Pour la majorité des gens, ça ne changera pas grand chose … sauf qu’au lieu d’y avoir un prélèvement mensuel sur leur compte, le montant de leur impôts sera directement déduit sur leur feuille de paie.
Pour ceux qui commencent à travailler, ou qui cesse de travailler, ça aura une conséquence concrète, car ils ne seront plus imposés avec un an de décalage. Ça avantagera un peu certains, désavantagera un peu d’autres, comme lors de tout changement. Pas de quoi en faire un fromage ! Ça évitera qu’une personne peu prévoyante dont les revenus baissent se retrouve avec un gros impôt "imprévu" à payer. Ça évitera qu’un jeune arrivant sur le marché du travail ait le sentiment désagréable, l’année suivante, de se faire rattraper par l’IR, ce qui lui paraît souvent illogique et une complexité supplémentaire.
Ça simplifiera ou ne changera rien pour une grande partie des contribuables (sauf pour les "petits malins" qui cherchent partout les optimisations, mais qui devraient alors en assumer de bonne grâce les conséquences) : ceux qui se contentent de signer leur déclaration pré-remplie, continueront à faire de même, et auront des flux de cash plus simples. Ça ne complexifiera pas significativement l’élaboration des fiches de paie (il faut rester sérieux : si ajouter une telle ligne vous complexifie trop la vie, c’est que vous ne devriez pas être un employeur/entrepreneur, ou pas un pro de la RH, car ces "job" comportent infiniment plus de complexités à d’autres niveaux).
Ça ne posera pas de réel problème de "confidentialité" des revenues" : les salariés pourront opter pour un "taux neutre" (déterminé seulement à partir du montant de leur salaire), charge à eux d’en assumer alors les conséquences (et la petite complexité qui va avec). Les employeurs ont bien d’autres choses à faire que d’essayer d’en savoir plus sur leurs salariés à partir de leur taux d’IR à la source (et cette information, disponible dans de multiples pays déjà, n’y a pas généré les problèmes que certains semblent craindre en France), et il existe déjà par exemple ceci pour les petits curieux.
Comme toute réforme ou changement, ça génère son lot de craintes (plus ou moins fondées ou fantômes), de procès d’intention (ex: ceux qui craignent que ça prépare une autre réforme, comme la progressivité de la CSG, ou la fin du quotient familial… oubliant qu’il serait en fait déjà possible de faire l’autre réforme sans prélèvement à la source), son lot de complaintes et de résistances au changement, et même d’incompréhensions (c’est fou ce que certains arrivent à imaginer). Mais quand ça sera en vigueur depuis quelques années, tout le monde aura oublié ces supposés inconvénients. Et pour pas mal de monde (les salariés en particulier) ce sera juste un peu plus simple. Et on aura une "exception française" (sans réelle justification) en moins.