Je m’interroge : que pensent les actionnaires de la sortie (prévisible) d’Unibail de l’indice CAC40 et des indices "Aristocrates de dividendes", "High Yield", etc. ?
Pure spéculation basée sur aucun fait concret…
Boîte très endettée, qui ne touche plus ses loyers, une partie des locataires déjà fragilisés iront en faillite, concurrence massive d’Amazon et encore plus malgré levée du confinement (je n’imagine pas les gens reprendre leurs habitudes comme si de rien était), difficultés pour relouer, lever de la dette, vendre des actifs, dégradation de la note de crédit…
Le mieux est de relire les 55 dernières pages de ce fil, l’apocalypse annoncée par certains (mort du commerce physique tombé sous les coups du e-commerce) ne se produit simplement pas.
Le e-commerce est un canal de vente comme un autre avec ces spécifiés et est ultra complémentaire du brick and mortar (effet ROPO notamment, "Research Online, Purchase Offline").
Il ne faut pas oublier que le e-commerce ne peut pas couvrir 100% des besoins actuels et pour plusieurs raisons assez évidentes.
Par exemple, le coût de livraison élevé (en particulier jusqu’au consommateur final) absorbable uniquement avec un gros effet volume (amazon y arrive, cdiscount pas encore par exemple), il faut aussi prendre en compte le coût des retours (coût du transport depuis le client jusqu’au point relais ou l’entrepôt directement, puis coût pour remettre en vente dans le circuit le produit si c’est possible).
Également prendre en compte le coût de la casse, faites vous livrer un salon de jardin par exemple, un gros cinquième arrive cassé. Alors certes, au final le produit génère de la marge, mais bien moindre que celle d’un magasin "physique".
Globalement, les marges dans le e-commerce vs commerce physique sont plus faibles et la grande majorité du revenu "rentable" provient de la capacité à mettre en place une market-place en prenant des commissions au passage.
Est-ce que les grandes marques vont accepter de se faire racketter lâcher leur marge à Amazon (ou autre) sans mot dire et payer 10/15% de commissions ?
Je ne le crois pas (ex: Nike).
Les marques, en tout cas celles qui vont survivre, doivent investir massivement sur leur supply-chain et leur site web. Évidemment, les marques qui n’ont pas pris ce virage vont mourir (ex: castorama).
Concernant les habitudes des consommateurs, confinés pendant 6 semaines (au bas mot), on peut légitimement se dire qu’ils vont se ruer retourner dans les magasins.
Retrouvera t’on un niveau de ventes comme on a connu en 2019 ? Je ne sais pas, de combien vont baisser les ventes en 2020 ? Aucune idée.
Par ailleurs, avant de jeter en pâture URW, je jetterai un œil à la page 221 du DDR 2019.
On y apprend que les principaux locataires (10.4% du MGR) sont:
Apple, Fnac, Foot Locker, H&M, Hollister, Mango, Printemps, Sephora, Victoria Secrets, Zara.
On pourrait s’intéresser à leur santé financière pour déterminer le risque réel sur la capacité de URW à collecter des loyers sur les prochains mois.
Certes la dette est élevée, mais il ne faut pas oublier qu’une foncière a très peu de frais de structure (nb de salariés, frais administratif etc).
Par ailleurs, même si une grande partie des commerces sont fermés, l’alimentaire tourne toujours, les bureaux également, donc nous ne sommes pas sur une hypothèse zéro loyer en mars/avril/mai.
ps: URW ne communique pas à ce sujet, mais d’autres foncières indiquent quel % de loyers elles ont encaissé en mars.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Dernière modification par maxlille (01/04/2020 19h21)
Mon blog L'argent travaille pour moi et pas l'inverse