@Ricklatrick : Pour ma part, je ne peux que confirmer que je ne suis pas d’accord avec pas mal des affirmations que vous présentez (à mon avis à tord) comme de évidences :
- l’état sait gérer des projets complexes … mais ça ne garanti pas que tous ses projets complexes soient des succès , encore moins sans une phase de réglage / d’adaptation. S’il y a eu quelques "fiascos retentissants", il y a aussi pas mal de projets complexes qui ont bien fonctionné (même si on parle moins de ce qui fonctionne correctement).
- le PAS apporte du positif à pas mal de ménages (mais sans doute pas à tous) (et il apporte même un motif pour râler à d’autres).
- une réforme du mode de calcul de l’IR est une toute autre réforme que le PAS : ce n’était pas l’objet du PAS (même si, souvent par idéologie, pas mal de monde espère que le PAS pourrait se transformer en argument justifiant telle évolution du mode de calcul de l’IR qu’ils souhaitent, ou craint que ça ne soit le prélude d’une évolution du mode de calcul de l’IR (ou de la CSG) qu’ils ne souhaitent pas), et ça aurait sans nul doute suscité encore plus de débats (et d’oppositions), et aurait été très complexe.
- la réforme du PAS n’a pas été faite pour apporter du cash plus tôt, et encore moins "uniquement" pour celà : ça n’apporte pas du cash plus tôt (certains flux de trésorerie sont un peu plus tôt, d’autres un peu plus tard, et au global je pense que l’état récupérera le cash un peu plus tard en moyenne) et l’impact est très faible (surtout vu les taux d’intérêts, négatifs sur les échéances courtes, que paye actuellement l’état).
Note : Par contre, et ceci n’est presque jamais mis en avant, il y a bien eu une réformes qui a permis à l’état de récupérer du cash plus tôt (et d’en récupérer plus à l’occasion du PAS), à savoir la perception du prélèvement sociaux et d’une avance sur l’IR sur les dividendes et autres revenus financiers, pour lesquels il n’y aura d’ailleurs aucune "année blanche" (et ce sont quasiment les seuls revenus, de plus réguliers, pour lesquels il n’y aura pas d’année blanche). Cette réforme (qui était un peu "en préparation du PAS") a été mise en place durant le quinquennat de FH, et fort peu de monde en avait alors compris tous les impacts.
@carignan99 : J’ai l’impression qu’il y a une confusion, et que ce que vous appelez (à raison) le "taux neutre" est compris (à tord) par certains de vos interlocuteurs comme le taux par défaut que le fisc propose aux contribuable (sur la base de leurs revenus de l’année précédente). D’où quelques quiproquos…
Sinon, les cas "plus compliqués" que celui d’un salarié sans autre revenus, sont clairement (déjà sans le PAS) plus compliqués. Mais comme on ne peut pas prélever les salariés à la source et ne recouvrer l’IR des autres seulement l’année suivante, il faut bien mettre en place un système où tout le monde paie dans des délais similaires. Ce système consiste en gros, pour les autres, à payer comme s’ils percevaient chaque mois un douzième de ce qu’ils ont perçu l’année N-1, sauf à choisir (sous leur propre responsabilité, et en assumant les conséquence en cas d’erreur importante) de payer moins un autre montant. Le détail de ce système (là où se situe la complexité) peut éventuellement être qualifié d’usine à gaz (mais il faut être conscient que si l’administration n’encadre pas suffisamment la chose, une partie des personnes concernées ruserait pour payer moins ou plus tard…). Une piste pourrait être de simplifier ce système, par exemple de moins encadrer ce que ces autres ont à payer chaque mois, sans appliquer de pénalité en cas de paiement insuffisant, mais juste le taux d’intérêt légal (ou un taux d’intérêt légal raisonnablement majoré pour ne pas inciter à minorer volontairement les paiements), lors de la régularisation suivant la déclaration annuelle.