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2 #1 27/01/2015 22h16
- William
- Membre (2015)
- Réputation : 15
Bonjour ,
Ce message fait suite à ma présentation.
Cette nouvelle file me permettra d’expliquer et de partager mes achats d’actions au sein de mon PEA.
Véritable garde fou, cette file me permettra de m’améliorer dans mes réflexions et mon process d’investissement.
Il fera l’objet d’un reporting tout les deux mois et chaque décision d’achat sera expliquée en détails. Il sera de même pour chaque vente.
Clairement, mes compétences en comptabilité son assez faible. Heureusement que je peux m’appuyer sur des analyses déjà faites et disponibles sur des blogs et sites de qualité pour me mâcher le travail.
Cependant, je pense à l’avenir m’y mettre plus sérieusement (à voir pour une formation).
Capital initial : 8024€ ( :) soyons précis)
J’investis principalement sur :
- une décote sur les actifs (très important)
- une rentabilité à bon prix
- une dette inférieure à 3 fois EBITDA (très important)
- à un prix correct par rapport à son secteur
Il est composé actuellement de 4 valeurs (qui seront présentés ultérieurement).
La diversification est pour moi un gage de sûreté (erreur d’analyse ? mauvaise nouvelle de l’entreprise ?) et donc de performance sur le long terme.
En l’état pour près de 8000 euros investis, 4 valeurs me semblent correctes. Le nombre de titres évolueront selon mes apports sur mon PEA et l’évolution de mon portefeuille.
En l’occurrence, la diversification géographique n’est pas pour moi une préoccupation. A tord ou à raison, je préfère me focaliser entièrement sur l’entreprise analysée que me rajouter des contraintes à ce niveau.
J’espère que mes choix et analyses feront l’objet de commentaires qui seront plus que bienvenue afin de m’inciter à la réflexion ou de tout simplement échanger.
Will
Dernière modification par William (07/02/2015 10h50)
Mots-clés : portefeuille d'actions
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#2 27/01/2015 22h24
- William
- Membre (2015)
- Réputation : 15
Voici mes deux premiers achats et mes réflexions :
Morrison Supermarkets PLC : cette entreprise, est le n° 4 britannique de la grande distribution.
L’action est à son plus bas depuis 10 ans et offre une décote sur ces actifs.
Points faibles et points forts (et catalyseurs) :
- les chaines de supermarchés traditionnels subissent une concurrence sur les prix par l’arrivée des hard-discount et leur parts de marché s’effritent. On annonce qu’une guerre des prix fait rage entre les différents acteurs.
- la politique de distribution de dividende semble avoir été trop généreuse ces dernières années et une réduction pour l’année à venir est fortement envisageable.
- la valeur de son parc immobilier (approximativement de 9 milliard de pounds) est plus importante de ce qui est inscrit à son bilan (du fait des nombreuses années d’amortissement). Pour rappel la valorisation de Morrison est de 4,5 milliard.
- Certains cadres supérieurs de l’entreprise ont acheté des actions de l’entreprise ces 2 derniers mois
- Allégement de la dette prévue. Celle-ci est actuellement inférieure à 3 fois EBITDA (approximativement de 2,2 à fin 2014). Le groupe a néanmoins annoncé vouloir vendre près de 1 milliard d’euros d’actifs immobilier.
- (la famille fondatrice cherche à vendre le groupe depuis quelques années.)
L’année 2014 a clairement été une année difficile pour Tesco, Sainsbury et Morrison. La décote de Morrison m’a semblé attrayante et au vue de la rentabilité moyenne sur ces dernières années, mon choix d’achat a été fixé par ces deux critères (le reste venant comme une cerise sur le gâteau). Et sauf erreur, lors de l’arrivée des Hard discounteurs en France, les supermarchés traditionnels ont eux aussi tremblé. Quelques années plus tard, je m’aperçois pour autant que ces derniers se sont bien adaptés et se portent relativement bien (cf Casino, Carrefour, pour n’en citer que deux).
Prix d’achat au 08/01/15 : 2.35€ - Total investi : 1490€
CGG-VERITAS :
En faisant une grossière analyse, à un prix de 4,63€ l’action offre une décote importante par rapport à ces actifs et le marché est clairement pessimiste à son sujet au vu de sa capitalisation.
Sa dette reste convenable sans aucun remboursement significatif devant intervenir durant les quatre prochaines années (Dette Nette sur EBITDA attendu à 2.4 à fin 2014).
A ce sujet, Un article de l’Investisseur Français a fait une analyse qui m’a convaincu sur la pertinence de cet investissement.
Prix d’achat au 14/01/15 : 4,63€ - Total investi : 1509€
Dernière modification par William (28/01/2015 08h58)
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#3 28/01/2015 06h08
- Angevin
- Membre (2015)
- Réputation : 0
Merci William pour cette présentation très intéressante et concise de Morrison: beau travail !
Votre thèse est séduisante avec de nombreux facteurs positifs.
Le risque "hard-discount" doit quand même rester en tête, la "survie" des distributeurs français (Carrefour, Casino) ne me semble pas forcémént transposable, du fait de:
1) l’implantation internationale (c’est elle qui leur a apporté de la croissance, alors que les résultats en France étaient en recul);
2) la taille, qui leur permet de tenir plus longtemps une guerre des prix;
3) un aspect culturel: le consommateur français étant un peu repoussé par la présentation des produits dans le hard discount (cf décision récente de Lidl de se re-positionner), ce qui est peut-être moins le cas en Grande-Bretagne.
Pourquoi la famille fondatrice n’a-t-elle pas réussi à vendre pendant plusieurs années ?
(j’imagine que la croissance UK aurait pu attirer de plus gros acteurs européens sur cette proie)
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#4 28/01/2015 09h02
- spiny
- Membre (2010)
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Bonjour William et bienvenue,
concernant les distributeurs au UK, tout le monde (le moi le premier) met en avant la concurrence des hard-discounter qui rend la tâche difficile aux entreprises historiques.
Sauf que, le petit caillou qui dérange dans la chaussure se nomme plutôt Asda, le #2 en part de marché.
Je n’y prêtais guère d’attention jusqu’à ce que l’un de mes petits camarades me fasse justement remarquer que c’était Wal-Mart qui était derrière. Et là, la donne n’est plus la même.
Ca devient plus compliqué pour tout le monde, l’effet taille est considérable et les économies d’échelle sont intenables pour les autres joueurs.
Pour rappel WMT fait $450Mds de ventes annuelles, soit plus que ces cinq plus gros concurrents réunis.
Après il y a peut-être de l’immobilier à valoriser dans ce dossier (que je n’ai pas étudié).
Concernant CGG
William a écrit :
A ce sujet, Un article de l’Investisseur Français a fait une analyse qui m’a convaincu sur la pertinence de cet investissement.
Nous n’avons pas du lire le même alors ?! ;(
Par quels arguments avez-vous été convaincus ?
Bonne journée
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#5 28/01/2015 19h28
- William
- Membre (2015)
- Réputation : 15
Angevin a écrit :
Le risque "hard-discount" doit quand même rester en tête, la "survie" des distributeurs français (Carrefour, Casino) ne me semble pas forcémént transposable, du fait de:
1) l’implantation internationale (c’est elle qui leur a apporté de la croissance, alors que les résultats en France étaient en recul);
2) la taille, qui leur permet de tenir plus longtemps une guerre des prix;
3) un aspect culturel: le consommateur français étant un peu repoussé par la présentation des produits dans le hard discount (cf décision récente de Lidl de se re-positionner), ce qui est peut-être moins le cas en Grande-Bretagne.
Pourquoi la famille fondatrice n’a-t-elle pas réussi à vendre pendant plusieurs années ?
(j’imagine que la croissance UK aurait pu attirer de plus gros acteurs européens sur cette proie)
Bonjour Angevin et merci pour votre commentaire.
En effet, c’est des arguments à prendre en compte.
Il n’y a pas d’informations au sujet de la non réussite à ce jour de la vente du groupe. On peut supposer cependant au vu de la taille de l’entreprise, de la difficulté de trouver un acquéreur capable de reprendre l’affaire.
Merci Spiny pour vos précédents commentaires et de votre accueil.
A propos Asda, je me doutais pas que c’était une filiale de Wal-Mart.. L’effet taille est donc un point assez négatif à prendre en compte dans ce dossier.
Concernant CGG, les arguments qui m’ont convaincus sont ceux présents dans la partie "Valorisons CGG en procédant à une (grossière) somme des parties".
Malgré le fait que l’entreprise se trouve dans un secteur Oil&Gas peu favorable à ce jour et que l’entreprise n’a pas été très judicieuse dans sa capacité à créer de la valeur pour l’actionnaire, sauf grande erreur de compréhension de ma part, à 4 euros l’action, on pouvait acquérir un pourcentage de l’entreprise avec une certaine décote.
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#6 28/01/2015 19h43
- thomz
- Membre (2011)
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William a écrit :
A propos Asda, je me doutais pas que c’était une filiale de Wal-Mart… L’effet taille est donc un point assez négatif à prendre en compte dans ce dossier.
Vous n’êtes pas sans ignorer que la taille (=l’échelle) est le principal avantage compétitif d’un retailer (a fortiori hard discount).
William a écrit :
Concernant CGG, les arguments qui m’ont convaincus […]
S’il y avait un management intelligent, décidé à rationaliser l’allocation du capital et servir les intérêts des actionnaires plutôt que les leurs, peut-être. Pour l’instant, ils font tout l’inverse.
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#7 28/01/2015 22h51
- sergio8000
- Invité
Si vous aimez CGG, regardez Petroleum Geo Services : c’est (beaucoup) moins cher, le bilan est solide, la flotte plus moderne. C’est la seule entreprise à avoir un bilan solide dans le secteur : CGG et Fugro enfreignent leurs covenants sur leurs dettes et dépendent de la bonne volonté de leurs créanciers.
#8 28/01/2015 23h44
- Lazard
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Pour ce qui est des économies d’échelle de Asda, je ne pense pas que cela soit aussi simple que ça, Asda à plus d’économies d’échelle que Tesco à certains endroits mais moins à d’autres.
Je serais incapable de dire quelle est le moat le plus gros, mais c’est vrai que Asda semble avoir des prix plus bas.
Chez IF, tout le monde est unanime sur le moat de Asda vis à vis de Tesco (et des autres acteurs comme Morrison)?
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#9 29/01/2015 09h49
- spiny
- Membre (2010)
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Je n’ai pas d’avis très tranché sur ces questions de moat.
En étant pragmatique, je me dis juste qu’en ayant la centrale d’achat de WMT derrière, les coûts de revient seront obligatoirement plus bas que tous les autres concurrents.
Dans du retail, c’est sans doute une des clés de la réussite.
Je constate simplement qu’Asda avait 13% de parts de marché en 2010 et 17% aujourd’hui.
On peut très bien imaginer que ce soit Asda, d’un côté, et Lidl/aldi, de l’autre, qui sortent gagnant de cette bataille en UK.
Les retailers historiques ont (encore) du souci à se faire.
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#10 29/01/2015 10h31
- Lazard
- Membre (2014)
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spiny a écrit :
ayant la centrale d’achat de WMT derrière, les coûts de revient seront obligatoirement plus bas que tous les autres concurrents.
Justement, je ne pense pas que cela soit vrai (pour tous les produits en tout cas) :
Si WMT achète un produit à un producteur américain pour ces magasins US, pas sur qu’ils y gagnent à payer des coûts de transport jusqu’aux UK (malgré les économies d’échelle), alors que Tesco peut acheter des quantités énormes à des producteurs UK ou européens.
Donc pas si simple, mais ce n’est que mon avis.
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#11 29/01/2015 14h37
- Sylvain
- Membre (2011)
- Réputation : 203
La question du moat des distributeurs n’est pas évidente en effet.
On pourrait se dire qu’une simple comparaison des niveaux de marges suffit, mais c’est sans compter des pratiques comptables différentes d’une entreprise à l’autre (ex : sur la reconnaissance des réductions).
D’ailleurs, on peut intuitivement aussi penser que les discounters ont un fort effet d’échelle : avec globalement moins de références en magasins que les supermarchés classiques, les volumes sourcés par produit sont peut-être plus importants. Pourtant, côté chiffre d’affaires, Lidl / Aldi comptent pas loin de 60 milliards d’euros de ventes annuelles (presque autant que Tesco).
Avec sa présence, Tesco aurait pu écraser toute concurrence, mais le groupe a préféré maintenir sa profitabilité (pas déclencher de guerre des prix) pour financer sa croissance à l’international. Dommage car dans l’intervalle Asda et les discounters ont pris des parts de marché. Sainsburry en a perdu ; Morrisson’s également (bien que la part de marché du groupe soit globalement proche de la période après le rachat de Safeway en 2004.
L’analyse du retail anglais ne me semble vraiment pas évidente, encore moins prédire son avenir.
Il serait peut-être intéressant de voir les localisations de magasins. Typiquement, est-ce qu’un acteur a localement (ex : 30 / 40 km à la ronde) peu ou pas de concurrence ?
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#12 29/01/2015 18h43
- Lazard
- Membre (2014)
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Les marges peuvent suffir si on fait les ajustements dont vous parlez et surtout si on ajuste à prix et produits comparables.
Effectivement le business model de Lidl/Aldi est très intéressant de ce point de vue.
Votre dernière question me fait réagir, à une question que je me pose depuis longtemps :
Est-t-il financièrement intéressant pour des distributeurs à grosse moat (comme Wal-Mart), d’attaquer volontairement des concurrents en entrant dans des marchés de niches ou un seul acteur peut survivre et être rentable ?
ça doit être un casse-tête pour les CFO !
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#13 29/01/2015 20h37
- William
- Membre (2015)
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La discussion est passionnante sur les retailers anglais, je là suis avec attention.
Présentation de mon 3ème achat :
Bongrain
2ème groupe fromager français derrière Lactalis et 5ème mondial
La répartition du chiffre d’affaire par produit est la suivant :
- produits fromagers (59,8%) : marques Caprice des Dieux, Caprice des Anges, Bresse Bleu, Chavroux, Saint Albray, Saint Agur, Tartare, St Moret, Coeur de Lion, Géramont, Chaumes, Fol Epi, Burgo de Arias, etc. ;
- produits laitiers (39,9%) : produits laitiers industriels (beurres techniques et protéines laitières spécifiques destinés à l’industrie alimentaire, de la diététique et de la santé, aliments d’allaitement de bétail) et de grande consommation (laits, beurres modernes, crèmes de longue conservation, desserts au fromage, etc.) ;
- autres (0,3%).
A ce jour, le CA du groupe est réparti de manière quasiment égale entre les différentes zones géographiques (France, Europe Ouest hors France et autres pays).
Capitalisation au 29/01/14 : 758 millions
Le ratio cours sur actif net est approximativement de 0.64.
Endettement net à fin 06/2014 : 653 Millions (selon le rapport semestriel en date d’août 2014).
Le groupe procède régulièrement à des acquisitions qui lui permettent de maintenir une croissance régulière :
Point important, le chiffre d’affaires a progressé de 13,0% de septembre 2013 à fin septembre 2014.
Le nombre d’actions en circulation est en légère baisse par des rachats ponctuels de l’entreprise et l’entreprise verse un dividende chaque année (1€ en 2014).
La société est contrôlée à 66.6% par Soparind, la holding familiale. On peut noter la participation de la Financière de l’Échiquier au capital de l’entreprise.
Quelques points négatifs sont à noter :
- La hausse des prix des matières premières
- Le contexte économique/politique peut favorable sur certains marchés : Russie et Amérique du Sud en particulier.
L’entreprise semble être peu aimée par le marché mais globalement elle semble avoir de nombreuses qualités. Il me reste plus qu’à rester patient :)
Prix d’achat : 54.6€ - Total investi : 2075€
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#14 29/01/2015 20h44
- thomz
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C’est un bon début d’analyse.
William a écrit :
Le groupe procède régulièrement à des acquisitions qui lui permettent de maintenir une croissance régulière.
Continuez en mettant en rapport l’évolution des free cash-flows avec le prix payé pour les acquisitions.
Bongrain investit, d’accord, mais à quel ROI? Si l’entreprise fait du +25% sur ses investissements, c’est tout bon (le management investit intelligement et crée de la valeur pour ses actionnaires). Il faut compter le cash, puis le rapporter au prix payé.
Attention : plus de chiffre d’affaires ne signifie pas plus de profits (c’est même souvent l’inverse). A contrario, moins de chiffre d’affaires entraine parfois plus de profits (voyez IBM).
Good luck.
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#15 29/01/2015 21h35
- William
- Membre (2015)
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Merci pour vos encouragements.
C’est la partie où je suis le moins à l’aise car peu familiarisé par rapport à ces ratios (mais je conçois qu’ils sont très importants). J’ai pas mal de travail qui m’attend de ce côté..
ROIC et ROI signifient-ils la même chose ?
Sur ces 4 dernières années (2010 à 2013), le ROIC de BONGRAIN est respectivement de 4%, 2%, 3%, et 2%.
Les dépenses d’investissements ont presque été multipliées par 1.8 sur la période (passant de 100 millions à 180).
Je vais creuser le dossier plus en détails.
Will
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1 #16 29/01/2015 21h50
- spiny
- Membre (2010)
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Le ROI (ou ROIC c’est la même chose) est la rentabilité de votre investissement.
Vérifiez tout de même vos données car avec un ROI pareil vous avez tout compte fait de placer votre argent sur un livret A, vous ferez un tout petit peu moins bien mais avec beaucoup moins de risque !
Mettez-vous dans la peau d’un entrepreneur. Demain si vous montez votre propre boîte, accepterez-vous de travailler plusieurs dizaines d’heures par semaine pour gagner 2 ou 3% sur le capital que vous avez investi ?
Que dira votre banquier quand vous irez le voir pour emprunter de l’argent à 4% servant à financer un projet qui en rapporte moitié moins ?
Pour revenir à Bongrain, si vous payez ce business à 50% de sa valeur, le ROI sera alors doublé, ce qui est déjà mieux.
Vous devez toujours mette en relation ce que vaut le business (i.e. ce qu’il me rapporte à moi en tant que copropriétaire de l’entreprise) avec le prix que vous payez.
Question subsidiaire : pensez-vous avoir fait une bonne affaire en payant ce prix (i.e. différence entre le prix payé et le valeur du business, c’est à dire la marge de sécurité) ?
Bonne soirée.
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#17 30/01/2015 08h45
- Sylvain
- Membre (2011)
- Réputation : 203
Est-t-il financièrement intéressant pour des distributeurs à grosse moat (comme Wal-Mart), d’attaquer volontairement des concurrents en entrant dans des marchés de niches ou un seul acteur peut survivre et être rentable ?
Oui, en particulier si le distributeur qui cherche à s’implanter peut être moins cher. Il faut avoir les reins suffisamment solides pour encaisser un, deux ou plus d’exercices en pertes :
Projeter ces pertes et les ajouter aux investissements.
Calculer la rentabilité sur les investissements totaux (pertes incluses).
Voir si le retour est satisfaisant.
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#18 30/01/2015 13h32
- Lazard
- Membre (2014)
- Réputation : 73
Sylvain a écrit :
Il faut avoir les reins suffisamment solides pour encaisser un, deux ou plus d’exercices en pertes
Tout à fait Sylvain !
D’ailleurs je vous trouve même gentil pour un ou deux exercices !
Et si le concurrent s’accroche pendant 10 ans avant de quitter le marché ?!
Y a qu’à voir le nombre de détaillants cotés qui conservent des magasins en cash-flow négatif pendant des années !
Malheureusement, les bonnes allocations de ressources c’est plus l’exception que la règle sur le marché… Je pense que vous l’avez remarqué comme moi…
Beaucoup de managements préfèrent garder 5 ou 10 de pertes que perdre 100 de ventes. C’est assez regrettable d’ailleurs… :-/
Tout ça pour dire que je trouve ça assez risqué comme pratique même si à long terme ça peut être payant.
Merci de votre réponse en tout cas.
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1 #19 30/01/2015 22h48
- William
- Membre (2015)
- Réputation : 15
Merci pour vos éclaircissements Spiny !
spiny a écrit :
Question subsidiaire : pensez-vous avoir fait une bonne affaire en payant ce prix (i.e. différence entre le prix payé et le valeur du business, c’est à dire la marge de sécurité) ?
Il m’est difficile de répondre à cette question exacte mais voici ci-dessous les éléments tangibles qui m’ont paru sortir du lot.
Une décote sur ces actifs assez importante par rapport au cours actuel (0.6) qui me semble assez inexplicable :
- au vu d’un business qui me semble finalement d’une grande régularité dans ces résultats et sauf erreur de ma part, n’ayant connu aucune année négative sur 27 dernières années.
Actif net par action sans cesse croissant
ANR fin 2013 : 86€
- au vu de la taille de l’entreprise (5ème acteur mondial dans son domaine).
L’entreprise dispose aussi de marques très fortes (ne souriez pas en lisant ces lignes qui suivent, je sais c’est du frometon ) : Caprice des Dieux, Caprice des Anges, Bresse Bleu, Chavroux, Saint Albray, Saint Agur, Tartare, St Moret, Coeur de Lion et j’en passe.
Finalement ma plus grande crainte c’est que l’entreprise reste longtemps mal aimée par le marché et que ma patience s’effrite avec le temps.
Et justement à ce sujet, en cherchant quelques chiffres je suis tombé par hasard sur 2 graphiques qui m’ont paru intéressants.
Le premier montre le nombre d’analystes qui suivent cette valeur :
Le deuxième l’historique du cours / actif net :
On peut y noter entre ces deux graphiques, une corrélation parfaite, ce qui n’est pas surprenant…
Dernière modification par William (30/01/2015 23h09)
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#20 31/01/2015 07h00
- Wawawoum
- Membre (2013)
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Bonjour William,
Bongrain est intéressant, après un très bref survol, la capacité à générer du cash semble être le talon d’Achille de l’entreprise.
La book progresse (ce n’est pas vraiment un ANR qui est sur le graphe, cela semble être la valeur dans les comptes), mais le cash ne suis pas, le cash opérationnel est même parfois négatif. L’endettement, qui augmente, et le résultat passent dans les stocks et les actifs tangibles.
Il y a des participations dans d’autres sociétés qu’il faudrait éplucher aussi.
Si vous êtes sûr que ces investissements et les stocks de St Agur vont trouver preneur, et que tout ceci était prévu par le management, alors allez-y, mais je pense qu’il y a encore pas mal de questions en suspens sur le dossier et le retour sur investissement me semble bien maigrelet.
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#21 31/01/2015 08h13
- bifidus
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Je vous donne la vision boursicoteur fainéant qui n’a pas envie de se plonger dans les 3 derniers rapports annuels et d’éplucher le ROI des dernières acquisitions.
Cours de l’action en 1992 : 60 euros
Cours de l’action en 2015 : 54 euros
Un rapide coup d’oeil sur bourso :
Rendement actuel 1.8%. Pe de 15 et une prévision de croissance de 30% sur les 2 prochaines années pour justifier ce pe élevé.
Ca fait une sacré destruction de valeur quand même. Cela explique déjà la décote. Ensuite une décote sur quoi ? Sur du bon gros cash comme pour GEA ou les CRCA ou sur des laiteries et des marques fortes dont la célébrité n’a sans doute jamais franchi les Alpes ?
Le marché a parfaitement identifié celà ce qui explique que l’action végète. Si vous voulez être plus malin que le marché et ne pas rester scotché 25 ans sur cette valeur à 1.8% il faut identifier un changement de gouvernance de la boite. Il arrive au marché de se tromper mais en général il est quand même assez efficient.
Franchement je vous cite d’autres actions :
- dans l’alimentaire
Tipiak qui ne fait rien depuis 92 (mieux que Bongrain quand meme) pe de 12 rendement de 4.6% (on peut attendre avec ce taux)
Ricard cours en 1992 : 15 euros cours en 2015 : 106 euros Et oui c’est cher (23 fois les profits) et ca sera toujours cher mais ca fait 25 ans que Ricard crée de la valeur
- De vrais actifs cash
GEA : 93 de capi dont 50 de cash donc un pe hors cash de 3. L’action pourrait baisser car le résultat de l’an passé était exceptionnel meme avec un pe de 5 on a un rendement de 5% qui permet de patienter.
- une vrai décote sur actif avec un rendement de 5%
Toutes les Caisses régionales
- De la croissance externe rentable :
- Korian, Orpea, LNA Bien sur après une cessité de plusieurs année le marché a fini par donner une valorisation plus normale à ce business. Mais même à un pe de 24 pour Medica et de 18 pour LNA (a peine plus que bongrain et un rendement identique de 2%) qui aura crée plus de valeur dans 10 ans, le Chabichou ou les lits médicalisés.
Bon le petit boursicoteur que je suis ne va pas plus loin et ne s’intéresse pas à Bongrain. Après j’ai peut être tord, un excellent analyste peut trouver une valeur cachée que personne n’aura vue et après 25 ans de sur place il peut toujours y avoir une bonne surprise.
Je me permet de faire un petit rajout pour entonner ma ritournelle : je pense que l’investissement value nécessite une grande connaissance et expérience. D’une part il est très difficile d’identifier les value trap, d’autre part il n’est récompensé que dans certaines conditions de marché (regardez les daubasses qui après des résultats extraordinaires ne font plus rien dans des marchés normaux).
Je persiste à dire que pour débuter la meilleure gestion est GARP : acheter des actions de croissance à 3% de rendement qui distribuent moins de 50% de leur cash flow. Meme si tout le monde les connait. On peut ensuite consacrer une partie à la gestion value dont les résultats ne se verront peut être que dans 5 ou 10 ans quand on retrouvera des conditions de marché idoines.
Dernière modification par bifidus (31/01/2015 08h32)
Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1780 n’a pas connu le plaisir de vivre
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#22 31/01/2015 08h28
- Wawawoum
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Ce n’est pas forcément plus difficile de regarder les comptes. Le dernier communiqué avec les cash 2013 et 2014 suffisent. Cela a du me prendre 5 minutes à tout casser en comptant le téléchargement.
L’or gris, on en parle trop à la télé pour que j’y crois…
En plus de GEA, je mettrais HF, Gevelot et MPI pour les boites qui cotent quasi à leur cash. Toutes ces boites me semblent plus intéressantes que Bongrain effectivement.
Mais sait-on jamais! Il y a peut-être un truc caché derrière tout çà!
Je suis assez d’accord sur les conditions de marché, en ce moment, GARP est certainement le moins dangereux, car les daubasses qui restent sont pour la plupart de vraies daubasses. Ce n’était pas forcément le cas il y a quelques années. Mais si les marchés continuent leur grimpette, le GARP pourrait s’avérer dangereux, beaucoup plus que du Bongrain & Cie. Quand les P/E s’effondrent…
Dernière modification par Wawawoum (31/01/2015 08h47)
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#23 31/01/2015 08h55
- bifidus
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Attention, je ne cite pas forcément des grosses convictions d’achat juste des actions qui me semblent avoir un point commun :
- Tipiak meme secteur, pas sexy, mais meilleur rendement
- Ricard pour la création de valeur
- GEA pour ses actifs de bien meilleure valeur
- Orpea pour la croissance anticipée (emprunter à des taux faibles pour acheter des lits en Chine me semble assez prometteur)
Croire ce qu’on dit dans les journaux est certainement une erreur, mais vouloir faire l’inverse est souvent tout aussi fautif. Sur Orpea j’ai une rentabilité annualisée de 54%, de 61% sur Korian et de 25% sur LNA (rentré plus tard alors que les 2 autres étaient bien valorisés).
Ces actions sont sans doute à leur prix (j’ai fait des post ou j’estimais un pe de 24 comme raisonnable pour ces valeurs), mais si je ne devais investir pour 10 ans sans possibilité d’arbitrage je serais certainement plus tranquille là que sur Vet Affaire ou autre action value.
La bourse c’est comme les chaussures, il vaut mieux acheter de la qualité cher, que de la m… pas cher. Après bien sur acheter de la qualité pas cher c’est encore mieux mais c’est très difficile.
Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1780 n’a pas connu le plaisir de vivre
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#24 31/01/2015 10h02
- spiny
- Membre (2010)
Top 50 Dvpt perso.
Top 50 Finance/Économie - Réputation : 219
bifidus a écrit :
La bourse c’est comme les chaussures, il vaut mieux acheter de la qualité cher, que de la m… pas cher. Après bien sur acheter de la qualité pas cher c’est encore mieux mais c’est très difficile.
Je dirais plutôt que nous devrions agir avec nos actions, comme avec les chaussettes : les acheter en soldes.
Il faut surtout être très patient et passer sur 90% des dossiers que vous ne comprenez pas très bien et/ou qui sont justement trop chers. Enfin, c’est ma façon de voir les choses.
Personne n’a jamais perdu d’argent à attendre. L’inverse est moins vrai.
Hors ligne
#25 31/01/2015 10h58
- Wawawoum
- Membre (2013)
- Réputation : 211
bifidus a écrit :
Croire ce qu’on dit dans les journaux est certainement une erreur, mais vouloir faire l’inverse est souvent tout aussi fautif.
Je disais çà sur le ton de la semi-boutade, mais visiblement cela n’a pas transparu, c’est trop souvent le problème des messages internautiques, je mettrais un "lol" ou un "mdr" à côté la prochaine fois. Par ailleurs, vous avez fait 50% en annualisé sur ces sociétés mais tout ceci est le passé. Nous parlons d’aujourd’hui. Je ne pense pas que ce soit le meilleur moment pour rentrer sur ce secteur qui a fait l’objet de nombreux reportages télévisuels (cette fois je suis sérieux, on ne rigole plus, fini la déconne, pas de "mdr").
Je dois avouer que je comprends mal pourquoi je paierais un tel prix pour ces sociétés alors qu’Apple ou IBM coutent la moitié… Ou sans passer l’Atlantique, Guillin, tiens, c’est pas mal, un poil cher maintenant mais bien moins que les sociétés de l’or gris.
@ William, désolé pour la pollution de votre file, c’est mon dernier message hors sujet, promis (jusqu’au prochain).
Dernière modification par Wawawoum (31/01/2015 12h29)
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