire. Beaucoup d’entre eux auront pour cible les secteurs les plus dynamiques comme les sociétés industrielles et de services de haute technologie, ou de la santé. A mon avis, la durée de détention des titres est moins longue que précédemment, et ces investisseurs sont plus sensibles aux fluctuations du marché, n’hésitant pas à vendre avant les phases de baisse. Suivre les recommandations dès qu’elles sont émises est ici essentiel, car les retards d’exécution exposent l’abonné à la multiplication d’opérations nulles, voire perdantes.
Enfin, je voudrais rappeler qu’il existe une troisième manière d’investir, en suivant les cycles boursiers. La stratégie consiste à détecter les phases d’impulsion, lorsque les intervenants du marché portent leur intérêt sur une action. A la hausse, sont d’abord recherchés les titres sous-évalués, puis en raison de leur rareté au fur et à mesure que le cycle haussier se développe, les valeurs de croissance. A la différence des deux approches précédentes qui ne les pratiquent pas ou très peu, cette stratégie réalise des ventes à découvert durant les baisses moyen et long terme du marché, principalement sur des valeurs de croissance qui ont été survalorisées.
Comme la détention des titres est beaucoup plus courte, le suivi des recommandations dès leur publication est primordial.
Peut-être que d’autres, qui sont ou ont été abonnés à des sociétés de conseils boursiers, pourront vous apporter un retour de leur expérience. Enfin, à mon avis, le coût des conseils ne devrait pas dépasser 20 % des plus values réalisées.
Cordialement
Durun
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